Lettre ouverte à Madame le Ministre de la santé et de l’action sociale


Lettre ouverte à Madame le Ministre de la santé et de l’action sociale
Dans un journal de la place, dans une de ces livraisons datée du mardi 27 Décembre 2004, un titre m’avait agréablement marqué : injustice dans la santé. Aujourd’hui plus qu’hier, huit ans après la sortie de ce journal, le problème reste encore entier dans le secteur de la santé. En effet l’auteur de cette contribution venait de poser là un sujet pertinent sur la table des preneurs de décisions dans ce secteur. Le problème, si crucial qu’il est, concerne les agents de santé communautaires recrutés par les comités de santé.
Comme disait l’autre, ils sont littéralement exploités dans certains centres de santé du pays. La contribution de ce Monsieur faisait état du fait que certains agents communautaires étaient recrutés sans aucune forme de contrat, sans bulletin de salaire, sans cotisation à l’ipres et à la caisse de sécurité sociale. Ce qui va mettre dans une situation difficile, des pères et mères de famille une fois qu’ils seront admis à la retraite. Malgré qu’ils auront loyalement et dignement servi leur pays. Ils auront contribué, à tous les niveaux des structures sanitaires, à la réussite de toutes les politiques sanitaires édictés par le gouvernement. Car, voilà des travailleurs qui n’ont pas droit au congé annuel, ni à l’augmentation de salaire, ni à la motivation trimestrielle de l’état encore moins à un salaire décent. Ils n’ont que le devoir de ponctualité, d’assiduité au travail. C’est injuste. C’est d’autant plus injuste que le gouvernement, dans sa politique de recrutement d’agents de santé, a créer la plus grosse bourde du siècle en recrutant des personnes ne sachant ni lire ni écrire, sans formation ni expérience professionnelles requises pour postuler au travail qu’elles occupent aujourd’hui, sous le statut d’aides en soins infirmiers et fonctionnaires de l’état. Et tenez-vous bien, dés leur affectation dans leur lieu de travail, malgré une connaissance nulle du milieu professionnel, ces pseudo-agents, dits fonctionnaires de l’état, ont d’emblée bénéficier de congé annuel et de motivation trimestrielle octroyée par l’état, alors que les agents de santé communautaires, rompus à la tâche, diplômés pour la plupart, ont été zappés dans le recrutement d’agents de santé et exclus de la motivation trimestrielle octroyée par le gouvernement. Et, pire encore, ces pauvres agents communautaires se partagent les maigres motivations mensuelles, que certaines structures de santé octroi à tous leurs agents.
Il faut que Madame le Ministre de la santé soit plus regardante sur le recrutement et sur la gestion du personnel qui, sans exclusive, est sous sa tutelle. Il faut privilégier la formation ou l’expérience professionnelle pour rendre plus crédibles les structures de santé sensée prodiguer des soins aux personnes qui en ont droit et en ont grandement besoin. D’ailleurs il faut saluer le courage de certaines structures de santé qui ont refusé de prendre dans leur établissement cette catégorie de personnels recrutés parmi les femmes de ménage ayant quitté leur patelin pour rejoindre Dakar, parce que résolues à faire ce travail de « bonne » et rien que ce travail pour avoir raté leur vie scolaire et la formation professionnelle. Certaines structures sanitaires ont refusé ces agents au détriment du personnel communautaire ayant effectué plusieurs années de bons et loyaux services. Mais, malheureusement, à cause du népotisme maladif de certains éléments tapis dans le gouvernement et ces démembrements, assorti d’un laxisme avéré de certains médecins de district, la médiocrité était érigée en méthode de gestion tous azimuts au point de créer une frustration entre leurs agents. Certains districts dans le département de Mbour n’ont pas échappés à ce « fléau ». Des femmes de ménage, à la limite illettrée, sont converties en agents sanitaires, assistantes infirmières et que sais-je encore.
Plusieurs de ces agents sans papiers ni niveau d’instruction acceptables (même pas le niveau du CP) encore moins une expérience professionnelle avérée, sont devenus par je ne sais quelle acrobatie, de « véritables » agents de santé fonctionnaires de l’état. Faites un tour dans certains centres de santé du département de Mbour ou ailleurs, vous les y trouverez. Il faut que Madame le Ministre de la santé répare cette injustice discriminatoire vis á vis des agents communautaires qui sont pour la plupart, plus instruits et mieux expérimentés que certains qui sont recrutés sans profil aucun. Il faut remettre de l’ordre dans tout cela. Il faut mettre les personnes qu’il faut à la place qu’il faut. L’état ne doit pas se permettre de payer quelqu’un sous le statut d’agent de santé alors qu’il est plus indiqué à faire le travail de ménage ou de planton. Encore que cette personne n’est en aucun moment capable d’exhiber un papier attestant d’une expérience professionnelle avérée, encore moins un diplôme scolaire ou professionnel.
