La Bonne Gouvernance : un souhait ou une exigence du peuple envers les candidats aux élections de 2012?
Le peuple ne peut aspirer à un changement au Sénégal si véritablement les futurs gouvernants de ce pays ne prouvent pas leur capacité à appliquer un modèle de bonne gouvernance réel confrontant d’une part certaines valeurs culturelles tout en étant en phase avec la mondialisation d’autre part. Mais en réalité la grande question c’est : quel type de « bonne gouvernance » voulons nous promouvoir au Sénégal ?
- La bonne gouvernance version bailleurs de fond qui a pour but: de limiter les prérogatives de l’ETAT et de renforcer les actions de la société civile, vue sous l’angle de la protection de la propriété privée et de la sécurité des investissements. On se rappelle encore des conséquences néfastes des programmes d’ajustement structurels des années 80. Ou encore une bonne gouvernance ou le bailleur de fonds oblige l’Etat à fermer les yeux sur une paupérisation accrue pour imposer des privatisations en vue de ses propres intérêts.
- la Bonne gouvernance à caractère international ou occidental, c’est à dire le concept de gouvernance formulé explicitement en 1989 dans un rapport de la banque mondiale intitulé « De la crise à une croissance durable » (dit aussi ‘rapport Berg’, du nom de son auteur). Et plus tard la notion de « good governance » en français « bonne gouvernance », érigé en exigence et critère d’aide par la Banque Mondiale (BM) et le Fonds monétaire International (FMI), suivis et appuyés en cela par des nombreux autres bailleurs de fonds occidentaux avec des mesures de contrôle de performances.
Eh bien non, nous ne voulons aucun de ces deux précédents types de bonne gouvernance car avec le modèle de bonne gouvernance qu’il faut promouvoir au Sénégal au sortir des élections de 2012, il s’agira désormais :
- de dénoncer et de condamner fermement autant les détourneurs de deniers publics que les banques occidentales qui acceptent de garder l’argent volé au peuple car ils sont tous coupables, c’est juste l’histoire du voleur et du recéleur.
- De redéfinir un nouveau type de partenariat avec ces institutions financières internationales ou les intérêts du pays sont sauvegardés tout en s’adaptent à la réalité de la mondialisation ; donc au regard d’un concept «d’Etat compétent» forgé selon des normes que l’on peut qualifier d’universelles.
- De renforcer les capacités humaines et institutionnelles, d’assurer l’autonomie du pouvoir judiciaire, de réduire les pesanteurs bureaucratiques qui entravent la lutte contre la corruption.
- De lutter et de bannir le laxisme consistant à pardonner ou à protéger le détourneur de fonds publics à cause de l’intervention d’un chef religieux, d’une transhumance politique, ou encore à cause de son appartenance au parti au pouvoir ; tout cela au prix « du bras long », du « masla », du « mugnal ko »et du « sutura ». Pour exemple juste un rappel : répondant à l’ancien ambassadeur des USA au Sénégal, Marcia Bernicat par rapport aux 49 dossiers de blanchiment d’argent présenté au procureur par la Centif en 2005, dont aucun n’avait connu de suite judicaire ; Le Président Wade pour se défendre avait rétorqué qu’autant il était décidé à poursuivre tous les coupables éventuels, il ne se voyait pas se lancer dans une sorte de chasse aux sorcières encore moins prendre des mesures pouvant menacer les intérêts de ceux qui lui sont proches et qui le servent.
Le « masla » et le « sutura » ne sont pas certes de mauvaises valeurs culturelles mais elles ne devraient pas être utilisées pour promouvoir la mal gouvernance. En effet à cause de ces deux valeurs, bon nombre de détourneurs de fonds publics, depuis plus d’une décennie, peuvent circuler tranquillement dans notre pays sans inquiétude. Oui Le peuple en a marre de ces pratiques irresponsables qui conduisent à une injustice sociale. À défaut de pouvoir traduire les coupables en justice la seule action alternative du citoyen en ce tournant décisif de notre histoire est de prévenir de telle situation en exigeant aux prétendants à la magistrature suprême de prouver par leurs expériences leur capacité en matière de bonne gouvernance pour mériter d’être élus en 2012. Autrement dit, un citoyen qui est responsable et conscient de cette maladie de mal gouvernance dont souffre notre pays ne peut voter pour un candidat ayant été associé à des scandales financiers (accusation de détournements de deniers publics , de corruption ou de blanchiment d’argent.)
