Ici repose la défunte presse privée sénégalaise [Décès survenu le 25 Mars 2012] ( Modou Badiane)


Ici repose la défunte presse privée sénégalaise [Décès survenu le 25 Mars 2012] ( Modou Badiane)
On a coutume de dire que dans une démocratie digne de son nom, la presse représente le quatrième pouvoir après l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Que deviendrait un tel système si le quatrième pouvoir, qui doit normalement équilibrer les trois autres, puisque plus indépendant, s’amène à jouer les baroudeurs ou pire les laudateurs ? Il faut qu’on le dise. La presse privée sénégalaise après la télévision nationale de Rien Tous les Soirs, est entrain de perdre de sa crédibilité et de son indépendance. Le dernier événement qui en atteste est la tentative d’immolation de Cheikh Mbaye le Lundi 07 Janvier 2013, devant les grilles du palais, que la presse, dans sa quasi-totalité, a traitée de façon parcellaire. Là où elle décrivait ces actes sous le régime Wade de désillusion d’une jeunesse laissée à elle-même, la même presse, les mêmes journalistes, essaient de justifier l’acte par une présumée folie de l’auteur. Le Mardi 08 Janvier 2013 soit moins de 24 H après l’incident, sa famille dément les rumeurs de la presse selon lesquelles, la victime souffrirait de troubles mentaux "Cheikh Mbaye jouit de toutes ses facultés mentales. Il développait même beaucoup de projets... ». Pourquoi ces glissades à répétition de la presse ? Les auteurs d’immolations sous Wade étaient ils plus sains d’esprits que le premier sous l’ère Macky ? La désillusion est elle moins présente sous Macky que sous son prédécesseur ? La question mérite d’être posée avec beaucoup de recul et sans subjectivité aucune. Cette manière de faire des journalistes, et pas des moins connus, ne rend ni service au régime actuel ni au peuple sénégalais. C’est une bombe que la presse a entre ses mains et qui risque d’exploser au moment où on s’y entendra le moins.

Madiambal Diagne dans sa chronique du Lundi 07 Janvier 2013 titrée « Inculpez Wade ou libérez Aïdara Sylla ! » a rappelé le rôle jouait par la presse dans la chute du régime de Wade. « Dix ans durant, nous nous sommes tués, à travers ces colonnes, à publier les hauts faits (de Wade) de prédation de ressources publiques » disait-il. La presse a telle perdu son verbe et son rôle de sentinelle dans une démocratie en marche avec l’élection de Macky Sall comme Président de la République du Sénégal ? Sommes-nous entrain d’assister à un gouvernement de journalistes après celui des avocats ? Les journalistes sont ils devenus complaisants face à leurs homologues qui composent l’entourage proche du Président ?

Vous avez été sans doute surpris de voir lors de son émission, ça me dit Mag, avec le Professeur Gadiaga du 15 décembre 2012, l’ex percutant Pape Allé Niang, déclarer après une analyse du juriste, « (…) j’attends de voir celui qui viendra ici me parler de la Haute Cour de Justice comme étant seule habilitée à juger les ex barons du gouvernement de Wade ». Le professeur venait de faire une brillante dichotomie entre les fautes qu’auraient commises un Ministre dans l’exercice de ses fonctions et durant l’exercice de ses fonctions. Cette satisfaction montrée du journaliste prouve deux choses. Il est prêt à défendre la position actuelle du gouvernement et ne laissera pas l’autre camp défendre son point de vu puisqu’il le juge déjà comme erroné. Est-ce cela le rôle du journaliste qui doit participer à l’éclosion de la vérité et à l’équilibre de l’information ?

Que dire de Mamadou Oumar Ndiaye qui ne semble pas être tout à fait d’accord avec le discours de Macky Sall lors du nouvel an, mais préfère le critiquer en utilisant la pédale douce. Il titre dans sa chronique parue dans le journal Le Témoin n°1109 « Discours de fin d’année du président Macky Sall: Oublis et omissions d’un (bon) discours». Cherche t il avec ce titre à caresser Macky dans le sens de la poile ou évite t il de s’amener les foudres de ses compères qui ont pris fait et cause pour le régime actuel ? Dans le fond, il souligne « Sur le fond, en revanche, il est sans doute notable que les spins doctors du Président n’ont pas accordé une très grande attention au contenu de son discours du nouvel an ». Il critique tout en qualifiant les rédacteurs de « spins doctors ». Content sans doute, de ses compères, malgré les oublis listés et le fond vide.

