Le combat en ordre dispersé de Benno, conjugué aux errements de la majorité sur le plan socio-économique pourraient faire le bonheur de ceux que j’appellerai les « enfants bannis du Sopi ». Par ce terme il faut désigner les militants historiques du Pds qui, du fait de l’omniprésence du « fils biologique » ou de la roublardise du « père », ont été poussés vers la sortie. Il s’agit d’Aminata Tall, Macky Sall, Idrissa Seck. A défaut de former un ticket commun qui pourrait être fatal au Parti de Wade, ces trois personnages auraient bien un rôle à jouer en 2012, avec bien sûr des fortunes diverses.
Aminata Tall : l’égérie capricieuse
A coup sûr, cette dame de cœur à la personnalité bien trempée s’inscrit dans la lignée des figures féminines du landerneau politique sénégalais, telles Caroline Faye Diop ou Adja Arame Diène. Mais son mérite personnel aura été, en tant que jeune universitaire brillante et gracieuse, de choisir les rigueurs de l’opposition des années de braise et d’y creuser son propre sillon. Et je me questionne encore pourquoi Me Wade n’a pas voulu faire d’elle une première ministre, elle était compétente et disposait d’une légitimité aussi bien historique que politique.
Si Aminata Tall n’a pas le socle électoral solide de Macky ou Idy, elle a cette « classe » et cette dignité qui ont séduit beaucoup de sénégalaises et de sénégalais. Mais l’ex mairesse devrait redimensionner ses ambitions nationales pour se coaliser avec Idrissa afin d’intégrer dans leur rang les libéraux authentiques tels que Fada et Pape Diop.
Dans tous les cas, sa descente dans l’arène des présidentiables, si jamais elle se confirme davantage, serait un nouveau cap dans la représentation du leadership féminin. Il reste à savoir au détriment de quel camp ?
Macky Sall: le chouchou de la wadésie
Grand inconnu au soir du 19 mars 2000, l’ex directeur de Pétrosen avait très vite gravi les échelons pour devenir premier ministre. C’est ainsi que ses ambitions présidentialistes
sont nées et qu’il commença à tisser son réseau avant d’atterrir à l’assemblée nationale. C’est le versant négatif du « wadisme » qui n’est rien d’autre qu’une machine de fabrication d’hommes sans passé prédestinés à diriger le Sénégal.
Alors dans l’état actuel, Macky semble en bonne posture dans la course à l’héritage du Sopi. Bien que n’ayant pas les talents oratoires d’Idrissa Seck, encore moins la finesse politique de ce dernier, le maire de Fatick a pu nouer un très bon réseau de soutiens au Sénégal et à l’extérieur. De plus, ses fréquentes tournées à l’intérieur du pays sont un précieux outil de maillage électoral. La politique c’est avant tout le contact avec les électeurs, où qu’ils se trouvent, un besoin d’identification mutuel par rapport à eux. Le mérite d’Abdoulaye Wade pendant ses vingt-six années d’opposition et même lors de ses deux mandats présidentiels, aura été de traverser son pays d’Est en Ouest, du Nord au Sud, en parcourant tous les coins du Sénégal. Il ne serait donc pas surprenant que cette proximité wadienne, cultivée par Macky, se traduise dans les urnes ou qu’il se réveille élu par les circonstances, comme le fut L. Gbagbo en 2000.
Toutefois son statut d’ex collaborateur tirant tous azimuts pour catalyser la mise en orbite de Karim avec sa Génération du Concret (écrasée en plein décollage), la nébuleuse des fonds taïwanais jamais, et son rôle de premier ministre cautionnaire de la liquidation de Idrissa Seck, sa complicité sur l’affaire Bara Tall, ne le blanchissent guère aux yeux des populations. Ces éléments le rendent comptable des dérives du « wadisme » pour le mettre en posture d’arroseur arrosé mû aujourd’hui par une revanche politique.
Idrissa Seck : le fils d’emprunt
En parlant de Wade et de proximité, une conclusion s’impose : de tous ses fils spirituels Idrissa Seck est de loin celui qui lui ressemble le plus. Les qualités de tribun hors pair du « Pape du Sopi », son intelligence vive, son côté « bête de scène politique » trouvent en son ancien dauphin un écho remarquable. Sa rigueur, sa méthodologie et sa sérénité le présentent comme un jeune Senghor wadiste.
