Jackpot des péages d’autoroute : Eiffage épinglé en France, vigilance au Sénégal !

Les sociétés concessionnaires d’autoroutes ont la fâcheuse tendance d’augmenter régulièrement les prix des péages. En France la Cour des comptes a récemment épinglé la société APRR (Autoroutes Paris-Rhin-Rhône), filiale d’Eiffage, pour des augmentations de prix qui dépassent le rythme de l’inflation. L’autoroute à péage Dakar-Diamniadio est concédée sur 30 ans à une filiale d’Eiffage : La SENAC (Société Eiffage de la Nouvelle Autoroute Concédée). Le gouvernement doit alors prendre des mesures préventives pour empêcher la SENAC de reproduire au Sénégal ces pratiques préjudiciables aux usagers.


Jackpot des péages d’autoroute : Eiffage épinglé en France, vigilance au Sénégal !
La cherté et l’opacité des tarifs des péages dénoncées en France
Lors de la privatisation des autoroutes  en France, le gouvernement assurait aux usagers que la concession entraînera aucun abus dans les prix des péages, que c’est l’Etat qui fixe les prix et non les sociétés d’autoroutes. Ce qui s’est avéré faux par la suite. Car depuis lors, chaque début du mois de février, les sociétés d’autoroutes révisent à la hausse  leurs tarifs : une  augmentation moyenne de 2,5% a été constatée en 2012. Ces tarifs vont encore augmenter en février 2014. En juillet 2013 la Cour des Comptes a dénoncé le déséquilibre contractuel au profit des sociétés d’autoroutes, dont Eiffage (APRR). Non seulement l’indexation des tarifs des péages sur l’inflation n’est pas justifiée, mais encore les sociétés d’autoroutes se livrent régulièrement à des hausses de tarifs au rythme nettement supérieur à celui du coût de la vie.  
Alors qu’en France il est déploré que l’Etat ne se soit pas suffisamment armé pour résister au lobbying des puissantes entreprises du BTP, au Sénégal on ne semble pas se soucier des effets de la position dominante de ces grands groupes.  L’Etat doit recueillir toutes les données nécessaires à l’audit périodique du concessionnaire SENAC ; et se doit  de les rendre publiques pour dissiper toute opacité défavorable aux usagers. Dans cette optique, il convient de procéder à la contre-expertise de toutes les dépenses affectées à la concession et de refuser toute hausse tarifaire supposée financer des investissements nouveaux sur l’autoroute. Il est du devoir du gouvernement d’user de son pouvoir régalien, et  de refuser ou résilier tout contrat de plan qui permettrait la compensation des dépenses d’investissement de SENAC par une augmentation des tarifs. En un mot, un Etat respectable ne doit pas accepter qu’une entreprise privée transforme ses citoyens en vaches à lait, alors même que celles-ci sont déjà très amaigries par la disette.
 
Concessionnaire grassouillet, usager chétif.
Quand le trafic chute le concessionnaire aura tendance à créer de nouvelles sources de revenus, connexes à la gestion de l’autoroute. Il en est ainsi des frais exagérés exigés des usagers pour enlever leurs véhicules tombés en panne sur l’autoroute.
Un particulier qui emprunte l’autoroute Dakar-Diamniadio doit s’assurer que sa voiture ne tombera pas en panne. Si cela arrive, il sera obligé de débourser  15 000 francs CFA pour la faire remorquer. On peut se demander légitimement si  le prétexte de la sécurité avancé pour justifier ce tarif tient la route. Si ce prix est prévu ou permis par une clause du contrat de concession, ce serait la preuve d’un déséquilibre contractuel ahurissant au détriment de la population sénégalaise. La SENAC ne peut pas se retrancher derrière l’obligation de sécurité qui pèse sur elle pour justifier des prix aléatoires et excessifs. Tout laxisme de l’Etat sur la manipulation des clauses du contrat de concession aura de graves répercussions sur le maigre budget du sénégalais lambda.  Qu’on ne vienne pas nous servir l’argument  aseptique consistant à dire qu’il y a pire ailleurs.
 
