Fortune des hommes politiques sénégalais : Que celui qui n’a jamais volé un centime lève la main droite et dit « je le jure » ! (Amadou SARR)


Fortune des hommes politiques sénégalais : Que celui qui n’a jamais volé un centime lève la main droite et dit « je le jure » !  (Amadou SARR)
Depuis la déclaration de patrimoine du Chef de l’Etat, acte symbolique fort à saluer, tous les regards se sont tournés, par simple curiosité ou dans un souci de transparence, vers la fortune personnelle de ce dernier mais aussi sur celle réelle ou supposée des autres acteurs politiques sénégalais qui, hier comme aujourd’hui, ont tenu les brides du pouvoir. Entre conjectures et supputations, les commentaires vont bon train en ce moment sur les origines ces biens: débats télévisés, talk show, articles de presse, etc. Mais, au-delà de toute la cacophonie et de l’épais mystère qui entoure encore le patrimoine de nos dirigeants, on peut au moins s’accorder sur une chose : faire de la politique enrichit très rapidement sous nos cieux.

En Afrique, et plus particulièrement au Sénégal, on le sait, avoir une certaine position au sommet de l’Etat est une sinécure. Car, elle offre, en plus de la sécurité sociale assurée, d’avantages énormes, de passes-droits et de privilèges de toutes sortes, un facile accès aux deniers publics qui, malheureusement, peut pousser les âmes faibles, sans foi ni loi et ne s’encombrant guère de scrupules, à la prévarication et à l’enrichissement illicite. Le détournement des biens de la République, c’est bien connu, est une des plaies de notre administration publique. Dans plusieurs cas, il est rendu possible par un environnement institutionnel défaillant dans lequel les mécanismes de contrôle sont souvent complaisants, voire impuissants envers les personnes présumées coupables de malversations ou d’abus de biens publics mais détentrices de la carte très convoitée du parti au pouvoir.

Dans un pays comme le nôtre, pauvre et très endetté, l’élite au pouvoir a habituellement fait main basse sur les quelques maigres ressources de la nation. Par la dilapidation de l’argent public, la concussion, l’impéritie, entre autres, elle a plongé, et ce de façon durable, notre économie nationale dans une situation peu enviable. Souvent acquise de manière rapide et peu catholique, la fortune de certains de nos hommes et femmes politiques pose bien des problèmes d’ordre éthique.

Rien, absolument rien ne peut expliquer objectivement, en effet, chez nos leaders de partis, anciens ministres, PDG de sociétés publiques ou autres, en l’espace de quelques années aux affaires, ils puissent passer rapidement de nécessiteux, selon les cas, à très riches.

Sans vouloir accuser personne, offenser, encore moins verser dans la très facile et lâche diffamation ou la dénonciation calomnieuse et grotesque contre d’« honnêtes » citoyens, on peut simplement constater, comme tout le monde dans ce pays, qu’entre deux battements de cils, sous Senghor, Diouf et Wade, beaucoup ont réussi à se bâtir d’immenses fortunes qu’une vie entière et honnête de dur labeur n’aurait sans doute jamais pu leur offrir.

D’origines sociales généralement modestes, pour la plupart d’entre eux, bon nombre d’acteurs de la classe politique sénégalaise, chez qui on peut déplorer, parfois, l’indignité, le manque d’amour de la patrie et l’instinct prédateur prononcé, deviennent aussitôt riches à milliards à l’exercice du pouvoir. Cette réalité, loin d’être un phénomène nouveau, est devenue plus concrète et palpable sous l’alternance. Ceci s’observe particulièrement par l’acquisition tous azimuts de biens immobiliers, de véhicules de luxe et par tous les scandales financiers à répétition (vol de dizaines de millions dans des domiciles privés par exemple) que la presse people évoque tous les jours. On peut citer aussi le cas surprenant de ce garde du corps d’un ancien Président de la République qui serait devenu propriétaire de villas huppées dans des quartiers résidentiels très courus par la nouvelle bourgeoisie dakaroise. Entrés sur le tard dans un monde d’opulence et d’excès, les crésus de la République, nouveaux comme anciens, jouissent en toute impunité de leurs biens. Et pourtant les preuves qui les incriminent ne sont pas difficiles à trouver.