De son apport considérable aux élections de 1988 aux législatives du 24 mai 1998, et le brio avec lequel il avait conduit la marche bleue pour arriver au centre névralgique de l’exercice du pouvoir, Idrissa a acquis une expertise remarquable et maîtrise le Sénégal sur toutes ses facettes pour faire face aux aspirations du peuple sénégalais. Idrissa, le théoricien « des grappes de convergence», l’initiateur de la « rigueur budgétaire », a aujourd’hui un leadership incontestable pour rassembler toutes les forces vives afin de sortir le Sénégal de l’abîme. Ses capacités managériales, sa pugnacité et ses idées claires lui confèrent cette posture d’homme d’État, et fait de lui le meilleur candidat pour prendre les commandes du Sénégal.
C’est justement toute cette densité et un certain complexe de ses adversaires qui ont fait de lui « l’enfant terrible » de la famille libérale : charismatique et compétent, mais en même temps haï et redouté.
Force est de reconnaître que Ndamal Kadior, avait laissé beaucoup de plumes dans sa confrontation brutale avec Abdoulaye Wade. Ses actes illisibles et son mutisme avaient conduit à l’effritement de sa popularité, nombreux étaient les militants et sympathisants déçus, mais la récente tournure de la situation politique sur la dévolution monarchique confirme que Idrissa était largement en avance sur la classe politique sénégalaise. Alors si quelques récalcitrants parlent encore de tortuosité c’est parce qu’ils ont l’esprit tortueux. Mara, l’homme à la pensée claire, est plus que jamais compris et a retrouvé son crédit électoral et sa popularité. Aucun leader ne saurait résister à sa force de frappe politique. Il demeure incontournable sur l’échiquier politique et il faudra compter avec lui.
Face au plus gigantesque complot de l’histoire politique du Sénégal où jamais autant de moyens et d’hommes n’ont été mobilisés contre un seul homme, Idrissa, l’homme fort de Thiès, n’a pu être rayé de la carte politique : il draine des foules, convainc par la pertinence de ses projets, apeure ses adversaires et fait la Une pour le moindre geste politique.
Idrissa Seck, aura certainement le destin national de Senghor face à Lamine Gueye et le destin politique de Sarkozy face à Chirac.
ALIOUNE KEBE DIA (J.A.D.I.I.S AU CANADA): akd@live.fr
Aminata Tall : l’égérie capricieuse
A coup sûr, cette dame de cœur à la personnalité bien trempée s’inscrit dans la lignée des figures féminines du landerneau politique sénégalais, telles Caroline Faye Diop ou Adja Arame Diène. Mais son mérite personnel aura été, en tant que jeune universitaire brillante et gracieuse, de choisir les rigueurs de l’opposition des années de braise et d’y creuser son propre sillon. Et je me questionne encore pourquoi Me Wade n’a pas voulu faire d’elle une première ministre, elle était compétente et disposait d’une légitimité aussi bien historique que politique.
Si Aminata Tall n’a pas le socle électoral solide de Macky ou Idy, elle a cette « classe » et cette dignité qui ont séduit beaucoup de sénégalaises et de sénégalais. Mais l’ex mairesse devrait redimensionner ses ambitions nationales pour se coaliser avec Idrissa afin d’intégrer dans leur rang les libéraux authentiques tels que Fada et Pape Diop.
Dans tous les cas, sa descente dans l’arène des présidentiables, si jamais elle se confirme davantage, serait un nouveau cap dans la représentation du leadership féminin. Il reste à savoir au détriment de quel camp ?
Macky Sall: le chouchou de la wadésie
Grand inconnu au soir du 19 mars 2000, l’ex directeur de Pétrosen avait très vite gravi les échelons pour devenir premier ministre. C’est ainsi que ses ambitions présidentialistes
sont nées et qu’il commença à tisser son réseau avant d’atterrir à l’assemblée nationale. C’est le versant négatif du « wadisme » qui n’est rien d’autre qu’une machine de fabrication d’hommes sans passé prédestinés à diriger le Sénégal.
