Macky Sall : Un capitaine de bord à la dérive (Ibrahima Thiam, Bokk Gis Gis, France)


Macky Sall : Un capitaine de bord à la dérive (Ibrahima Thiam, Bokk Gis Gis, France)
Depuis son élection, le président a trop souvent donné l'impression d'être dans la peau d'un égaré, non préparé à exercer ses nouvelles fonctions. Macky Sall devra démontrer d'autres qualités dans l'exercice du pouvoir à savoir : la lucidité d'un meneur, la clairvoyance d'un guide et la détermination d'un leader.



Macky Sall a la lourde responsabilité de redresser la pirogue "Sénégal " qui dérive dangereusement. "Lui redonner un cap" pour mobiliser l’équipage et rassurer les passagers. Cet objectif n'est pas atteignable, à l’heure actuelle. Le travail est gigantesque par rapport aux moyens et aux attentes. Le Capitaine Macky Sall et son équipage semblent complètement dépassés, passifs, à l’image du commandant du Costa Concordia.



Macky Sall avait pourtant suscité beaucoup d'espoir lors de la campagne présidentielle. Les promesses se révèlent aujourd'hui irréalisables les unes après les autres (la création de 100000 emplois par an, le pouvoir d’achat, l’arrêt des délestages, la bourse de sécurité familiale, la restructuration des quartiers inondables, etc..).



Les outils mis en place pour, soi-disant, retrouver de la marge de manœuvre ont aggravé la situation économique. Les cadeaux fiscaux et le recours systématique aux emprunts obligataires ont asphyxié les finances publiques et ainsi creusé les déficits budgétaires.





Qu’en est-il également de l’enveloppe de 1000 milliards de francs CFA qui devait servir aux projets d'investissement pour les régions de Saint-Louis, Kaolack et Ziguinchor ?





Est-ce vraiment responsable d'annoncer autant de projets d'investissement sans évaluation réelle et sans aucun financement ? Macky Sall, en campagne électorale permanente continue d'aligner une liste de projets comme un "distributeur automatique de chiffres à neuf zéros".





À la lecture, leur inventaire à la Prévert donne le tournis. C'est un bric-à-brac non structuré et non hiérarchisé de projets multiples et divers. Toutes ces intentions louables dans la logique du nouveau pouvoir, mais affirmées dans un désordre, laisse inquiet quant à la méthode employée et la faisabilité (estimation à1660 milliards de francs CFA).




Certes, Macky a quatre ans devant lui, mais il doit rapidement montrer sa capacité à faire des choix de programme d'investissement prioritaires dans "le bon ordre, dans le bon rythme et dans la bonne direction".




Dans un autre registre, Macky suscite des réactions de méfiance parce qu’il inscrit toute son activité publique dans l’espace de la séduction, de l’émotion et de l'intimidation, plus que dans le champ rationnel et traditionnel de la représentation politique.



L'instrumentalisation de la justice à des fins politiques, les atteintes aux libertés publiques et individuelles, le non respect des engagements, la gabegie en cours, les nominations clientélistes à des postes de responsabilité pour gérer nos administrations et nos entreprises nationales et le népotisme au sommet de l’état constituent autant d'alertes, qui risqueraient de provoquer le naufrage du navire.





Par ailleurs, le Président ne semble pas prendre la mesure de ses choix désastreux. La communication réactive de Macky Sall dictée par ses conseillers, peut satisfaire la demande instantanée de l’opinion mais conduit à simplifier les causes d’une problématique publique plus profonde.



Ces « pollueurs» d'opinion à l'image de Latif Coulibaly et Jules Diop qui sont des courtisans, installés dans les allées du pouvoir au point parfois d'être devenus eux-mêmes le pouvoir. Ils entretiennent l'illusion d'une expertise, qui sera sans nul doute suicidaire pour le Président. Ils nagent en pleine confusion des genres et leur fonction n'a plus rien à voir avec de la communication. Ils excellent aujourd'hui dans la destruction de la vérité, le mensonge patent et la perversion des faits afin d’étouffer toutes critiques objectives. Ce n'est que spectacle, manipulation et propagande.



L'opinion publique sénégalaise balance aujourd'hui entre la satisfaction d'avoir mis un terme à la présidence égomaniaque de Wade, avec son cortège de privilèges dévolus aux "alternoceurs", et le désappointement de voir le nouveau pouvoir avec ses communicants "intoxiqueurs", pollueurs.



Ce jugement traduit un sentiment bien réel, qui est cruellement ressenti par nombre de sénégalais qui se désespèrent d’assister muets et impuissants à un triste spectacle où le pathétique une fois de plus s’allie à l’ignorance, voire à l’incompétence !





Ibrahima Thiam

Bokk Gis Gis, France






Vendredi 19 Juillet 2013




1.Posté par Arthur le 19/07/2013 08:51
Je remarque que depuis quelques temps Dakaractu est devenu un site violemment anti-Macky.

2.Posté par Mouss le 19/07/2013 14:27
Votre incohérence est inquiétante.
La gratuité de vos affirmations prouvent largement votre manque d'objectivité.
Le Sénégal est entre de bonnes mains, sa lucidité et son expérience sur la gestion des affaires de l'état sont autant d'atouts qui permettront au Président de la République de respecter ses engagements vis à vis du peuple sénégalais.
Aujourd'hui le gouvernement s'active d'arrache pieds pour régler les maux que connait le pays notamment la crise énergétique qui traîne depuis plus de 20 ans et le problème des inondations.
Le débat n'est plus politique mais économique.

3.Posté par Papy1 le 21/07/2013 04:39
Macky Sall est belle et bien moulu dans le systeme gouvernementale de l'ex president Wade. Si nous ne sommes pas satisfait de Wade donc ne l'esperons pas avec Macky Sall parceque au finish le constant restera le meme, le Senegal qui ne bougera PAS.
Un vieux sage me disait, on ne peut pas etre l'ami de quelqu'un pendant neuf annees et etre different de lui.
Le temps nous le dira...

4.Posté par NGOR le 21/08/2013 12:50
Ce n'est pas une analyse incohérente. C'est ton esprit partisan et si inquiétant,qui n'admet pas la réalité d'une telle analyse. Je crois que le Président Macky méditera beaucoup sur ce constat pour donner une autre orientation se sa politique. Les hommes politiques ont besoin de telles critiques justes et mesurées pour réussir dans leurs missions.



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