Il est présentement fait état dans la presse sénégalaise de l’achat par Idrissa Seck, postulant à la présidence de la république Sénégalaise, de 24 voitures 4 x 4 de marque Ford pour une valeur de 500 millions. Que ce fait allégué soit avéré ou pas, il rejoint la cohorte d’actes à veine ostentatoire auxquels l’ancien protégé de Abdoulaye Wade est coutumier, après la nomination spectaculaire de la fille de l’honorable Ibrahima Sene au poste de directrice de campagne électorale. Autant d’actes symptomatiques d’une figure qui fait commerce politique de tares spécifiquement sénégalaises, de passions populistes communes enveloppées par un art de la posture, d’auto - représentation censé conférer du crédit aux promesses les plus endiablées.
AU PAYS DE LA PRESOMPTION DE VERTUS
En 1988, certains d’entre nous s’éveillent en politique en sortant à peine de l’adolescence, à l’occasion des turbulences pré et post-électorales qui présagèrent la fin de quarante années de « socialisme ». Lesdits troubles venaient rappeler fortement au gouvernement – parti - Etat corrompu de Abdou Diouf la soif de changement et de mieux-être d’une jeunesse dont les lieux-sanctuaires : écoles et université, étaient de plus en plus profanés sous le diktat des institutions du capitalisme mondialisé : FMI et Banque mondiale.
Alors déboule la figure juvénile du sieur Seck, directeur de campagne de son mentor vieillissant – déjà – pour les besoins des cinq minutes de temps d’antenne réservées aux divers candidats. Ceux de l’opposition étant habituellement l’objet de black-out au sein de la toujours télé d’Etat RTS.
Il introduisit sa prise de parole par quelques formules d’usage de tradition musulmane, l’enracinant dans l’univers de la ferveur religieuse et du prêche, la soustrayant de fait à la célérité et à l’acuité de la perception citoyenne, à toute rationalité.
L’adhésion populaire qui découle de cette première apparition télévisuelle conforta définitivement Idrissa Seck dans son choix de construire sur cet imaginaire de ferveur religieuse, voire de fatalisme et de misère intellectuelle et morale, un espace dans lequel il est dispensateur de préceptes suffisants comme programme alors que la question qui est au cœur du fait politique est celle de la règle commune agissante.
S’il ne se garde plus à aucune de ses sorties publiques de distiller ses sermons, c’est qu’il persiste dans sa stratégie d’enfumage dont on n’était pas prémunis vingt-trois ans en arrière.
Il persiste parce que, quelque part, cette modalité est opératoire chez nombre d’entre nous qui estiment que c’est début de vertu ou vertu tout court que de savoir peu ou prou les textes qui fondent nos croyances religieuses.
On ne peut en être dépositaire et tortueux, pour reprendre l’expression dont il affubla à juste raison Djibo Ka. Ces pratiques alimentent un rétrécissement des discours politiques profitables aux « mercenaires » du suffrage électoral et autres populistes qui flattent le peuple à défaut d’avoir un matériel théorique et programmatique persuasif. Certains contextes de déshérence culturelle y sont plus favorables que d’autres.
Le contexte est autant le produit de faux prophètes qu’il en produit. D’un tel entrelacs on ne sort qu’au prix de ruptures fortes et de remobilisation des masses ordinaires à travers un discours alternatif de leaders éclairés et enracinés, pour le coup, dans quelque chose de plus grand qu’ eux-mêmes, un discours de vérité. Une grande œuvre dépasse nécessairement celui qui en est le porteur. Il n’y a de grand dessein dans une offre politique qui ne s’épuise d’auto -célébrer son leader.
DE L’EGOTISME
L’ échéance de 2012 est un tournant pour de nombreux Etats africains en terme de rendez-vous électoraux de nature plus ou moins pluraliste. A ce titre le Sénégal est concerné. Ce proche horizon est un tournant. Il doit permettre d’en finir avec les errements du passé et de faire le pari audacieux de consolidations démocratique et institutionnelle : seul gage d’une impulsion nécessaire à une élévation collective vers une société prospère et redistributrice.