Alors dans l’état actuel, Macky semble en bonne posture dans la course à l’héritage du Sopi. Bien que n’ayant pas les talents oratoires d’Idrissa Seck, encore moins la finesse politique de ce dernier, le maire de Fatick a pu nouer un très bon réseau de soutiens au Sénégal et à l’extérieur. De plus, ses fréquentes tournées à l’intérieur du pays sont un précieux outil de maillage électoral. La politique c’est avant tout le contact avec les électeurs, où qu’ils se trouvent, un besoin d’identification mutuel par rapport à eux. Le mérite d’Abdoulaye Wade pendant ses vingt-six années d’opposition et même lors de ses deux mandats présidentiels, aura été de traverser son pays d’Est en Ouest, du Nord au Sud, en parcourant tous les coins du Sénégal. Il ne serait donc pas surprenant que cette proximité wadienne, cultivée par Macky, se traduise dans les urnes ou qu’il se réveille élu par les circonstances, comme le fut L. Gbagbo en 2000.
Toutefois son statut d’ex collaborateur tirant tous azimuts pour catalyser la mise en orbite de Karim avec sa Génération du Concret (écrasée en plein décollage), la nébuleuse des fonds taïwanais jamais, et son rôle de premier ministre cautionnaire de la liquidation de Idrissa Seck, sa complicité sur l’affaire Bara Tall, ne le blanchissent guère aux yeux des populations. Ces éléments le rendent comptable des dérives du « wadisme » pour le mettre en posture d’arroseur arrosé mû aujourd’hui par une revanche politique.
Idrissa Seck : le fils d’emprunt
En parlant de Wade et de proximité, une conclusion s’impose : de tous ses fils spirituels Idrissa Seck est de loin celui qui lui ressemble le plus. Les qualités de tribun hors pair du « Pape du Sopi », son intelligence vive, son côté « bête de scène politique » trouvent en son ancien dauphin un écho remarquable. Sa rigueur, sa méthodologie et sa sérénité le présentent comme un jeune Senghor wadiste.
De son apport considérable aux élections de 1988 aux législatives du 24 mai 1998, et le brio avec lequel il avait conduit la marche bleue pour arriver au centre névralgique de l’exercice du pouvoir, Idrissa a acquis une expertise remarquable et maîtrise le Sénégal sur toutes ses facettes pour faire face aux aspirations du peuple sénégalais. Idrissa, le théoricien « des grappes de convergence», l’initiateur de la « rigueur budgétaire », a aujourd’hui un leadership incontestable pour rassembler toutes les forces vives afin de sortir le Sénégal de l’abîme. Ses capacités managériales, sa pugnacité et ses idées claires lui confèrent cette posture d’homme d’État, et fait de lui le meilleur candidat pour prendre les commandes du Sénégal.
C’est justement toute cette densité et un certain complexe de ses adversaires qui ont fait de lui « l’enfant terrible » de la famille libérale : charismatique et compétent, mais en même temps haï et redouté.
Force est de reconnaître que Ndamal Kadior, avait laissé beaucoup de plumes dans sa confrontation brutale avec Abdoulaye Wade. Ses actes illisibles et son mutisme avaient conduit à l’effritement de sa popularité, nombreux étaient les militants et sympathisants déçus, mais la récente tournure de la situation politique sur la dévolution monarchique confirme que Idrissa était largement en avance sur la classe politique sénégalaise. Alors si quelques récalcitrants parlent encore de tortuosité c’est parce qu’ils ont l’esprit tortueux. Mara, l’homme à la pensée claire, est plus que jamais compris et a retrouvé son crédit électoral et sa popularité. Aucun leader ne saurait résister à sa force de frappe politique. Il demeure incontournable sur l’échiquier politique et il faudra compter avec lui.
Face au plus gigantesque complot de l’histoire politique du Sénégal où jamais autant de moyens et d’hommes n’ont été mobilisés contre un seul homme, Idrissa, l’homme fort de Thiès, n’a pu être rayé de la carte politique : il draine des foules, convainc par la pertinence de ses projets, apeure ses adversaires et fait la Une pour le moindre geste politique.
Idrissa Seck, aura certainement le destin national de Senghor face à Lamine Gueye et le destin politique de Sarkozy face à Chirac.
ALIOUNE KEBE DIA (J.A.D.I.I.S AU CANADA): akd@live.fr
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