Le site a été baptisé « Le Clos des Baobabs » par ses fondateurs, deux Français amoureux du Sénégal. Un peu fous, aussi, d’avoir tenté l’aventure du vin dans un milieu a priori hostile.
« Le principal défi ici, c’est qu’il n’y a pas de saison marquée », explique Philippe Franchois, la soixantaine, un ancien assureur devenu viticulteur qui s’est associé avec François Normant, ex-ingénieur informatique, pour acquérir il y a trois ans dix hectares de terrain à Nguékhokh, près du littoral surnommé Petite Côte.
« En France, on vendange à date fixe ou presque. La vigne au Sénégal se fatigue vite mais l’avantage du climat, c’est qu’on fait deux vendanges dans l’année! », se réjouit Philippe Franchois.
Autre problème dans ce pays: le manque d’eau, dans un pays au relief plat et au climat sec, contraint les viticulteurs à ruser.
Les deux associés français ont opté pour un coûteux système d’irrigation au goutte à goutte, seulement possible grâce à un forage à 180 mètres de profondeur. Mais ils sont très discrets sur le montant des investissements consentis.
Sur les 10 hectares de leur vignoble, seul un est exploité pour l’instant. Un coup d’essai pour tester la réaction des plants de vigne importés de France sur ce terroir sénégalais imprévisible et un peu capricieux. Cinq cépages y sont cultivés actuellement : Cabernet-Sauvignon, Cinsault, Grenache, Syrah et San Giovese.
« Le Cabernet se comporte mal. C’est un cépage long. On ne retentera pas l’expérience », affirme François Normant, qui n’est pas pressé d’atteindre une production industrielle.
Cette année, pour les deuxièmes vendanges du domaine, 500 bouteilles de vin rouge et rosé sont sorties estampillées du majestueux baobab qui, espèrent les initiateurs, sera leur marque de fabrique une fois la commercialisation lancée.
Un futur bar dans un baobab ?
A 7 000 FCFA (près de 11 euros) la bouteille, Philippe Franchois et François Normant ciblent une clientèle aisée mais se défendent d’être une marque de plus pour expatriés dans ce pays de près de 14 millions d’habitants.
« Il y a des Sénégalais de la classe moyenne supérieure qui aiment les bonnes choses et veulent consommer local », assure Philippe Franchois.
Pour se faire une petite place sur le marché de l’alcool, le Clos des Baobabs mise sur le rouge, un classique, et le rosé, « un produit porteur » qui, estiment les patrons du vignoble, se mariera avec les plats épicés de la cuisine sénégalaise comme le célèbre « tiep bou dieune » (riz gras au poisson) ou le « yassa poulet », avec une sauce aux oignons relevée au jus de citron.
« La culture du vin est en train de naître ici », analyse Mokhsine Diouf, viticulteur-oenologue sénégalais formé en France qui donne un coup de main à Franchois et Normant depuis son retour au Sénégal en 2013.
Dans ce pays où 95% des habitants sont musulmans, « à cause de la religion, il y a beaucoup d’hypocrisie sur qui boit, qui achète de l’alcool » mais, assure Mokhsine Diouf, « 20 millions de bouteilles de vins et spiritueux (y) sont tout de même vendues chaque année ».
A cause de la surtaxation de 125% imposée par le gouvernement sur les vins importés, les Sénégalais ont tendance à consommer des breuvages fabriqués sur place. Des boissons beaucoup moins chères mais à la qualité douteuse ayant des effets ravageurs sur la santé, selon Mokhsine Diouf.
Les initiateurs du Clos des Baobabs se disent fiers d’avoir tiré du vin malgré un parcours qui s’annonçait semé d’embûches. Si le grand cru n’est pas encore à portée de verre, il se félicitent d’une cuvée qu’ils trouvent « très satisfaisante ».
« Le rouge a une belle couleur profonde avec des nuances violines », décrypte Jean-Marie Mikalef, œnologue venu déguster cette curiosité dans un bar de Dakar. « On sent le pruneau mûr, la datte. Pour une première vinification au Sénégal, c’est très bien! », s’enthousiasme-t-il.
Philippe Franchois raconte en souriant que des œnologues et sommeliers invités pour une dégustation à l’aveugle en France il y a quelques mois pensaient que le rosé du Clos des Baobabs « était du Côtes-de-Provence ou du Coteaux d’Aix ».
Les deux associés français, qui ne se posent pas trop de questions sur l’avenir de leur entreprise, ont déjà la tête à un nouveau projet insolite connexe : leur futur bar à vin. « On va l’installer là-haut, dans les branches du baobab. Les gens dégusteront le vin en surplombant le vignoble, ce sera magique », dit Philippe Franchois.
