Les trois autres temps de la présidence Macky ! (Sadikh DIOP)


Les trois autres temps de la présidence Macky ! (Sadikh DIOP)
Dans une tribune publiée dans dakaractu.com le 11 juillet 2012, l’éminent économiste, Moubarack LO, parlait des trois temps de la présidence Macky ; nous lui empruntons le titre de son texte, non pas pour le provoquer, mais juste pour analyser ces trois autres temps de la présidence Macky, qui - peut être - ne font pas partir des centres d’intérêts du DCA du Président.
En effet, chaque système, comme disait Max à propos du capitalisme, «porte en lui les germes de sa propre destruction ». Et cette vérité primaire, qui se vérifie tous les jours, les spin-doctors de l’actuel régime semblent vouloir l’ignorer. A tort ou à raison ? L’avenir nous dira !
Qui aurait cru en 2007 que Rama Yade aurait des problèmes avec Sarkozy avant la fin du mandat de ce dernier ? Qui aurait cru en 2000 qu’Idrissa Seck allait avoir des problèmes avec Wade avant la fin du premier mandat de ce dernier ? Qui aurait cru, quand Macky remplaçait Idy à la primature, qu’il allait lui aussi avoir des problèmes avec Wade ? Nous disions dans une précédente tribune, que les systèmes politiques ont, comme les systèmes économiques, la particularité de sécréter leurs plus redoutables adversaires.
Nous avions cité les cas NIASS / Djibo pour le système socialiste et Idy/ Macky pour le système libéral. Précisons, qu’il ne s’agit point pour nous de jouer aux oiseaux de mauvais augure, mais de partager une lecture, froide, de la situation politique.
En vérité, tout pouvoir politique connaît trois temps : la constitution du noyau dur du pouvoir (le cercle restreint d’influence du président), le temps de la contestation du noyau dur par les laissés pour contre, et enfin le temps des guerres entre membres du cercle restreint.
Le temps de la constitution du noyau dur correspond à peu près à l’état de grâce, les contestations sont très timides, car le Président bénéficie toujours du soutien populaire. Toutefois, si les gens n’ont pas le courage de contester publiquement les choix du Président, par crainte de se mettre à dos l’opinion, ils utilisent des voies détournées pour « griller » tel ou tel proche du Président, ou pour faire échec à telle ou telle initiative du Président.
C’est le temps des articles de presse commandités sur X ou Y, des fuites organisées sur tel ou tel dossier… Aujourd’hui c’est « le Président n’est pas content de son PM », demain c’est le « Président a tancé la secrétaire générale de la présidence », après demain c’est « le président à rabrouiller publiquement son conseiller en communication »….
Les initiés peuvent savoir le nom qui se cache derrière chaque article de presse.
Pendant ce temps, la nouvelle opposition digère sa défaite et reste très timide. Les opportunistes de la société dite civile cherchent des postes, les autres observent la situation. Il n’y a quasiment pas d’opposition ouverte au Président de la république. Personne ne veut gêner le nouvel homme fort du pays et les plus opportunistes croient toujours à leurs chances d’être coptés.
Toutefois, tout le monde ne peut pas être membre du cercle restreint, « homme de confiance du Président » et tous ceux qui n’accéderont pas à cette station, combattront les membres de celle-ci par tous les moyens.
On disait souvent que quand Wade félicitait quelqu’un, son décret de limogeage était prêt. Au contraire, nous pensons que Wade était toujours sincère dans ses félicitations, mais il jetait la personne en pâture à des hommes politiques sans foi, ni morale.
Après une à deux années de pouvoir, vient alors le 2nd temps, celui de la désillusion, de la contestation ouverte. On sait maintenant qui est qui dans le pouvoir, on connaît le noyau dur du pouvoir. Tous ceux qui se croyaient être proches du Président savent maintenant ce qu’ils représentent auprès de l’homme fort du pays. On sait qui a véritablement la confiance du Président. Aussi, les opportunistes savent maintenant qu’ils sont définitivement écartés, et ils cherchent à se faire repérer pour une nouvelle alternative, à se positionner pour une nouvelle alternance.
