En commettant son juriste tailleur de constitution de Carcassonne, Idrissa Seck pensait avoir trouvé l’arme fatale pour abattre froidement Me Abdoulaye Wade et son régime. Légaliste et convaincu des valeurs démocratiques, ce dernier a eu le courage de convoquer les instances de son parti pour en débattre. Hélas, personne ne pouvait convaincre M Idrissa Seck de l’impertinence de son juriste car l’étude qu’il avait commanditée posait l’acte 1 menant à sa candidature car ayant constaté que le Pds et ses alliés n’étaient pas encore dans les dispositions de se séparer de leur leader charismatique pour lui permettre d’assouvir son aveugle soif de réaliser « son destin présidentiel » qu’il nourrit et entretient depuis le 20 mars 2000.
Au demeurant, je tiens à souligner que je suis peu enthousiasmé par des séparations avec des frères et sœurs avec qui nous avons partagé les valeurs du Sopi surtout avec ceux qui ont écrit les plus belles pages de la flatterie politique à l’endroit d’un leader. Mais entre le jardinier des rêves et le pourfendeur parricide, il n’y a pas de place pour une transition souple. Il faut toutefois avouer que j’aurai bien aimé mener la campagne électorale de février 2012 en m’inspirant du gardiennage d’Idrissa Seck ou évoquer les vertus napoléoniennes de WADE que chantait Macky Sall ou encore répéter les leçons de Niass sur l’héritage socialiste. Constatons cependant que la politique a cela de cruel au Sénégal : l’amnésie y est une belle vertu ! Mais Amath Dansokho a relativisé mes craintes en me rappelant que « le cimetière est pavé de gens qui se croyaient indispensables sur terre ».
A la solde d’un projet politique farfelu, Carcassonne et ses prolongements sénégalais ont étalé durant des mois, à longueur de colonnes de presse ou devant des micros friands de sensationnel, leurs thèses et leurs convictions. Une certaine « société civile » y a trouvé une belle opportunité d’exercer son activisme opportuniste pour capter les subsides de l’étranger et déstabiliser ce pays gardien du temple de la démocratie en Afrique allant même jusqu’à verser dans des ultimatums puérils. Des politologues derniers de la classe plus versés dans la propagande que dans l’analyse s’incrustent aussi dans le jeu espérant de façon sournoise que leur heure est arrivée.
Sous un autre angle, les professions de foi du front siggil ayant conclu les « assises nationales » volent en éclats et chacun se voit « Président » en se parant des plus belles vertus. C’est pour cela que le duel fratricide à visages découverts entre le PS et l’AFP autour de la candidature de l’unité du Benno est symptomatique de la déchéance des valeurs proclamées à l’ouverture des palabres nationales. En outre, l’implication avouée d’Amadou Makhtar Mbow dans le choix du candidat d’une des factions des « assises » donne raison à postériori à Me Abdoulaye Wade sur la fin de non recevoir qu’il avait accordée à l’ancien militant et ministre socialiste de l’Education du Sénégal. D’ailleurs les masques sont tombés dès que le Président des « assises » a affirmé dans un quotidien de la place : « Si la division persiste, Wade risque de passer et le PDS va rester au pouvoir. Il ne faut pas faire passer les intérêts de personnes ou de partis face aux urgences nationales ». Décevante déclaration d’un homme qui devait, au soir de sa vie politique, jouer un rôle de rassembleur dans une société politique divisée dont les acteurs peinent même à se saluer dans les espaces publics.
Les choses ont au moins l’avantage d’avoir été clarifiées aujourd’hui :
Les « assises » se sont révélées in fine n’être qu’une stratégie politique de déstabilisation d’un régime par ceux qui pensent être nés pour gérer le pouvoir. Mais leur échec est patent et le réveil brutal.
Idrissa Seck disait dans une radio de la place n’avoir jamais entendu un constitutionnaliste sérieux défendre la recevabilité de la candidature mais le débat sur la recevabilité de la candidature d’Abdoulaye Wade est clos. En effet, depuis le lundi 21 novembre 2011, des constitutionnalistes hautement plus crédibles que Carcassonne, d’écoles et de continents différents ont apporté la preuve par les textes de la légalité de la candidature d’Abdoulaye Wade au scrutin du 26 février 2012.
En politique, il faut savoir encaisser des coups mais le plus important est de savoir les rendre. Avec des constitutionnalistes de dimensions nationales et internationales de la trempe des Professeurs Moustapha Sourang, Jacques Mariel Nzouankeu, pères spirituels et principaux formateurs de ceux qui s’agitent à l’université Cheikh Anta Diop, les Professeurs Michel de Guillenchmidt de l’université Descartes, Didier Maus de l’université Paul Cézanne et Président émérite de l’association internationale de droit constitutionnel, Jean Yves De Carra Directeur exécutif de l’antenne d’Abu Dhabi de l’université Paris Sorbonne, et les avocats de renom comme Me Thurbert Baker et Mountaga Tall, le séminaire de Dakar a, avec brio et classe, invité les constitutionnalistes politiciens encagoulés à relativiser leurs connaissances et à se montrer plus modestes à l’avenir dans la formulation et l’expression d’un point de vue juridique.
