Enjeux qualitatifs et quantitatifs des réformes de l’enseignement supérieur


Enjeux qualitatifs et quantitatifs  des réformes de l’enseignement supérieur
Conscient  que l’enseignement supérieur joue  un rôle clé dans le développement économique et social de toute nation , Le Président de la République   a   confié  au  Professeur  Mary Teuw NIANE ,un homme de pensée émérite  la   tache  lourde, mais noble et exaltante de transformer l’architecture administrative , organisationnelle et budgétaire du    Ministère de l’Enseignement supérieur  et d’améliorer la qualité de l’Enseignement supérieur .  Ses qualités personnelles renforcées par une expertise  indéniable permettent  un optimisme certain pour la réussite de la mission qui lui est confiée.
Ainsi la récente organisation d’une concertation nationale sur l’Enseignement supérieur marque une rupture indélébile dans la démarche et constitue un acte fort dans la résolution des solutions  de l’enseignement supérieur  et nul  doute que les fruits seront à la hauteur des espoirs, si l’on parvient à s’accorder sur les droits d’inscription. L’œuvre de développement requiert la participation de tous et sur tous les plans : Etat ,  enseignants , Personnels techniques et administratifs , les étudiants etc
 
  Après plusieurs années  d’existence  les  universités  et œuvres sociales ont connu de profondes mutations touchant  ses structures ainsi que ses infrastructures. De nombreux acquis ont été engrangés au prix d’immenses sacrifices consentis par l’Etat  (amélioration significative des rémunérations, généralisations des bourses et aides,  bancarisation des bourses,  introduction du système LMD pour une plus grande articulation entre les besoins du marché et les curricula de formation, réalisation d’infrastructures pour augmenter les capacités d’accueil des universités   etc
          Cependant du fait de  la faiblesse  des capacités d’accueil  , de  l’afflux massif de nouveaux étudiants , de la faiblesse du taux d’encadrement, de l’insuffisance  des budgets , de la   non maîtrise des charges salariales ,  de la faiblesse des ressources internes ,   des dysfonctionnements  organisationnels,    de la recrudescence de la violence en milieu académique,  de la mauvaise compréhension des franchises universitaires etc ,  les  universités et œuvres sociales  sont   confrontées à un certain nombre de problèmes  touchant tous  les secteurs de la pédagogie à la gouvernance  en passant par  l’hébergement,    la restauration des étudiants,  la gestion médicale . Des problèmes qui sont préjudiciables à l’efficacité et l’efficience  de la qualité des enseignements
 
 
             reçus  mais aussi  des services sociaux offerts aux étudiants.  Pourtant  force est de reconnaître que les normes internationales sont loin d’être respectées  .  En effet, au regard des normes internationales (2% de la population) , le Sénégal  qui  compte à ce jour  moins de  100.000 étudiants dans les cinq universités  aurait dû  avoir au moins  250 000 étudiants.
 
                          Le taux d’encadrement très faible  un enseignant pour 45 voire même plus   est aussi très éloigné des normes internationales ( 1 pour 25 ) . Tout ceci   est  pour montrer   que  la  décision  prise par l’Etat d’augmenter les  droits d’inscription doit être encouragée et  soutenue par les différents acteurs. .  
Il est évident que l’Etat  à lui seul ne peut pas tout régler. L’amélioration de la qualité des ressources humaines  qui conditionne le développement  de tout pays n’a pas de prix.
 la réalisation d’infrastructures pour augmenter les capacités d’accueil des universités et  l’amélioration de la qualité de l’enseignement supérieur  en dépendent  incontestablement .
              
                           Ces décisions fortes, aube d’une nouvelle gouvernance de l’Enseignement supérieur présagent des lendemains sereins dans une quiétude propice à un enseignement de qualité attendu par le pays tout entier.
 
Au plan de L’hébergement
          Les  capacités d’accueil  des centres des œuvres universitaires sont très limitées au regard de la forte  demande. Ainsi sont souvent décriés :
  • L’insuffisance chronique des lits.
                Avec l’évolution des effectifs et la montée en puissance de l’Université il  est  urgent entre autres
  • de  construire de nouveaux villages universitaires pour renforcer les capacités d’accueil.
 
  • de réviser le règlement intérieur permettant une rupture  dans la gestion des œuvres sociales
 
 
 
 
  • de favoriser l’implantation de promoteurs immobiliers privés pour la construction de logements d’étudiants. Ceci nécessite forcément l’implication des collectivités locales pour la mise à disposition de ressources foncières.
  •  de définir de nouveaux critères pour l’accès au bénéfice des  œuvres sociales  (mode d’attribution des chambres, prise en charge médicale, accès au restaurant)
  • d’améliorer la gouvernance par la modernisation des textes régissant le fonctionnement des Œuvres universitaires pour plus d’ efficacité dans la gestion .
 
Au plan de la restauration  
 
                            La privatisation des restaurants universitaires n’a pas produit le bond qualitatif escompté en raison de l’insuffisance de la subvention de  l’Etat et des retards de paiement des  bourses entraînant des journées de restauration gratuite décrétées par les étudiants et liées tantôt à des facteurs internes tantôt à des facteurs externes. Aujourd’hui  les principales difficultés rencontrées par les œuvres universitaires sont recensées au niveau du secteur  de la  restauration.         
   
                           Du fait de l’insuffisance de la subvention de l’Etat, il est quasi impossible de pratiquer une correcte budgétisation, sinon une bonne partie de la dotation serait affectée  au comptes Personnels administratifs et enseignants   mais aussi  au compte paiement des repreneurs  .   Ce qui n’est pas possible du fait de la prise en compte dans le cadre de la programmation  budgétaire d’autres  charges de fonctionnement  et d’équipement  tout  aussi prioritaires et   sensibles.
 
Au plan  organisationnel et Managérial
 
       Les incohérences structurelles  de l’architecture organisationnelle apparaissent aisément au premier coup d’œil. Le Coud souffre  du portage des autres  centres des  oeuvres universitaires La question actuelle est d’ aller vers la mise en place d’une architecture organisationnelle des œuvres universitaires  à l’image de celles en France, au Maroc  etc. La concertation nationale a  apporté une réponse pertinente   .
 
             Au risque de rater le train  en marche,   Il semble plus que nécessaire au regard des dysfonctionnements structurels, d’aller vers l’application des recommandations issues du conseil  présidentiel condition sine qua non  pour l’amélioration de la qualité de l’enseignement  supérieur, de  la croissance et  du  développement durable . Souci du Président Macky    SAll et de son gouvernement   .   N’est ce pas disait Jefferson que si l’enseignement coûte cher alors essayons l’ignorance.                               
                                        
                                                                                             
 
                                           M Ibrahima DIAO Auditeur International Diplômé
                                                Cadre APR Communauté Rurale de  Fass NGOM
                                                   
 
Vendredi 29 Novembre 2013




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