Parti Socialiste, un faux jeu de sprinters !

Un sprint, encore moins une course de fond, n’est jamais gagné sur les starting-blocks. On aura beau s’étiré, s’échauffé et sautillé, on en sera toujours réduit à attendre le signal du départ pour faire étalage de ses performances. Que l’on soit bon ou piètre coureur, se ruer sur son couloir avant l’annonce du départ, n’est jamais garant de victoire. Un faux départ expose tout au plus à une sanction, voire aux quolibets des supporters pour défaut de fair-play. Un combat se gagne à la loyale, si tant est que l’esprit gentleman est de mise. Cette vision imagée, transposée dans l’espace politique, permet d’apporter un regard critique sur un semblant d’effervescence ou de bouillonnement d’esprits subversifs, qui a eu lieu au sein du parti socialiste ces derniers temps.


Parti Socialiste, un faux jeu de sprinters !
Les lendemains de joutes électoraux sont perçus généralement comme des occasions de procéder à des bilans d’étape et d’envisager des perspectives d’avenir. Cette élection présidentielle de 2012 a bien dérogé à cette règle tacite en ce qui concerne notre parti, jusqu’à maintenant. Est-ce pour autant le fruit d’une mauvaise volonté affichée de la part de la direction du Parti ? Bien sûr que non ! Cette année étant caractérisée par une succession d’échéances électorales, la mobilisation et l’implication de tout militant étaient d’une nécessité absolue tant l’enjeu et les espoirs suscités étaient énormes.
Une évaluation prématurée aurait donné naissance à des dissensions qui s’avéreraient insurmontables, celle-ci appelant de fait à des sanctions politiques positives ou négatives. La défaite plus que surprenante de certains camarades dans leurs localités, pour qui tout prédisposait à une belle et inéluctable victoire, serait difficilement acceptable. Il en serait de même de la désillusion d’autres camarades de moindre envergure, qui néanmoins s’attendaient à des résultats honorables malgré des contraintes supposées justifiées. A côté de ces échecs difficilement compréhensibles, célébrer le triomphe de camarades victorieux aurait été mal vécu. Par ailleurs, à l’occasion du comité central convoqué en novembre dernier, il était question pour le parti de se prononcer sur l’opportunité ou non de renouveler les instances avant les échéances électorales, notamment l’élection présidentielle. A l’unanimité, les camarades s’étaient prononcés pour un report jusqu’après la fin du processus électoral. Voilà tout un tas de raisons pertinentes qui ont poussé à adopter un modus vivendi pour aborder sereinement l’entre-deux tours présidentiel passé, les élections législatives et les sénatoriales à venir.
Parlant des sorties intempestives, le plus souvent discourtoises et inopportunes de la part de certains camarades de parti, il est clair que celles-ci sont dictées par des objectifs de positionnement avant l’heure. Il en est d’autres qui ne se justifient que par un sentiment de frustration exprimé à la suite des choix portés sur des camarades pour siéger dans le premier gouvernement du Président Macky Sall, si ce n’est une investiture non retenue à la députation sur la liste de la coalition Benno Bokk Yakkaar. Si l’on devait faire une genèse de ces débats que certains qualifient pompeusement de « débat de succession », le point de départ remonterait à celui portant sur la question de la candidature « naturelle ».
Le coup de maître réussi lors des élections locales de 2009 avec la coalition Benno Siggil Sénégaal, a aiguisé les appétits avec l’accession de bon nombre de nos camarades à la tête des collectivités locales. La plupart des gens ne jugent des hommes que par la vogue qu'ils ont, ou par leur fortune, comme disait l’autre. L’handicap du défaut de moyens étant surmonté, avoir et assouvir ses ambitions politiques était devenu possible. Voilà des desseins compréhensibles du reste, car on ne saurait dénier à un homme politique une aspiration à des responsabilités accrues. Mais le seul hic réside dans la manière et les méthodes employées pour parvenir à ces fins.
La question de la candidature « naturelle » a permis à ceux-là qui l’ont alimentée et entretenue de se forger une stature de candidat potentiel, voire devenir des challengers directs du Secrétaire Général Ousmane Tanor Dieng. Du coup, ils ont éclipsé des ténors qui auraient pu se prévaloir d’une légitimité plus avérée. Les précurseurs, qui ont été les camarades Khalifa Ababacar Sall et Aïssata Tall Sall, ont bien tiré leur épingle du jeu. Où étaient les caciques comme Abdou Khadre Cissokho (Tamba), Mamadou Faye (Fatick), Jacques Baudin (Diourbel), Mar Diouf (Dakar), Mame Bounama Sall (Thiès), et Aminata Mbengue Ndiaye (Louga), pour ne citer que ceux là ? Ne devraient-ils pas siffler la fin de la récréation ? L’évocation du respect des textes du parti, ou alors l’ambition de briguer la candidature du parti à l’élection présidentielle ne pouvait justifier la pertinence d’un débat qui s’est révélé insidieux et fatal pour notre parti. Il faut le dire clairement, ce faux débat à contribué à plomber notre candidat avant l’heure. Qu’est-il advenu des primaires tant déclamées et qui auraient pu redorer notre blason à travers une belle et exceptionnelle preuve de démocratie interne ? C’est plutôt un « remake » du scénario de veille d’élection présidentielle de 2007, avec la défection de dernière minute de la bande à Robert, qui nous a été donné de constater piteusement : pas de primaires par défaut de candidats. Qui plus est, les consultations organisées dans les instances de base n’ont pas produits les retombées escomptées, car étouffées dans l’œuf par la lettre de Convergence Socialiste au conseil constitutionnel.
