Le journaliste ne doit plus nous laisser sur notre faim. Il faut qu'il ose aller au charbon, car le peuple a faim de connaissance sur la gestion de la chose publique.
C'est la période des programmes politiques ce constat est motivé par le fait que, le citoyen curieux de politique, informé, souhaitant être éclairé et désireux d'échanges à la fois pugnaces et courtois entre les journalistes et leurs interlocuteurs, est le plus souvent déçu. Pourtant les premiers sont sans doute conscients du rôle capital qui est le leur et les seconds "prêts" à supporter l'épreuve et le" harcèlement" d'un dialogue authentique. Pourquoi, alors, chez presque tous les auditeurs et téléspectateurs, le sentiment existe qu'on n'est pas allé au bout des choses et que certains invités sont privilégiés quand d'autres sont malmenés avec plus de grossièreté aussi bien dans la forme que sur la pertinence du fond ?
Il me semble que le journalisme politique sénégalais n'est pas agressif, ses questions sont souvent peu argumentées, des questions au ton désinvolte, peu acide, un effacement laissant toute la place aux réponses si insuffisantes qu'elles paraissent avoir été concertées avant même l'émission. Je fais allusion à ce qui se pique d'être un véritable entretien politique et non pas une cérémonie organisée par le pouvoir dans un but de com' et choisissant ses journalistes.
A vrai dire, le journaliste Sénégalais pèche souvent par une manière superficielle, un badinage vaguement sérieux, un sourire de gêne et d'insuffisance et d'approximations dans le questionnement moins opposé qu'offert aux politiciens. Pour ne pas trop insister sur la courtisanerie mal masquée à l'égard de quelques ministres et de tous ceux qui se sont fait une réputation des ripostes rudes et vigoureuses sur la Chaine de Walf TV . Les médias "s'écrasent" quelquefois avant même d'essayer l'audace ( Cf RTS1) : dès que leur rôle et leur légitimité sont mis en cause, ils prennent les devants et se laissent berner par une langue de bois trop pendue.
Cette impression est très pénible qui laisse généralement le téléspectateur sur sa faim avec la certitude dérangeante que le journaliste, au lieu d'être un contradicteur de poids parce qu'il maîtriserait les données objectives du problème, s'informe, au contraire, plus qu'il n'informe en répliquant, en contraignant à préciser, à infléchir, à démentir. Ainsi, on aboutit à ce paradoxe d' échange des rôles qui fait du journaliste non plus celui qui a l'initiative mais celui qui dépend, non plus celui qui mène mais celui qui est mené.
Ainsi, je ne mettrais pas sur le même plan et dans le même sac Abdou Latif Coulibaly par rapport à ses autres collègues de la RTS1. Il a marqué son indépendance depuis belle lurette avec le régime en place.
Le journalisme Sénégalais est-il un contradicteur ? A partir de ce que j'ai connu et vécu médiatiquement. Je le dis tout net et, en comparant, en soupesant, , je n'hésite pas : le meilleur dans l'entretien politique, dans le dialogue culturel, et "sociétal" est incontestablement, à mon sens, Souleymane Jules Diop. Je regrette qu'au-delà de seneweb, on ne lui ait pas confié une émission politique de longue durée où, seul en face d'une personnalité à questionner, il aurait fait preuve de cette implication sans esprit partisan.
Les politiciens n'ont après tout que les journalistes qu'ils méritent. Si le pouvoir les a à sa main, c'est qu'ils le veulent bien ou pas ??
ASSANE NGOM, Étudiant en droit à Paris et secrétaire général du mouvement des jeunes pour le développement du Sénégal.(MJDDS@groups.facebook.com)
Il me semble que le journalisme politique sénégalais n'est pas agressif, ses questions sont souvent peu argumentées, des questions au ton désinvolte, peu acide, un effacement laissant toute la place aux réponses si insuffisantes qu'elles paraissent avoir été concertées avant même l'émission. Je fais allusion à ce qui se pique d'être un véritable entretien politique et non pas une cérémonie organisée par le pouvoir dans un but de com' et choisissant ses journalistes.
A vrai dire, le journaliste Sénégalais pèche souvent par une manière superficielle, un badinage vaguement sérieux, un sourire de gêne et d'insuffisance et d'approximations dans le questionnement moins opposé qu'offert aux politiciens. Pour ne pas trop insister sur la courtisanerie mal masquée à l'égard de quelques ministres et de tous ceux qui se sont fait une réputation des ripostes rudes et vigoureuses sur la Chaine de Walf TV . Les médias "s'écrasent" quelquefois avant même d'essayer l'audace ( Cf RTS1) : dès que leur rôle et leur légitimité sont mis en cause, ils prennent les devants et se laissent berner par une langue de bois trop pendue.
Cette impression est très pénible qui laisse généralement le téléspectateur sur sa faim avec la certitude dérangeante que le journaliste, au lieu d'être un contradicteur de poids parce qu'il maîtriserait les données objectives du problème, s'informe, au contraire, plus qu'il n'informe en répliquant, en contraignant à préciser, à infléchir, à démentir. Ainsi, on aboutit à ce paradoxe d' échange des rôles qui fait du journaliste non plus celui qui a l'initiative mais celui qui dépend, non plus celui qui mène mais celui qui est mené.
Ainsi, je ne mettrais pas sur le même plan et dans le même sac Abdou Latif Coulibaly par rapport à ses autres collègues de la RTS1. Il a marqué son indépendance depuis belle lurette avec le régime en place.
Le journalisme Sénégalais est-il un contradicteur ? A partir de ce que j'ai connu et vécu médiatiquement. Je le dis tout net et, en comparant, en soupesant, , je n'hésite pas : le meilleur dans l'entretien politique, dans le dialogue culturel, et "sociétal" est incontestablement, à mon sens, Souleymane Jules Diop. Je regrette qu'au-delà de seneweb, on ne lui ait pas confié une émission politique de longue durée où, seul en face d'une personnalité à questionner, il aurait fait preuve de cette implication sans esprit partisan.
Les politiciens n'ont après tout que les journalistes qu'ils méritent. Si le pouvoir les a à sa main, c'est qu'ils le veulent bien ou pas ??
ASSANE NGOM, Étudiant en droit à Paris et secrétaire général du mouvement des jeunes pour le développement du Sénégal.(MJDDS@groups.facebook.com)
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