Les ‘’épiphénomènes’’ qui ont miné la gauche sénégalaise.


Les ‘’épiphénomènes’’ qui ont miné la gauche sénégalaise.
Dans le quotidien, ‘’La Tribune’’ du Jeudi 24 novembre 2011, notre ami Ibrahima Sène a fait, encore, une déclaration renversante, à propos de sa fille, Léna Sène. ’’ Si Léna travaillait avec Wade, ca me ferait mal’’. Dans une Lettre Ouverte, de juillet 2006, non publiée par la presse, nous l’interpellions sur cette curiosité, de sa part, de s’enorgueillir(Le Populaire du jeudi 20 juillet 2006), du fait de voir sa fille travailler à la Maison Blanche, auprès de Georges Bush, président des Etats-Unis de l’époque. A cette occasion, nous lui disions : ‘’ Que Léna Sène fasse des Etudes à MIT, (Massachusetts Institut Technololy), à Sillycon Valley pour offrir ses services à la NASA, à l’instar de Modibo Diarra, au Mexique, en RDC, ou revenir au Sénégal servir son pays en travaillant dans le secteur public ou privé, il n’y a aucune objection à faire. Que M. Sène puisse comprendre et respecter la décision de sa fille majeure, libre, parce qu’étant intellectuelle de haut niveau, responsable des ses actes, il n’y a rien à dire. Encore que, il n’arriverait à aucun père de famille sérieux, de cautionner le choix de son enfant cherchant à travailler en intelligence avec une quelconque organisation mafieuse. Mais que le chargé des questions économiques et sociales du Parti de l’Indépendance (PIT) et de la Confédération des Syndicats Autonome du Sénégal (CSA), ramène l’ « affaire » par rapport à ceux qui se posent des questions, à du « féodalisme familial » et se dit « fier d’avoir eu des enfants qui ont su choisir de façon indépendante leur vie », cela peut poser un problème de conscience et d’éthique’’.
Nous lui rappelions, également, qu’on ne devrait avoir une quelconque fierté, pour un démocrate, de voir un des siens, travailler au temple où logent les ennemis des peuples du monde. Principalement, avec l’initiateur de la Loi Patriot-act. ’’Une loi pire que celles connues sous le Maccartisme. Tellement ses dispositions sont, non pas anti démocratiques, mais barbares ? Quelqu’un peut être jeté à la cave des lions, sans autre forme de procès, pour simplement avoir été dénoncé par un voisin de palier ou avoir été vu par quelqu’un d’autre dans une bibliothèque, en train de lire un livre du CHE, par exemple’’.
Aujourd’hui, le n° 2 du bureau politique du Pit, parti qui milite pour la défense de la justice, contre l’oppression soute toute ses formes, pour la paix au Sénégal et dans le monde, nous revient avec cette déclaration tout aussi malheureuse que celle de 2006. Et en ‘’choisissant’’ implicitement, Idy au détriment Wade, on peut lui demander qu’entre le père et le fils, il y a t-il une différence ? Deux hommes qui se sont traités, naguère, de tous les noms d’oiseaux ? Même de ‘’Grands bandits’’. Avant la conclusion du célèbre pacte dit ‘’le protocole de Reubeus’’ qui régit leurs rapports, depuis un certain temps. En tout état de cause, pour certains de nos compatriotes, ce dernier est plus dangereux que son père adoptif.
Mais que cherche M. Sène, en médiatisant à outrance l’image de sa fille ? Dé diaboliser la Maison Blanche, par ce qu’elle y travaillait ? Ou bien il se trouve dans le même état d’esprit que Yoro Ba, à qui il disait récemment, au cours d’un débat à la Télévisé, à Canal Info, pour ne pas la nommer, que lui et son Parti, voulaient se métamorphoser en Colomb, après avoir été considérés comme des va-t-en guerre ?
Notre ami, Tony Busselen, de Belgique, soulignait dans une note, ‘’ AFRIQUE : CRISE ET LUTTES que : ‘’Au début des années 90’ la grande majorité des intellectuels africains chérissaient des illusions sur la bonne volonté de l’occident’’. C'est-à-dire sévir contre les dictateurs pour permettre à L’Afrique d’accéder à la démocratie et le développement. Et cela est tellement vrai que pas mal d’intellectuels africains (même de gauche), ne pipent plus mot sur ces grands dossiers du PACTE COLONIAL qui structurent la Françafrique et ruinent toutes perspectives de développement. Les composantes de ce pacte sont : 1°/Le franc Cfa ou’’ Le nazisme monétaire’’, selon le Pr.Agbohou .2°/ Le compte d’opération avec le Trésor français. 3°/ L’UEMOA. 4°/ Les bases militaires françaises. M. Sène est-il dans les mêmes dispositions d’esprits de ces intello, dont fait allusion notre ami belge ?
La semaine passée, à l’occasion de l’exposition du cinquantenaire du manifeste du Pai (du 19 au 25 novembre), des panélistes ont animé une conférence portant sur le thème récurent de la gauche dont l’intitulée était: Après plus de 50 ans d’expérience de lutte, la gauche sénégalaise n’a toujours pas l’initiative. Qu’est qui n’a pas marché ? Que faire ? L’heure d’un nouveau Manifeste n’a-t-elle pas sonné ? Pour répondre à une de ces questions (Qu’est qui n’a pas marché ?), nous sommes tenté de dire, en entendant ‘’le bilan de la gauche’’ ( 1968-2000, à titre indicatif), qu’aucun Parti ne semble vouloir faire sérieusement, que des actes répréhensibles, considérés comme ‘’épiphénomènes’’ par des ‘’idéologues prétentieux’’, ont grandement contribué à ruiner d’importants acquis de la gauche. Ce qui renvoie au dysfonctionnement de la démocratie interne dans les organisations de gauche. Il suffit de se pencher sur la longévité des oligarques au sein de ces partis, pour s’en convaincre. Pour ces Messieurs, l’alternance concerne les gens du pouvoir, mais pas eux. Votre serviteur qui était à ‘’l’Intérieur du monstre’’, (1981-1990), en tant que membre du bureau