Elections législatives du 1e juillet 2012, alors nous leur disons : «Allez, on va gagner!»

Depuis le début de la campagne électorale, nous entendons deux types de discours. Le premier dit qu’il faut donner une majorité confortable au président Macky SALL pour lui permettre de réaliser ses promesses présidentielles. L’autre soutient mordicus qu’une majorité de députés accordée au camp au pouvoir risque de nous replonger dans ce que nous avions connu avec le défunt régime. Et chaque camp se vend au marché des futurs électeurs en usant de tous les ingrédients utiles à une bonne politique de communication.


Elections législatives du 1e juillet 2012, alors nous leur disons : «Allez, on va gagner!»
Depuis le début de la campagne électorale, nous entendons deux types de discours. Le premier dit qu’il faut donner une majorité confortable au président Macky SALL pour lui permettre de réaliser ses promesses présidentielles. L’autre soutient mordicus qu’une majorité de députés accordée au camp au pouvoir risque de nous replonger dans ce que nous avions connu avec le défunt régime. Et chaque camp se vend au marché des futurs électeurs en usant de tous les ingrédients utiles à une bonne politique de communication.
Pour s’en convaincre, Il faut voir leurs habillements très recherchés, leurs voitures rutilantes, leur élocution gravement étudiée, leur regard charmant l’auditoire, leur gestuel de prestidigitateurs professionnels, leur sourire tout à fait soigné, leur générosité bien calculée, les affiches à l’américaine, les innombrables tee-shirts, casquettes, prospectus etc. Savent-ils seulement que nous savons ? Savent-ils seulement que les citoyens ne sont plus dupes ? Aucun de ces deux discours précités n’est rassurant ; ce que nous attendons de chaque candidat, c’est d’être, une fois élu député, un vrai patriote en mesure de s’élever au dessus des contingences d’ordre clanique afin de servir son pays en veillant sur l’intérêt général.
Ce jeu qu’ils sont en train de mener nous fait penser qu’ils n’ont pas compris l’avertissement de Jean Jacques Rousseau : « La souveraineté ne peut être représentée, par la même raison qu’elle ne peut être aliénée ; elle consiste essentiellement dans la volonté générale, et la volonté ne se représente point : elle est la même, ou elle est autre ; il n’y a point de milieu. Les députés du peuple ne sont donc ni ne peuvent être ses représentants, ils ne sont que ses commissaires ; ils ne peuvent rien conclure définitivement. Toute loi que le peuple en personne n’a pas ratifiée est nulle ; ce n’est point une loi. »
La dernière phrase de cette citation a été confirmée par la révolte du peuple sénégalais le 23 juin 2011. Un an déjà, et les nouveaux candidats à la députation semblent tous amnésiques. Désormais, tout projet de loi scélérate, toute proposition de loi malhonnête et contre l’intérêt du peuple verra la résistance populaire debout comme un rempart de feu pour lui barrer la route. Désormais, à côté du parlement, vont siéger les citoyens par le biais d’autres organisations populaires de propositions, d’alerte, de veille et de résistances telles que Y’ en a marre, M23 etc. ça nous rassure. Nous demandons d’ailleurs à ces instances de secourir ceux qui sont en prison depuis un an à cause de leur engagement à barrer la route au projet de loi du président sortant. Cela commence à durer et rien n’explique leur séjour continu en prison.
L’écrasante majorité de ces hommes et femmes qui postulent au poste de député présentement, puisque parité oblige, malgré son grand bavardage, ne respire que pour les strapontins très prisés : salaire abusif, divers indemnités, voiture, carburant, téléphone, passeport diplomatique, voyage etc. pour assouvir leur désir d’un paraître argenté. Ils ne savent pas que nous savons que généralement, les gens qui savent peu parlent beaucoup, et les gens qui savent beaucoup parlent peu. Comme disait Jean Jacques Rousseau qui nous prévenait sur leurs promesses : « Le plus lent à promettre est toujours le plus fidèle à tenir» Aujourd’hui, du matin au soir, ils nous bombardent de promesses mirobolantes ; en vérité ils nous mentent. Ils nous mentent pour se servir de nous afin de mieux se servir du parlement pour leurs intérêts crypto personnels. Sinon, comment un voleur récidiviste de la république peut-il nous faire croire à son engagement à servir son peuple loyalement ?
Ils pensent souvent, comme les colons d’hier qui avaient secoué le courroux du grand maître Aimé Césaire dans Une saison au Congo : « Les voitures, c'est pour les ministres et les députés. Les femmes, c'est pour les députés et les ministres. Le père noël, c'est pour les nègres à monocle. Que le père noël soit pour tous ! Voilà comme nous l'entendons, nous, indépendance du Congo ! »
Chers concitoyens, l’heure est venue de bien étudier les profils de ceux qui sollicitent nos voix. Étudions leur passé, leur rapport d’hier avec les biens publics, leur éthique! Certains de ces candidats ont souillé, de par leurs actes d’hier et d’aujourd’hui, l’image de notre république ; ils sont pires que des prédateurs parce qu’ils ont déjà montré leur degré de lâcheté, de médiocrité, d’hypocrisie et de méchanceté vis-à-vis du peuple. D’autres nous font des vœux pieux, des promesses fabuleuses parce qu’ils n’ont encore rien géré ; mais attention, parmi eux, figurent des hyènes couverts de peaux de chèvres.
Le 1e juillet, allons tous aux urnes pour choisir, puisqu’à défaut d’un scrutin direct, il nous faut choisir parmi 24 listes de candidats, veillons à ne point remplir l’hémicycle avec des députés ronfleurs, fourbes, fainéants, farfelus, farceurs, félons, fraudeurs, partiellement ou complètement fous ! Ne faisons pas de l’Hémicycle un lieu pour caser de la clientèle politique inapte à comprendre une loi ou un budget et très éloignée des préoccupations des populations à la base ! Que notre choix ne soit pas guidé par le souci, tout juste, de rendre fort un homme ou un clan au détriment d’un autre mais par celui de renforcer les acquis démocratiques de notre peuple.
Pour terminer, méditons un peu le propos d’Alain Jupé qui disait qu’en fait, les députés ne veulent surtout pas qu'on leur parle des problèmes. Le seul truc qui les fait bouger, c'est leur réélection. Alors nous leur disons : «Allez, on va gagner!»

Tafsir Ndické DIEYE
Auteur de polars et de poésie
Directeur administratif du Cabinet Thorinius Consulting
Membre du Pôle programme de Macky 2012
E-mail :ndickedieye@yahoo.fr
Jeudi 28 Juin 2012
Tafsir Ndické DIEYE Ecrivain




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