La popularité de Tanor dans le parti était incontestable, mais sa bonne réputation de leader en a pris un sacré coup ! Le mal était déjà fait ! Notre candidature à la candidature de l’unité et du large rassemblement était dès lors plombée, tant notre prophète a reçu de la caillasse de chez lui. Ainsi, à un moment crucial où promouvoir une union sacrée autour de l’essentiel, devrait être le tenant de la seule stratégie gagnante et opportune, ces notes discordantes tranchaient d’avec la seule dynamique solidaire de mise. Tanor était devenu l’homme à abattre, et la coalition Benno Siggil Sénégaal vola en éclats !
Des frustrations résultant des nominations aux portefeuilles ministériels, on en a entendu des vertes et pas mûres. Le débat a volé bas en ces temps là ! Des cagoulards ont piloté, baguette à la main, des sorties malheureuses de jeunes manipulés pour insulter ou déchirer des effigies du Secrétaire Général à Podor. Aïssata Tall Sall qui se confond en dénégations ! Le mérite ne s’accommode point de chantage, et l’excès d’ambition mène à la paranoïa. Derrière un visage d’ange, Machiavel peut se révéler dans tout son cynisme et sa mesquinerie sournoise. La perfidie n’a point de sexe ! Heureusement, il ne fut jamais question d’une remise en cause de la compétence des camarades nommés ministres dans le premier gouvernement du Président Macky Sall, en tout cas pas officiellement tout au moins. L’incrimination portait davantage sur le mode de désignation employé par le Secrétaire Général. Pourquoi Tanor n’a-t-il pas convoqué le bureau politique pour en décider ? Mais non, c’était le directoire de Benno Ak Tanor ou plutôt la coalition avec toutes ses composantes qu’il fallait convoquer. D’autres ont dévolu de facto cette compétence à un groupe restreint d’apparatchiks, pour décider pour tout le parti et la coalition en entier. Ouf ! Démêler cet imbroglio de titulaires de cette prérogative aurait nécessité une éternité.
A côté n’oublions pas cette autre frange de responsables très intéressés qui avait déjà décidé que le dernier mot revenait au secrétaire général, et pour cause, lui a fait parvenir une multitude de sms, de e-mails et de petites notes écrites pour manifester leur préférence pour un portefeuille ministériel plutôt qu’à un autre. Comme le disait l’autre, « quand on veut gouverner les hommes, il ne faut pas les chasser devant soi, il faut les faire suivre ». Pour délier un tel dilemme en moins d’une demi-journée du délai incompressible avant la publication des listes des membres du gouvernement, il fallait de la témérité. Toute décision est un drame qui consiste dans le sacrifice d'un désir sur l'autel d'un autre désir ! Cette même décision est restée au travers de la gorge des cadres socialistes. Frustrée et abattue, Vision Socialiste s’est mortifiée et s’est recroquevillée dans son indolence habituelle, telle fut toujours d’ailleurs sa posture de prédilection.
Jusqu’à maintenant il n’a pas encore été question d’idéologie et de courant s’y adossant, encore moins de conflit de génération. La symbiose intergénérationnelle est toujours de saison au parti socialiste. Mais plus que l’ambition, l’égocentrisme en est le lit de toutes ces élucubrations. Le « ôte-toi que je m’y mette » rappelle, à fort s’y méprendre, l’acharnement de Sarkozy à forcer Chirac au départ. Il y parvint certes, mais sa présidence fit long feu ! Un mandat, un seul et oust ! Ce syndrome guette, mais les textes du parti y veillent. Des jeunes premiers qui n’ont pas voulu en rajouter au débat, avaient aussi leur mot à dire. Par devoir et par loyauté, des camarades comme Abdoulaye Wilane, Serigne Mbaye Thiam, Cheikh Seck, et Barthélémy Dias, pour n’en citer que ceux-là, se sont gardés de verser dans ces débats pour la sauvegarde de la légitimité.
L’argument de la baisse récurrente des résultats du PS aux élections depuis 2000, ne saurait justifier cette alternative radicale d’une alternance avant l’heure à la direction du parti. Responsabilités et culpabilités sont diffuses à tous les niveaux hiérarchiques du parti. Ne dit-on pas, chez nous, que chacun gagne chez lui et le parti gagne partout ! La politique, par excellence, est un fait majoritaire. Au final, le premier tour de l’élection présidentielle de 2012 a donné son verdict. Les législatives l’ont confirmé. La réalité est accablante, et la vérité tombe comme un couperet ! Le choix des citoyens voire des militants est, seul, déterminant. La large victoire éclatante de la coalition Benno Bokk Yakaar dans le département de Mbour impose une seule sentence : le PS n’est pas encore prêt à être sevré de Tanor. Force est de reconnaître qu’au-delà de sa propre succession, sa candidature exigée par les militants à la prochaine élection présidentielle de 2017, est plus que certaine. Qui gagne, gouverne !

