Monsieur, vous venez d’accéder à un poste particulièrement convoité. Vous voici, troisième premier ministre sous l’ère du Président Macky Sall. Convoité, envié et étroitement épié. Il est inutile de s’étendre sur les multiples raisons de ce grand intérêt dont vous faites l’objet.
Et pour cela, au-delà de votre intelligence, de vos diplômes et de la confiance du Président de la République ; il vous faudra Agir, mettre vos idées, votre imagination en action (Imagin-action). Le temps nous est compté. La patience et le courage de vos concitoyens aussi, largement entamés.
Les élections locales et la « démission » de votre prédécesseur sont encore fraîches dans les mémoires. Surtout, les résultats de ces joutes ne laissent aucun doute sur la volonté d’une majorité du peuple de rompre avec les habitudes néfastes du passé et d’aller de l’avant sur le chemin de l’émergence.
Et pour cela, au-delà de votre intelligence, de vos diplômes et de la confiance du Président de la République ; il vous faudra Agir, mettre vos idées, votre imagination en action (Imagin-action). Le temps nous est compté. La patience et le courage de vos concitoyens aussi, largement entamés.
Au-delà de toutes stratégies et autres tactiques, il vous est vital d’être rapidement opérationnel, pour conduire à bon port la politique de la Nation telle que définie par le Chef de l’Etat. Concilier les exigences citoyennes et la poursuite de l’intérêt général ; dans un pouvoir dit du peuple, pour le peuple et par le peuple.
Vous devez avoir de l’Imagin-action !
Autrement dit, Monsieur le premier ministre, mettez vos idées en orbite. Pensez certes, mais agissez ! Cette dualité devra normalement garantir la liberté et la démocratie tout en créant les conditions d’épanouissement de tous les talents. Ce qui représente déjà une voie d’accès vers cette émergence qui loin d’être une utopie est un rêve réalisable. Dans la cohésion nationale, et l’expression de la commune volonté de tout un peuple à aspirer à des lendemains meilleurs.
Faites preuve de cette … Imagin-action pour nous édifier et nous rassurer sur votre vision personnelle et de poser clairement vos objectifs de développement. Dégagez une véritable dynamique de croissance venant enrichir celles qui sont déjà définies dans la stratégie de croissance accélérée et le nouveau PSE
Votre équipe doit être prête à « coacher » ou taper sur les doigts, de tout un pays et de ses citoyens sans exception. Ceux qui se feront désirer pour adhérer a cette dynamique car ne répondant pas à leurs intérêts immédiats mais à ceux de la Nation devront être traités en conséquence. Ce sera la procédure de coercition vis-à-vis des mauvais élèves qui devra s’appliquer d’abord au sein de votre formation politique, de vos alliés, de Tous. Et vous, en toute légitimité, pourrez les mettre en demeure afin de les contraindre à la seule politique qui vaille, celle de l’ «enduring-success » sur la voie toujours de lendemains meilleurs.
Inscrivez-nous Mr Dionne, sans complexes, dans une dynamique de reprise des « best practices» de développement durable, de respect de la démocratie, d’intelligence d’affaires… Bref, de conformité aux standards mondialement reconnus. Il s’agît pour nous de ne pas rater ce grand tournant de l’histoire. Il sera marqué par la globalisation libérale, par la civilisation de l’information, par l’accélération de la vitesse des échanges, par l’entrepreneuriat social et par les nombreuses autres mutations notamment celle de l’économie de l’anticipation. Nous voulons en être. Et il y a tant à faire que ce soit en économie, en éducation ; sur le plan social dans le domaine public autant que dans des initiatives privées dans notre Sénégal.
