LA DUALITÉ ENTRE CIVISME ET CITOYENNETÉ

“Singulièrement dépourvu de civisme, Al Capone jouissait cependant de la citoyenneté américaine” Jean Paulhan.


LA DUALITÉ ENTRE CIVISME ET CITOYENNETÉ
Cette phrase de Jean Paulhan suffit à elle seule pour résumer le contexte sociopolitique qui s’articule au tour de deux sujets majeurs que sont : la traque des biens mal acquis et la découverte de mille trois cents vingt trois Agents fictifs qui « officiaient » comme enseignants imaginaires au niveau du Département de Rufisque.
Cette phrase marque la dualité entre les deux concepts : civisme et citoyenneté.
Car le civisme qui est considéré comme le respect du citoyen pour la communauté dans laquelle il vit et de ses conventions écrites ou morales comme par exemple la loi. Cette notion de civisme subit une variation quand il s’agit de la collectivité locale on utilise le terme de la « chose publique » et l’affirmation personnelle d’une conscience politique. Le civisme est une connaissance explicite de ses droits et devoirs vis-à-vis la société.
Tandis que la citoyenneté est le fait pour une personne d’être reconnu comme membre d’un Etat.
Dans cet article nous mettrons l’accent sur le civisme plutôt que la citoyenneté sous ces termes : « la connaissance explicite de ses droits et devoirs vis-à-vis de la société. »
Mais les administrateurs de fonds publics semblent avoir une compréhension biaisée de ce syncrétisme de droits et devoirs en se limitant qu’aux droits. C’est une des explications qui clarifie pourquoi les usagers du service publics sont désabusés, par des agents laxistes, sans conscience civique et qui érigent l’absentéisme, les retards répétitifs et injustifiés, la corruption, la concussion, le détournement d’objectifs, le détournement de deniers publics comme mode de gouvernance d’où un recul de l’Etat de manière patente. Ces actes mettent en péril le fonctionnement de la société et hypothèquent les aspects qualitatifs du service public.
Pour éradiquer ces actes rétrogrades il faut que la dynamique, pour asseoir la transparence, l’éthique et l’intégrité, soit inscrite au cœur des politiques gouvernementales et des collectivités locales. Cette dynamique ne doit fléchir nullement face aux difficultés et poches de résistance qui sont la résultante de décennies de gestion hasardeuse, complaisante et clientéliste des deniers publics et des services publics.
Dans ce même ordre d’idée ces maux chroniques qui gangrènent notre administration publique qui a étalé tout son degré de porosité, doit repartir autour de trois critères : la mutabilité (capacité adaptative aux conditions et aux besoins), l’égalité (dans l’accès aux services et aux tarifs) et la continuité. Parler de l’égalité sous nos cieux semble être prêcher dans le désert car les modes de recrutement dans les services publics obéissent à l’omerta et l’Omega du Chef de service ou de son supérieur hiérarchique, d’ailleurs ce qui explique que des postes de complaisance, le sureffectif dans le service public, l’entraide,  le recasement du personnel politique sont les systèmes  pour identifier les ressources humaines. Comme s’il faut distribuer des dividendes politiques à des personnes pour leur actionnariat politique.
Ce cas de Rufisque et la Traque des biens mal acquis ne sont que la partie visible de l’iceberg car un audit effectif (audit financier, audit comptable, audit organisationnel) mettra à nu des impairs que certains ont fini de considérer comme la règle. Au-delà de cet audit il faudra trouver une volonté politique pour dégraisser le service public de ses démembrements inutiles, coûteux, improductifs, superflus, des parasites publics qui ne font qu’alourdir les dépenses publiques car pour le seul cas de Rufisque la masse salariale est de 2,7 milliards et l’effectif peut faire fonctionner tranquillement 100 écoles de 13,23 classes chacune.
En 2013, l’Administration sénégalaise ne peut plus fonctionner sans tenir en compte des indicateurs d’efficience et d’efficacité.                                                                                                                                Rappelons juste que l’efficience est le rapport entre les moyens et les résultats obtenus et se base sur la maitrise des coûts et indique si les résultats obtenus sont corrélés aux moyens mis en œuvre alors que l’efficacité vise les objectifs c'est-à-dire la conformité des résultats aux objectifs visés par le service. Son éventuelle évaluation exige l’appréciation d’approches nouvelles, de nouveaux outils avant d’exploiter les données de comptabilités générale et analytique. Une manière d’intégrer la dimension sociale à la dimension économique de l’efficacité.
Pour veiller à ce que les citoyens soient dans la voie du « civisme » il faudrait nécessairement que les administrateurs publics commencent à donner le bon exemple en s’appliquant tous simplement les notions de « droits et devoirs » dans chaque qu’ils devront entreprendre.                                            Autrement la traque des biens mal acquis et les emplois fictifs ne seront jamais éradiqués du vocabulaire des sénégalais et deviendront une règle de gouvernance.
Dimanche 6 Janvier 2013




1.Posté par BATIKOULEUR le 06/01/2013 21:17
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