Nous avons connu la timidité senghorienne, à l’instar des autres leaders du pré carré français, à rompre avec le modèle néo-colonial. Abdou Diouf gouverna dans le statu quo s’appuyant sur une cosmétique institutionnelle et une légitimité maraboutique à défaut d’être démocratique et citoyenne, englué dans une attitude « autistique » au point d’avouer au seuil de la cuisante défaite à lui infligée par les forces vives sénégalaises en mars 2000 son ignorance totale du prix du riz, aliment de base des Sénégalais. Un tel immobilisme a profité à une élite administrative et maraboutique dont le bail clientéliste avec le pouvoir politique perdure, au mépris de toutes les préventions religieuses et autres préceptes contre le vol, l’illicite ; pour le travail et le goût de l’effort.
Douze années de règne de Wade ont amplifié la captation des faibles ressources publiques par les acteurs de l’alliance ci-dessus citée, rejoints par une bourgeoisie d’affaires qui fait fructifier le bénéfice de sa proximité avec le pouvoir ou les catégories religieuses dans des secteurs où l’onction de l’Etat suffit à amasser des milliards, nouvelle unité de compte au Sénégal. Les secteurs concernés sont ceux de l’importation de machines-outils agricoles, de véhicules, l’aménagement foncier, les télécommunications et le media télévisuel.
Ce contexte de bilan de la spoliation et de la prévarication des ressources publiques nous oblige à une introspection quant à l’exigence de ressourcement démocratique auquel nous sommes tous collectivement tenus lors de ces échéances de 2012.
Dire cela c’est mettre en échec tout élan prophétique, tout messianisme qui s’apparenteraient à de la fourberie, à la volonté d’une tromperie. En la matière le peuple sénégalais a déjà donné. Lui qui a été dépossédé de ses espoirs de changement. Il a cette fois-ci l’obligation d’identifier les contrefacteurs qui se drapent du discours de l’espérance là où il n’y a qu’aventure et ambition personnelles, doublées d’un entêtement à se croire né pour la mission de chef d’Etat.
La modernité de la gouvernance politique en Afrique est dans la capacité des individus qui incarnent les institutions solides parce que légitimes à interagir avec leurs mandats. Nous ne sommes pas une masse informe incapable d’envisager l’avenir en dehors d’un seul individu talentueux en notre sein. Si nous avalisons cette conception du rapport entre institutions et citoyens, nous pouvons, comme le suggère le sieur Seck, dans sa dernière sortie contre son mentor Wade, aller nous coucher et accepter notre sort servile.
Je renvoie Seck à sa critique de Wade pour que s’enclenche une réflexion autour de leur communauté de « penser » et d’agir. Si pensée il y a. Ici s’affirme la confusion savamment entretenue entre trajectoire scolaire, même brillante, et vie intellectuelle. Si on y ajoute le besoin de représentation permanente, avec les artifices de la richesse matérielle – voitures, vêtements, courtisans – les conditions sont réunies d’un méli-mélo favorable au triomphe des aventuriers qui n’ont que le souci d’eux-mêmes. La vigueur du discours constructif attendu au Sénégal et ailleurs en Afrique, se mesurera à sa capacité à nous faire tous s’arrimer à un arbre de vitalité collective, y compris les leaders dont on se dotera. Nous n’attendons pas moins qu’ils cessent de se regarder vivre des ambitions immatures de premier de la classe.
PARADE ET REPRESENTATION
Le nombrilisme d’Idrissa Seck s’exprime dans un besoin irrépressible de parader dans un véhicule à toit ouvrant et à grosse cylindrée. Cette attitude arrogante et dédaigneuse, héritée des administrateurs coloniaux, si elle ne lui est pas propre, est portée à incandescence par lui.
Souvenez-vous de l’imposant véhicule dit hummer de fabrication étasunienne, dont par ailleurs la production avait cessé pour raison d’insuccès commercial dû à sa boulimie non-écologique en carburant. Véhicule de couleur intentionnellement pourpre depuis lequel il toisa dans son messianisme caractéristique et docte des milliers de citoyens fragiles socialement, sur lesquels ce type d’outils opère par les ressorts de la fascination. L’inaccessible, souvent matériel, fascine. C’est une réaction humaine par défaut.