Que devient Souleymane Jules Diop, après nous avoir servi, pendant des années, qu’il ne défendait que des principes. N’est il pas devenu un membre à part entière de l’APR qu’il cherche à défendre vaille que vaille ?

Nous ne demandons pas à la presse d’être des ultra opposants comme le groupe Walfadjri, mais à jouer le rôle d’avant-gardiste qu’on lui connaissait, de faire comme le Groupe D-Media qui est le seul, à l’heure actuelle, à nous informer juste et vrai. Même les journalistes du Groupe Futur Medias que nous avons toujours connu pour leur professionnalisme s’adonnent à ces pratiques en cherchant à faire plaisir à leur patron devenu Ministre dans le gouvernement de Macky. Allassane Samba Diop est devenu méconnaissable et Mamadou Ibra Kane aphone.

Nous ne sommes pas contre le gouvernement, mais réclamons notre droit à l’information. La vraie information. Le peuple n’a pas besoin de mirage pour subsister. Face au faux il arrivera un moment où lui-même s’en détournera et réclamera ce qu’on a tenté de lui cacher. Le journaliste doit alerter et non applaudir. L’acclamation continue est du rôle du partisan et non du journaliste libre et indépendant. Nous avons besoin que l’on nous dise que le train n’est pas arrivé à l’heure. Celui qui arrive à temps ne constitue pas une information. Gilbert Keith Chesterton décrivait avec ironie le rôle du vrai journaliste en ces termes « Le journalisme consiste pour une large part à dire “Lord Jones est mort” à des gens qui n’ont jamais su que Lord Jones existait. »


Alors chers journalistes, reprenez vous et ressuscitez la presse décédée le 25 Mars 2012 pour que triomphe la démocratie sénégalaise !


Modou Badiane
Sociologue
badianemodou6@gmail.com
Mercredi 9 Janvier 2013
Modou Badiane




1.Posté par Agabougiz le 09/01/2013 09:56
Rien a ajouter
Vous avez tout dit

2.Posté par boumiptra le 09/01/2013 10:52
Au sociologue tu as deja trouve reponse a tes incriminations dans ce cas ton article cache autre chose cad. ces vrais raisons. Tu as ete tres affirmatif pour dire que seulement D-media informe juste et vrai. ehbin comme disait Mon grandpere "calko thi D-media" diam ni gnoyy.

3.Posté par samba le 09/01/2013 13:05
une verite absolue ,cette presse est a genoux et aura du mal a se relever ,des complexes ,des journalistes depourvus de toutes les qualites qui font un bon journaliste,il ne sont pas courageux c est pour cela ils ne peuvent pas faire du journalisme d investigation,pour ces temps qui courent ,il y a la une bonne matiere de faire de l investigation, rien ne l interdit,il suffit d etre courageux et avoir de la personnalite.Je suis desole mais tout le monde se plaint de la qualite de nos journalistes qui sont tres paresseux qui ne font que couper coller ,la preuvent ,tu lis un journal ,assures toi que t as lu toute la presse entiere on a l impression qu ils se reunissent la nuit avant la saisie et l impression pour harmoniser leurs titres sans parler la qualite de francais et du wolof utilses ,deguñu toubab deguñu wolof ................

4.Posté par Fatou le 09/01/2013 13:43
Brova ... tu as dit tout haut ce que je pensais tout bas ....!!!!

5.Posté par Ndiawar le 09/01/2013 15:10
Tu nous as gratifié d’une très bonne contribution. Je demande aux journalistes de lire cette contribution … et de ne plus nous .. em..der.

6.Posté par Malik le 09/01/2013 15:19
Ta di vrai bro ... touss des corumpus.

