Etat des lieux de la Maison d’arrêt et de correction de Thiès

A l’instar de beaucoup de lieux de privation de liberté dans notre pays, la Mac de Thiès souffre de surpeuplement qui inquiète et requiert des palliatifs.
Thiès souffre de promiscuité


Etat des lieux de la Maison d’arrêt et de correction de Thiès
La maison d’arrêt et de correction de Thiès a reçu la visite d’une délégation de l’observatoire national  des lieux de privation de liberté et de l’union européenne conduite par Boubou Diouf Tall président dudit observatoire. Une visite qui se veut en prélude de l’atelier de formation  sur les garanties judiciaires contre la torture en droit interne et en droit international et qui devra regrouper  des gendarmes, policiers et gardes pénitentiaire pendant deux jours à compter de ce vendredi dans la cité du rail. Aussi et au terme de la visite, le premier constat aura été l’état de surpeuplement de la Mac de Thiès qui abrite un total de 934 détenus dont  47 étrangers. Parmi eux 231 dont l’instruction est terminée et 105 appelants. Une situation qui, a y regarder de plus près pose encore les sempiternelles questions de promiscuité  dans les prisons et  des longues périodes de détention préventives qui impactent négativement sur les conditions de vie en milieu carcéral.
Un constat qui sera d’ailleurs décrite à la fin de la visite par le président de l’observatoire, Boubou Diouf Tall, comme une situation de difficulté de vie des pensionnaires de l’établissement. Lesquels sont, selon lui confrontés de sur-occupation de l’espace carcéral et d’insuffisance de moyens pour s’alimenter et se soigner. Aussi soulignera-t-il l’insuffisance de budgétaire allouée aux prisons   avec comme conséquence l’insécurité et l’insuffisance de personnel. A ce sujet il dira espérer que dans un proche avenir l’Etat va procéder à des recrutements beaucoup plus importants pour atteindre au moins un  ratio  réglementaire qui permettrait au personnel pénitentiaire de pouvoir travailler  en toute sérénité. S’agissant des longues périodes de détention préventives, il dira d’avis que c’est là le nœud du problème. Car, reconnaît-il, c’est cela qui est la cause principale du surpeuplement carcéral.
 Aussi pense-t-il qu’au-delà de la politique de liberté conditionnelle, c’est une politique globale qu’il faudra revoir pour éviter un retour à la case départ. Car, quand on libère 800 prisonnier des maisons d’arrêt et de correction pour remettre en lieu et place 1000 autres, la situation revient au même. Pour dire, selon lui, que ce qu’il faut c’est une politique d’ensemble au niveau judiciaire pour régler ce problème d’engorgement des prisons. A cela devra s’ajouter, poursuit-il, un vaste programme de construction et de réhabilitation des prisons. Surtout quand on sait que Thiès a de l’espace et qu’il ne suffit que des moyens pour disposer d’une prison beaucoup plus grande qui permettrait de mieux loger les détenus et des chambres pour isoler les malades mais aussi d’ateliers pour occuper les personnes privées de libertés. Tout un programme que l’Etat seul ne peut  prendre en charge. Aussi tout l’espoir qu’il dit porter sur l’assistance de l’Union Européenne et des autres partenaires.
                                                                                                        
  Sidy Dieng
Dimanche 29 Décembre 2013




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