De l’imagin-action, vous en aurez besoin également pour venir à bout de la crise énergétique et de ces pénuries d’eau qui ont fini de saouler le peuple. Une politique de bioénergie ne serait-elle pas une alternative pour remplacer le pétrole devenu hors de prix ? Les énergies vertes et les biocarburants prendront enfin le relais dans la politique publique en matière de transports, d’éclairage, d’énergie…
Ceci pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, et la dépendance tout aussi nocive vis-à-vis des pays producteurs de pétrole. L’énergie verte comme les biocarburants 2.0 (de seconde génération) peuvent énormément apporter au Sénégal.
Quand à l’agriculture, malgré les milliards injectés, elle a toujours du mal à donner des fruits qui puissent nous nourrir tous. Nous espérons donc que le gouvernement 3.0, le vôtre, ce gouvernement que vous avez l’honneur de diriger va enfin se montrer audacieux. Et même téméraire en libéralisant par exemple le secteur si stratégique de l’énergie qui semble être une chasse- gardée au Sénégal. Allez savoir pourquoi !
Téméraire oui, pour miser gros sur l’éducation et la recherche. En leur allouant plus de moyens. Comme des subventions pour les chercheurs, la construction d’infrastructures scolaires et universitaires de nouvelle génération ainsi que des pôles d’innovation technologique. Tenant ainsi compte des enjeux liés à l’introduction des technologies de l’information dans l’éducation, avec l’enseignement à distance, les MOOCS, les centres de pré-incubation et la coopération inter universitaire. La politique de la formation pour l’entrepreneuriat doit être adéquate par rapport aux exigences de l’insertion de la jeunesse et au marché du travail.
Toujours dans l’entrepreneuriat nous avons besoin d’incubateurs et de zones franches dans tous les domaines : pour la technologie, l’agriculture, l’artisanat…. afin de booster la croissance en dopant la création d’entreprises. La technologie doit être le pilier de toute cette dynamique pour permettre à tous ces secteurs d’utiliser à plein régime les Tics comme outils d’optimisation et de compétitivité.
Le secteur de la recherche aura grand besoin de sentir par votre main, une plus grande participation des entreprises notamment celles des secteurs de l’agroalimentaire, de l’industrie ou du développement d’applications informatiques. Voilà qui boosterait l’économie numérique et selon les spécialistes de la prospective la contribution de l’économie numérique au PIB du Sénégal pourrait atteindre les 25% vers l’an 2030. Et pour y arriver il faut réunir tous les facteurs de succès: le lancement imminent de la 4G (ou d’un internet de très haut débit) devra se faire le plus rapidement et le plus largement possible avec une excellente couverture territoriale. Avec à la clef, la facilité pour tous d’accéder a internet pour une démocratisation des savoirs et une connectivité globale. Sur ce point l’Etat se doit d’ériger des « hot-spots » partout et des bornes d’accès public et gratuit a internet comme dans plusieurs autres villes d’Afrique dont les dirigeants n’ont pas hésité à miser sur l’économie numérique.
Selon un document publié en novembre 2013, l'institut de recherche McKinsey Global Institute (MGI) estime que la contribution d'internet au PIB annuel de l'Afrique pourrait passer de 18 milliards de dollars aujourd'hui à 300 milliards de dollars en 2025. La même source indique que dans le classement des pays africains, selon la contribution d'Internet au PIB, le Sénégal et le Kenya arrivent en tête, avec une contribution de 3,3% au PIB pour le Senegal. Il y va de notre intérêt donc de conforter nos acquis.
Il serait également de bon goût d’accompagner cette économie numérique et ce boom des PME par l’introduction d’une politique de mise à disposition de fonds de «capital-risque» pour l’émergence de « start-up » capables d’exploiter les inventions et autres brevets. A l’image de l’Inde ou de la Silicone Valley. Il est clair que, plusieurs milliards par an devront certainement êtres investis dans ses « jeunes pousses » avec la création de plusieurs « Tech hub » pour soutenir l’innovation technologique et la formation des compétences numériques qui vont de paire.
