KOLDA : Le fleuve Casamance devenu un véritable dépotoir d’ordures.


Le fleuve Casamance qui divise la ville de Kolda en deux est devenu un véritable dépotoir d’ordures ménagères, de  ferraille, de bois et de sachets plastiques entre autres. 

C’est un spectacle désolant d’ordures qui s’offre à perte de vue sur les berges au milieu du fleuve jadis un havre de paix climatique. La plupart des déchets sont des plastiques hautement toxiques pour les poissons et des gravats de fer qui s’entassent.

Abdoulaye Baldé, mécanicien installé sur les berges du fleuve, de dire : «  nous constatons avec tout le monde l’état dégradé du fleuve qui était en harmonie avec l’écosystème. Aujourd’hui, le fleuve est devenu un dépotoir d’ordures et on peut le traverser à pied à certains endroits. Je pense que nos actions ont fini par le tuer écologiquement. Je me rappelle quand nous étions petits, il y a de cela 20 ans, le climat était doux et le fleuve était rempli presque toute la saison. Cependant, avec l’action néfaste de l’homme surtout depuis la prolifération de cantines de fortune, sa dégradation s’est accélérée », constate-t-il.

À côté du fleuve, ce sont des ateliers de menuisiers ébénistes et métalliques, des restaurants en plus du village artisanal qui  y déversent leurs ordures, sans compter les populations le plus souvent complices.

Halimatou Diaw, amie de la nature : « je suis complètement dépassée par la tournure des événements. La pollution est  telle qu’on se croirait à la décharge de Mbeubeuss et le plus triste dans tout ça ce sont les déchets plastiques. On devrait penser à revoir la politique environnementale au niveau du fleuve afin de pouvoir restructurer l’écosystème. Le fleuve devrait offrir un climat doux et agréable en ces temps de changements climatiques, mais l’action de l’homme va finir par l’assécher », se désole-t-elle.

Hamady Ly, pêcheur, d’avancer avec consternation « au début je pêchais beaucoup de poissons et mes affaires marchaient. Maintenant, le poisson est devenu rare et la pollution s’est beaucoup accentuée, je suis obligé d’aller loin vers Tankanto pour avoir du poisson. Draguer le fleuve serait la seule solution pour sauver ce qui reste sinon notre métier est sérieusement  menacé par la pollution », finira t-il par déplorer..
Vendredi 15 Mars 2019




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