L’histoire est faite par la succession chronologique d’événements marquants qui s’étendent le plus souvent à l’échelle du globe terrestre. Ignorer ou faire semblant d’ignorer le poids du contenu d’un événement historique, c’est méconnaître ou nier à l’homme quelle que soit sa race, quelle que soit sa condition, sa capacité à capter et à décrypter le message de ce dit fait historique pour changer le monde, pour changer son monde.
Les bourrasques de vent et brutal qui eurent raison du baobab de Tunis (Ben Ali) et du roc du Caire (Moubarak) qui surplombaient et commandaient respectivement la vie politique tunisienne et égyptienne, peuvent effectivement, et à tout moment ébranler et balayer de la cour les jugulaires, les rênes et les mentonnières du pouvoir « Wadien », la seule constante du camp libéral au Sénégal.
Ben Ali s’est débiné ! Moubarak s’est finalement dégonflé ! Et Wade peut plier bagages à tout moment !
La rue a eu raison de Ben Ali à Tunis. Ma conviction demeure à ce niveau que les Tunisiens ont beaucoup plus combattu son système de gouvernance opaque et corrompue que sa simple longévité (trois décennies au moins) au pouvoir.
En effet, en acceptant son coup d’état constitutionnel contre le père de l’indépendance (BOURGUIBA) il ya un peu plus de trente ans, le peuple Tunisien avait délibérément opté, pour l’émergence économique au détriment de ses libertés primaires. Le deal, les termes de l’accord tacite ont été rompus par la maladroite boulimie du clan Trabelsi qui s’est accaparé de tout le fruit d’autant de sacrifices douloureux. Le pouvoir de Ben Ali a été victime de l’omniprésence et de la nébulosité des membres de la famille de sa douce moitié : le clan Trabelsi qui, à lui tout seul, planait au dessus de tous les secteurs porteurs de l’économie et dont il brassait goulûment et sans retenu toutes les dividendes. Le Tunisien lambda qui attendait la redistribution des fruits de son renoncement historique, les retombées de son choix des plus douloureux, avait fini de s’apercevoir que tout lui échappait, que rien ne lui revenait hormis la misère, les privations et le chômage de ses diplômés. Si la Tunisie macro- économique allait bien, la Tunisie des foyers, du pouvoir d’achat et de l’emploi sombrait dans le chaos. La corruption, l’agiotage foncier et les détournements des biens publics (trop souvent l’œuvre des incontournables Trabelsi) ont fait naître des cassures énormes dans le tissu social et constituèrent du coup la goutte de trop qui fut débordé le vase. Ben Ali est parti devant la pression de la « rue arabe » nouvelle version : celle qui dépasse le seul folklore des revendications sémantiques comme le soutien aux peuples arabes frères opprimés. Il est parti au nom de la raison liée aux besoins vitaux de l’homme que sont la liberté, le gîte, le pain quotidien et l’emploi.
L’Arabe ne souffre pas la faiblesse de son gouvernant ; il abhorre les tergiversations chez son guide, son dirigeant suprême. Moubarak a fléchit et il a logiquement été bouté dehors par la pression populaire. Si depuis 1981(à la disparition de Sadate), Moubarak réussissait tant bien que mal à se maintenir au sommet de l’Etat, il le devait surtout aux traumatismes liés aux trois guerres qui opposèrent son pays à l’Etat Hébreu. Le commun des mortels Egyptien pensait plus à la sécurité, à la paix, à l’ordre qu’aux libertés fondamentales. Il fallait d’abord faire profil bas et arriver enfin à digérer les ‘affres scandaleuses’ des « Accords de Camp David ». Moubarak a oublié que sa jeunesse maintenant de plus en plus américanisée, la majorité actuelle de son peuple n’a pas vécu ces événements : elle n’a pas vécu la défaite et pour rien au monde, elle ne saurait continuer à souffrir une dictature et une autocratie que rien ne justifie à ses yeux. A l’ère de la mondialisation et de la globalisation, les libertés fondamentales frappent avec accointance à toutes les portes. Le vent de la démocratie balaie toutes les formes de dévolutions monarchiques. Jamais le peuple égyptien ne lui aurait accordé la chance de léguer le pays à son fils. L’Egypte est loin, très loin des monarchies du Golfe. L’opacité, le nébuleux et la préhension des régimes dictatoriaux ne pouvait plus continuer à prospérer et le « Rais » a manqué de vigilance ; il n’a pas su lire à temps l’expression de liberté et le besoin de transparence dans les affaires publiques que lui envoyaient ses concitoyens. En gérant son pays comme un patrimoine propre (il paraît qu’il est aussi riche que Bill Gates), il s’est attiré le courroux de son peuple plus paupérisé que jamais. Bref, vociférations de ventres affamés, plaintes de corps alités, grogne de cœurs meurtris et d’esprits insurgés ne pardonnent pas !
