Monsieur le Président, cher père ;
Avec tout le respect que je dois à l'institution que vous incarnez, je vous demanderais un peu d’attention. D’avance veuillez recevoir mes excuses les plus plates.
Cher père, je vous écris cette lettre la mort dans l’âme: j’avais, pendant de longues années, estimé que votre attachement à la démocratie était plus fort que votre amour pour le pouvoir. Aujourd’hui, après onze ans de règne, je doute de votre dévotion à notre idéologie commune, celle que vous avez toujours incarné. Je vous adresse cette requête pour vous interpeller sur les risques de destruction sociale et de chaos que votre candidature pourra causer. En le faisant, je compte également prendre à témoins nos compatriotes épris de droit , de justice et de bon sens.
Président, mon statut d’ancien militant du PDS des premières heures, m’oblige à vous faire part de ma grande indignation face à votre vouloir de briguer un troisième mandat.
Ainsi, permettez moi de vous donner mon sentiment, sentiment d’un fils à son Père. Un Père qui, à un moment donné de l’Histoire politique de notre pays, représentait, pour moi, un exemple de courage et de démocrate. Pourrais-je ne plus retrouver ces vertus en ce Père?
Je ne voulais pas faire mienne cette préoccupation car, je continuais à vous faire confiance, convaincu que les calculs politiques ne peuvent entacher la blancheur de votre moralité et votre sens de la Justice. Mais, plus le temps passe plus le doute s’installe, en moi, et inéluctablement la confiance et l’estime se dissipent pour faire place au dédain et au mépris. Je ne vous fais plus confiance. Et avec moi des millions de Sénégalais pour qui vous étiez un symbole. Mais je continue de croire, peut être naïvement, que vous pouvez encore renoncer.
Le Sénégal que vous dirigez aujourd’hui est à la croisée des chemins. Il est profondément divisé parce qu’une partie substantielle de ses fils et de vos anciens proches, se reconnaît dans l’opposition, alors que des politiciens de votre camp, dont vous, pour des raisons obscures ne veulent pas accepter cette situation.
Monsieur le président,
Permettez moi de vous écrire pour la dernière fois, la dernière fois car « Mak loumou ame mo ko maye bopame». Depuis la nomination de votre fils au poste de conseiller date de ma première lettre, vous demandant de ne plus vous représenter, mais hélas !!! Toutes ses lettres sont restées sans effets et sans suite et cela par votre vouloir de transmettre le pouvoir à votre seul et unique fils biologique. Votre présidence si vous ne partez pas, reste et restera aux yeux des Sénégalais comme celui de l’incapacité caractérisée, de l’injustice, des atteintes à la dignité des citoyens, du népotisme, de l’institutionnalisation de la corruption et de la dilapidation des ressources humaines et matérielles de notre pays.
Le Sénégal, monsieur le Président, nous semble aujourd’hui aller à la dérive, car depuis ce fameux 23 juin, vous avez mal perçu le message de vos compatriotes et vous voulez vous octroyer un autre mandat, c'est-à-dire, cinq autres années de souffrance et de délinquance institutionnelle.
Mon cher père pour ne plus dire Président, vous vous êtes affranchi de cette morale tacite qui faisait qu’au Sénégal les hommes du pouvoir ne pouvaient pas être des intouchables et le citoyens pauvres représentaient une forte classe moyenne faisant du Sénégal un pays respecté et équilibré. Votre régime mon cher père a rompu ce système et permis tous les excès, plongeant cette classe moyenne dans le dénuement le plus total et favorisant l’enrichissement illicite et immorale de tous les médiocres bénéficiaires du clientélisme d’Etat.
Les manifestations des citoyens pour dire non à votre ultime candidature ne sont, au bout du compte, qu’une saine réaction symptomatique de ce naufrage qui n’a épargné aucun secteur ou segment de notre cher Sénégal.
Cette politique prédatrice a inexorablement entaché les acquis qui faisaient la fierté des Sénégalais.
Nos industries qui étaient les fleurons de notre économie ont été lapidées, les Industries chimiques du Sénégal (ICS) par exemple cette entreprise qui en 2001 affichait un actif de 60 milliards, laissé par Feu Pierre Babacar KAMA (paix à son âme) en 2004 elle se retrouve avec un passif de 40 milliards, la Senelec n’en parlons même pas et si vous ne partez pas ce sera au tour de la Sonatel.
L’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar et l’école polytechnique de Thiès qui soutenaient la concurrence avec nombre d’institutions mondiales pour ne pas dire européennes ont périclité sous l’effet de la gestion des médiocres et la marginalisation des compétences insoumises.
Nos institutions républicaines et notre Justice ont été prostituées. Cette justice qui faisait notre fierté avec des juges comme Kéba MBAYE à la Haye, Seydou BA à l’OHADA.