Sous ce rapport, sa trouvaille de la marche bleue de 2000, perçue comme l’expression intuitive de la campagne du candidat Wade désargenté est une parenthèse. Une parenthèse communiante avec des masses excédées mais parenthèse quand même. Depuis les actes posés par ceux qui manquèrent de tout sont marqués du sceau de l’abondance en biens et en argent.
La démocratie d’argent, excusez l’oxymore, impulsée par les socialistes, vécue par les pays à l’expression citoyenne plus aguerrie comme une plaie au raffermissement de la cohésion sociale, est à perspective purement alimentaire. D’autant que nos imaginaires sont travaillés en creux par une figure spécifique du chef dont la légitimité traditionnelle et féodale est renforcée par les logiques intimidantes de prospérité et de volonté divine.
Le chef affiche quelques signes de richesse pour intimider le citoyen et exercer sur lui une telle fascination que la question du contenu est escamotée, surtout lorsque l’impétrant désigné est perçu fatalement comme l’incarnation d’une volonté transcendante.
Dans leur conquête de vote ou d’agrément citoyen, les élites d’Afrique francophone reproduisent quelques tares dont elles sont le produit. Elles font l’économie de l’effort de conviction auprès des citoyens par des campagnes politiques méthodiques au profit de la posture du bluff car elles estiment en être exemptes par quelque chose qui relèverait de leur nature ou de leur statut.
Un tel développement aurait pu s’appuyer aussi sur l’usage de la langue française à des fins de perpétuation de dominations consacrées et installées, peu voire pas du tout à des fins d’ouverture et de dialogue avec le monde. Elles servent leurs maîtres – en référer à ces nombreux voyages de candidats en « métropole », déplacements mus par autre chose que le besoin de rencontrer les Sénégalais de la diaspora qui ne fréquentent pas les palaces – et accessoirement quelques intérêts domestiques.
A la lumière de tout cela, 2012 est un tournant dont nous risquons de vivre longtemps le souvenir douloureux de son ratage. Nous devons nous exhorter tous collectivement à un réarmement moral et citoyen pour entrer en interactivité avec les programmes présidentiels et législatifs, que nous espérons transitoires comme stipulé par les Assises nationales, de sorte à les amender dans un sens qui empêche les trajectoires solitaires, forcément aventureuses.
AU PAYS DE LA PRESOMPTION DE VERTUS
En 1988, certains d’entre nous s’éveillent en politique en sortant à peine de l’adolescence, à l’occasion des turbulences pré et post-électorales qui présagèrent la fin de quarante années de « socialisme ». Lesdits troubles venaient rappeler fortement au gouvernement – parti - Etat corrompu de Abdou Diouf la soif de changement et de mieux-être d’une jeunesse dont les lieux-sanctuaires : écoles et université, étaient de plus en plus profanés sous le diktat des institutions du capitalisme mondialisé : FMI et Banque mondiale.
Alors déboule la figure juvénile du sieur Seck, directeur de campagne de son mentor vieillissant – déjà – pour les besoins des cinq minutes de temps d’antenne réservées aux divers candidats. Ceux de l’opposition étant habituellement l’objet de black-out au sein de la toujours télé d’Etat RTS.
Il introduisit sa prise de parole par quelques formules d’usage de tradition musulmane, l’enracinant dans l’univers de la ferveur religieuse et du prêche, la soustrayant de fait à la célérité et à l’acuité de la perception citoyenne, à toute rationalité.
L’adhésion populaire qui découle de cette première apparition télévisuelle conforta définitivement Idrissa Seck dans son choix de construire sur cet imaginaire de ferveur religieuse, voire de fatalisme et de misère intellectuelle et morale, un espace dans lequel il est dispensateur de préceptes suffisants comme programme alors que la question qui est au cœur du fait politique est celle de la règle commune agissante.
S’il ne se garde plus à aucune de ses sorties publiques de distiller ses sermons, c’est qu’il persiste dans sa stratégie d’enfumage dont on n’était pas prémunis vingt-trois ans en arrière.