politique de And-Jëf/Mrdn et And-Jëj/Pads, en sait un petit bout. L’arrogance, la suffisance, le manque de rigueur, de transparence(le budget, s’il arrive à être confectionné, la trésorerie et la poche du dirigeant ne font qu’un) , sont autant de ‘’épiphénomènes‘’ qui ont porté beaucoup de torts aux partis de gauche. Alors que les membres dirigeants s’arrogent le droit de monopoliser la parole pendant 30, 60 mn, les militants eux, ont droit à 3 à 5mn. Résultats des courses ? Des frustrations à la pelle, car les uns et les autres n’ont pas la possibilité de donner leur point de vue sur des questions majeurs qui structurent la vie du Parti. Ne parlons pas de critiquer ‘’les grands’’ dirigeants, lorsque des erreurs sont commises. A l’instar de celles notées chez le n°2 du Pit et du n°1 ,Ex-Foliste. Ainsi, les coteries, le sentimentalisme, finissent de se substituer aux séminaires et aux journées d’études (moments propices à la formation du militant), où généralement des questions politiques sont habituellement discutées de façon plus approfondie.
Pour en revenir à M. Sène , qu’il le veuille ou non, les choix politiques de sa fille, Léna, induisent des conséquences politiques bonnes ou mauvaises. Mauvaises, elle devient une adversaire politique de Papa. D’autant que le camp où elle a choisi de travailler ne s’y est pas trompé et se régale, d’avoir réussi à semer le trouble dans la conscience des masses. Le choix n’est pas fortuit. Il y a combien de cadres sénégalais dans ‘’Reew mi ou ailleurs (hommes ou femmes), qui pourraient remplir les fonctions qu’elles occupent au niveau de la direction de campagne d’Idy ?
Le trouble dans les consciences des populations, pour ne pas dire des masses qui militent dans les formations de gauche, c’est de constater cet ‘’épiphénomène’’ qui est que : ‘’ Les militants et les militantes, leurs fille, fils et neveux se battent, pendant ceux des leaders et grands dirigeants, se faufilent au pouvoir’’, en s’alliant à leurs adversaires, pour ne pas dire leurs ‘’ennemis de classe’’.
Nous ne disons pas que le fils d’un homme de gauche, devrait être forcément de gauche. Comme le fils d’un bourgeois devrait être forcement de droite. Non ! Un adage wolof dit bien que : Guy dina jurr ay dékk’’ (Le baobab génère des épines). Seulement on observe dans certaine coopération, que le savoir faire se transmet généralement, de père en fils. Et si cela n’est pas souvent le cas, en politique, c’est par ce qu’il y a quelque part une ligne qui a triomphé dans la famille au détriment d’une autre. Et si le père est convaincu de la justesse de sa ligne défaite, il n’en demeure pas moins qu’il devrait se garder de pavaner, voire jubiler, devant la victoire de la ligne injuste de sa fille. Et c’est le cas de notre ami Sène. D’autant plus qu’à l’état actuel du niveau de conscience de notre société, sa composante majoritaire pense que la solidarité devrait se manifester, en faveur des siens dans des circonstances determinées. C’est aussi simple que ça !
Quelqu’un a dit que Senghor, un homme de droite, par ses pratiques politiciennes, a assimilé le marxisme mieux que ceux qui s’en réclamaient. Et il y a une part de vérité dans ça. Il a fait sienne de ce maxime maoïste ‘’analyse concrète, de la situation concrète’’. Senghor expliquait, au cours d’une cérémonie de remise de décoration, pourquoi il avait institué le cérémonial. Il montrait que les sénégalais lui disaient que : ‘’Dama bëgg nga faale ma, dama bëgg nga yëk ma, dama bëgg nga fonkk ma (j’aimerais que tu sois attentif à mon égard. J’aimerais que tu ais des égards envers moi. J’aimerais que tu ais de la considération à mon égard). Et notre bonhomme a exploité démagogiquement cette réalité, à fond. Prenant l’exact mesure du niveau de conscience des sénégalais, Senghor avait un conseiller, à la présidence, dont la tâche essentielle, était de répondre à toutes les lettres que lui adressaient, ses militants et concitoyens, des coins les plus reculés du pays. Nous avons vu, parmi ceux-là, quelqu’un qui avait mis sou-vert (suweer, en wolof), accrochée dans son salon, une lettre que lui avait adressée ‘’son’’ Président. Comme font les jeunes sénégalais avec les posters de leurs idoles.
Par contre, du coté de la gauche, c’est tout à fait le contraire qui se passait, à cause de farfelus dogmatiques. Nous noterons cette anecdote rapportée par un ex-maoïste repenti, le ‘’Damel Ministre’’, avocat des libéraux, de son état. Il dit que vers les années 68’,70, un militant habitant Pikine, en retard à un Rendez-vous à Dakar, pendant la clandestinité, a entendu cette remarque de la part du dirigeant nommé Farxaas, de son nom de guerre. ‘’Mé amuloo paas, nga dox ! (Mais tu n’as pas le billet, tu marches !). Si ce militant était un individu fragile, par ce que non formé, le parti ne pourrait-il pas le perdre ? Maintenant, si vous rencontrez notre ‘’Damel-Ministre’’, demandez-lui : ‘’Qu’est devenu ce Farxass’’ ?
Tout cela pour montrer que les partis de gauche ont navigué, plus vers le dogmatique, dans une certaine mesure, que vers le politique, quant à l’approche des réalités sociopolitiques de notre pays. D’où le sur-place, les 1% (‘’élections et sondages’’), enregistrés, ici ou là. Au moment où les partis traditionnels de masses, marquent des points substantiels.
Mais quelque part de nos jours, on assiste à une ‘’rectification’’, dans le sens de plaire à l’Occident afin d’éviter d’être vu comme un ‘’radical’’. Ainsi on évite même de prononcer les mots tels que : ‘’Socialisme, colonialisme ou Impérialisme’’.

