L'histoire fatidique de la voiture folle. (Amadou Fall)


L'histoire fatidique de la voiture folle. (Amadou Fall)
Il y a des moments cycliques où chaque Nation - chaque peuple aurai- je pu dire – doit s’arrêter pour faire le bilan exhaustif et sans complaisance aucune du parcours effectué en commun.
Après chaque mandat présidentiel, notre pays entre en contradiction avec lui-même parce que le peuple, trop attentif jusqu’à la limite de la lâcheté, a depuis toujours accepté de subir ou de souffrir les coups de boutoir des organisations privées politiques qui le prennent en otage en jouant sur sa docilité relative.
Je sais que l’histoire retiendra les actes forts posés à bon escient et en temps opportun. Le Conseil Constitutionnel a fini de mettre notre pays à la croisée des chemins. Il n’a pu départager honnêtement entre un Peuple qui veut vivre sereinement dans les grands principes de la légalité et un groupe de pression insatiable qui aspire à lui sucer inlassablement le sang par le biais de l’exercice d’un pouvoir machiavélique et monarchique. Un corps sain ne souffre pas les sangsues ; par la même occasion, un peuple mûr ne peut souffrir à sa tête une horde d’exaltés sans foi ni loi.
Wade est une voiture folle ; il ne sait pas lui aussi s’arrêter à temps. Une voiture folle brûle les feux rouges ; Wade joue sur la légalité pour piétiner la légitimité. Parce que justement entre la Légalité et la Légitimité, il y a un grand fossé que tous les despotes du monde ont appris à contourner par des acrobaties schizophrènes. Les forcings tous azimuts prennent alors le pas sur la raison, sur les actes raisonnables et concertés pour le bien commun, pour l’intérêt général.
En jouant sur la légalité, en s’appuyant dessus, tous les despotes ont déroulé allègrement leur film d’horreur sans jamais savoir s’arrêter. Ils se sont toujours dits que tout était possible ; il suffit de le vouloir. Avec Wade, le vouloir coïncide, synchronise et se confond parfaitement avec le pouvoir.
Et pourtant, la légalité signifie en termes sommaires le fait de se conformer aux simples dispositions de loi. La légitimité, plus profonde encore, n’est en réalité que le fait de jouir de l’accord tangible, effectif et concret du seul souverain que constitue le peuple ; il (cet accord) gagne même plus en étant direct qu’indirect.
L’exercice du pouvoir dévoyé est un crime car s’appuyant à chaque instant sur des complots savamment orchestrés contre la souveraineté d’un peuple. La tortuosité politique permet de contourner la volonté du peuple en s’appuyant sur des institutions auxquelles on aura - par un jeu quelconque d’asservissement - fini d’ôter toute essence de crédibilité et d’impartialité. On le sait, les institutions ne sont que ce qu’en font les hommes chargés de les animer. Des hommes talés, corrompus ou asservis affaissent les institutions et les orientent malheureusement dans les chemins obscurs du clanisme, du totalitarisme et de la forfaiture.
Ce qui est légal n’est pas forcément légitime : si par extraordinaire, Pape Diop devait assurer l’intérim de la Présidence de notre pays, le ferait légalement mais sans aucune dose de légitimité. Un sénateur nommé par un homme, fut-il le chef de l’Etat, ne bénéficie par de l’onction souveraine la légitimité) du peuple.
D’autre part, Wade est candidat pour un troisième mandat, c’est légal du point de vue de la loi interprétée par les 5 sages ; il peut être même déclaré vainqueur après le 26 Février par ce même Conseil Constitutionnel et ce serait encore légal me dira-t-on car leur délibération est définitive et sans possibilité de recours.
Pourtant, le Sénégal veut définitivement grandir – s’il ne l’est pas encore – alors, il n’y a plus de place pour des potentats qui oublient qu’ils sont élus pour nous gouverner et non pour régner sur nous. L’ère des royaumes, des dévolutions monarchiques du pouvoir, des présidents à vie et des leaders suprêmes infaillibles et omnipotents est révolue. Ne ratons pas la marche de l’histoire car notre pays est la vitrine de l’Afrique Noire en terme de démocratisation. Aujourd’hui, le fait maquillé par une légalité mesquine et attentatoire à la légitimité qui autorise Wade à se présenter pour une troisième fois, risque d’annihiler tous les efforts, tous les sacrifices consentis par l’ensemble des pays noirs africains pour l’émergence de la citoyenneté et de la démocratie. Le Sénégal serait-il ou doit-il être ce frein à la cause africaine ?
Il faut que Wade apprenne à s’arrêter sinon il serait ce bolide fou, dément et aliéné qui brise tout sur son passage au risque de mettre définitivement le feu au pays. On nous parle de Paix, de la Paix et je réponds que cette paix passe par la vérité. La paix n’est rien d’autre que Responsabilité et Sagesse.