Mamadou Mbodji DIOUF
Secrétaire Général Adjoint du Mouvement National des Jeunesses Socialistes
Membre du Bureau Politique du Parti Socialiste
mbodj_diouf@yahoo.fr
Mercredi 11 Juillet 2012
Mamadou Mbodji DIOUF, SGA MNJS




1.Posté par Convergence Socialiste Saint-Louis le 11/07/2012 15:33
Vive Babacar Abba Mbaye, l'espoir du Parti Socialiste!!!

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2.Posté par hugo le 11/07/2012 16:15
Pour la suite,il s'agirait de disserter sur le sujet : renouvellement des instances de Base et indolence du Mouvement des cadres du Parti.
Il apparaîtrait les syndrômes du Mal incurable du Parti Socialiste,révélé au congrès sans débat et accentué par la saignée de 2007.
L'insatieté des vieux renards cités ci-dessus dans les unions régionales ,les excès de la jeunesse Socialiste,l'absence du sens de Prise de décision stratégique dans le processus de désignation du candidat unique de BSS et les primaires escamotées par la coordination de Tivaoune sont autant de sujets à débattre ,pas en comité central (Grand Dakar et Biscuterie) mais en Université d'été.
A cet égard,Contributions et Motions feraient l'économie dynamique des courants.

3.Posté par nanon le 11/07/2012 17:51
une chose est sure si les autres responsables avaient fait la moitié de ce qu'a fait tanor à mbour ce dernier serait au second tour de la présidentielle.c'est vrai que cette histoire de candidature unique de benno a fait beaucoup de mal au candidat du ps .il n'en demeure pas moins que tanor reste de loin le responsable le plus populaire au niveau de la base.



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