Le dimanche 26 février 2012, se tiendra au Sénégal, l’une des élections présidentielles les plus disputées de son histoire politique, après quarante années de règne sans partage de la paresseuse oligarchie Socialiste et plus d’une décennie de gouvernance informelle du vieux renard et « bienfaiteur » inégalé de Kébémer.
Justement parlant d’élection et plus précisément de pouvoir, un des moyens de conquête de celui-ci se trouve être les medias, d’où l’intérêt stratégique accordé par les différents acteurs politiques à ces relais d’opinion durant cette période.
Il s’agit donc pour ces « entrepreneurs » politiques et leurs « conseils d’administration de campagne », de mettre en œuvre toutes leurs intelligences afin de pouvoir répondre brillamment à la question de savoir : comment faire pour séduire et s’octroyer les suffrages des votants afin d’obtenir le pouvoir et le conserver?
C’est ainsi que la communication électorale se déploiera et visera à ce propos à faire élire un des acteurs politiques au sein de la rude concurrence d’où la naissance d’une véritable rhétorique de représentation des candidats. L’intérêt pour ces « architectes chevronnés du destin » de se livrer à un véritable combat de gladiatores dans le colisée pour la conquête du diadème se révèle donc incontestablement sans pitié.
Il est question principalement pour ces rabbins professionnels de la politique durant cette période consacrée par le code électoral, d’agir sur la perception du public sénégalais des événements, des personnes, des enjeux, de façon à les enivrer, les endormir, les endoctriner, les embrigader et à les faire penser et agir dans un sens qu’ils auront précisément voulu. Et ce phénomène a connu son accroissement ou du moins une large diffusion avec l’avènement et la floraison des medias de masse qui ont connu leur libéralisation avec la loi 96-04 du 22 février 1996.
Pour les auteurs de cette forme de communication, le travail consiste à faire adhérer à des choix d’opposition par la construction d’héros négatifs de la communication, avec la pure fabrication d’un Sarcophilus Harrisii, d’un Jean Michel Kankan, d’un Jack L’éventreur, d’un escroc du siècle ou d’un Ali Baba temps modernes, qui suscitent le rejet, l’ironie, la haine, le mépris et l’indignation. C’est le moment idéal des attaques « ad hominem » et des agissements en « bête ».Les politiques passent loups. Et les fusillades verbales et autre boucheries oratoires consacrent le triomphe de la realpolitik et le requiem pour la vertu et ses sœurs que sont l’éthique et la morale.
Elle diffuse ainsi sous forme de spectacle, les parcours tortueux, les fautes, les erreurs, les propos d’hier. Et l’on n’hésite guère à creuser et fouiller dans le passé et même jusqu’à la vie privée des adversaires pour ces « animaux politiques » et leurs capitaineries, qui se livrent à une vendetta médiatique sans complaisance pour la conquête de l’appareil d’Etat. Et cette propagande négative durant la campagne électorale est particulièrement marquée par la fureur brutale des passions follement partisanes, l’aphonie et l’effacement de la raison, la quasi immunité et la violence verbale presque légitime que ces « lutteurs » s’attribuent au sein de l’arène politique.
Ceci s’explique par la raison principale qui se trouve être, qu’il serait naïf pour certains de croire que la campagne électorale est seulement organisée et encadrée pour la conquête des suffrages des électeurs, mais de se persuader que c’est aussi la lutte contre les influences des adversaires sur ces mêmes électeurs. « Celui qui crée l’ascension de l’autre, crée sa propre chute », tel disait l’enfant de Florence et ami de Laurent de Médicis, Nicolas Machiavel en 1515. Et cette vielle loi de la Science Politique est une leçon excellemment sue au Sénégal par tous les prétendants au fauteuil présidentiel. Et dans le contexte où l’enchainement des meetings, la succession des discours politiques et la multiplication des rencontres deviennent rapidement routiniers et très banals, les acteurs n’hésitent guère à chercher rupture avec la monotonie nuisible à leurs images et en venir aux phrases assassines, aux propos diffamatoires et calomnieux, à la diabolisation, aux déclarations fracassantes et scandaleuses pour jeter le discrédit et l’anathème sur leurs concurrents. Et c’est là, une acclimatation électoraliste de la théorie classique des jeux à sommes nulles de John Von Neumann et d’Oskar Morgenstern.
