ET SI ON PHILOSOPHAIT ?


ET SI ON PHILOSOPHAIT ?
La philosophie est chemin vers la sagesse tout autant qu’elle est recherche de la vérité. Elle est aussi retour de la pensée sur elle-même, démarche réflexive rigoureuse qui permet d’examiner les (ses) idées de manière critique et lucide.

De cet exercice théorique exigeant qui se projette dans une attitude de/ou par rapport à la vie ; nul ne sort indemne.

En effet, il fait vaciller bien des piliers sur lesquels reposaient des sophismes ou des pétitions de principe présentés comme des argumentations solides. D’où évidemment le danger que fait peser la philosophie authentique sur tous les systèmes érigés par les marchands de sable idéologique naguère. Et, aujourd’hui, les « spin doctors », les « politologues », les « communicants » et autres gourous de la pensée prête à porter qui écument les plateaux-télés et noircissent les colonnes des journaux de presse écrite.

L’écrivain Pascal Boniface a dénoncé certains de ces « faussaires » qui opèrent en France. Mais le « développement » de la presse chez nous produit le même phénomène et ce, d’autant que la politique reste étonnamment la « matière première » et la première des matières des médias nationaux. C’est ce qui fait vendre, dit-on ! Donc il faut à chaque fois trouver un titre choc pour battre la concurrence. D’où les dérives.

En vérité, depuis 1988, avec l’élection présidentielle qui s’était terminée par des affrontements violents et l’instauration d’un couvre-feu, WADE a réussi à imposer une campagne électorale permanente dans le pays.

Les médias qui donnent le la sont les porte-voix de l’élite « intellectuelo-politicienne et affairiste » qui a du reste beaucoup investi dans le secteur. Chacun doit avoir sa caisse de résonance voire son moyen de chantage. L’assainissement de ce secteur – malgré tout essentiel pour la Démocratie – ne peut être décrété. La logique capitaliste d’élimination des « offres non rentables » finira par « éclaircir le paysage médiatique ». Mais quand ?

Certes, des titres ont déjà disparu et d’autres suivront ; mais la modicité des moyens nécessaires pour « offrir un service minimum » en presse écrite ou audio facilitera la survie de certains par perfusion prolongée.

Demain avec le numérique, l’offre télévisuelle va être multipliée par x. Quels seront les contenus proposés ? En France environ 60% des programmes télé sont étrangers et majoritairement américains, faute de production locale suffisante.

Il faut craindre d’ores et déjà les effets dévastateurs sur la société sénégalaise.

On n’arrête certes pas la mer avec ses bras ; mais protéger les plus jeunes est une obligation civique républicaine.

Ici il faut préciser que les nombreux discours sophistes sur les valeurs sont à dénoncer. Le mot « valeur » est galvaudé. Toutes les coutumes du passé et de la Tradition ne sont pas bonnes à copier. Une société évolue avec son temps et créé, en permanence, de nouvelles valeurs. Ces dernières ne peuvent donc être figées dans le Temps.

Il en est des donneurs de leçons politiques, de communication comme des « pères la vertu » autoproclamés, qui sont souvent des Tartuffe.

L’universalité des valeurs liées à l’être humain en tant que tel (respect de sa vie, de l’inviolabilité de son corps, de sa dignité et de ses droits à la nourriture, la sécurité, l’éducation, etc…) est de nos jours acceptée presque partout.

Elle est théoriquement solidement fondée dans l’ombre portée de l’affirmation première selon laquelle : « Tous les hommes naissent égaux » (en droit et en dignité).

Pour en revenir aux « faussaires » des médias, il faut appliquer à leur discours le tamis philosophique, si on peut dire, pour en dévoiler la légèreté.

Prenons l’idée galvaudée ces temps-ci selon laquelle : « la communication de l’Etat ne marche pas ».

Quels sont les arguments qui étayent une telle affirmation ? L’action de l’Etat ne serait pas bien expliquée aux populations ? Les médias privilégient « les trains qui n’arrivent pas à l’heure » ? Tout ce qui est négatif est mis en exergue ? Etc.