7.Posté par DAN le 09/01/2013 16:38
Je s8 d'avis avec l'auteur de cet article; ces faux journalistes ne croient en rien si non au pouvoir, j'ai vraiment honte de ces gens la ki crié nuit et jour et au fond c'est le pouvoir ki les interéssé je ve citer LATIF , Jules Diop, Babacar Touré, etc

8.Posté par Karim le 09/01/2013 17:04
Moi je trouve que le contexe n'est pas pareil. Ablaye wade lui voulait s'approprier du pays avec ses gars.Ablaye wade se permettait tout. Qu'est ce qui est le plus important dans une république ? n'est ce pas la constitution ? Hé bien lui il la foulait aux pieds et s'en servait comme arme pour régner en maitre. Alors celà ne pouvez laisser personne indifférent. Et l'impunité, et la corruption au plus haut sommet de l'état? Vous pensez qu'il est normal qu'il donne à karim tant de ministères ? franchement le pays était en lambeaux sous wade il faut vraiment ètre un hypocrite pour comparer les deux régimes

9.Posté par BOUNKATAB le 09/01/2013 19:10
POUR MA PART , J'ESTIME QUE L'AUTEUR DE L'ARTICLE A TAPE A COTE.LE GOUVERNEMENT DE MACKY N'A MEME PAS EU D'ETAT DE GRACE DE LA PART DE LA PRESSE.LES ATTAQUES QUE SUBISSENT MACKY ET SON PREMIER MINISTRE DEPUIS LA DEUXIEME ALTERNANCE NE SUFFISENT DONC PAS? MR MODOU BADIANE VOUS ETES VRAIMENT EXIGEANT ET DIFFICILE A SATISFAIRE.SI LA PRESSE MONTE ENCORE D'UN CRAN SUR SES CRITIQUES ACTUELLES, JE PENSE QUE MACKY N'A QU'A PLIER BAGAGES, CAR IL NE TIENDRA PLUS.

10.Posté par koudjiab le 09/01/2013 20:19
Tous corrompu :
Pape Alé Niang
Mamoudou Ibra Kane
Alassane Samba Diop
ect.........................

le senegal ne merite pas ça

11.Posté par Yacine le 09/01/2013 22:25
Les hommes de presse qui entoure Macky font que les autres journalistes sont indulgents à son égard. M Badiane tu as tout dit et de la maniére la plus claire possible avec des ecemples datés en plus. Tu mérites des félicitations et je pense que la presse fera mieux pour une fois ....! J'adore le titre !!!

12.Posté par Penda Gueye le 09/01/2013 22:26
J'adhére à l'idée d'une assise de la presse. Ils sont à coté d eleur mission.. Totalement à coté

13.Posté par haby le 09/01/2013 22:31
Il a certes beaucoup apporté au combat contre Abdoulaye Wade. Mais, il ne faudrait pas que Souleymane Jules Diop nous prenne pour des nés d'hier. Il a troqué son engagement citoyen à un engagement politique. Il n'a qu'à l'assumer. Nous l'avions suivi dans un combat dont nous partagions l'essence. Qu'il ne pense pas que nous lui sommes soumis. Son orientation actuelle n'a peut être rien à voir avec la mienne ou la vôtre. Qu'il le comprenne, assume ses choix et fasse son petit bonhomme de chemin. Le moment de tirer des conclusions arrivera certainement.

14.Posté par encore moi le 09/01/2013 22:32
Le débat sur la réforme de nos institutions doit être lancé. Les choses ne bougent pas de ce sens et au-delà d'être un impératif s'était un engagement de l'actuel Président de la République.

15.Posté par toujours moi le 09/01/2013 22:33
La victoire est au bout de l'effort. Ne l'oubliez jamais !!

16.Posté par Flo le 10/01/2013 00:04
Corrige les fautes de ton texte d'abord. Personnellement, je suis d'avis que les journalistes Sénégalais sont nuls. Cependant, il me semble que l'affaire qui sert de prétexte à ton article ne méritait pas qu'on en dise plus qu'on en a dit. Au Sénégal, on veut le changement, mais tout le monde croise les bras et attend des solutions miracles aux multiples problèmes que rencontre le pays. En plus personne ne veut faire le moindre sacrifice; nul ne veut qu'on touche à ses intérêts, fussent-ils illégaux; on insulte d'honorables gens à longueur de journée et on a aucun respect pour les institutions. Comment, dans ces conditions, peut-on aspirer au développement?



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