L’opposition commence à se réveiller, les déçus du système la rejoignent et la crédibilise. On assiste alors à une sorte de recomposition de l’espace publique. Les organisations de la société civile reprennent du service, entre temps, d’autres organisations se seront créées, la nature ayant horreur du vide.
La fin du mandat va correspondre au troisième temps, celui des guerres internes, les plus grands dignitaires du régime vont s’entretuer. D’ici trois 3 ans, Alioune Badara Cissé va devenir quelqu’un de très important, il aura fait le tour du monde, déjeuné avec les plus grands de ce monde, aura des amis un peu partout au Sénégal. Et comme Macky et Idy avaient oublié que c’était grâce à Wade qu’ils étaient devenus importants, lui aussi, il oubliera certainement de dire merci à Macky. On peut dire la même chose sur Mbaye Ndiaye, Abdoul Mbaye, Aminata Tall …..
Qui avait le plus profité du régime socialiste que Tanor, Niass et Djibo ? Pourtant ce sont ceux là qui avaient le plus profité du régime socialiste, qui s’entretuaient à la fin de celui-ci. On peut dire aussi la même chose pour le régime de Wade. Ceux qui s’entretuaient à la fin du règne de Wade ce sont ceux là qui étaient au cœur du pouvoir (Samuel/Karim, Macky / Pape DIOP etc.
C’est hélas ! cela, la règle du jeu dans l’Establishment. Ainsi va le système !
Macky saura-t-il gérer tout cela, et réussir là où Wade, Senghor et Diouf avaient échoué ? L’avenir nous le dira.
Toutefois, le nouveau Président est entrain de prendre des décisions qui lui coûteront peut être très chères d’ici 2 à 3 ans.
D’ici 2 ans, quand la contestation sera un peu plus ouverte, et que l’euphorie de la victoire cédera la place à la déception d’une frange plus ou moins importante de la population, aucun sénégalais ne comprendrait le fait que l’on veuille limiter l’enquête sur l’enrichissement illicite aux seuls dignitaires du régime libéral, comme ci ce sont eux seulement qui ont eu à gérer ce pays.
En vérité, Wade au début de son mandat, bénéficiant d’un large soutient populaire (bayil lène gorgui mou liggèy) avait posé des actes qui lui ont coûté par la suite trop chers. Les sénégalais ont fermé les yeux sur certaines choses, en fait, il s’agit d’une contestation différée. Comme on dit en wolof, Sénégalais « bisbou méré, wakh limou denthione lépeu » (quand le sénégalais est en colère il vide son sac).
Aussi, le Sénégal a la particularité d’avoir un exécutif bicéphale composé d’un Président de la République et d’un gouvernement. Ceci est à la fois, un atout et un handicap pour le Président.
Certes, le Président de la République est le patron de l’exécutif, mais pour des raisons stratégiques, nous pensons qu’il devrait prendre du recul par rapport à la gestion des hommes et des dossiers. Or le président Macky Sall veut se mettre au cœur de la gestion des hommes et des dossiers (cf. les instructions du Président lors du dernier conseil des ministres).
En effet, le Président semble vouloir jouer pleinement son rôle d’arbitre. Le seul maître du jeu. Et d’ici 2 ans, s’il ne change pas de posture, ses stratèges qui auront le redoutable rôle de jouer aux sapeurs pompiers, auront beaucoup de « pain sur la planche ».
Et l’affaire du « Méridien Président » est un dossier teste. Nous parions que l’arbitrage du Président fera couler beaucoup d’ancre et de salive d’ici 2 ans. Aucune partie prenante dans l’affaire ne se laissera pas faire. Et les détails des négociations, des échanges téléphoniques, des émails… se retrouveront un jour dans les colonnes de la presse. Mais cela fait partie aussi des règles du jeu dans l’Establishment.
Gérer le cycle de vie de la présidence Macky, pour parler comme les marketeurs, ne sera pas chose facile, d’autant plus que le produit semble déjà atteindre son niveau de maturité et la phase déclin semble être proche. Les relations avec les foyers religieux ne semblent pas être des meilleurs, la magistrature ne semble pas être trop contente, l’école semble doutée de la bonne foi des autorités, le peuple ne semble plus croire à la baisse du coût de la vie Etc. Le gouvernement semble être confronté aux dures réalités de toutes économies : des ressources rares face à des besoins illimités. Pire encore, il s’agit ici d’une économie d’un pays sous développé. Mais pour parler comme les journalistes, disons : Wait and see !!!!