Sur le recrutement du personnel, le Ministère de la santé doit prendre en compte les agents de santé communautaires sans exclusive. Je pense que la politique de santé axée sur le recrutement d’agents de santé devrait tenir compte de ce paramètre. Les structures de santé regorgent de personnels ayant obtenu un diplôme ou ayant acquis une expérience professionnelle avérée et qui sont laissés en rade malgré leurs demandes d’insertion. Leur cas mérite d’être étudié et régularisé. Dix huit ans comme agent de santé communautaire sans congé avec un salaire stationnaire et misérable dans un centre de santé, méritent mieux que d’être mis en rade dans le recrutement et d’être exclus dans le partage des primes de motivation trimestrielle.
Quand le gouvernement disait vouloir recruter des agents de santé, la logique aurait indiqué de titulariser les agents communautaires selon leur profil et combler le gap par le recrutement d’autres candidats ayant indubitablement le profil requis, au lieu de recruter des gens sortis de je ne sais d’où et qui, pour être opérationnels, devaient nécessairement subir une formation pratique sur place. La politique du « recruter d’abord sans niveau d’instruction ni expérience et former ensuite ». En effet, le gouvernement a payé des gens sous le statut de fonctionnaires recrutés sans profil aucun et leur a fait subir après, la formation pratique d’aide-infirmier(e) ou d’aide- soignant(e), une fois qu’ils sont dans la structure de santé. C’est ce qui s’est passé dans certains centres de santé au grand dam des agents communautaires rompus à la tâche. Et, tenez-vous bien, du fait de leur solide expérience, ces mêmes agents communautaires ont été les formateurs, malgré eux, de ces nouveaux venus dans la sphère de la santé.
Madame le Ministre, il est temps que cette cacophonie dans le recrutement d’agents de santé et la distribution de la motivation soient revus pour une meilleure équité dans un secteur aussi important qu’est la santé où chaque agent, fonctionnaire ou communautaire, est un maillon de la chaîne sous la tutelle de votre ministère. Par conséquent, si motivation devrait être distribuée, elle doit concerner tout le monde car sans exclusive, chaque agent est comptable des résultats réalisés dans le secteur de la santé et de la prévention. Il est tout à fait normal que les salaires ne peuvent être uniformes mais les motivations trimestrielles qui sont uniformes, peuvent et doivent aller á tout le monde. Si tant est que l’objectif visé est de booster la persévérance, l’abnégation, le travail bien accompli dans un secteur aussi névralgique que le secteur de la santé. Il faut aussi mettre dans leurs droits ces agents communautaires ayant effectué, qui 10 ans 15 ans voire 20 ans de service sans le plus élémentaire de leurs droits. Il faut revoir la gestion des comités de santé pour mieux les conformer avec le droit du travail parce que employeurs sans l’ombre d’un doute. Dans ce monde moderne on ne peut pas faire fi des droits du travailleur sans être inquiété par les acteurs ayant en charge ce volet. Si non je me réserve le droit de penser qu’il y a une complicité entre nos gouvernants, les syndicalistes et ces employeurs que sont les comités de santé. Si tant est que le nouveau régime veut lutter contre l’injustice, je lui demande de ne pas zapper le secteur de la santé qui est un véritable capharnaüm du fait de certaines personnes en mal de conformité et faisant dans l’anachronisme à outrance. L’exploitation de l’homme par l’homme est un phénomène révolu dans ce monde moderne. Nul ne s’aurait en être adepte sans être combattu très farouchement et impitoyablement.
Tout en vous sachant très brave et très regardante dans la bonne conduite des affaires, j’ose espérer que l’ère de l’injustice et du laxisme va prendre fin et qu’un audit méticuleux dans le secteur en serait un gage. Car cela va permettre de voir qui est qui et qui fait quoi. Mais aussi de déterminer qui doit faire quoi et qui doit être qui
D. Sathiour Ndiaye,
Dimanche 23 Septembre 2012
D. Sathiour Ndiaye




1.Posté par Jeanne le 23/09/2012 11:42
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2.Posté par momou le 23/09/2012 13:48
il faut d'abord parler du probleme de la santé tout court ; au senegal le systeme est plus que dégradant! je peux témoigner ici que le mois d'aout a été le pire des mois pour moi a cause de cette grangrene du service cancérologie! quelle tragédie d'etre atteint d'un cancer au sgl ! le service est plus qu'agoinisant les malades souffrent le matyr faute de soins et la chereté des medicaments!...

3.Posté par GERMAIN le 23/09/2012 23:39
Pourquoi les structures sanitaires dont les gens travaillent mieux sont les mal rémunérés, pourquoi ils ne payent pas l’impôt et l'ipres ces agents de soins vont partir a la retraite sans indemnités ni de pensions, pourquoi pas l'etat ne veille pas sur ces structures sanitaires dont ils perdent bcp d'argent c'est que ils ne respectent pas les agents qui travaillent chez eux aucune considération comment tu peux payer a une mère de famille 30000 si vous ne pouvez pas continuer pourquoi ne pas fermer certaines structures sanitaires



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