Le chômage des jeunes est devenu par la force des choses l’une des épines dorsales du régime libéral. Depuis l’accession du Président WADE au pouvoir, les jeunes nourrissaient de l’espoir quant à leur devenir. Pour répondre à cette forte attente, le régime libéral avait mis en place un ministère spécialement dédié aux jeunes. Une première au Sénégal. Pour mettre en application cette vision, le Fonds National de Promotion de la Jeunesse FNPJ fut créé. Ce fonds qui a pour objectif d’appuyer les jeunes dans leur création d’entreprise et le développement d’activités génératrices de revenus, a servi exclusivement les jeunes des grandes villes et exclu ceux du monde rural. En dehors de la Direction Nationale qui se trouve à Dakar, seules deux antennes ont été ouvertes dans les communes de Kaolack et de Ziguinchor. En plus du problème lié à la couverture géographique, le FNPJ s’est heurté à un certain nombre de problèmes liés, à un mauvais mécanisme de financement, un problème d’accès et de communication, une mauvaise politique de gestion et de suivi des dossiers de crédit, j’en passe la liste est longue.
C’est pourquoi des années après la mise en place du FNPJ, le constat est le même, l’emploi et le financement des jeunes restent et demeurent l’ennemi numéro un du régime, malgré les milliards investis.
Dés lors il était devenu urgent d’agir. Pour apporter des réponses idoines à ce problème et corriger ce déséquilibre, le Gouvernement du Sénégal a créé l’Office Nationale pour l’Emploi des Jeunes de la Banlieue (Ofejban), qui s’occupe exclusivement des jeunes de la banlieue. Acte salutaire certes mais insuffisant, dans la mesure où une bonne partie des jeunes qui sont sans voix, et dépourvus de tous moyens de pression, restent toujours dans l’oubli. Dans les villages, les vieux parlent encore de l’appui considérable en matériel agricole du Président Senghor à l’endroit du monde rural (paires de bœufs, charrettes, tôles en zinc), et dont certains bien qu’amortis depuis restent toujours d’une grande utilité dans les villages, faute de renouvellement. Les sénégalais se souviennent encore de Monsieur Forage et Madame Moulin, noms donnés au Président Diouf et à son épouse, du fait des forages et moulins à mil qu’ils distribuaient au monde rural pour atténuer leur souffrance et améliorer leur qualité de vie. Que retient le monde rural du régime libéral ? Ces jeunes issus du monde rural, et qui ont beaucoup participé à l’accession du régime libéral au pouvoir comme leurs pères et grands pères l’avaient faite avec Senghor, auront-ils de quoi raconter à leurs fils et petits fils? Seront-ils nostalgiques de ce régime? Ils risquent de répondre par la négation à ces questions si rien n’est fait dans l’immédiat. Après onze ans et demi de règne, les différents programmes et politiques menés à l’endroit du monde rural n’ont pas donné les résultats escomptés. Une volonté politique aussi bonne qu’elle soit, suffit- elle, si elle n’est pas accompagnée d’une stratégie de mise en œuvre adéquate. Tout le problème du système libéral se trouve dans la difficulté à traduire en actes la vision de leur leader.
Une politique d’emploi doit être intégrée. La création du projet REVA n’est pas mauvaise en soi mais elle ne peut constituer, à elle seule une réponse appropriée à l’arrêt des flux migratoires des villes vers les campagnes et à l’apaisement de la souffrance de cette jeunesse oubliée. La raison est très simple, ce projet crée plus d’ouvriers que d’entrepreneurs agricoles.
Pour apporter une réponse à cette problématique d’emploi des jeunes d’une manière générale et du milieu rural en particulier, il est important de mettre en place un mécanisme apte à répondre aux aspirations de cette jeunesse.
La jeunesse du monde rural est confrontée à plusieurs problèmes liés à son devenir. L’essentiel tourne autour de l’accès au financement. A l’image des jeunes des communes urbaines, ceux qui veulent faire de l’agriculture un métier n’ont ils pas droit à une structure de financement apte à les accompagner dans leur quête perpétuelle de bien être ? Le développement local ne peut et ne pourra jamais se faire sans la jeunesse d’un terroir. Pour que les jeunes restent dans leur terroir, il faut nécessairement qu’ils puissent disposer du minimum nécessaire pour travailler la terre toute l’année durant et subvenir à leurs besoins sans demander un appui financier à leurs frères et amis qui sont dans les villes. D’où l’urgence de mettre en place un fond d’appui et de financement des jeunes du monde rural. Pour ne pas créer un FNPJ bis, certaines règles d’éthique doivent guider sa création. Le critère implicite d’appartenance politique peut avoir un semblant d’effet à l’immédiat mais ne concoure pas à la pérennisation. Dès lors pour sa viabilité et sa pérennisation, ce fonds doit garantir une égalité de chance à tous les jeunes sénégalais qui veulent investir dans les activités agricoles. Il reste entendu que le document de stratégie de création et de mise en œuvre du fonds reviendrait dans les détails sur les conditions d’éligibilité, les mécanismes de financement et de gestion. Cette structure peut, si elle est bien gérée, susciter le retour vers la terre (REVA) de bon nombre de jeunes, issus du monde rural et des villes. La lecture de la situation actuelle du pays prouve que les jeunes, au delà du respect des principes républicains, réclament du travail et veulent s’affranchir de cette dépendance familiale. A un certain âge, il n’est pas aisé d’être pris en charge par ses parents.