Toute fois force est de reconnaître qu’il y a des standards que notre pays peut bien appliquer pour promouvoir la bonne gouvernance mais malheureusement la volonté politique de nos gouvernants passés comme actuels en fait un obstacle. Aujourd’hui grâce aux conclusions des Assises Nationales, cette bonne gouvernance qui est le moteur qui fera du Sénégal un pays émergeant et développé est bien possible. En effet ce que les Assises Nationales prônent c’est de faire de sorte que le peuple ait les mécanismes de pouvoir contrôler les gens qu’il a mis au pouvoir afin de lutter contre toute sorte de corruption ou de détournements des deniers de l’Etat. ».
Cependant le choix des hommes qui appliqueront le Rapport Général et la Charte de Bonne Gouvernance des Assises, reste un grand défi à relever en cette période préélectorale ou certains leaders politiques se réclament des Assises en apparence alors qu’au fond d’eux même n’y croient pas du tout. Ces derniers, les citoyens devraient les démasquer pour leur dire tout simplement à travers le vote que la bonne gouvernance n’est plus un souhait mais une exigence du peuple. Car « Une bonne gouvernance exige des hommes et des femmes de qualité, imbus de valeurs morales, ayant le sens de l’État, de la justice et de l’équité. Elle exige des citoyens une prise de conscience qu’ils ont certes des droits mais également des devoirs envers leur pays. »cf. Charte Bonne Gouvernance. Mais la Bonne Gouvernance c’est aussi assurer une bonne redistribution des richesses du pays à l’ensemble des citoyens sénégalais.
Denis Ndour, AIUSA : denisndour@hotmail.com
Le peuple ne peut aspirer à un changement au Sénégal si véritablement les futurs gouvernants de ce pays ne prouvent pas leur capacité à appliquer un modèle de bonne gouvernance réel confrontant d’une part certaines valeurs culturelles tout en étant en phase avec la mondialisation d’autre part. Mais en réalité la grande question c’est : quel type de « bonne gouvernance » voulons nous promouvoir au Sénégal ?
- La bonne gouvernance version bailleurs de fond qui a pour but: de limiter les prérogatives de l’ETAT et de renforcer les actions de la société civile, vue sous l’angle de la protection de la propriété privée et de la sécurité des investissements. On se rappelle encore des conséquences néfastes des programmes d’ajustement structurels des années 80. Ou encore une bonne gouvernance ou le bailleur de fonds oblige l’Etat à fermer les yeux sur une paupérisation accrue pour imposer des privatisations en vue de ses propres intérêts.
- la Bonne gouvernance à caractère international ou occidental, c’est à dire le concept de gouvernance formulé explicitement en 1989 dans un rapport de la banque mondiale intitulé « De la crise à une croissance durable » (dit aussi ‘rapport Berg’, du nom de son auteur). Et plus tard la notion de « good governance » en français « bonne gouvernance », érigé en exigence et critère d’aide par la Banque Mondiale (BM) et le Fonds monétaire International (FMI), suivis et appuyés en cela par des nombreux autres bailleurs de fonds occidentaux avec des mesures de contrôle de performances.
Eh bien non, nous ne voulons aucun de ces deux précédents types de bonne gouvernance car avec le modèle de bonne gouvernance qu’il faut promouvoir au Sénégal au sortir des élections de 2012, il s’agira désormais :
- de dénoncer et de condamner fermement autant les détourneurs de deniers publics que les banques occidentales qui acceptent de garder l’argent volé au peuple car ils sont tous coupables, c’est juste l’histoire du voleur et du recéleur.
