Au-delà de ces foules préfabriquées de toute pièce et transportées que la RTS, le petit écran tente de nous imposer tous les soirs en faveur d’un président finissant, se situe une majorité de téléspectateurs bien lucide et attentive.
Contre toute attente et derrière ces tentatives de récupération politique du mouvement du 23 Juin par l’opposition se cache une majorité d’observateurs lucides et avertis.
Loin de ces « sans convictions » de transhumants politiques qui monnayent leurs dignité, hypothèquent leur avenir et celui de leurs enfants pour de maudits privilèges sans lendemain, se trouve une majorité silencieuse qui est à la fois incorruptible, impartiale, déterminée et intransigeante. C’est un peuple conscient se situant au dessus de tout clivage politique et sans esprit partisan qui constitue la majorité indécise.
Les indécis au Sénégal sont de nature hostile à la gestion catastrophique de la chose publique par le régime actuel, mais n’arrivent toujours pas à se reconnaitre dans le discours de l’opposition.
Trahi par le régime avec ses frasques et scandales financiers à l’image de la tentative de corruption d’un certain Alex Segura. De son incompétence notoire, symbolisée par l’impopulaire fils du président qui malgré tous les moyens mis à sa disposition montre ses limites jour après jour. De la politique de dévalorisation de nos institutions avec notre Palais national transformé en arène nationale où des séances de « roffo » sont présentées par un chef de clan, otage de son entourage.
Dégouté par le triomphe des égos et la passivité de Benno qui a été hypocrite jusqu’au bout de sa discussion sur le choix du candidat de l’unité et du rassemblement. L’issue n’était qu’un secret de polichinelle.
Derrière eux se trouve un peuple déçu, oublié, blessé, marginalisé et outré. Composés d’hommes, de femmes, de cadres, de marchands ambulants, de tailleurs, de fonctionnaires, de chefs d’entreprises, de chômeurs, d’artistes, d’étudiants, de « gorgorlou », de « bana bana », de « modou modou », etc. Ils sont des centaines de milliers constitutifs de l’électorat indécis. Selon les derniers sondages fiables, ils tourneraient autours de 40%. A coup sûr, c’est eux qui feront la différence le soir du 26 février.
Au Sénégal, on vote depuis 1833 avec le droit à la citoyenneté accordé à certaines villes comme Saint Louis, Gorée, Dakar et Rufisque. Ce n’est pas obligatoire certes, mais reconnu libre. Le citoyen sénégalais décide pour le candidat de son choix.
C’est un mode de désignation qui a une fonction de validation d’une décision collective. Une pratique ancienne et courante dans la plupart des sociétés y compris non démocratiques ou d’institution traditionnelles. Dès lors une prise de conscience s’invite dans l’esprit de l’électeur qui ne prendra pas le risque de confier son destin à n’importe qui. Quelqu’un l’avait résumé en ces termes : « Quand on affronte les défis de demain avec les méthodes d'hier, nous avons les problèmes d'aujourd'hui». Ce qui explique tout de ce phénomène.
Certes, le comportement des électeurs indécis, flottants, hésitants a été perçu comme une déviation du modèle classique de la participation politique, une sophistication politique défaillante. Mais la réalité serait plus complexe qu’on le pense.
Au Sénégal on peut analyser ce phénomène de différentes manières. Il y ‘a une catégorie des indécis accidentels parce que victime de leurs illettrismes. Ils ne maîtrisent pas tous les enjeux de l’élection et du fonctionnement des institutions. Et pour éviter de se ridiculiser, ils préfèrent tout simplement s’abstenir. A l’inverse, se trouvent des indécis volatiles. Eux, ils attendent le dernier moment pour choisir- sous influence du principe du « ndigël » qui malgré tout le brouhaha autours…, reste très pris en compte. Ce « ndigël » peut émaner du père de famille comme du marabout ou d’une personne influente. C’est le principe du grand électeur qui l’encadre. Il y’a des indécis occasionnels qui au cours de la campagne électorale trouve une affinité avec un candidat. Ils décident au dernier moment suivant les effets « underdog» ou « bandwagon » que peut bénéficier un candidat. Enfin arrivent les indécis rationnels qui comparent entre plusieurs programmes.
Ils arrivent que certains se reconnaissent dans le programme d’un candidat comme Talla Sylla, M.L Diallo, Cheikh Bamba Dièye ou Amsatou S. Sidibé etc. Mais sachant que leurs chances de franchir la barre des 5% sont moindres, ils optent le vote utile. D’autres peuvent être des Wadistes mais conscient de l’irrecevabilité de sa candidature qui est double, ils se retrouvent dans le lot des indécis. Matériellement sa candidature est inconstitutionnelle avec une interprétation faite par l’intéressé lui-même : un aveu de taille en droit (cf. aux archives). Sa candidature est pour autant moralement inconstitutionnelle, vue son âge et son incapacité physique. Ces indécis par conviction là, contre toute pression et influence, se veulent de garder leurs honneur et dignité malgré qu’ils soient libéraux ou juste sympathisants. Il y a aussi les nouveaux indécis qui ont vu le jour avec les récents échecs de la politique de Benno. Enfin des eternels indécis, c'est-à-dire, qui ne se reconnaissent aucunement dans le système politique sénégalais dans son ensemble.
Ces indécis n’arrivent pas encore à faire le tri pour une bonne décision indépendante et rationnelle sur le choix d’un candidat porteur de projet nouvel et sincère. Leur abstention aux prochaines échéances électorales symbolisera l’échec de la démocratie sénégalaise tant chantée.