Naturellement, qui parle de production parle de marché et ce point sera nécessairement pris en charge par le document de stratégie de création et de mise en place dudit fonds. Donc le mécanisme de financement intégrera forcément l’écoulement des produits et l’encadrement des producteurs par des jeunes diplômés dans divers domaines (agronomie, élevage, gestion, commerce, marketing ; informatique etc.). En conclusion ce fonds impulsera le pays vers une autosuffisance alimentaire, et pourra être un véritable vecteur de croissance et de création d’emplois. Mais les résultats escomptés, resteront assujettis à la bonne gouvernance et à l’éthique de ceux ou celles qui auront cette responsabilité de gérer la structure.
Serigne Ibrahima DIOP
MBA-IP Paris Dauphine Sorbonne
Expert en Microfinance-Finances-Développement Local
C’est pourquoi des années après la mise en place du FNPJ, le constat est le même, l’emploi et le financement des jeunes restent et demeurent l’ennemi numéro un du régime, malgré les milliards investis.
Dés lors il était devenu urgent d’agir. Pour apporter des réponses idoines à ce problème et corriger ce déséquilibre, le Gouvernement du Sénégal a créé l’Office Nationale pour l’Emploi des Jeunes de la Banlieue (Ofejban), qui s’occupe exclusivement des jeunes de la banlieue. Acte salutaire certes mais insuffisant, dans la mesure où une bonne partie des jeunes qui sont sans voix, et dépourvus de tous moyens de pression, restent toujours dans l’oubli. Dans les villages, les vieux parlent encore de l’appui considérable en matériel agricole du Président Senghor à l’endroit du monde rural (paires de bœufs, charrettes, tôles en zinc), et dont certains bien qu’amortis depuis restent toujours d’une grande utilité dans les villages, faute de renouvellement. Les sénégalais se souviennent encore de Monsieur Forage et Madame Moulin, noms donnés au Président Diouf et à son épouse, du fait des forages et moulins à mil qu’ils distribuaient au monde rural pour atténuer leur souffrance et améliorer leur qualité de vie. Que retient le monde rural du régime libéral ? Ces jeunes issus du monde rural, et qui ont beaucoup participé à l’accession du régime libéral au pouvoir comme leurs pères et grands pères l’avaient faite avec Senghor, auront-ils de quoi raconter à leurs fils et petits fils? Seront-ils nostalgiques de ce régime? Ils risquent de répondre par la négation à ces questions si rien n’est fait dans l’immédiat. Après onze ans et demi de règne, les différents programmes et politiques menés à l’endroit du monde rural n’ont pas donné les résultats escomptés. Une volonté politique aussi bonne qu’elle soit, suffit- elle, si elle n’est pas accompagnée d’une stratégie de mise en œuvre adéquate. Tout le problème du système libéral se trouve dans la difficulté à traduire en actes la vision de leur leader.
Une politique d’emploi doit être intégrée. La création du projet REVA n’est pas mauvaise en soi mais elle ne peut constituer, à elle seule une réponse appropriée à l’arrêt des flux migratoires des villes vers les campagnes et à l’apaisement de la souffrance de cette jeunesse oubliée. La raison est très simple, ce projet crée plus d’ouvriers que d’entrepreneurs agricoles.
Pour apporter une réponse à cette problématique d’emploi des jeunes d’une manière générale et du milieu rural en particulier, il est important de mettre en place un mécanisme apte à répondre aux aspirations de cette jeunesse.
La jeunesse du monde rural est confrontée à plusieurs problèmes liés à son devenir. L’essentiel tourne autour de l’accès au financement. A l’image des jeunes des communes urbaines, ceux qui veulent faire de l’agriculture un métier n’ont ils pas droit à une structure de financement apte à les accompagner dans leur quête perpétuelle de bien être ? Le développement local ne peut et ne pourra jamais se faire sans la jeunesse d’un terroir. Pour que les jeunes restent dans leur terroir, il faut nécessairement qu’ils puissent disposer du minimum nécessaire pour travailler la terre toute l’année durant et subvenir à leurs besoins sans demander un appui financier à leurs frères et amis qui sont dans les villes. D’où l’urgence de mettre en place un fond d’appui et de financement des jeunes du monde rural. Pour ne pas créer un FNPJ bis, certaines règles d’éthique doivent guider sa création. Le critère implicite d’appartenance politique peut avoir un semblant d’effet à l’immédiat mais ne concoure pas à la pérennisation. Dès lors pour sa viabilité et sa pérennisation, ce fonds doit garantir une égalité de chance à tous les jeunes sénégalais qui veulent investir dans les activités agricoles. Il reste entendu que le document de stratégie de création et de mise en œuvre du fonds reviendrait dans les détails sur les conditions d’éligibilité, les mécanismes de financement et de gestion. Cette structure peut, si elle est bien gérée, susciter le retour vers la terre (REVA) de bon nombre de jeunes, issus du monde rural et des villes. La lecture de la situation actuelle du pays prouve que les jeunes, au delà du respect des principes républicains, réclament du travail et veulent s’affranchir de cette dépendance familiale. A un certain âge, il n’est pas aisé d’être pris en charge par ses parents.
Naturellement, qui parle de production parle de marché et ce point sera nécessairement pris en charge par le document de stratégie de création et de mise en place dudit fonds. Donc le mécanisme de financement intégrera forcément l’écoulement des produits et l’encadrement des producteurs par des jeunes diplômés dans divers domaines (agronomie, élevage, gestion, commerce, marketing ; informatique etc.). En conclusion ce fonds impulsera le pays vers une autosuffisance alimentaire, et pourra être un véritable vecteur de croissance et de création d’emplois. Mais les résultats escomptés, resteront assujettis à la bonne gouvernance et à l’éthique de ceux ou celles qui auront cette responsabilité de gérer la structure.
Serigne Ibrahima DIOP
MBA-IP Paris Dauphine Sorbonne
Expert en Microfinance-Finances-Développement Local
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