Il persiste parce que, quelque part, cette modalité est opératoire chez nombre d’entre nous qui estiment que c’est début de vertu ou vertu tout court que de savoir peu ou prou les textes qui fondent nos croyances religieuses.
On ne peut en être dépositaire et tortueux, pour reprendre l’expression dont il affubla à juste raison Djibo Ka. Ces pratiques alimentent un rétrécissement des discours politiques profitables aux « mercenaires » du suffrage électoral et autres populistes qui flattent le peuple à défaut d’avoir un matériel théorique et programmatique persuasif. Certains contextes de déshérence culturelle y sont plus favorables que d’autres.
Le contexte est autant le produit de faux prophètes qu’il en produit. D’un tel entrelacs on ne sort qu’au prix de ruptures fortes et de remobilisation des masses ordinaires à travers un discours alternatif de leaders éclairés et enracinés, pour le coup, dans quelque chose de plus grand qu’ eux-mêmes, un discours de vérité. Une grande œuvre dépasse nécessairement celui qui en est le porteur. Il n’y a de grand dessein dans une offre politique qui ne s’épuise d’auto -célébrer son leader.
DE L’EGOTISME
L’ échéance de 2012 est un tournant pour de nombreux Etats africains en terme de rendez-vous électoraux de nature plus ou moins pluraliste. A ce titre le Sénégal est concerné. Ce proche horizon est un tournant. Il doit permettre d’en finir avec les errements du passé et de faire le pari audacieux de consolidations démocratique et institutionnelle : seul gage d’une impulsion nécessaire à une élévation collective vers une société prospère et redistributrice.
Nous avons connu la timidité senghorienne, à l’instar des autres leaders du pré carré français, à rompre avec le modèle néo-colonial. Abdou Diouf gouverna dans le statu quo s’appuyant sur une cosmétique institutionnelle et une légitimité maraboutique à défaut d’être démocratique et citoyenne, englué dans une attitude « autistique » au point d’avouer au seuil de la cuisante défaite à lui infligée par les forces vives sénégalaises en mars 2000 son ignorance totale du prix du riz, aliment de base des Sénégalais. Un tel immobilisme a profité à une élite administrative et maraboutique dont le bail clientéliste avec le pouvoir politique perdure, au mépris de toutes les préventions religieuses et autres préceptes contre le vol, l’illicite ; pour le travail et le goût de l’effort.
Douze années de règne de Wade ont amplifié la captation des faibles ressources publiques par les acteurs de l’alliance ci-dessus citée, rejoints par une bourgeoisie d’affaires qui fait fructifier le bénéfice de sa proximité avec le pouvoir ou les catégories religieuses dans des secteurs où l’onction de l’Etat suffit à amasser des milliards, nouvelle unité de compte au Sénégal. Les secteurs concernés sont ceux de l’importation de machines-outils agricoles, de véhicules, l’aménagement foncier, les télécommunications et le media télévisuel.
Ce contexte de bilan de la spoliation et de la prévarication des ressources publiques nous oblige à une introspection quant à l’exigence de ressourcement démocratique auquel nous sommes tous collectivement tenus lors de ces échéances de 2012.
Dire cela c’est mettre en échec tout élan prophétique, tout messianisme qui s’apparenteraient à de la fourberie, à la volonté d’une tromperie. En la matière le peuple sénégalais a déjà donné. Lui qui a été dépossédé de ses espoirs de changement. Il a cette fois-ci l’obligation d’identifier les contrefacteurs qui se drapent du discours de l’espérance là où il n’y a qu’aventure et ambition personnelles, doublées d’un entêtement à se croire né pour la mission de chef d’Etat.
La modernité de la gouvernance politique en Afrique est dans la capacité des individus qui incarnent les institutions solides parce que légitimes à interagir avec leurs mandats. Nous ne sommes pas une masse informe incapable d’envisager l’avenir en dehors d’un seul individu talentueux en notre sein. Si nous avalisons cette conception du rapport entre institutions et citoyens, nous pouvons, comme le suggère le sieur Seck, dans sa dernière sortie contre son mentor Wade, aller nous coucher et accepter notre sort servile.