La politique et le droit ne font pas toujours bon ménage. En effet, l’opposition sénégalaise convaincue que Me Wade n’a pas encore un adversaire à sa taille dans la scène politique sénégalaise a voulu faire du droit le seul obstacle à sa réélection. Me reviennent alors les mises en garde de Me Wade à l’endroit du Président Youssou Ndiaye à l’occasion des élections législatives de mai 1993 : « Quand la politique entre au temple de Thémis, le droit en sort par la fenêtre ». Si nous remplaçons « temple de Thémis » par « Université », nous comprendrons pourquoi le bon sens a déserté certains amphithéâtres. Maintenant que les certitudes sont devenues nuancées, après que l’unité de façade eut volé en éclats au sein de l’opposition et que la lutte de positionnement de vieilles connaissances eut refait surface, il y a lieu d’inviter tous à une prise de conscience sur la nécessité d’entretenir un débat démocratique sain dans les espaces indiqués sans jouer à se faire peur. Pourquoi alors ceux qui s’offusquent de voir l’expertise étrangère, oubliant que le droit est une science universelle, n’ont pipé mot quand Idrissa Seck se baladait avec les commentaires de Carcassonne ou quand les mercenaires du M23 se promenaient à l’étranger pour dénigrer leur pays et ses institutions ? D’ailleurs, il ne reste plus au conseil constitutionnel juge de la légalité des candidatures à l’élection présidentielle, le moment venu que de rendre, en toute liberté son verdict pour que force reste à la loi.
Avec ce séminaire, Me Abdoulaye Wade vient de poser un autre acte de renforcement de la démocratie sénégalaise en se soumettant lui-même aux rigueurs du débat contradictoire et surprend ses adversaires incapables de se remettre en cause pour s’adapter aux exigences démocratiques. « La différence entre eux (les socialistes alors au pouvoir) et moi (Me Wade) c’est que moi je me sers de mon intelligence », cette phrase prononcée par le chef de l’opposition sénégalaise en 1993 trouve une belle illustration dans la forme et le fond de ce séminaire novateur.
En définitive, j’ose intimement espérer que la Radho, « société civile en errance », tirera toutes les conséquences des termes de ce débat pour enfin se débarrasser de ses oripeaux politiciens. En vérité « l’erreur est humaine, c’est persister dans l’erreur qui est diabolique ».
Abdoulaye Sow
Responsable politique à Kaffrine
Secrétaire à la vie et aux stratégies politiques
De la Fédération Nationale des Cadres libéraux
Au demeurant, je tiens à souligner que je suis peu enthousiasmé par des séparations avec des frères et sœurs avec qui nous avons partagé les valeurs du Sopi surtout avec ceux qui ont écrit les plus belles pages de la flatterie politique à l’endroit d’un leader. Mais entre le jardinier des rêves et le pourfendeur parricide, il n’y a pas de place pour une transition souple. Il faut toutefois avouer que j’aurai bien aimé mener la campagne électorale de février 2012 en m’inspirant du gardiennage d’Idrissa Seck ou évoquer les vertus napoléoniennes de WADE que chantait Macky Sall ou encore répéter les leçons de Niass sur l’héritage socialiste. Constatons cependant que la politique a cela de cruel au Sénégal : l’amnésie y est une belle vertu ! Mais Amath Dansokho a relativisé mes craintes en me rappelant que « le cimetière est pavé de gens qui se croyaient indispensables sur terre ».
A la solde d’un projet politique farfelu, Carcassonne et ses prolongements sénégalais ont étalé durant des mois, à longueur de colonnes de presse ou devant des micros friands de sensationnel, leurs thèses et leurs convictions. Une certaine « société civile » y a trouvé une belle opportunité d’exercer son activisme opportuniste pour capter les subsides de l’étranger et déstabiliser ce pays gardien du temple de la démocratie en Afrique allant même jusqu’à verser dans des ultimatums puérils. Des politologues derniers de la classe plus versés dans la propagande que dans l’analyse s’incrustent aussi dans le jeu espérant de façon sournoise que leur heure est arrivée.
