Le paiement des heures supplémentaires, la plus grosse connerie du ministère de la santé sous l’ère libérale ?


Le paiement des heures supplémentaires, la plus grosse connerie du ministère de la santé sous l’ère libérale ?
Dans quelle planète sommes-nous au point que le ministère de la santé tienne coûte que coûte à payer des heures dites supplémentaires à certains agents de santé fonctionnaires de l’état qui, en réalité, n’ont jamais, de fait, effectué d’heures en sus de la fourchette horaire requise. Au contraire, on a toujours assisté à l’absentéisme, au retard et surtout à l’anticipation sur l’heure normale de sortie de travail de la majeure partie des agents de santé étatiques. Du coup le temps normal obligatoire à consacrer dans le lieu de travail est largement insuffisant par rapport au temps normal préconisé par le code du travail. Dans la plupart des structure de santé, nombreux sont ces agents qui, douze mois sur douze, n’ont jamais au plus grand jamais effectué d’heures supplémentaires. Et ceux qui en font en assurant certaines gardes de nuit, ont quartier libre le lendemain ; ils sont donc autorisés à rester chez eux sans travailler même si cela déteint très négativement sur le bon fonctionnement de la structure de santé. Car il y a un manque criard de personnels dans bon nombre de structures sanitaires. Le supplément horaire de la veille est donc compensé par un droit qu’on s’octroie de s’absenter le lendemain. C’est aberrant, c’est incompréhensible c’est de la mauvaise gouvernance en érection.
Vraiment le ministère de la santé sous l’ère libérale, se moquait éperdument des contribuables sénégalais qui voient leur argent aller à des gens qui ne le méritent pas du tout. Il faut que ça cesse. On ose espérer que ce nouveau ministre de la santé, sous l’ère Macky Sall, qui à mon sens n’est pas en terrain inconnu, saura mettre de l’ordre dans tout cela. C’est une énorme somme d’argent distribuée à la volée, quand on sait que des instructions auraient été données pour que tous les agents qui sont fonctionnaires de la santé, chacun selon son indice ou autre, soient listés pour bénéficier de cet argent. C’est immérité pour certains, c’est injuste. Un agent non méritant pourrait se retrouver avec la bagatelle de 500 à 700 milles francs alors qu’un agent communautaire effectuant le même travail, va trimer comme un baudet sans recevoir un copeck tout comme un agent dit contractuel de l’état sera écarté par ses paires fonctionnaires de l’état du partage de cette manne financière. Son seul tort aurait été d’être un contractuel. Le ministère de la santé aurait-il son propre code du travail ? Serait-il entrain de cautionner une gestion anarchique dans les structures de santé ? Quand il s’agit de réaliser des performances tout le monde est impliqué sans distinction de statut. Mais quand le ministère dégaine des mannes d’argent pour les agents, les esprits égoïstes et exclusivistes font irruption pour s’accaparer de cette argent au nom de raisons sans fondement.
On va s’appesantir sur le cas de ces agents contractuels recrutés par l’état à qui on refuse d’être bénéficiaires de cette manne financière, parce que n’étant pas fonctionnaire de l’état. Jusque là rien d’étonnant. Mais ce qui est épatant et incompréhensible à la fois, c’est le fait qu’une décision soit sortie de je ne sais où et donnant mandat au comité de santé de payer des heures supplémentaires à ces contractuels de l’état. Et les agents communautaires dans tout cela ? Eux qui sont recrutés par les comités de santé. Pourquoi ne devraient-ils pas bénéficier de cet argent offert par le ministère de la santé ? Pourquoi certains comités de santé qui acceptent de payer des heures supposées supplémentaires aux contractuels de l’état refusent-ils de payer cette même fourchette à leurs propres employés ? Pire encore, ils refusent de payer un salaire décent et malgré les augmentations du coût de la vie qui sont sans répit depuis le régime d’Abdou Diouf, le salaire d’un agent de santé recruté par certains comités est resté figé et minable. L’épée de Damoclès devrait lourdement s’abattre sur un tel comité de santé qui est aux