Je renvoie Seck à sa critique de Wade pour que s’enclenche une réflexion autour de leur communauté de « penser » et d’agir. Si pensée il y a. Ici s’affirme la confusion savamment entretenue entre trajectoire scolaire, même brillante, et vie intellectuelle. Si on y ajoute le besoin de représentation permanente, avec les artifices de la richesse matérielle – voitures, vêtements, courtisans – les conditions sont réunies d’un méli-mélo favorable au triomphe des aventuriers qui n’ont que le souci d’eux-mêmes. La vigueur du discours constructif attendu au Sénégal et ailleurs en Afrique, se mesurera à sa capacité à nous faire tous s’arrimer à un arbre de vitalité collective, y compris les leaders dont on se dotera. Nous n’attendons pas moins qu’ils cessent de se regarder vivre des ambitions immatures de premier de la classe.
PARADE ET REPRESENTATION
Le nombrilisme d’Idrissa Seck s’exprime dans un besoin irrépressible de parader dans un véhicule à toit ouvrant et à grosse cylindrée. Cette attitude arrogante et dédaigneuse, héritée des administrateurs coloniaux, si elle ne lui est pas propre, est portée à incandescence par lui.
Souvenez-vous de l’imposant véhicule dit hummer de fabrication étasunienne, dont par ailleurs la production avait cessé pour raison d’insuccès commercial dû à sa boulimie non-écologique en carburant. Véhicule de couleur intentionnellement pourpre depuis lequel il toisa dans son messianisme caractéristique et docte des milliers de citoyens fragiles socialement, sur lesquels ce type d’outils opère par les ressorts de la fascination. L’inaccessible, souvent matériel, fascine. C’est une réaction humaine par défaut.
Sous ce rapport, sa trouvaille de la marche bleue de 2000, perçue comme l’expression intuitive de la campagne du candidat Wade désargenté est une parenthèse. Une parenthèse communiante avec des masses excédées mais parenthèse quand même. Depuis les actes posés par ceux qui manquèrent de tout sont marqués du sceau de l’abondance en biens et en argent.
La démocratie d’argent, excusez l’oxymore, impulsée par les socialistes, vécue par les pays à l’expression citoyenne plus aguerrie comme une plaie au raffermissement de la cohésion sociale, est à perspective purement alimentaire. D’autant que nos imaginaires sont travaillés en creux par une figure spécifique du chef dont la légitimité traditionnelle et féodale est renforcée par les logiques intimidantes de prospérité et de volonté divine.
Le chef affiche quelques signes de richesse pour intimider le citoyen et exercer sur lui une telle fascination que la question du contenu est escamotée, surtout lorsque l’impétrant désigné est perçu fatalement comme l’incarnation d’une volonté transcendante.
Dans leur conquête de vote ou d’agrément citoyen, les élites d’Afrique francophone reproduisent quelques tares dont elles sont le produit. Elles font l’économie de l’effort de conviction auprès des citoyens par des campagnes politiques méthodiques au profit de la posture du bluff car elles estiment en être exemptes par quelque chose qui relèverait de leur nature ou de leur statut.
Un tel développement aurait pu s’appuyer aussi sur l’usage de la langue française à des fins de perpétuation de dominations consacrées et installées, peu voire pas du tout à des fins d’ouverture et de dialogue avec le monde. Elles servent leurs maîtres – en référer à ces nombreux voyages de candidats en « métropole », déplacements mus par autre chose que le besoin de rencontrer les Sénégalais de la diaspora qui ne fréquentent pas les palaces – et accessoirement quelques intérêts domestiques.
A la lumière de tout cela, 2012 est un tournant dont nous risquons de vivre longtemps le souvenir douloureux de son ratage. Nous devons nous exhorter tous collectivement à un réarmement moral et citoyen pour entrer en interactivité avec les programmes présidentiels et législatifs, que nous espérons transitoires comme stipulé par les Assises nationales, de sorte à les amender dans un sens qui empêche les trajectoires solitaires, forcément aventureuses.
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