Dakar, le 28 novembre 2011
Ababacar Fall-Barros
Grila-Sénégal (www.grila.org
Vendredi 2 Décembre 2011
Ababacar Fall-Barros




1.Posté par ISMA GOMIS le 02/12/2011 18:55
UN PÈRE COMMUNISTE PUR ET DUR ET QUI ABHORRE LE CAPITAL ET SA FILLE QUI A SERVI LE GRAND CAPITAL!!! QUE PENSERAIT KARL MARX DE CETTE TROUVAILLE SÉNÉGALAISE: CELA S'APPELLE DE LA TRANSFORMATION COMMUNO-CAPITALISQUE EN SOMME LE GRAND SOIR TANT RÊVÉ!!!

SACRE MONSIEUR SENE!

2.Posté par Zeus le 02/12/2011 20:39
C'est vrai que c'est quand même bizarre que M.Sene puisse simplement dire qu'il respecte le choix de sa fille, sans se déterminer. Mon père soutient Wade, il a le droit. Cependant, je lui dis clairement mon désaccord et lui signifie clairement qu'il a tort, et devrait se trouver dans le camp du peuple qui est a l'antipode du camp libéral.
Sa ligne a perdu dans la famille apparemment mais cela ne veut pas dire qu'il doit s'aplatir M.Sene.



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