Ils sont si «friqués» nos amis politiciens qu’à l’occasion des campagnes électorales, par exemple, certains s’offrent le luxe d’acquérir de grosses cylindrées (Hammer, GMC, Prado) pour sillonner les pistes sablonneuses du pays sous le regard parfois médusé et interrogateur des pauvres, honnêtes et braves paysans qui, eux, ne gagnent leur pain qu’à la sueur du front. Arrogants et complexés, ces individus que la politique a enrichis trop rapidement tentent, en toutes les occasions, de prouver par leur stupidité que l’argent est roi dans ce pays. A preuve, beaucoup n’ont pas hésité pendant la dernière présidentielle à arroser leurs militants, sympathisants ou souteneurs à coup d’espèces sonnantes et trébuchantes partout où ils sont passés. Moralité : ce que l’on a pris de la poche d’autrui, on le dépense sottement dit l’adage.

Mais, le plus renversant dans ce cirque est que ces nababs d’un genre particulier, sortis il y a peu de la classe des goorgoorlu (Sénégalais moyens), ne vivent que pour et par la politique. Et cette dernière leur rend bien cet amour de la chose publique. Car, tenez-vous bien, même boutés hors des allées pouvoir et devenus, occasionnellement, chômeurs de luxe, certains de nos dirigeants mènent un grand train de vie. Qui a dit que faire de la politique n’enrichit pas ?

En réponse à cette préoccupation, on pourrait faire un constat: presque tous se seraient servis, d’une manière ou d’une autre, de l’argent frais du contribuable: surfacturations, parts de marché, gestion rentière des ressources nationales, détournements de biens, fonds politiques, etc. En d’autres termes, les pilleurs de la République, puisqu’il faudra les nommer ainsi, se sont minutieusement constitués de véritables butins par d’habiles ruses et stratagèmes.

Soustraire l’argent du peuple n’est pas chose difficile dans le petit monde de la délinquance en col blanc où l’on croit que le bien commun ne doit servir qu’à des intérêts personnels, familiaux ou claniques. Ingénieux dans l’art de vider les caisses poreuses de l’Etat, nos « Arsène Lupin » savent, plus que quiconque, que pour bien se remplir les poches dans ce pays, depuis 1960, on n’a pas besoin de porter une cagoule et de défoncer les coffres-forts du Trésor public à grands coups de marteau, de pioche ou de burin. Il suffit juste d’être dans les sphères du pouvoir en place !

Pour finir par là où nous avions commencé, c’est-à-dire le tollé sur la déclaration de patrimoine de l’actuel Président de la République, on voudrait rappeler, sans aucunement nous ériger en donneur de leçons, que cette obligation constitutionnelle ne doit pas seulement se limiter à dire « j’ai ça, ça et ça ici ou là» mais elle devrait également informer, et ce de manière précise, sur les origines de ce riche patrimoine acquis sous l’alternance. Aussi, on devra s’intéresser, transparence oblige, aux milliards de tous ceux qui nous ont dirigé ce pays dans le respect strict des lois.

La transparence ne saurait se réduire à sortir des cadavres uniquement des tiroirs des autres (ce que feront probablement les audits annoncés depuis mars et qu’on attend de voir). Au contraire, elle doit s'entendre comme une prescription pour les nouveaux dirigeants de montrer qu’eux aussi n’ont pas les mains sales, qu’ils ne trainent pas nombre de casseroles car ayant goûté pendant un certain temps aux mets et délices du pouvoir dans un passé plus ou moins récent. C’est pourquoi il est impératif d’envisager une moralisation de la vie publique par un nouveau mode de gouvernance. Pour ce faire, une politique de rupture dans la manière de gérer les affaires de l’Etat et, principalement, les finances publiques permettrait d’éradiquer, lentement mais sûrement, le fléau de l’enrichissement illicite. Il s’avère également nécessaire de doter ce pays de cours et tribunaux dirigés par des magistrats indépendants qui répriment sévèrement la délinquance financière. En outre, avec l’avènement d’une presse d’investigation qui fourre son nez partout, le retour des valeurs comme l’honneur, la dignité, le sens des responsabilités et de l’intérêt général, il sera plus facile de nouer une plus forte alliance pour la République.

Amadou SARR, saramadou2008@gmail.com
Jeudi 10 Mai 2012
Amadou SARR




1.Posté par SALIOU DIENG"ZALTAMBA" le 10/05/2012 09:30
Mon leader DJIBO LEITY KA est un des rares hommes politiques qui peut aujourd'hui lever sa main et dire à qui veut l'entendre qu'il n'a jamais volé,ni menti il a les mains blanches il n'a jamais été méller à des compromissions.C'est le seul que je connais dans ce pays.