Ce Temple de Thémis est désormais un lieu où le droit se dicte et s’exécute, réduit à un département du ministère de la justice qui lui dicte des «injonctions ». Les juges intègres qui persistent encore à dire le droit sont marginalisés ou sanctionnés. Le parlement, pour ne pas dire le théâtre national Doudou WADE, nommé par vos soins à l’issue d’une farce électorale, comme, l’atteste le compagnon Alain Faye et où le maître chanteur de Thiès est sorti deuxième, est devenu une machine à produire des lois vidées de tout sens.
Notre SENAT qui est aujourd’hui le Service d’Exécution National et d’Approbation des Textes, des sénateurs qui votent les lois des finances et dont certains ne connaissent même pas la règle de trois pour comprendre la nomenclature d’un budget.
Ce Sénégal, qui a tant d’atouts pour figurer en bonne position dans le peloton des pays émergents, est aujourd’hui pris en otage par un groupe de ratés et de lâches qui vous entourent et qui sont là que pour leur propre compte,« excusez moi si je ne vous cite pas Iba DER Thiam»
Votre police, cher père, convoque, moleste, insulte, arrête et terrorise parfois même tue les voix pacifiques qui tentent d’alerter sur cette dérive.
Aujourd’hui, vous êtes complètement amorti et affaibli et la guerre pour votre succession est ouverte dans votre sérail sans que les citoyens Sénégalais n’aient la moindre idée sur comment et dans quelle condition nous allons vivre l’élection présidentielle et si le choix du peuple sera respecté car, vous êtes au cœur d’une association de malfaiteurs. De l’autre coté de la barrière, deux de vos enfants bannis, tous anciens PM, ont aujourd’hui l’ambition de diriger notre pays. C’est une perspective effrayante car, ils sont sortis de votre école, diplômés de vos méthodes.
Mon cher père, vos conseillers et proches ne vous disent pas la vérité, ils ne sont là que pour leur propre compte, ne les lâchez pas sur tous ceux et celles qui font l’honneur de ce pays. Ces clowns de conseillers nourris par l’argent public insultent, diffament, mentent, agressent en des termes qui déshonorent la vie politique sénégalaise et avilissent nos mœurs. Jamais nous n’avons été si bas dans la gestion de l’espace public.
La fiabilité, je vous l’ai dit une fois, est la première qualité d’un Etat qui se respecte. Sous votre règne, le mensonge d’Etat est devenu un sport national pratiqué par nombre de vos ministres et conseillers. Ces derniers, sont passés maîtres dans l’art du faux, usage de faux et du trafic d’influence. Et pour vous dire la vérité sans le biais de la métaphore, pour votre bien et celui de votre famille, partez, partez avant qu’il ne soit trop tard.
Idrissa Ben SENE
Avec tout le respect que je dois à l'institution que vous incarnez, je vous demanderais un peu d’attention. D’avance veuillez recevoir mes excuses les plus plates.
Cher père, je vous écris cette lettre la mort dans l’âme: j’avais, pendant de longues années, estimé que votre attachement à la démocratie était plus fort que votre amour pour le pouvoir. Aujourd’hui, après onze ans de règne, je doute de votre dévotion à notre idéologie commune, celle que vous avez toujours incarné. Je vous adresse cette requête pour vous interpeller sur les risques de destruction sociale et de chaos que votre candidature pourra causer. En le faisant, je compte également prendre à témoins nos compatriotes épris de droit , de justice et de bon sens.
Président, mon statut d’ancien militant du PDS des premières heures, m’oblige à vous faire part de ma grande indignation face à votre vouloir de briguer un troisième mandat.
Ainsi, permettez moi de vous donner mon sentiment, sentiment d’un fils à son Père. Un Père qui, à un moment donné de l’Histoire politique de notre pays, représentait, pour moi, un exemple de courage et de démocrate. Pourrais-je ne plus retrouver ces vertus en ce Père?
Je ne voulais pas faire mienne cette préoccupation car, je continuais à vous faire confiance, convaincu que les calculs politiques ne peuvent entacher la blancheur de votre moralité et votre sens de la Justice. Mais, plus le temps passe plus le doute s’installe, en moi, et inéluctablement la confiance et l’estime se dissipent pour faire place au dédain et au mépris. Je ne vous fais plus confiance. Et avec moi des millions de Sénégalais pour qui vous étiez un symbole. Mais je continue de croire, peut être naïvement, que vous pouvez encore renoncer.
Le Sénégal que vous dirigez aujourd’hui est à la croisée des chemins. Il est profondément divisé parce qu’une partie substantielle de ses fils et de vos anciens proches, se reconnaît dans l’opposition, alors que des politiciens de votre camp, dont vous, pour des raisons obscures ne veulent pas accepter cette situation.
Monsieur le président,
Permettez moi de vous écrire pour la dernière fois, la dernière fois car « Mak loumou ame mo ko maye bopame». Depuis la nomination de votre fils au poste de conseiller date de ma première lettre, vous demandant de ne plus vous représenter, mais hélas !!! Toutes ses lettres sont restées sans effets et sans suite et cela par votre vouloir de transmettre le pouvoir à votre seul et unique fils biologique. Votre présidence si vous ne partez pas, reste et restera aux yeux des Sénégalais comme celui de l’incapacité caractérisée, de l’injustice, des atteintes à la dignité des citoyens, du népotisme, de l’institutionnalisation de la corruption et de la dilapidation des ressources humaines et matérielles de notre pays.
