Participation du Sénégal à l’Afrobasket féminin 2013 Du ‘’Training’’ au ‘’Coaching’’


Participation du Sénégal à l’Afrobasket féminin 2013 Du ‘’Training’’ au  ‘’Coaching’’
S’il y a des regrets à avoir lors de notre demi-final contre l’Angola, 20% sont à la décharge de l’arbitre et 80% à la charge de l’Equipe (joueuses et staff).
D’abord, le Sénégal a été devant l’Angola depuis le deuxième quart temps et a lâché sa victoire aux Angolaises en l’espace de 6 minutes durant le quatrième et dernier quart temps. Ce qui pose la question de la culture de la gagne ‘’bania mayé dara’’ comme le disent si bien nos lutteurs. Une culture de la gagne qui sous-tend que quand je suis devant au score jusqu’à la dernière ligne droite, je ne ferai jamais rattraper. Quoi qu’il en soit et quoi qu’il adviendra….
Ensuite, lors de notre match contre l’Angola, le Sénégal a perdu 7 ballons par chrono, par une mauvaise gestion du temps de possession (20 secondes sans ‘’shuter’’). A ce niveau de la compétition, cela se paye cash. Sans compter, beaucoup de ces paniers faciles manqués par ces vaillantes Lionnes durant ce tournoi, souvent seules devant et avec le cerceau.
Enfin, notre défaite contre l’Angola est quelque part aussi, un reflet du climat général de crise (ne nous voilons pas la face) dans lequel vit le Basket sénégalais depuis des années: Au niveau fédéral (Fédération), il y a deux clans, celui de Baba Tandiang et celui de Aya. Au niveau des anciennes gloires, deux bureaux se disputent la légitimité. Au niveau des techniciens, le débat autour de l’expertise locale contre l’expertise étrangère pour les entraineurs nationaux, soulève toujours de vifs débats. Dans ces conditions, comment voulez-vous que le Sénégal (re)rayonne sur le toit africain du Basket, quand nos corps sont  ensembles mais nos cœurs et nos esprits ne sont pas ensembles? Comme qui dirait que le virus de la division du Football avait fini d’infecter et d’affecter le Basket Ball sénégalais, pendant longtemps symbole d’union et d’unité autour de l’essentiel.
 Par ailleurs, le match de demi-finale Sénégal-Angola révèle toute la complémentarité et toute la dialectique qui devraient exister entre la fonction de Training ‘’Trainer’’ (l’entraineur est une fonction technico-tactique) de la fonction de Coaching ‘’Coach’’ (fonction psycho-affective). D’ailleurs, lors du dernier quart-temps de cette demi-finale (amèrement) perdue contre l’Angola dans les ultimes minutes du match, il suffisait plus d’un discours (re)mobilisateur, d’un discours affectif et psychologique, de la puissance et de la magie du verbe et des mots qui soignent,  qui galvanisent, qui revigorent,  qui touchent notre orgueil et amour propre, que d’un discours tactico-technique. Nos équipes nationales de Basket (garçons et filles) comme de Football, souffrent d’un mal ‘’sénégalo-sénégalais’’: elles démarrent leurs matchs sous un régime essence et les terminent le plus souvent sous un régime gasoil.
Ainsi, au-delà de l’aspect ‘’condition physique’’ et  de la ‘’concentration-mobilisation’’ de tous les instants sur lesquels nos techniciens doivent beaucoup travailler, n’est-il pas venu le temps de faire accompagner nos équipes nationales et staffs techniques, de conseillers en psychologie et de communicateurs traditionnels (ces maîtres de la parole qui soigne et athlètes du verbe)? Car,  au même niveau de préparation et d’organisation des équipes nationales à ces niveaux de compétition, la différence n’est plus tactico-technique mais psycho-affective. Ce n’est plus dans les jambes, ni dans les mains mais dans la tête. Ce n’est plus dans le physique et le corporel mais dans le mental et le  moral.
Toutes nos félicitations aux Lionnes et au Staff pour la médaille de bronze.
Mohamadou SY ‘’Siré’’ /
CEO Epsilone Consulting, stratégie & management
Casablanca, Maroc
 
 
 
 
 
Dimanche 29 Septembre 2013




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