L’Imagin-action dont vous êtes dorénavant la figure de proue pourra ensuite faire cap vers deux points particulièrement sensibles. D’abord mettre en place un véritable Etat providence. Dans l’optique d’une politique de subvention des denrées de première nécessité pour soulager la ménagère, remplir son panier, le ventre de ses enfants …et celui de son époux. Une progéniture en bonne santé et propre est le meilleur indice d’un pays en route vers l’émergence. Mettez-nous à l’abri de ces endémies qui font périodiquement des ravages en mettant en place de bons services publics, un accès égal aux soins, une politique de prévention et de veille.
Vous aurez surement besoin pour ce « deuxième point sensible », de toute votre Imagin-action pour mettre en place un nouvel ordre…politique. En mettant derechef ses différents acteurs sur un pied sensiblement égal. Ceci donnerait plus de gages à notre démocratie, et favoriserait le dialogue sur les questions d’intérêt national. Permettez-nous de nous exprimer, en ouvrant quand besoin est, des débats nationaux sur les questions préoccupantes. Tirez profit de l’intelligence collective par les réseaux sociaux et medias collaboratifs pour nous inciter tous, à la mobilisation autour de notre devenir commun. Et par ce « crowdsourcing » l’Etat profitera d’une pépinière d’idées à temps réel. Ceci dans un climat social sain. Parce que, par exemple, notre système judiciaire serait assez fiable pour nous permettre de dormir au moins sur une oreille. De nous reposer, en partie sur une justice équitable au service de tous et de toutes sans discrimination de classe sociale, de sexe, de race, ou de… confrérie.
Des réformes majeures à opérer en perspective, au vu des réalités sénégalaises, de la conjoncture économique, des standards internationaux, des influences extérieures, des mutations sociopolitiques et de l’ordre mondial. Une vraie rupture qui fera certainement renaître l’ATS (l’ancien type de sénégalais) que je suis loin d’être le seul à préférer au NTS (le nouveau type de sénégalais).
Vous restera t-il Monsieur, après tous ces exercices et vos « devoirs », assez de force et d’Imagin-action pour réconcilier enfin le peuple et le pouvoir par le dialogue, la communication et la gestion de la relation gouvernement citoyen/client? Ce pouvoir que nous vous avons confié, même indirectement pour siéger à nos fortunes...diverses. Aurez-vous assez de finesse pour communiquer enfin de façon saine et relativement ouverte ? Il est temps qu’on en finisse avec le pilotage amateur dont semblent avoir le secret ceux qui héritent de la communication gouvernementale. Cette technique qui leur est propre et qui consiste à envoyer les pompiers et les communiqués quand il ne reste que des cendres et une fumée bien âcre, ne fait plus sourire jaune. Mais grincer des dents ! La communication n’est –elle pas plutôt une affaire de stratégie, de planification, de mesure, de relations publiques, de veille avant d’être laissée entre les seules mains des « Story spinners »?
Monsieur Dionne, galvanisez vos troupes ! Et que ceux qui faiblissent, périssent sans états d’âme. Dans l’intérêt suprême. Celui du peuple Roi. Boostez votre équipe gouvernementale, fixez des objectifs de performance SMARTE à tous vos ministres. Des performances immédiates, qui pousseront même les plus sceptiques à un élan de mobilisation autour d’un projet de construction nationale, pour un Sénégal fort. Une véritable politique de défense économique basée sur une veille environnementale et une intelligence territoriale pour un Sénégal émergent. A tous nos concitoyens, donner les outils nécessaires pour assurer leur avenir et à nos entreprises, les leviers stratégiques pour une bonne santé économique et une croissance durable. Pour un Sénégal fier, capitalisons ensemble ces acquis et faisons preuve toujours…d’Imagin-action.
Que Dieu bénisse la nation sénégalaise
Aboubacar sadikh ndiaye
Consultant/Formateur en web 2.0
Specialiste Social media/ E-Government
omega.intell@gmail.com
* Un fichier exécutable est un fichier informatique contenant un programme et identifié par le système d'exploitation en tant que tel
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