Lamine GAYE siki
laminegaye313@yahoo.fr
Contre toute attente et derrière ces tentatives de récupération politique du mouvement du 23 Juin par l’opposition se cache une majorité d’observateurs lucides et avertis.
Loin de ces « sans convictions » de transhumants politiques qui monnayent leurs dignité, hypothèquent leur avenir et celui de leurs enfants pour de maudits privilèges sans lendemain, se trouve une majorité silencieuse qui est à la fois incorruptible, impartiale, déterminée et intransigeante. C’est un peuple conscient se situant au dessus de tout clivage politique et sans esprit partisan qui constitue la majorité indécise.
Les indécis au Sénégal sont de nature hostile à la gestion catastrophique de la chose publique par le régime actuel, mais n’arrivent toujours pas à se reconnaitre dans le discours de l’opposition.
Trahi par le régime avec ses frasques et scandales financiers à l’image de la tentative de corruption d’un certain Alex Segura. De son incompétence notoire, symbolisée par l’impopulaire fils du président qui malgré tous les moyens mis à sa disposition montre ses limites jour après jour. De la politique de dévalorisation de nos institutions avec notre Palais national transformé en arène nationale où des séances de « roffo » sont présentées par un chef de clan, otage de son entourage.
Dégouté par le triomphe des égos et la passivité de Benno qui a été hypocrite jusqu’au bout de sa discussion sur le choix du candidat de l’unité et du rassemblement. L’issue n’était qu’un secret de polichinelle.
Derrière eux se trouve un peuple déçu, oublié, blessé, marginalisé et outré. Composés d’hommes, de femmes, de cadres, de marchands ambulants, de tailleurs, de fonctionnaires, de chefs d’entreprises, de chômeurs, d’artistes, d’étudiants, de « gorgorlou », de « bana bana », de « modou modou », etc. Ils sont des centaines de milliers constitutifs de l’électorat indécis. Selon les derniers sondages fiables, ils tourneraient autours de 40%. A coup sûr, c’est eux qui feront la différence le soir du 26 février.
Au Sénégal, on vote depuis 1833 avec le droit à la citoyenneté accordé à certaines villes comme Saint Louis, Gorée, Dakar et Rufisque. Ce n’est pas obligatoire certes, mais reconnu libre. Le citoyen sénégalais décide pour le candidat de son choix.
C’est un mode de désignation qui a une fonction de validation d’une décision collective. Une pratique ancienne et courante dans la plupart des sociétés y compris non démocratiques ou d’institution traditionnelles. Dès lors une prise de conscience s’invite dans l’esprit de l’électeur qui ne prendra pas le risque de confier son destin à n’importe qui. Quelqu’un l’avait résumé en ces termes : « Quand on affronte les défis de demain avec les méthodes d'hier, nous avons les problèmes d'aujourd'hui». Ce qui explique tout de ce phénomène.
Certes, le comportement des électeurs indécis, flottants, hésitants a été perçu comme une déviation du modèle classique de la participation politique, une sophistication politique défaillante. Mais la réalité serait plus complexe qu’on le pense.
Au Sénégal on peut analyser ce phénomène de différentes manières. Il y ‘a une catégorie des indécis accidentels parce que victime de leurs illettrismes. Ils ne maîtrisent pas tous les enjeux de l’élection et du fonctionnement des institutions. Et pour éviter de se ridiculiser, ils préfèrent tout simplement s’abstenir. A l’inverse, se trouvent des indécis volatiles. Eux, ils attendent le dernier moment pour choisir- sous influence du principe du « ndigël » qui malgré tout le brouhaha autours…, reste très pris en compte. Ce « ndigël » peut émaner du père de famille comme du marabout ou d’une personne influente. C’est le principe du grand électeur qui l’encadre. Il y’a des indécis occasionnels qui au cours de la campagne électorale trouve une affinité avec un candidat. Ils décident au dernier moment suivant les effets « underdog» ou « bandwagon » que peut bénéficier un candidat. Enfin arrivent les indécis rationnels qui comparent entre plusieurs programmes.
Ils arrivent que certains se reconnaissent dans le programme d’un candidat comme Talla Sylla, M.L Diallo, Cheikh Bamba Dièye ou Amsatou S. Sidibé etc. Mais sachant que leurs chances de franchir la barre des 5% sont moindres, ils optent le vote utile. D’autres peuvent être des Wadistes mais conscient de l’irrecevabilité de sa candidature qui est double, ils se retrouvent dans le lot des indécis. Matériellement sa candidature est inconstitutionnelle avec une interprétation faite par l’intéressé lui-même : un aveu de taille en droit (cf. aux archives). Sa candidature est pour autant moralement inconstitutionnelle, vue son âge et son incapacité physique. Ces indécis par conviction là, contre toute pression et influence, se veulent de garder leurs honneur et dignité malgré qu’ils soient libéraux ou juste sympathisants. Il y a aussi les nouveaux indécis qui ont vu le jour avec les récents échecs de la politique de Benno. Enfin des eternels indécis, c'est-à-dire, qui ne se reconnaissent aucunement dans le système politique sénégalais dans son ensemble.
Ces indécis n’arrivent pas encore à faire le tri pour une bonne décision indépendante et rationnelle sur le choix d’un candidat porteur de projet nouvel et sincère. Leur abstention aux prochaines échéances électorales symbolisera l’échec de la démocratie sénégalaise tant chantée.
Lamine GAYE siki
laminegaye313@yahoo.fr
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