antipodes du code du travail. Ce n’est pas normal. Cela est d’autant plus anormal qu’injuste, que certains agents de santé étatiques, ne se sentant pas dans le consensus issu des discussions âpres dans certaines structures de santé pour choisir, à n’en pas douter, nébuleusement, ceux qui doivent bénéficier de cet argent et, par la même, déterminer également le taux alloué à chacun, ont tout bonnement préféré refuser d’assurer les gardes de nuit en guise de désapprobation sur certains points de discussions. D’autres se sont carrément portés malades afin de s’exempter des gardes de nuit tout en sachant qu’ils seront comptabilisés pour bénéficier de la manne financière qui est gracieusement offerte par le ministère de la santé. C’est donc, comme vous le devinez si aisément, une véritable nébuleuse quand au partage de l’argent des heures qu’on dit supplémentaires mais qui à 95% sont imaginaires. Surtout au niveau de certains centres de santé du département de Mbour où les choses marchent à double vitesses. J’ose croire, jusqu’à preuve du contraire, que la décision obligeant ce comité de santé dont je tairai le nom pour le moment et qui se trouve dans un des districts du département de Mbour, que cette décision de payer des heures supplémentaires aux agents contractuels avec l’argent du comité de santé, disais-je, n’émane pas du ministère de la santé et ne devrait émaner de lui car il ( le ministère) sait pertinemment que ce comité emploie effectivement des agents de santé que le comité a lui-même recrutés et qui sont homologues aux autres. Ce serait de la connivence, du laxisme de sa part. J’ose croire et espérer également qu’on cherchera à y voir plus claire pour apporter des éclaircissements tout en rétablissant la justice dans un secteur qui en a grandement besoin. J’en appelle vivement à la vigilance et à la perspicacité des syndicalistes du secteur de la santé qui n’ont de cesse de lutter pour que le respect des droits du travailleur dans ce secteur soit effectif.
Le ministère de la santé sous l’ère libérale, était vraiment dans une dynamique qui tendait à faire du n’importe quoi dans un secteur ou l’injustice conduisant inéluctablement à la frustration n’a pas sa raison d’exister. Il faut que le paiement des heures supplémentaires soit destiné effectivement à ceux qui remplissent les conditions. Cependant, si cet argent est encore une autre manne financière à distribuer, qu’il aille tout de même à tout le monde sans exclusive. Car tous les agents travaillant dans le système, qu’ils soient étatiques, contractuels ou recrutés par ces fameux comités de santé (dont certains il faut le dire, sont en déphasage avec les chartes régissant le travail), sont effectivement comptables de la réussite constatée dans la politique sanitaire du Sénégal. C’est comme cela seulement qu’on pourrait motiver tous les agents à remplir leur contrat vis-à-vis de leurs employeurs et fermer la porte aux agents tricheurs qui, Dieu sait, sont légion dans certaines structures de santé. Et que cet injustice par rapport aux agents dits non fonctionnaires cesse au plus vite. Dieu sait que dans certains centres de santé des agents, sans diplômes ni formation encore moins sans expérience professionnelle pendant leur recrutement dans la fonction publique, mais qui sont tout de même insérés par népotisme et choisis parmi les femmes de ménage ou ailleurs, puis bombardés agents de santé aujourd’hui, bénéficient très largement de cet argent au détriment d’autres qui, du reste ne sont pas moins méritants mais trimant des heures et des heures dans le souci de rester en conformité avec les textes régissant le travail. Cependant, la conséquence est qu’on peut quelques fois noter une tendance à la démotivation d’agents dans les services. Ce fait est la résultante d’un grand nombre de frustrations dues à cet argent qui va souvent à des gens qui sont aux antipodes du mérite. C’était vraiment une connerie du ministère de la santé sous le magistère d’Abdoulaye Wade et si on n’y prend garde, cela continuera à être une connerie.

Lundi 1 Octobre 2012
D. Sathiour ndiaye




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