Sous un autre angle, les professions de foi du front siggil ayant conclu les « assises nationales » volent en éclats et chacun se voit « Président » en se parant des plus belles vertus. C’est pour cela que le duel fratricide à visages découverts entre le PS et l’AFP autour de la candidature de l’unité du Benno est symptomatique de la déchéance des valeurs proclamées à l’ouverture des palabres nationales. En outre, l’implication avouée d’Amadou Makhtar Mbow dans le choix du candidat d’une des factions des « assises » donne raison à postériori à Me Abdoulaye Wade sur la fin de non recevoir qu’il avait accordée à l’ancien militant et ministre socialiste de l’Education du Sénégal. D’ailleurs les masques sont tombés dès que le Président des « assises » a affirmé dans un quotidien de la place : « Si la division persiste, Wade risque de passer et le PDS va rester au pouvoir. Il ne faut pas faire passer les intérêts de personnes ou de partis face aux urgences nationales ». Décevante déclaration d’un homme qui devait, au soir de sa vie politique, jouer un rôle de rassembleur dans une société politique divisée dont les acteurs peinent même à se saluer dans les espaces publics.
Les choses ont au moins l’avantage d’avoir été clarifiées aujourd’hui :
Les « assises » se sont révélées in fine n’être qu’une stratégie politique de déstabilisation d’un régime par ceux qui pensent être nés pour gérer le pouvoir. Mais leur échec est patent et le réveil brutal.
Idrissa Seck disait dans une radio de la place n’avoir jamais entendu un constitutionnaliste sérieux défendre la recevabilité de la candidature mais le débat sur la recevabilité de la candidature d’Abdoulaye Wade est clos. En effet, depuis le lundi 21 novembre 2011, des constitutionnalistes hautement plus crédibles que Carcassonne, d’écoles et de continents différents ont apporté la preuve par les textes de la légalité de la candidature d’Abdoulaye Wade au scrutin du 26 février 2012.
En politique, il faut savoir encaisser des coups mais le plus important est de savoir les rendre. Avec des constitutionnalistes de dimensions nationales et internationales de la trempe des Professeurs Moustapha Sourang, Jacques Mariel Nzouankeu, pères spirituels et principaux formateurs de ceux qui s’agitent à l’université Cheikh Anta Diop, les Professeurs Michel de Guillenchmidt de l’université Descartes, Didier Maus de l’université Paul Cézanne et Président émérite de l’association internationale de droit constitutionnel, Jean Yves De Carra Directeur exécutif de l’antenne d’Abu Dhabi de l’université Paris Sorbonne, et les avocats de renom comme Me Thurbert Baker et Mountaga Tall, le séminaire de Dakar a, avec brio et classe, invité les constitutionnalistes politiciens encagoulés à relativiser leurs connaissances et à se montrer plus modestes à l’avenir dans la formulation et l’expression d’un point de vue juridique.
La politique et le droit ne font pas toujours bon ménage. En effet, l’opposition sénégalaise convaincue que Me Wade n’a pas encore un adversaire à sa taille dans la scène politique sénégalaise a voulu faire du droit le seul obstacle à sa réélection. Me reviennent alors les mises en garde de Me Wade à l’endroit du Président Youssou Ndiaye à l’occasion des élections législatives de mai 1993 : « Quand la politique entre au temple de Thémis, le droit en sort par la fenêtre ». Si nous remplaçons « temple de Thémis » par « Université », nous comprendrons pourquoi le bon sens a déserté certains amphithéâtres. Maintenant que les certitudes sont devenues nuancées, après que l’unité de façade eut volé en éclats au sein de l’opposition et que la lutte de positionnement de vieilles connaissances eut refait surface, il y a lieu d’inviter tous à une prise de conscience sur la nécessité d’entretenir un débat démocratique sain dans les espaces indiqués sans jouer à se faire peur. Pourquoi alors ceux qui s’offusquent de voir l’expertise étrangère, oubliant que le droit est une science universelle, n’ont pipé mot quand Idrissa Seck se baladait avec les commentaires de Carcassonne ou quand les mercenaires du M23 se promenaient à l’étranger pour dénigrer leur pays et ses institutions ? D’ailleurs, il ne reste plus au conseil constitutionnel juge de la légalité des candidatures à l’élection présidentielle, le moment venu que de rendre, en toute liberté son verdict pour que force reste à la loi.
Avec ce séminaire, Me Abdoulaye Wade vient de poser un autre acte de renforcement de la démocratie sénégalaise en se soumettant lui-même aux rigueurs du débat contradictoire et surprend ses adversaires incapables de se remettre en cause pour s’adapter aux exigences démocratiques. « La différence entre eux (les socialistes alors au pouvoir) et moi (Me Wade) c’est que moi je me sers de mon intelligence », cette phrase prononcée par le chef de l’opposition sénégalaise en 1993 trouve une belle illustration dans la forme et le fond de ce séminaire novateur.
En définitive, j’ose intimement espérer que la Radho, « société civile en errance », tirera toutes les conséquences des termes de ce débat pour enfin se débarrasser de ses oripeaux politiciens. En vérité « l’erreur est humaine, c’est persister dans l’erreur qui est diabolique ».
Abdoulaye Sow
Responsable politique à Kaffrine
Secrétaire à la vie et aux stratégies politiques
De la Fédération Nationale des Cadres libéraux
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