Cette communication combien regrettable trouve sa bonne base historique au pays de SENGHOR. Et l’on se souvient à ce propos des personnages comme « Laye Ndiombor » pour qualifier l’extrême ruse de l’octogénaire du Sopi. De « Moussé Forage » et « Madame Moulin » pour désigner l’infimité des ambitions du couple DIOUF dans la vaste « tromperie » du monde rural pour capter leurs suffrages, de « Fantômass », nom attribué à Maitre WADE aux fins d’une certaine diabolisation. L’affaire du sacrifice des albinos, façon de démontrer l’inhumanité, la froideur et le cynisme des rivaux est encore fraiche dans nos mémoires. Et depuis le 14 juillet, c’est « Waxxe Waxxéét » qui fait triste florès, sans oublier l’ignoble affaire supposée «d’infiltration du M23 par des lobbies homosexuels et maçonniques».
Et ces comportements épizootiques ont presque fini d’installer une personnalisation achevée des campagnes électorales, ceci au détriment de « Mayaacine ak/et Diaal» et leur famille dans leur fouille crématoire de pitance.
C’est véritablement l’occasion de dénoncer ce détournement psychologique des suffrages, qui constitue un véritable frein à la légitimé démocratique. En effet cette forme de communication politique désoriente et détourne les suffrages des électeurs, car purement fondée sur le choix d’un individu et non celui d’un véritable projet de société. Et à ce propos le peuple Sénégalais doit exiger pour février 2012, de vrais programmes capables de créer un décollage économique de la cité et les conditions d’une bonne République, et dire non à toute tentative de divertissement. Les partis politiques, pouvoir comme opposition, mais aussi les différents candidats indépendants, sont donc, au même titre interpelés pour inventer des pratiques innovantes, face à une population qui a totalement épuisé tous tests d’endurance et complètement exaspérée par une économie corrompue et comateuse dans tous les domaines et l’inexistence totale de perspectives sociales. Si bien sur, on veut éviter l’installation d’un pouvoir exécutif en sursis. Cette campagne ne verra son intérêt pour les populations Sénégalaises, que si véritablement les différents aspirants à la magistrature suprême sont incontestablement porteurs de projets de sociétés irréprochables. De programmes suffisamment différents et cohérents les uns des autres pour offrir une véritable alternative et dont le jugement est laissé à l’intime conviction du Peuple Sénégalais, seul Souverain dans le choix de ses propres gouvernants.
Pathé BA. Conseiller Juridique-Chercheur en Science Politique UCAD.
Email : pathebateps@yahoo.fr
Justement parlant d’élection et plus précisément de pouvoir, un des moyens de conquête de celui-ci se trouve être les medias, d’où l’intérêt stratégique accordé par les différents acteurs politiques à ces relais d’opinion durant cette période.
Il s’agit donc pour ces « entrepreneurs » politiques et leurs « conseils d’administration de campagne », de mettre en œuvre toutes leurs intelligences afin de pouvoir répondre brillamment à la question de savoir : comment faire pour séduire et s’octroyer les suffrages des votants afin d’obtenir le pouvoir et le conserver?
C’est ainsi que la communication électorale se déploiera et visera à ce propos à faire élire un des acteurs politiques au sein de la rude concurrence d’où la naissance d’une véritable rhétorique de représentation des candidats. L’intérêt pour ces « architectes chevronnés du destin » de se livrer à un véritable combat de gladiatores dans le colisée pour la conquête du diadème se révèle donc incontestablement sans pitié.
Il est question principalement pour ces rabbins professionnels de la politique durant cette période consacrée par le code électoral, d’agir sur la perception du public sénégalais des événements, des personnes, des enjeux, de façon à les enivrer, les endormir, les endoctriner, les embrigader et à les faire penser et agir dans un sens qu’ils auront précisément voulu. Et ce phénomène a connu son accroissement ou du moins une large diffusion avec l’avènement et la floraison des medias de masse qui ont connu leur libéralisation avec la loi 96-04 du 22 février 1996.
Pour les auteurs de cette forme de communication, le travail consiste à faire adhérer à des choix d’opposition par la construction d’héros négatifs de la communication, avec la pure fabrication d’un Sarcophilus Harrisii, d’un Jean Michel Kankan, d’un Jack L’éventreur, d’un escroc du siècle ou d’un Ali Baba temps modernes, qui suscitent le rejet, l’ironie, la haine, le mépris et l’indignation. C’est le moment idéal des attaques « ad hominem » et des agissements en « bête ».Les politiques passent loups. Et les fusillades verbales et autre boucheries oratoires consacrent le triomphe de la realpolitik et le requiem pour la vertu et ses sœurs que sont l’éthique et la morale.