Il est vrai que le Sénégal n’est ni la Tunisie, ni l’Egypte mais vous conviendrez avec moi qu’il y a un peu de Ben Ali, un peu de Moubarak dans le potage aigre-doux que Wade nous fait difficilement avaler depuis une décennie.
Sincèrement, ne travaillerait-on pas, nous aussi, au Pays de la Téranga, et sans le savoir, à l’affaiblissement irrévocable de notre démocratie, en créant les conditions de jeter le pouvoir à la rue et à portée de mains de la « Grande Muette », suffisamment républicaine pour contrecarrer toute dévolution monarchique du pouvoir. Il est vrai que « ñay bu xàllee, doom jaa tax1 ». Il est maintenant presque évident que Wade travaille pour une dévolution monarchique du pouvoir au Sénégal ?
Car tout porte à le faire croire : il suffit de lire toute cette omniprésence de son fils au sommet de l’Etat. A-t-on oublié que les principaux cadres du PDS (Idi- Macky-Gadio qui le méritent du reste) ont été sacrifiés à l’autel des intérêts du fils biologique ? Quel est ce flagrant délit de subordination et de « vassalisation » des autres Institutions censées défendre le peuple laissé à lui-même ? Que signifie tout ce bazar, ce fourre-tout où seuls les membres de la famille du Président détiennent l’exclusivité des clés qui ouvrent les portes de tous les secteurs liquides de l’Etat et du pays ? Bref, c’est le cercle restreint au pouvoir (ceux qui exercent le pouvoir) qui instrumentalise la force, la primauté et les rigueurs de l’Etat au service exclusif d’une famille (la Ben Alisation) d’un clan, d’un lobby, d’un groupe de vandales maffieux (à la Moubarak) capable de tout et qui peut tout se permettre. Ils gaspillent et détournent nos maigres ressources nationales pour assouvir des rêves personnels félons et burlesques au détriment de nos préoccupations vitales de l’heure. Cet infime groupe de haut juchés, de hauts perchés sur les arcanes du pouvoir et qui a failli à sa mission première, snobe dans une arrogance funeste et dans une insolence démesurée les populations exsangues et blêmes qu’il avait l’impérieux devoir de soutenir, de conduire vers l’émergence…
L’exaspération des populations sénégalaises, longtemps ignorées et laissée à elles-mêmes, est légitime ; elle exprime une lassitude impudique, un désespoir chronique, un désagrément ulcéreux et une désillusion abrupte de jour en jour. Les élucubrations et les oracles sans lendemain du régime ne régleront jamais des problèmes qui n’ont rien de nouveau (délestages et inondations sont là depuis presque une décennie). Ce n’est pas en jouant à cache-cache, au plus malin ou à l’enchanteur Merlin que ce régime rendra le sourire au petit tailleur, au menuisier, au soudeur, au forgeron, à la coiffeuse dont les lieux de travail sont subitement transformés en « banc jaaxlé 2». Mesurez-vous réellement les dégâts causés aux PME, aux opérateurs économiques, aux mareyeurs ?
La charge de Chef d’Etat est loin d’être omnipotente, encore moins héréditaire. Le peuple Sénégalais aujourd’hui (comme hier d’ailleurs) férocement jaloux de sa souveraineté aspire à la démocratie, une démocratie réelle, sans ombrages et sans forfaitures.
Je vous assure que le peuple a grandi, qu’il a mûri à force de déceptions, de désillusions et de désappointements relatifs au train monotone et monologue de sa condition de vie au quotidien, relatif à un discours fallacieux, perfide et déloyal et à des processions sans lendemain. Le peuple Sénégalais ne croit plus en des gouvernants dont le Verbe (ce qu’ils disent) ne coïncide point avec le Geste (ce qu’ils font). Notre peuple veut et / ou réclame des résultats visibles, tangibles et palpables dans l’amélioration de sa condition de vie ; il abhorre à tous jamais les arnaques usurpatrices, les contorsions intellectuelles à dessein et les rêveries ou leurres qui nous laissent groggys et sinistres à la place d’éternels victimes de l’histoire !
Choisir délibérément de confisquer la voie du peuple, de le confiner dans la pauvreté et les privations, de lui subtiliser ses maigres ressources communes, de chevaucher sur sa souveraineté, de jouer avec et sur sa docilité relative, c’est savoir approcher une étincelle d’un baril d’essence : tôt ou tard (le NIGER de Tandja en est la parfaite l’illustration), ça va exploser et bien exploser. Alors, Wade pourrait bien partir avant l’heure….