Le Sénégal, monsieur le Président, nous semble aujourd’hui aller à la dérive, car depuis ce fameux 23 juin, vous avez mal perçu le message de vos compatriotes et vous voulez vous octroyer un autre mandat, c'est-à-dire, cinq autres années de souffrance et de délinquance institutionnelle.
Mon cher père pour ne plus dire Président, vous vous êtes affranchi de cette morale tacite qui faisait qu’au Sénégal les hommes du pouvoir ne pouvaient pas être des intouchables et le citoyens pauvres représentaient une forte classe moyenne faisant du Sénégal un pays respecté et équilibré. Votre régime mon cher père a rompu ce système et permis tous les excès, plongeant cette classe moyenne dans le dénuement le plus total et favorisant l’enrichissement illicite et immorale de tous les médiocres bénéficiaires du clientélisme d’Etat.
Les manifestations des citoyens pour dire non à votre ultime candidature ne sont, au bout du compte, qu’une saine réaction symptomatique de ce naufrage qui n’a épargné aucun secteur ou segment de notre cher Sénégal.
Cette politique prédatrice a inexorablement entaché les acquis qui faisaient la fierté des Sénégalais.
Nos industries qui étaient les fleurons de notre économie ont été lapidées, les Industries chimiques du Sénégal (ICS) par exemple cette entreprise qui en 2001 affichait un actif de 60 milliards, laissé par Feu Pierre Babacar KAMA (paix à son âme) en 2004 elle se retrouve avec un passif de 40 milliards, la Senelec n’en parlons même pas et si vous ne partez pas ce sera au tour de la Sonatel.
L’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar et l’école polytechnique de Thiès qui soutenaient la concurrence avec nombre d’institutions mondiales pour ne pas dire européennes ont périclité sous l’effet de la gestion des médiocres et la marginalisation des compétences insoumises.
Nos institutions républicaines et notre Justice ont été prostituées. Cette justice qui faisait notre fierté avec des juges comme Kéba MBAYE à la Haye, Seydou BA à l’OHADA.
Ce Temple de Thémis est désormais un lieu où le droit se dicte et s’exécute, réduit à un département du ministère de la justice qui lui dicte des «injonctions ». Les juges intègres qui persistent encore à dire le droit sont marginalisés ou sanctionnés. Le parlement, pour ne pas dire le théâtre national Doudou WADE, nommé par vos soins à l’issue d’une farce électorale, comme, l’atteste le compagnon Alain Faye et où le maître chanteur de Thiès est sorti deuxième, est devenu une machine à produire des lois vidées de tout sens.
Notre SENAT qui est aujourd’hui le Service d’Exécution National et d’Approbation des Textes, des sénateurs qui votent les lois des finances et dont certains ne connaissent même pas la règle de trois pour comprendre la nomenclature d’un budget.
Ce Sénégal, qui a tant d’atouts pour figurer en bonne position dans le peloton des pays émergents, est aujourd’hui pris en otage par un groupe de ratés et de lâches qui vous entourent et qui sont là que pour leur propre compte,« excusez moi si je ne vous cite pas Iba DER Thiam»
Votre police, cher père, convoque, moleste, insulte, arrête et terrorise parfois même tue les voix pacifiques qui tentent d’alerter sur cette dérive.
Aujourd’hui, vous êtes complètement amorti et affaibli et la guerre pour votre succession est ouverte dans votre sérail sans que les citoyens Sénégalais n’aient la moindre idée sur comment et dans quelle condition nous allons vivre l’élection présidentielle et si le choix du peuple sera respecté car, vous êtes au cœur d’une association de malfaiteurs. De l’autre coté de la barrière, deux de vos enfants bannis, tous anciens PM, ont aujourd’hui l’ambition de diriger notre pays. C’est une perspective effrayante car, ils sont sortis de votre école, diplômés de vos méthodes.
Mon cher père, vos conseillers et proches ne vous disent pas la vérité, ils ne sont là que pour leur propre compte, ne les lâchez pas sur tous ceux et celles qui font l’honneur de ce pays. Ces clowns de conseillers nourris par l’argent public insultent, diffament, mentent, agressent en des termes qui déshonorent la vie politique sénégalaise et avilissent nos mœurs. Jamais nous n’avons été si bas dans la gestion de l’espace public.
La fiabilité, je vous l’ai dit une fois, est la première qualité d’un Etat qui se respecte. Sous votre règne, le mensonge d’Etat est devenu un sport national pratiqué par nombre de vos ministres et conseillers. Ces derniers, sont passés maîtres dans l’art du faux, usage de faux et du trafic d’influence. Et pour vous dire la vérité sans le biais de la métaphore, pour votre bien et celui de votre famille, partez, partez avant qu’il ne soit trop tard.
Idrissa Ben SENE
Autres articles