- De redéfinir un nouveau type de partenariat avec ces institutions financières internationales ou les intérêts du pays sont sauvegardés tout en s’adaptent à la réalité de la mondialisation ; donc au regard d’un concept «d’Etat compétent» forgé selon des normes que l’on peut qualifier d’universelles.
- De renforcer les capacités humaines et institutionnelles, d’assurer l’autonomie du pouvoir judiciaire, de réduire les pesanteurs bureaucratiques qui entravent la lutte contre la corruption.
- De lutter et de bannir le laxisme consistant à pardonner ou à protéger le détourneur de fonds publics à cause de l’intervention d’un chef religieux, d’une transhumance politique, ou encore à cause de son appartenance au parti au pouvoir ; tout cela au prix « du bras long », du « masla », du « mugnal ko »et du « sutura ». Pour exemple juste un rappel : répondant à l’ancien ambassadeur des USA au Sénégal, Marcia Bernicat par rapport aux 49 dossiers de blanchiment d’argent présenté au procureur par la Centif en 2005, dont aucun n’avait connu de suite judicaire ; Le Président Wade pour se défendre avait rétorqué qu’autant il était décidé à poursuivre tous les coupables éventuels, il ne se voyait pas se lancer dans une sorte de chasse aux sorcières encore moins prendre des mesures pouvant menacer les intérêts de ceux qui lui sont proches et qui le servent.
Le « masla » et le « sutura » ne sont pas certes de mauvaises valeurs culturelles mais elles ne devraient pas être utilisées pour promouvoir la mal gouvernance. En effet à cause de ces deux valeurs, bon nombre de détourneurs de fonds publics, depuis plus d’une décennie, peuvent circuler tranquillement dans notre pays sans inquiétude. Oui Le peuple en a marre de ces pratiques irresponsables qui conduisent à une injustice sociale. À défaut de pouvoir traduire les coupables en justice la seule action alternative du citoyen en ce tournant décisif de notre histoire est de prévenir de telle situation en exigeant aux prétendants à la magistrature suprême de prouver par leurs expériences leur capacité en matière de bonne gouvernance pour mériter d’être élus en 2012. Autrement dit, un citoyen qui est responsable et conscient de cette maladie de mal gouvernance dont souffre notre pays ne peut voter pour un candidat ayant été associé à des scandales financiers (accusation de détournements de deniers publics , de corruption ou de blanchiment d’argent.)
Toute fois force est de reconnaître qu’il y a des standards que notre pays peut bien appliquer pour promouvoir la bonne gouvernance mais malheureusement la volonté politique de nos gouvernants passés comme actuels en fait un obstacle. Aujourd’hui grâce aux conclusions des Assises Nationales, cette bonne gouvernance qui est le moteur qui fera du Sénégal un pays émergeant et développé est bien possible. En effet ce que les Assises Nationales prônent c’est de faire de sorte que le peuple ait les mécanismes de pouvoir contrôler les gens qu’il a mis au pouvoir afin de lutter contre toute sorte de corruption ou de détournements des deniers de l’Etat. ».
Cependant le choix des hommes qui appliqueront le Rapport Général et la Charte de Bonne Gouvernance des Assises, reste un grand défi à relever en cette période préélectorale ou certains leaders politiques se réclament des Assises en apparence alors qu’au fond d’eux même n’y croient pas du tout. Ces derniers, les citoyens devraient les démasquer pour leur dire tout simplement à travers le vote que la bonne gouvernance n’est plus un souhait mais une exigence du peuple. Car « Une bonne gouvernance exige des hommes et des femmes de qualité, imbus de valeurs morales, ayant le sens de l’État, de la justice et de l’équité. Elle exige des citoyens une prise de conscience qu’ils ont certes des droits mais également des devoirs envers leur pays. »cf. Charte Bonne Gouvernance. Mais la Bonne Gouvernance c’est aussi assurer une bonne redistribution des richesses du pays à l’ensemble des citoyens sénégalais.
Denis Ndour, AIUSA : denisndour@hotmail.com
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