AMADOU FALL Enseignant à GUINGUINEO
TEL : 775457544/766887279
Zemaria64@yahoo.fr/ zemzia64@hotmail.fr
Les bourrasques de vent et brutal qui eurent raison du baobab de Tunis (Ben Ali) et du roc du Caire (Moubarak) qui surplombaient et commandaient respectivement la vie politique tunisienne et égyptienne, peuvent effectivement, et à tout moment ébranler et balayer de la cour les jugulaires, les rênes et les mentonnières du pouvoir « Wadien », la seule constante du camp libéral au Sénégal.
Ben Ali s’est débiné ! Moubarak s’est finalement dégonflé ! Et Wade peut plier bagages à tout moment !
La rue a eu raison de Ben Ali à Tunis. Ma conviction demeure à ce niveau que les Tunisiens ont beaucoup plus combattu son système de gouvernance opaque et corrompue que sa simple longévité (trois décennies au moins) au pouvoir.
En effet, en acceptant son coup d’état constitutionnel contre le père de l’indépendance (BOURGUIBA) il ya un peu plus de trente ans, le peuple Tunisien avait délibérément opté, pour l’émergence économique au détriment de ses libertés primaires. Le deal, les termes de l’accord tacite ont été rompus par la maladroite boulimie du clan Trabelsi qui s’est accaparé de tout le fruit d’autant de sacrifices douloureux. Le pouvoir de Ben Ali a été victime de l’omniprésence et de la nébulosité des membres de la famille de sa douce moitié : le clan Trabelsi qui, à lui tout seul, planait au dessus de tous les secteurs porteurs de l’économie et dont il brassait goulûment et sans retenu toutes les dividendes. Le Tunisien lambda qui attendait la redistribution des fruits de son renoncement historique, les retombées de son choix des plus douloureux, avait fini de s’apercevoir que tout lui échappait, que rien ne lui revenait hormis la misère, les privations et le chômage de ses diplômés. Si la Tunisie macro- économique allait bien, la Tunisie des foyers, du pouvoir d’achat et de l’emploi sombrait dans le chaos. La corruption, l’agiotage foncier et les détournements des biens publics (trop souvent l’œuvre des incontournables Trabelsi) ont fait naître des cassures énormes dans le tissu social et constituèrent du coup la goutte de trop qui fut débordé le vase. Ben Ali est parti devant la pression de la « rue arabe » nouvelle version : celle qui dépasse le seul folklore des revendications sémantiques comme le soutien aux peuples arabes frères opprimés. Il est parti au nom de la raison liée aux besoins vitaux de l’homme que sont la liberté, le gîte, le pain quotidien et l’emploi.
L’Arabe ne souffre pas la faiblesse de son gouvernant ; il abhorre les tergiversations chez son guide, son dirigeant suprême. Moubarak a fléchit et il a logiquement été bouté dehors par la pression populaire. Si depuis 1981(à la disparition de Sadate), Moubarak réussissait tant bien que mal à se maintenir au sommet de l’Etat, il le devait surtout aux traumatismes liés aux trois guerres qui opposèrent son pays à l’Etat Hébreu. Le commun des mortels Egyptien pensait plus à la sécurité, à la paix, à l’ordre qu’aux libertés fondamentales. Il fallait d’abord faire profil bas et arriver enfin à digérer les ‘affres scandaleuses’ des « Accords de Camp David ». Moubarak a oublié que sa jeunesse maintenant de plus en plus américanisée, la majorité actuelle de son peuple n’a pas vécu ces événements : elle n’a pas vécu la défaite et pour rien au monde, elle ne saurait continuer à souffrir une dictature et une autocratie que rien ne justifie à ses yeux. A l’ère de la mondialisation et de la globalisation, les libertés fondamentales frappent avec accointance à toutes les portes. Le vent de la démocratie balaie toutes les formes de dévolutions monarchiques. Jamais le peuple égyptien ne lui aurait accordé la chance de léguer le pays à son fils. L’Egypte est loin, très loin des monarchies du Golfe. L’opacité, le nébuleux et la préhension des régimes dictatoriaux ne pouvait plus continuer à prospérer et le « Rais » a manqué de vigilance ; il n’a pas su lire à temps l’expression de liberté et le besoin de transparence dans les affaires publiques que lui envoyaient ses concitoyens. En gérant son pays comme un patrimoine propre (il paraît qu’il est aussi riche que Bill Gates), il s’est attiré le courroux de son peuple plus paupérisé que jamais. Bref, vociférations de ventres affamés, plaintes de corps alités, grogne de cœurs meurtris et d’esprits insurgés ne pardonnent pas !
