Des voleurs armés de pistolets et machettes, un vigile mutilé : Un gang de bergers face à la perpétuité


Dans les plaines paisibles de Gandigal et Keur Samba Laobé, un gang de voleurs de bétail a semé l’effroi et la violence. Armés de fusils et de machettes, trois jeunes bergers, A. Bâ, B. Bâ et S. Sow, comparaissaient récemment devant la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Thiès. Accusés de vol en réunion avec effraction, violences et usage d’armes, ils risquent la réclusion criminelle à perpétuité, rapporte L’Observateur.

 

Un gang organisé, des actes barbares

 

Les faits remontent à 2018, une année marquée par une série d’attaques nocturnes dans la région de Mbour. A. Bâ et ses complices, formant un gang redouté, ciblaient des bergeries pour voler du bétail. Mais leurs méthodes dépassaient l’imaginable.

 

Lors de l’une de leurs expéditions, ils ont dérobé 10 chèvres appartenant à la vieille D. Kâ, vendues ensuite à un receleur pour 240 000 FCFA. Leur seconde cible, la bergerie d’A. Top, a subi une attaque encore plus violente. Ce dernier, en tentant de protéger ses 19 moutons, a été brutalement agressé : une balle tirée dans son pied, plusieurs coups de machette à la tête, au dos et à la jambe, avant que son bras ne soit sectionné. Les moutons volés ont été écoulés pour 1,4 million FCFA.

 

Des aveux suivis de dénégations

 

Arrêtés suite à des plaintes des victimes, les trois bergers ont d’abord avoué les faits lors de l’enquête préliminaire. A. Bâ avait même décrit en détail leurs opérations et dénoncé ses complices. Mais une fois devant la barre, ils ont contesté les accusations.

 

Pourtant, les témoignages accablants des victimes ont pesé lourd. D. Kâ, dont les chèvres ont été volées, a affirmé avoir reconnu B. Bâ et S. Sow, qu’elle avait vus grandir. Quant à A. Top, mutilé à vie, son récit poignant a jeté une lumière crue sur l’atrocité des faits : « Ils étaient sept. Ils m’ont tiré dessus, frappé sans relâche et m’ont coupé le bras avant de partir avec mes moutons. »

 

Une justice exemplaire en attente

 

Pour le procureur, les preuves sont irréfutables. Il a requis la réclusion criminelle à perpétuité pour les prévenus, considérant que les délits d’association de malfaiteurs, vol aggravé et usage d’armes sont pleinement établis.

 

L’affaire, mise en délibéré pour le 23 décembre 2024, suscite une vive attente dans la région, où les habitants espèrent une sentence exemplaire pour mettre fin à ces violences rurales.

 

Une tragédie au-delà des chiffres

 

Au-delà des pertes matérielles, ces actes de violence brutale ont laissé des cicatrices indélébiles sur les victimes et leurs familles. Comme le souligne L’Observateur, cette affaire met en lumière la nécessité de renforcer la sécurité dans les zones rurales et de lutter contre le trafic illicite de bétail, un fléau qui détruit des vies et des moyens de subsistance.

 

Quoi qu’il en soit, ce procès reste une leçon amère pour une communauté encore sous le choc des horreurs perpétrées par ceux qu’elle considérait jadis comme des bergers ordinaires.

Jeudi 19 Décembre 2024
Dakaractu



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