Bénin: un groupe jihadiste revendique une attaque meurtrière contre l'armée béninoise dans le nord


Le groupe jihadiste GSIM, affilié à Al-Qaïda, a revendiqué vendredi dans un communiqué l'attaque ayant tué au moins 28 soldats béninois mercredi dans le nord du pays, à la frontière avec le Niger et le Burkina Faso.

"Avec l'aide d'Allah et sa réussite, le mercredi 8 Rajab 1446, correspondant au 8 janvier 2025, nos frères les moudjahidines ont pu prendre d'assaut un poste de l'armée béninoise à Ouda dans la province de Karimama. Cette opération s'est soldée par la mort de plus de 30 éléments", détaille le communiqué du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM, ou Jama'at Nusrat al-Islam wal Muslimeen, JNIM en arabe), cité par l'ONG américaine Site Intelligence Group.

"Vingt-huit éléments des forces de défense et de sécurité ont été tués", avait déclaré jeudi à l'AFP une source militaire haut placée qui a requis l'anonymat.

Cette attaque, la plus meurtrière qu'ait connu l'armée béninoise depuis longtemps, a eu lieu mercredi en fin de journée au niveau de la triple frontière entre le Bénin, le Niger et le Burkina Faso.

Les attaques dans le nord du Bénin ont augmenté ces dernières années et sont attribuées par les autorités à des combattants jihadistes du groupe État islamique (EI) et d'Al-Qaïda venus des pays voisins où ils sont actifs.

La région frontalière avec le Burkina Faso reste l'épicentre de ces attaques.

Comme à leur habitude, les autorités béninoises n'ont guère commenté cette attaque.

Le chef de l'état-major, le colonel Faizou Gomina, a diffusé un communiqué jeudi soir reconnaissant "une très lourde perte".

"La position attaquée hier était l'une des plus fortes et des plus militarisées de l'opération Mirador", a-t-il détaillé.

En janvier 2022, le Bénin avait déployé près de 3.000 soldats pour sécuriser ses frontières dans le cadre de l'opération "Mirador".

L'armée a également recruté 5.000 soldats supplémentaires pour renforcer la sécurité dans le nord.

Les autorités béninoises faisaient état en avril 2023 d'une vingtaine d'incursions transfrontalières depuis 2021.

Selon une source diplomatique de l'AFP, 121 militaires béninois ont été tués entre 2021 et décembre 2024.

En novembre, l'ambassade des États-Unis a fait don de 12 véhicules blindés de transport de troupes, de 280 plaques balistiques et de 35 radios tactiques à l'armée.

Fin avril, l'Union européenne a annoncé débloquer 47 millions d'euros, notamment via l'achat de matériel et d'équipements, pour soutenir le Bénin dans sa lutte anti-jihadiste.

Cette attaque constitue "la preuve que le matériel à lui tout seul n'est pas suffisant pour gagner", a estimé le colonel Gomina. "La posture opérationnelle et la qualité de nos ressources humaines sont la clé pour vaincre cette menace".
Vendredi 10 Janvier 2025
Dakaractu



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