Acceptons dans un premier temps que tout cela soit vrai. Que faudrait-il faire pour le changer ?

« Mieux parler à la presse ? » Organiser des conférences de presse ? Aider davantage les médias ? Que tous les ministres, directeurs, etc.., envahissent les plateaux-télé, les colonnes des journaux, etc ?

N’y aurait-il pas effet boomerang ? L’omniprésence de WADE dans les médias n’a pas été un succès. Il en a été de même avec Sarkozy.

S’il y a un bon exemple dont on pourrait s’inspirer, c’est celui de OBAMA. S’inspirer ne veut pas dire copier. Le Sénégal n’est pas l’Amérique.

En vérité, ce sont les actes concrets, les réussites économiques et politiques qui sont les meilleurs supports d’une communication gouvernementale efficiente.

Les simples joutes oratoires et les réponses intempestives ne sont pas pertinentes. Une bonne communication s’impose d’elle-même, sans tambour ni trompette.

Bien sûr elle s’organise et nécessite beaucoup de moyens matériels et humains. Elle doit impérativement reposer sur une bonne connaissance des réalités nationales dans tous les domaines. L’utilisation des langues nationales est un impératif.

Celle des « stratégies » élaborées par des « experts » n’est pas indispensable. L’expertise locale avec des hommes bien formés et qui ont du vécu suffit largement.

Et toujours l’esprit critique non l’esprit de critique doit prévaloir pour démasquer et abattre les châteaux de cartes dogmatiques bâtis à longueur de prêche dans les médias où se transposent des luttes politiques d’autant plus pernicieuses qu’elles ne sont pas assumées.

On règle ses comptes à coups de déclarations sophistes couvertes du manteau de « l’expertise » du « politologue », etc.

C’est pourquoi la philosophie est nécessaire. Pour aider à des choix rationnels, lucides. Pour mettre en pièces le verbalisme creux qui fait le lit de l’obscurantisme.

Il ne faut pas sous-estimer la capacité de nuisance des escrocs intellectuels dans un pays où la pauvreté est un défi national.

Il n’y a qu’une seule et unique façon de préserver les acquis démocratiques : les consolider par le développement de l’Education moderne, celle qui libère les esprits et leur permet de conquérir les connaissances intellectuelles et scientifiques. L’éducation qui s’appuie sur et magnifie la Raison.

Quant aux choix politiques, il faut les assumer. L’immense majorité des sénégalais a donné mandat à Macky Sall. Il doit être soutenu dans sa tâche même par ses adversaires déclarés car c’est l’avenir de la Nation qui est en jeu.

Certes il ne faut pas oublier que « sans la liberté de blâmer ; il n’y a pas d’éloge flatteur », comme le dit BEAUMARCHAIS.

Mais il est vraiment trop tôt pour faire des bilans ou sortir du bois pour se positionner pour … 2017.

Mitterrand disait qu’il « fallait donner du temps au temps ». Il avait raison.



Mouhamadou M. DIA

Prof de Philo - Journaliste
Samedi 9 Février 2013




1.Posté par khourkhane le 09/02/2013 05:56
Philosopher, c'est bien, Foulosopher, c'est pas bien. Faire la danse du ventre autour du pouvoir, c'est pas bien...Attention a ne pas diffamer. La justice a jete en prison des journalistes. Celui qui insinue et insulte doit etre mis en garde. Ce n'est pas Macky, un nouveau maitre pour des girouettes, qui peut defendre ceux qui fauteront pour lui faire plaisir en insultant, comme naguere on insultait pour plaire a Abdou Diouf, puis pour le bon vouloir de Wade.
Les tartuffes sont aux aguets.
Monsieur-Dia-le-philosophe a raison d'ecrire. Sera-t-il guide toujours guide par la sagesse philosophique pour savoir jusqu'ou aller ou ne pas aller? C'est la grande question. Amicalement!