Il est vrai que le Sénégal n’est ni la Tunisie, ni l’Egypte mais vous conviendrez avec moi qu’il y a un peu de Ben Ali, un peu de Moubarak dans le potage aigre-doux que Wade nous fait difficilement avaler depuis une décennie.
Sincèrement, ne travaillerait-on pas, nous aussi, au Pays de la Téranga, et sans le savoir, à l’affaiblissement irrévocable de notre démocratie, en créant les conditions de jeter le pouvoir à la rue et à portée de mains de la « Grande Muette », suffisamment républicaine pour contrecarrer toute dévolution monarchique du pouvoir. Il est vrai que « ñay bu xàllee, doom jaa tax1 ». Il est maintenant presque évident que Wade travaille pour une dévolution monarchique du pouvoir au Sénégal ?
Car tout porte à le faire croire : il suffit de lire toute cette omniprésence de son fils au sommet de l’Etat. A-t-on oublié que les principaux cadres du PDS (Idi- Macky-Gadio qui le méritent du reste) ont été sacrifiés à l’autel des intérêts du fils biologique ? Quel est ce flagrant délit de subordination et de « vassalisation » des autres Institutions censées défendre le peuple laissé à lui-même ? Que signifie tout ce bazar, ce fourre-tout où seuls les membres de la famille du Président détiennent l’exclusivité des clés qui ouvrent les portes de tous les secteurs liquides de l’Etat et du pays ? Bref, c’est le cercle restreint au pouvoir (ceux qui exercent le pouvoir) qui instrumentalise la force, la primauté et les rigueurs de l’Etat au service exclusif d’une famille (la Ben Alisation) d’un clan, d’un lobby, d’un groupe de vandales maffieux (à la Moubarak) capable de tout et qui peut tout se permettre. Ils gaspillent et détournent nos maigres ressources nationales pour assouvir des rêves personnels félons et burlesques au détriment de nos préoccupations vitales de l’heure. Cet infime groupe de haut juchés, de hauts perchés sur les arcanes du pouvoir et qui a failli à sa mission première, snobe dans une arrogance funeste et dans une insolence démesurée les populations exsangues et blêmes qu’il avait l’impérieux devoir de soutenir, de conduire vers l’émergence…
L’exaspération des populations sénégalaises, longtemps ignorées et laissée à elles-mêmes, est légitime ; elle exprime une lassitude impudique, un désespoir chronique, un désagrément ulcéreux et une désillusion abrupte de jour en jour. Les élucubrations et les oracles sans lendemain du régime ne régleront jamais des problèmes qui n’ont rien de nouveau (délestages et inondations sont là depuis presque une décennie). Ce n’est pas en jouant à cache-cache, au plus malin ou à l’enchanteur Merlin que ce régime rendra le sourire au petit tailleur, au menuisier, au soudeur, au forgeron, à la coiffeuse dont les lieux de travail sont subitement transformés en « banc jaaxlé 2». Mesurez-vous réellement les dégâts causés aux PME, aux opérateurs économiques, aux mareyeurs ?
La charge de Chef d’Etat est loin d’être omnipotente, encore moins héréditaire. Le peuple Sénégalais aujourd’hui (comme hier d’ailleurs) férocement jaloux de sa souveraineté aspire à la démocratie, une démocratie réelle, sans ombrages et sans forfaitures.
Je vous assure que le peuple a grandi, qu’il a mûri à force de déceptions, de désillusions et de désappointements relatifs au train monotone et monologue de sa condition de vie au quotidien, relatif à un discours fallacieux, perfide et déloyal et à des processions sans lendemain. Le peuple Sénégalais ne croit plus en des gouvernants dont le Verbe (ce qu’ils disent) ne coïncide point avec le Geste (ce qu’ils font). Notre peuple veut et / ou réclame des résultats visibles, tangibles et palpables dans l’amélioration de sa condition de vie ; il abhorre à tous jamais les arnaques usurpatrices, les contorsions intellectuelles à dessein et les rêveries ou leurres qui nous laissent groggys et sinistres à la place d’éternels victimes de l’histoire !
Choisir délibérément de confisquer la voie du peuple, de le confiner dans la pauvreté et les privations, de lui subtiliser ses maigres ressources communes, de chevaucher sur sa souveraineté, de jouer avec et sur sa docilité relative, c’est savoir approcher une étincelle d’un baril d’essence : tôt ou tard (le NIGER de Tandja en est la parfaite l’illustration), ça va exploser et bien exploser. Alors, Wade pourrait bien partir avant l’heure….
AMADOU FALL Enseignant à GUINGUINEO
TEL : 775457544/766887279
Zemaria64@yahoo.fr/ zemzia64@hotmail.fr
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