2.Posté par doff le 10/05/2012 10:54
En tout cas il est injuste de mettre au gnouff des gens qui volent des œufs et laisser en liberté ceux qui volent des beaufs

3.Posté par Momar Idrissa NDIAYE le 10/05/2012 23:04
PANIQUE EN HAUT LIEU :
Peur-panique, confesse le PM, comme pour se rassurer, il nous livre sa compréhension très réductrice de la déclaration de patrimoine. Certes le double exercice, auquel le PR doit se prêter, doit donner lieu à un bilan comparatif entre le début et la fin du mandat présidentiel. Mais le substantif « DECLARATION » ne vaut pas l’épithète « LICITE ». Peu importe le NIVEAU DES BIENS du déclarant, les Sénégalais ont certainement le droit d’être MILLIARDAIRES. Seul compte le caractère licite des biens acquis.

BLANCHISSEMENT D’ARGENT ?
N’imaginons pas, un seul instant, que le seul dépôt de ladite déclaration devant le Conseil Constitutionnel peut servir et valoir de QUITUS DE BONNE CONDUITE mettant le déclarant à l’abri de poursuites devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite. Non, la plus haute juridiction est à l’opposé d’une OFFICINE DE BLANCHISSEMENT D’ARGENT. Son domaine est le DROIT et non le MONSTRUEUX. Honneur et respect aux juges d’hier et d’aujourd’hui.

MENSONGES SUR L’ETAT-CIVIL :
Senghor est-il né en OCTOBRE, comme mentionné sur son état-civil, ou plutôt en septembre ? Diouf et Wade, des natifs de la vielle ville SAINT-LOUIS ! En lieu et place de Louga et Kébémer respectivement. Aussi les nos trois premiers Chefs d’Etat ont-ils tous fait dans le FAUX ET USAGE DE FAUX en écriture publique. Trois PR, TOUS FAUSSAIRES multirécidivistes, installés dans la FONCTION PRESIDENTIELLE par la plus haute juridiction.

REFORME DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL :
Annoncée par le candidat Macky Sall, la réforme de cette institution, dans sa COMPOSITION, devrait intervenir. Plus fondamentalement, son RENFORCEMENT en matière d’INTERPRETATION DE LA CONSTITUTION est attendu (Se souvenir de la fameuse loi-interprétative agitée en son temps par l’équipe sortante). Par ailleurs, elle devrait pouvoir se prononcer sur la validité des actes (état-civil, déclaration de patrimoine …), leur sincérité et conformité avec les LOIS DE LA REPUBLIQUE (notamment la loi sur l’enrichissement illicite).

COUR DE REPRESSION DE L’ENRICHISSEMENT ILLICITE ?
Sa réactivation annoncée, les nouvelles autorités peuvent MONTRER L’EXEMPLE en passant les premiers devant cette juridiction. Le faisant, elles finiraient de CONVAINCRE LES PLUS SCEPTIQUES, que l’impunité est derrière nous. Aussi clément soit-il, LE PEUPLE SENEGALAIS NE SAURAIT PARDONNER DES CRIMES qui n’auraient JAMAIS étés COMMIS. Oui, L’INFORMATION QUI GOUVERNE LE MONDE et nous tenons chèrement à ce droit car il nous préserve du DOUTE ET DU SOUPÇON MALVEILLANT.

DECLARATION DE POLITIQUE GENERALE :
M. le PM, c’est justement là que vous êtes attendus, et non véritablement sur la déclaration de patrimoine. L’ETAT DES LIEUX, LA VISION, les orientations, les priorités, le court et le long terme. TOUT. Trébucher n’est pas tomber. J’emprunte la conclusion à un juge émérite qui nous rappelait la leçon de notre hymne national : SENEGALAIS DEBOUT. UN AUTRE SENEGAL EST POSSIBLE.
M. Momar Idrissa NDIAYE, Professeur LETFP / Thiès

4.Posté par ndiaye le 11/05/2012 12:40
Sous Senghor,un journal qui s"appelleit taxi-ville avait à l'époque parlé de la fortune de Djibo et de Niass qui étaient les plus jeunes du gouvernement avec déjà des milliards dans les banques en suisse



Dans la même rubrique :

AIDA CHERIE - 22/05/2015