2.Posté par Le Parménide le 09/02/2013 08:52
Il est du devoir éthique et de l'urgence patriotique pour tout philosophe digne de ce nom tout simplement pour chaque véritable intellectuel d'adopter une attitude critique à l'égard de la fausse pensée et des approximations lues dans la presse écrite, entendues à la télévision ou à la radios. Il doit mis un terme aux niaiseries débitées à longueur de journée par ceux qui sont réputés faire l'opinion. Il n'y a pas que des journalistes. Dans cette galaxie se retrouvent des politiciens, les porte plumes des politiciens, des gens affublés du titre d'experts, des hommes des femmes anonymes, de prétentieux donneurs de leçons de conduite citoyenne, etc. Au Sénégal il y a beaucoup de bavards et peu de gens qui réfléchissent assez. Il est juste de s'en indigner.

3.Posté par khourkhane le 09/02/2013 09:20
@Parmenide..Que cent ecoles s'epanouissent. Nul n'est contre cela. Comme toi, je suis d'accord pour que tous ceux qui ont des choses a dire le disent. Mais quiconque, pour bien se faire voir, se met a jouer les griots de Macky risque de le voir recevoir un retour de baton. Quand on ne connait pas le passe d'un individu on ne le defend pas. Et puis, la justice est sans pitie pour ceux qui diffament. |Le temps ou on pouvait le faire est revolu. Sinon vive le debat avec tout le monde dedans, des philosophes aux journalistes en passant par les scientifiques. Plus fous et nombreux on est, plus on s'amuse. Na takarnasse...

4.Posté par Le Parménide le 09/02/2013 10:22
@Khourkhane. La critique de la pensée en hybernation est un subterfuge pour la réveiller. Une telle source ne saurait confondre ses eaux avec celles moins limpides de la diffamation ou du griotisme. Il faut laisser cet art travesti consistant à ternir ou à faire reluire l'image d'autrui à ceux manquant de ressources intellectuelles ou de pedegree pour promouvoir leur propre nom. Il se pose au Sénégal et aux sénégalais le problème de l'usage auquel prête un espace public. Dans une démocratie moderne, un espace public n'est pas une scène de théâtre où des aèdes chantent les mérites de leurs bienfaiteurs. Cette relation d'essence privée a un champ dédié : le domicile qui est essentiellement (je souligne l'adverbe) un non lieu. En revanche l'espace public est un véritable lieu où s'échangent les idées sur la vie de la cité (la politiké grecque). Si l'élite intellectuelle ne parvient pas à établir cette différenciation, elle se livre alors à son exercice favori : parler pour ne rien dire comme par exemple ce philosophe officiant dans la pénombre d'une chaîne locale de télévision rien que pour des "mots contre maux".

5.Posté par khourkhane le 09/02/2013 11:46
@Parmenide. La nous sommes en phase. Quand l'ami et complice d'hier reste dans le registre ou il excelle et ne cede pas a la tentation de defendre le diable, il n'a pas de probleme avec meme les plus grands tartuffes (rires). Un pays a besoin d'etre secoue. La pensee unique, la capitulation, la est le danger. Parmenide a ete parfois durement critique. En philosophe, il doit comprendre que c'est parce qu'il avait prete le flanc. Personne ne lui veut du mal ni ne nie ses competences intellectuelles. Mais simplement de la retenue. Eviter de connaitre le triste sort qui est celui d'un (feu) thuriferaire des differents hommes de pouvoir, Omega DIOUF, Badara, mort pour des causes qui n'en valaient pas la peine. Parmenide Dia, debout, le debat doit etre vigoureux, pas de concessions. Si tu veux defendre un regime, vas y mollo. Avec des arguments. Pas des attaques ad hominem. Qui sont justiciables. Et qui peuvent provoquer un tsunami contre toi et ceux que tu defends car ils ne sont pas PROPRES.

6.Posté par Le Parménide le 09/02/2013 12:53
@ Khourkhane. Dans ce monde sécularisé par la croyance laïque et les progrès prodigieux de la technologie, il n'y a finalement plus de diable. Il n'en mène pas moins des diableries pour identifier qui écrit derrière le masque du Parménide, pour fantasmer sur sa chapelle politique, religieuse ou philosophique. Un régime est supposé fort en soi pour se dispenser de soutien d'un individu, fût-il à lui seul l'équivalent d'un think tank. Mais il n'en existe pas moins des intellectuels de la bienpensance, des intellectuels radicaux porfendeurs devant l'éternel et les vrais intellectuels dont la boussole indique une seule direction, celle de la vérité. Le Parménide se réclame de cette paroisse ou de cette khadaratou...comme vous voudrez.