« Le principal défi ici, c’est qu’il n’y a pas de saison marquée », explique Philippe Franchois, la soixantaine, un ancien assureur devenu viticulteur qui s’est associé avec François Normant, ex-ingénieur informatique, pour acquérir il y a trois ans dix hectares de terrain à Nguékhokh, près du littoral surnommé Petite Côte.
« En France, on vendange à date fixe ou presque. La vigne au Sénégal se fatigue vite mais l’avantage du climat, c’est qu’on fait deux vendanges dans l’année! », se réjouit Philippe Franchois.
Autre problème dans ce pays: le manque d’eau, dans un pays au relief plat et au climat sec, contraint les viticulteurs à ruser.
Les deux associés français ont opté pour un coûteux système d’irrigation au goutte à goutte, seulement possible grâce à un forage à 180 mètres de profondeur. Mais ils sont très discrets sur le montant des investissements consentis.
Sur les 10 hectares de leur vignoble, seul un est exploité pour l’instant. Un coup d’essai pour tester la réaction des plants de vigne importés de France sur ce terroir sénégalais imprévisible et un peu capricieux. Cinq cépages y sont cultivés actuellement : Cabernet-Sauvignon, Cinsault, Grenache, Syrah et San Giovese.
« Le Cabernet se comporte mal. C’est un cépage long. On ne retentera pas l’expérience », affirme François Normant, qui n’est pas pressé d’atteindre une production industrielle.
Cette année, pour les deuxièmes vendanges du domaine, 500 bouteilles de vin rouge et rosé sont sorties estampillées du majestueux baobab qui, espèrent les initiateurs, sera leur marque de fabrique une fois la commercialisation lancée.
Un futur bar dans un baobab ?
A 7 000 FCFA (près de 11 euros) la bouteille, Philippe Franchois et François Normant ciblent une clientèle aisée mais se défendent d’être une marque de plus pour expatriés dans ce pays de près de 14 millions d’habitants.
« Il y a des Sénégalais de la classe moyenne supérieure qui aiment les bonnes choses et veulent consommer local », assure Philippe Franchois.
Pour se faire une petite place sur le marché de l’alcool, le Clos des Baobabs mise sur le rouge, un classique, et le rosé, « un produit porteur » qui, estiment les patrons du vignoble, se mariera avec les plats épicés de la cuisine sénégalaise comme le célèbre « tiep bou dieune » (riz gras au poisson) ou le « yassa poulet », avec une sauce aux oignons relevée au jus de citron.
« La culture du vin est en train de naître ici », analyse Mokhsine Diouf, viticulteur-oenologue sénégalais formé en France qui donne un coup de main à Franchois et Normant depuis son retour au Sénégal en 2013.
Dans ce pays où 95% des habitants sont musulmans, « à cause de la religion, il y a beaucoup d’hypocrisie sur qui boit, qui achète de l’alcool » mais, assure Mokhsine Diouf, « 20 millions de bouteilles de vins et spiritueux (y) sont tout de même vendues chaque année ».
A cause de la surtaxation de 125% imposée par le gouvernement sur les vins importés, les Sénégalais ont tendance à consommer des breuvages fabriqués sur place. Des boissons beaucoup moins chères mais à la qualité douteuse ayant des effets ravageurs sur la santé, selon Mokhsine Diouf.
Les initiateurs du Clos des Baobabs se disent fiers d’avoir tiré du vin malgré un parcours qui s’annonçait semé d’embûches. Si le grand cru n’est pas encore à portée de verre, il se félicitent d’une cuvée qu’ils trouvent « très satisfaisante ».
« Le rouge a une belle couleur profonde avec des nuances violines », décrypte Jean-Marie Mikalef, œnologue venu déguster cette curiosité dans un bar de Dakar. « On sent le pruneau mûr, la datte. Pour une première vinification au Sénégal, c’est très bien! », s’enthousiasme-t-il.
Philippe Franchois raconte en souriant que des œnologues et sommeliers invités pour une dégustation à l’aveugle en France il y a quelques mois pensaient que le rosé du Clos des Baobabs « était du Côtes-de-Provence ou du Coteaux d’Aix ».
Les deux associés français, qui ne se posent pas trop de questions sur l’avenir de leur entreprise, ont déjà la tête à un nouveau projet insolite connexe : leur futur bar à vin. « On va l’installer là-haut, dans les branches du baobab. Les gens dégusteront le vin en surplombant le vignoble, ce sera magique », dit Philippe Franchois.
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