Je sais que la responsabilité est d’abord une affaire de devoir : le devoir de répondre de ses actes en toutes circonstances (les conséquences y comprises) c’est – à- dire d’en assumer l’énonciation (ici les raison du combat contre la validation de la candidature de Wade), l’effectuation (convaincre du bien fondé de la décision de se battre contre la forfaiture du troisième mandat) et par la suite la réparation voire la sanction lorsque l’obtenu n’est pas l’attendu du seul souverain c’est –à – dire le Peuple. La responsabilité est une capacité pour un sujet volontaire et conscient de prendre une décision sans en référer au préalable à une autorité supérieure éthérée et corrompue (je pense à des magistrats et des forces de l’ordre affranchis de la tutelle d’un exécutif clanique et sectaire comme il se doit), à pouvoir donner les motifs de ses actes et à être jugés sur eux. Ainsi, on voit que la responsabilité est plus qu’un fait, elle est aussi une valeur. Et en tant que valeur sociale, elle renvoie à l’éthique et à la morale et est, pour ma part, dépendante des idéaux d’une époque (les présidences à vie sont révolues, la limitation des mandats à deux universalisés), de la vivacité, de la vitalité de la citoyenneté (ici le M23 debout comme une sentinelle pour défendre la Constitution) et de la configuration sociale (bonne gouvernance exigée de tous par des citoyens avertis).
La sagesse est une mixture équilibrée du savoir et de la vertu d’un être humain. Elle est donc affaire de bon sens. Etre sage, je veux dire, ne signifie nullement se faire tout petit, tout obéissant et tout discret face à la volonté du pouvoir et de l’autorité mais plutôt de se mettre d’accord avec soi-même et avec les autres, avec son corps et avec ses passions (vertus de tempérance, de modération et de justice). C’est l’idéal de la vie ; point de tragique comme aphorisme (donner ou nier la raison à ceux qui veulent basculer le pays dans le chaos en soutenant le mandat de trop) mais plutôt une réelle maîtrise et un tri salutaire entre les deux désirs antagoniques que présente la situation alambiquée qu’il faut dénouer exclusivement au profit du peuple et de la Nation.
Il y a des moments pour vivre avec Responsabilité et Sagesse, il y’ en a d’autres où il faut donner jusqu’à sa vie pour sauver son honneur, son avenir et les générations futures. En termes plus clairs, certaines situations légales appellent la révolte. L’Apartheid était légal car théorisé par puis inscrit sur une constitution qui exclut la communauté plus majoritaire du Pays de Madiba. Le combattre, c’est mettre la légitimité au dessus de la légalité car il y a de ces légalités plus que criminelles. Il n’y aura jamais quelqu’un qui parviendra à me convaincre que Mandéla et les siens étaient des terroristes, des activistes et complotaient ainsi contre les intérêts supérieurs de la nation sud-africaine parce qu’ils s’étaient mis debout face à une légalité loin de toute légitimité. Les féroces charges forces de l’ordre les ont-ils fait plier ? Le bagne et les privations les plus inhumaines les ont-ils fait reculer ?
Il y a des moments pour mourir dignes c’est-à-dire mourir pour le devenir de sa Nation, de son peuple et pour les générations futures. Il y a des moments où il faut faire sienne la devise des soldats du feu : « sauver ou périr ». Il s’agit aujourd’hui de sauver Wade, de sauver notre pays ou de périr avec eux. Une voiture folle ne s’arrête à aucun feu rouge ! Un pouvoir despotique devient muet, sourd et aveugle ; il piétine sans se retourner l’honneur des uns, la dignité des autres et les croyances ontologiques de tous !
L’heure est grave : Sauver Wade, c’est sauver la République ! Arrêter Wade et ses affidés (aujourd’hui preneurs d’otage) dans leurs desseins criminels, c’est protéger la Nation toute entière contre les divisions sanglantes et auxquelles, ils n’échapperont sûrement pas !
Amadou Fall Enseignant à GUINGUINEO
TEL : 775457544/766887279
Zemaria64@yahoo.fr/zemazia64@hotmail.fr





Jeudi 23 Février 2012
amadou fall




1.Posté par Papy1 le 23/02/2012 08:58
Depuis que Wade entamme son FORCING, les morts sont TOUS des enfants et des hommes qui s'opposaient a sa dictature, son imposture et son mepris. A quand compterons des MORTS civiles dans le camps de Wade?. A trois jours des scrutins face au refus de Wade d'obtemperer, il est donc temps que le decompte des MORTS change de camp.
J'assumes mes propos par memoires de ceux et celles partis vers DIEU pour que NOUS les vivants epris de Justice et de Verite puissent en JOUIR.

Les Sous Officiers de l'armee doivent prendre leurs responsabilites. Nous ne comptons pas sur des Generaux en connivances avec une police et une gendarmerie corrompus de Wade.
A defaut nous les civiles mettrons ce pays en FEU et Sang.

2.Posté par Nicolas le 23/02/2012 09:07
Des vieillards, Wade et son conseil constitutionnel, veulent emporter dans leurs tombes le Sénégal constitué de 65% de jeunes.

3.Posté par Force le 23/02/2012 09:08
Idy est un hutus assoife de sang



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