Louis Lamotte, pourquoi Maintenant ?

« Si le football était géré par des fonctionnaires, l’Etat allait prendre des mesures », cette déclaration de Louis LAMOTTE montre à elle seule le manque de sérieux de cette démission, beaucoup plus situationniste qu’autre chose. Mon sentiment, je peux me tromper, est qu’il veut soit marquer les esprits, soit braquer les projecteurs sur lui après la débâcle du 13 octobre. Les responsabilités sont partagées dans cette défaite, cela tout le monde le sait, mais est il sérieux de demander la démission de la fédération pour repartir à zéro ? C’est de la rigolade. Et, je pense que l’avis de Abdoulaye Makhtar DIOP sur cette question fait référence, d’autant plus qu’il est un des rares connaisseurs du football à avoir eu la lucidité de nous inviter à cesser de rêver et à avoir les pieds sur terre. La vérité est que le ver était déjà dans le fruit, mais chacun faisait semblant de ne rien voir, en misant sur un miracle hypothétique. Qu’est ce qu’il y a de nouveau sous le soleil, entre l’avant et l’après 13 octobre ? Pourquoi LAMOTTE n’a pas rendu le tablier plus tôt, puisque les mêmes causes produisent les mêmes effets ? On ne quitte pas un navire quand la mer est houleuse. Comme 1er vice président de la FSF, on attendait de lui une solidarité sans faille avec les autres membres, plutôt qu’une échappée solitaire qui s’apparente à une fuite de responsabilités. Monsieur LAMOTTE, le foot ne peut pas être géré par des fonctionnaires, poser cette hypothèse dénote une volonté de chahut. Le foot est vivant, on ne l’enferme pas dans des règles administratives. A quelques mois des préparatifs des éliminatoires de la coupe du monde, tous les acteurs ont l’obligation de se serrer les coudes pour aller de l’avant, au lieu de s’invectiver en se donnant bonne conscience. C’est dans ce désordre, que VAVA, l’homme de Sénégal 1992 s’incruste, pour nous dire qu’aucune équipe africaine aujourd’hui ne peut éliminer la Côte d’Ivoire (sic) ! Si ce propos vient de lui c’est une aberration, la Côte d’Ivoire a été battue en finale de la coupe d’Afrique des Nations 2012 par une modeste équipe zambienne. Y- a t- il plus grande humiliation que de perdre une finale ? Ainsi, de fil en aiguille, des gens vont s’agiter, faire toutes sortes de propositions dans l’optique probablement de se repositionner pour l’après Augustin SENGHOR. C’est cela qui est malsain dans notre pays. Il faut arrêter ce cirque, on a tout compris. Et puis, en parlant de responsabilités, on indexe la FSF et l’entraineur, mais et les joueurs ? Le jour où ces footballeurs qui portent nos couleurs comprendront le sens du sacrifice, ils se donneront corps et âme pour honorer le maillot national. Mais dans un pays où les joueurs de l’équipe A sont considérés comme des dieux, qui ont tous les droits et peu d’obligations, ce n’est pas étonnant que l’on récolte de tels résultats. L’exemple vivant de cette dérive est El Hadj DIOUF himself avec ses déclarations décousues et irresponsables. Même s’il est le plus connu de l’équipe de 2002, il est loin d’être le plus talentueux et le plus patriote, alors, qu’est ce qui peut lui donner l’outrecuidance de dire ce qu’il veut ? Il a quel palmarès ? Je suis désolé, mais DIOUF n’a jamais rien gagné pour son pays. Mais, comme je l’ai déjà dit, on vénère plus que de raison des gens qui devaient avoir la décence de se taire. Peut être pense t- il qu’avec son salaire anglais il peut tout se permettre dans un océan de misères ? Ses revenus n’ont de sens que si on les compare avec ceux de ses pairs. En face d’ETOO ou de DOGBA, il gagne des broutilles. Dans ce bled, à chaque fois que certains pourront soutirer des sous à d’autres, ils les défendront même dans la félonie. Comment ces joueurs peuvent ils avoir un quelconque respect pour des gens qui sont supposés les encadrer et qui passent leur temps à leur soumettre des problèmes existentiels ? Le Sénégal du foot est peut être le seul pays africain, où des pseudos marabouts peuvent déclarer sans sourciller que tant qu’ils ne seront pas payés, l’équipe ne retrouvera pas le chemin des buts, sous d’autres cieux ils auraient signé leur arrêt de mort. C’est l’ensemble de ces poids morts qu’il faut abandonner pour espérer rebâtir un football à la hauteur des ambitions et des passions de notre pays. La démission de LAMOTTE est un coup de JARNAC.

Abdoulaye DIALLO, Agence des Aéroports du Sénégal, vuvuzela79@yahoo.fr