7.Posté par Pacotille le 09/02/2013 22:46
BOF

8.Posté par PAPIS NDAO le 10/02/2013 03:58
NRJ R+ ce groupe EST UN MOUVEMENT nouvellement cree par PAPIS NDAO IL se veut tout dabord Detre 1 espace libre et impartial dechanges et de contributions pour les grands evnements politik sociaux economik etc ki concerneront notre pays mais aussi un lieu pour decortiquer et proposer des solutions alternatives ,,,montrer k la jeunesse k nous sommes detient souvent la cle de l enigme,,,,un nouveau rassemblement de la jeunesse responsable et positive mais aussi un appel pour une jeunesse responsable et positive
rien k de lenergie positive afin de mettre notre pays sur le chemin des grandes nations emrgntes
JE VOUS y INVITE A ETRE MEMBRE ET A PARTICIPE ACTIVEMENT EN ATTENDANT LES GRANDS DEBATS RADIO OU TV

9.Posté par PAPIS NDAO NRJ le 10/02/2013 03:59
NRJ R+ ce groupe EST UN MOUVEMENT nouvellement cree par PAPIS NDAO IL se veut tout dabord Detre 1 espace libre et impartial dechanges et de contributions pour les grands evnements politik sociaux economik etc ki concerneront notre pays mais aussi un lieu pour decortiquer et proposer des solutions alternatives ,,,montrer k la jeunesse k nous sommes detient souvent la cle de l enigme,,,,un nouveau rassemblement de la jeunesse responsable et positive mais aussi un appel pour une jeunesse responsable et positive
rien k de lenergie positive afin de mettre notre pays sur le chemin des grandes nations emrgntes
JE VOUS y INVITE A ETRE MEMBRE ET A PARTICIPE ACTIVEMENT EN ATTENDANT LES GRANDS DEBATS RADIO OU TV

10.Posté par Le Parménide le 10/02/2013 09:54
@ Papis Ndao. Commençons par NRJ. Rien est plus réducteur que les termes génériques : la jeunesse, la nation, la société...La réalité repose sur les individus dont chacun est mû par l'intérêt. L'éducation - celle dispensée par la famille et la religion - essaie de mouler ces individualités pour leur faire acquérir des comportements et attitudes compatibles avec le soi disant intérêt général. Mais quel est cet intérêt général ? Qui le définit ? En fonction de quelles nécessités ? Il n'existe pas en effet dans l'absolu un intérêt général, mais des solutions estimées satisfaisantes pour le plus grand nombre et qui sont le plus souvent érigées en lois, valeurs dont la finalité consiste à faire adopter par tous nolens volens cette sorte de camisole de force.

C'est pourquoi, il est légitime d'être inquiet lorsqu'un groupement à la représentativité discutable se lève pour s'auto-proclamer sans preuve "la jeunesse responsable et positive" et se donner pour objectif "de mettre notre pays sur le chemin des grandes nations émergentes". Au sens propre, il ne peut y avoir d'émergence qu'économique. L'idée de nation n'a rien à y voir. Une nation a pour vocation de construire sa cohésion, non d'émerger. Emerger pour s'imposer aux autres nations équivaut à l'affirmation d'une volonté de puissance, et, ne conduit qu'à des conflits entre communautés et entre Etats.

Qu'on le dise dans le cadre d'une logique de contestation sociale (M 23, Y en a marre) ou de satellisation au pouvoir politique, le plus à craindre dans ces dynamiques socio-politique c'est soit l'arnaque soit l'imposture. L'une et l'autre ont d'ailleurs en commun d'être de la même veine que le positionnement toujours guidé par l'intérêt dans le champ politique. On le voit bien avec ceux qui hier formaient les porte-paroles du M 23 et qui après leur accès au gouvernement renient leur alliance passée avec ce mouvement citoyen.



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