Elle diffuse ainsi sous forme de spectacle, les parcours tortueux, les fautes, les erreurs, les propos d’hier. Et l’on n’hésite guère à creuser et fouiller dans le passé et même jusqu’à la vie privée des adversaires pour ces « animaux politiques » et leurs capitaineries, qui se livrent à une vendetta médiatique sans complaisance pour la conquête de l’appareil d’Etat. Et cette propagande négative durant la campagne électorale est particulièrement marquée par la fureur brutale des passions follement partisanes, l’aphonie et l’effacement de la raison, la quasi immunité et la violence verbale presque légitime que ces « lutteurs » s’attribuent au sein de l’arène politique.
Ceci s’explique par la raison principale qui se trouve être, qu’il serait naïf pour certains de croire que la campagne électorale est seulement organisée et encadrée pour la conquête des suffrages des électeurs, mais de se persuader que c’est aussi la lutte contre les influences des adversaires sur ces mêmes électeurs. « Celui qui crée l’ascension de l’autre, crée sa propre chute », tel disait l’enfant de Florence et ami de Laurent de Médicis, Nicolas Machiavel en 1515. Et cette vielle loi de la Science Politique est une leçon excellemment sue au Sénégal par tous les prétendants au fauteuil présidentiel. Et dans le contexte où l’enchainement des meetings, la succession des discours politiques et la multiplication des rencontres deviennent rapidement routiniers et très banals, les acteurs n’hésitent guère à chercher rupture avec la monotonie nuisible à leurs images et en venir aux phrases assassines, aux propos diffamatoires et calomnieux, à la diabolisation, aux déclarations fracassantes et scandaleuses pour jeter le discrédit et l’anathème sur leurs concurrents. Et c’est là, une acclimatation électoraliste de la théorie classique des jeux à sommes nulles de John Von Neumann et d’Oskar Morgenstern.
Cette communication combien regrettable trouve sa bonne base historique au pays de SENGHOR. Et l’on se souvient à ce propos des personnages comme « Laye Ndiombor » pour qualifier l’extrême ruse de l’octogénaire du Sopi. De « Moussé Forage » et « Madame Moulin » pour désigner l’infimité des ambitions du couple DIOUF dans la vaste « tromperie » du monde rural pour capter leurs suffrages, de « Fantômass », nom attribué à Maitre WADE aux fins d’une certaine diabolisation. L’affaire du sacrifice des albinos, façon de démontrer l’inhumanité, la froideur et le cynisme des rivaux est encore fraiche dans nos mémoires. Et depuis le 14 juillet, c’est « Waxxe Waxxéét » qui fait triste florès, sans oublier l’ignoble affaire supposée «d’infiltration du M23 par des lobbies homosexuels et maçonniques».
Et ces comportements épizootiques ont presque fini d’installer une personnalisation achevée des campagnes électorales, ceci au détriment de « Mayaacine ak/et Diaal» et leur famille dans leur fouille crématoire de pitance.
C’est véritablement l’occasion de dénoncer ce détournement psychologique des suffrages, qui constitue un véritable frein à la légitimé démocratique. En effet cette forme de communication politique désoriente et détourne les suffrages des électeurs, car purement fondée sur le choix d’un individu et non celui d’un véritable projet de société. Et à ce propos le peuple Sénégalais doit exiger pour février 2012, de vrais programmes capables de créer un décollage économique de la cité et les conditions d’une bonne République, et dire non à toute tentative de divertissement. Les partis politiques, pouvoir comme opposition, mais aussi les différents candidats indépendants, sont donc, au même titre interpelés pour inventer des pratiques innovantes, face à une population qui a totalement épuisé tous tests d’endurance et complètement exaspérée par une économie corrompue et comateuse dans tous les domaines et l’inexistence totale de perspectives sociales. Si bien sur, on veut éviter l’installation d’un pouvoir exécutif en sursis. Cette campagne ne verra son intérêt pour les populations Sénégalaises, que si véritablement les différents aspirants à la magistrature suprême sont incontestablement porteurs de projets de sociétés irréprochables. De programmes suffisamment différents et cohérents les uns des autres pour offrir une véritable alternative et dont le jugement est laissé à l’intime conviction du Peuple Sénégalais, seul Souverain dans le choix de ses propres gouvernants.
Pathé BA. Conseiller Juridique-Chercheur en Science Politique UCAD.
Email : pathebateps@yahoo.fr
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