Sadikh DIOP

Administrateur de l’observatoire de l’information et des médias

Limedia.org info@limedia.org
Lundi 6 Août 2012
Sadikh DIOP




1.Posté par mor le 06/08/2012 18:04
C'est vraiment pertinent comme analyse.C'est d une facture intellectuelle rare. Je vous assure MR DIOP que je suis ravi de cette approche prospective et rétrospective de l échiquier politique au SENEGAL.

2.Posté par lecteur le 06/08/2012 18:53
C'est vraiment très pertinent.

3.Posté par SEYE le 06/08/2012 19:58
encore le larbin de Karim wade sadikh diop qui a bouffé beaucoup d’argent de ce gosse avec des articles télécommandés.sadikh,Dakar est petit,on se connait tous,watawate,ce genre d individu essaye de tromper les sénégalais

4.Posté par SEYE le 06/08/2012 20:03
sadikh diop ne souhaite que du mal au président Macky SALL..Ils ont fait croire au petit karim wade qu'il pouvait diriger le Sénégal,comme les cheikh diallo,elhadji malick sy,lamine ba,madior sylla, ami diouf,vieux aidara,valdioido diouf,babacar thiam ,maitre mamadou diopet les autres larbins que l'on connait tous,il sont de la défunte génération du concret,nous remercions le bon dieu,de nous avoir débarrasser de ses individus

5.Posté par gorgus le 06/08/2012 20:12
et si il n y avait pas de temps du tout pour la magistère de maky ?

6.Posté par Xamlé le 07/08/2012 07:42
Eminent économiste? Mon oeil!

7.Posté par Nicolas le 07/08/2012 09:11
Le meilleur article de presse que j'ai lu depuis l'avènement de Macky Sall. Félicitation monsieur Diop!!l'
Surprenant quand meme que l'auteur soit un Diobène Surtout durant le ramadan je ne croyais les diobene capable d'une telle prouesse!!!

8.Posté par cosmétiques house le 07/08/2012 10:04
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9.Posté par danfakha le 07/08/2012 14:58
Excellente contribution. Un seul desaccord avec l'auteur : Moubarack Lo n'est pas l'eminent economiste statisticien qu'il dit etre. Les vrais Ingenieurs statisticiens economistes senegalais ont ete formes au Centre d'Etudes Economiques et Statistiques appliquees au developpement (CESD) qui depend de l'Institut National de la Statistique et d'Etudes Economiques (INSEE) de Paris. Le doyen de ces ingenieurs fut feu Serigne Lamine Diop qui a eu a diriger le CESD. Parmi les anciens etudiants de ce prestigieux centre il y a Awa Thiongane (ancienne directrice de la statistique et patronne de Landing Savane), Aboubackry Demba Lom (ancien directeur du plan), Aliou Faye (actuel patron du CEPOD) et votre humble compatriote (fonctionnaire de la Banque mondiale dans la sous region. Vous comprendrez aisement pourquoi j'utilise un pseudonyme). Moubarack Lo n'a jamais frequente le CESD ni aucune autre ecole reconnue de Statistique ou d'economie.

10.Posté par Tapha Fall le 08/08/2012 17:57
Seulement nous menquons d homme credible mais nous savons qui est qui .MOUBARACK LO PENDA MBOW ALIOUNE TINE ET Y EN A MARRE NOUS ONT TOUS CONDUIENT ET ENDUIENT EN ERREUR MAIS ILS NOUS PAIERONT TOT OU TARD

11.Posté par Martin d. le 13/11/2012 14:55
Quelqu'un peut-il me dire où trouver Malick Sy (tel, mail, adresse ....)?
Du moins si c'est le journaliste qui est originaire de Niary Tally et qui a vécu en Belgique.
J'ai une très grosse dette à me faire rembourser.
Merci.

12.Posté par oussou le 16/11/2012 15:35
Vraiment on voit qu'avec le temps ce Sadikh DIOP là ne voit pas plus loin que le bout de son nez



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