Le foisonnement, une technique subtile pour duper l’Etat et rançonner l’usager
L'Etat doit tenir à l’œil la SENAC pour qu'elle ne soit pas tentée à pratiquer le foisonnement au Sénégal. Par la pratique du foisonnement les concessionnaires d’autoroutes se mettent d’accord avec l’Etat sur une hausse moyenne des tarifs des péages pour l’ensemble du réseau. Ensuite ils appliquent une hausse importante sur les tronçons d’autoroute les plus fréquentées. Ainsi ils gagnent plus d’argent, même lorsque le trafic diminue. Par exemple si pour 2014 le gouvernement sénégalais autorise une augmentation moyenne du tarif des péages de 2%, La SENAC, pour gagner plus d’argent, peut appliquer une hausse plus forte sur le tronçon Dakar-Pikine qui est très fréquentée; et une hausse moindre sur le reste de l’autoroute. Il suffira pour la SENAC de faire varier les tarifs en fonction de la fréquentation des tronçons pour faire de l’autoroute à péage une machine à sous qui fait gagner à tous les coups. A la longue il n’y aura plus aucun rapport entre les coûts de l’investissement et les tarifs pratiqués. L’opacité du système des péages sera encore plus douteuse et même l’Etat, s’il ne fait pas preuve de vigilance et de diligence, perdra ses marques dans cette ruse bien orchestrée. L’Etat serait coupable s’il ne remplissait pas convenablement son rôle de régulateur, en veillant au respect de l’ordre public économique de protection. Il ne resterait alors que les radars sociaux pour empêcher que l’autoroute à péage devienne un vrai jackpot, plus juteux qu’au Casino où le gain n’est pas garanti !

Aliou TALL
Président du RADUCC (Réseau Africain de Défense des Usagers, des Consommateurs et du Citoyen)
Paris – Dakar.
Samedi 30 Novembre 2013




1.Posté par XOY U BAOL le 30/11/2013 09:52
VIGILANCE CITOYENNE !!!

INFORMEZ- VOUS !!!

LOIN D' ETRE UNE FILIALE EIFFAGE

LA SOCIETE GERANTE DE L' AUTOROUTE EST UNE AFFAIRE PROPRE A

SENAC SENAC SENAC SENAC SENAC SENAC ......

CET AVENTURIER ETAIT VENU AU SENEGAL LIQUIDER FOGEROLES ET A FLAIRE LE FILON ...

COMME LES WADE ETAIENT DE PIETRES GESTIONNAIRES IL LES A ROULES DANS LA FARINE ...

AVEC UNE CONCESSION DE 30 ANS LES PETITS ENFANTS DE SENAC AURONT PAS DE SOUCIS ...

IL FAUT DE TOUTE URGENCE FREINER ET SOLDER LES COMPTES DE CE BAROUDEUR AU SENEGAL ...

2.Posté par Mamadou le 30/11/2013 10:50
Avant de parler d une hausse future, il faut exiger des explications convaincantes sur les prix pratiques actuellement , su besoin en faisant des comparaisons avec les autres pays Et puis la question de Barthélemy qui s interrogeait à juste raison sur la clé de répartition des recettes de l Autoroute , étant donné que SENAC n à finance que le 1/6 du coût global et que les dettes contractées sont remboursées par l Etat Il y a une grosse nébuleuse sur cette question C est à se demander à quoi sert ces Organisations de la Société Civile qui gardent un silence coupable sur ces arnaques
Et la Mouvance Y en a marre dans tout cela On est loin de cette société vertueuse prônée lors des combats épiques contre Wade et Family
Par ailleurs c est une absurdité que de vouloir construire maintenant une autoroute entre Thies et Touba La profite c est de désenclaver le Sénégal par rapport aux pays voisins en ayant de bonnes infrastructures routières avec le à Mali, la Guinée , Bissao et un pont sur le fleuve Sénégal et avec la Gambie Si les Chinois nous apporte le financement, c est à nous d indiquer la priorité Celle ci c est le rail entre Dakar et Bamako



Dans la même rubrique :

AIDA CHERIE - 22/05/2015