Alors que le témoin Mahamat Hassan Abakar répondait tranquillement aux questions des avocats de la défense, un étudiant tchadien s’est levé de sa chaise pour crier au scandale. «C’est fini les affirmations, on s’en fout de ce que vous croyez… », a-t-il craché à l’ancien Président de la Commission d’enquête du Tchad. Les préposés à la sécurité décident alors de l’expulser de la salle mais, il continue de plus belle, «amenez les preuves, menteur…».
Ainsi, à force de s’en prendre au témoin, le Président a décidé qu’il soit présenté devant la barre. Et là également, l’étudiant a répété ses mots, sa conviction étant que le témoin est en train de tout raconter sauf la vérité. «Pendant 20 ans, il a fait des recherches qui n’ont abouti à rien du tout, il ne dit pas dit la vérité, l’histoire du Tchad a été manipulée…», dit-il, avec toute l’aisance du monde.
Et même quand le juge lui fait savoir qu’un trouble d’audience constitue un délit, l’étudiant revient à la charge en ces termes : «vous voulez dire que j’ai troublé l’audience». Alors, Gustave Kam décide de le placer sous mandat de dépôt sur le champ.
Le Président de la Cour lui demande “choisissez-vous ou non un conseil ?”, Mahamat Togoye lui balance à la figure : ”vu la constitution de cette Chambre, je ne crois qu’un conseil peut me tirer d’ici”
Mahamat Togoye, la vingtaine passée est étudiant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Taille élancée, lunettes bien ajustées, son carnet de notes à la main, le jeune étudiant ne comprend sûrement pas qu’il vient de faire un délit. Le zen qu’il dégage suscite déjà commentaires, du côté de l’assistance. «Choisissez vous ou non un conseil?», l’interroge le Président. «Vu la constitution de cette chambre, je ne crois qu’un conseil peut me tirer d’ici », sert-il comme réponse. Avant d’ajouter, «je n’ai pas crié, j’ai réagi à haute voix peut-être, mais je n’ai pas vociféré».
Au Procureur qui lui dit : «si vous avez des appréciations, gardez-les pour vous-même», l’étudiant lui crache dessus : “je ne réponds pas à ce monsieur”
Après le président, le Procureur général a voulu interroger le prévenu sur son comportement, mais c’était peine perdue, puisque Mahamat a préféré ne pas y répondre. «Je ne réponds pas à ce monsieur», se contente t-il de dire au Président des chambres africaines extraordinaires. Mbacké Fall s’en est donc mis à faire son réquisitoire, «l’audience doit se tenir dans la sérénité, si vous avez des appréciations, gardez les pour vous-même», a-t-il lancé au prévenu. Il a par la suite demandé au Président de la condamner à une peine de deux ans ferme au motif qu’il ne mérite aucune clémence.
Me Alioune Cissé, qui s’est constitué sur le champ pour le prévenu, s’est quant à lui contenté de faire sa plaidoirie, en insistant sur le caractère historique du procès. Pour lui, c’est l’esprit de jeunesse qui domine son client et non un sentiment de rébellion. Me Cissé a ensuite expliqué ne pas partager l’opinion du Procureur général, en ce sens que son client n’a rien fait pour aggraver la situation.
Condamné à 5 mois ferme, l’étudiant envoie la Cour se promener en ces termes : “«le Tchad restera libre, chaque génération verra sa part des choses»
La robe noire a conclu, en demandant au juge de tourner cette page, afin de ne pas se détourner de son objectif qui est une bonne tenue du procès de Hissein Habré. Mahamat Togoye, qui n’en est pas à son premier trouble d’audience, a été déclaré coupable et condamné à 5 mois ferme. «Le Tchad restera libre, chaque génération verra sa part des choses», continuait-il de clamer en rejoignant le box. Le jeune étudiant, qui, il faut le noter, avait l’habitude de prendre note quotidiennement, en suivant ce procès, n’aura pas la chance de le suivre jusqu’au bout du moins pour le moment.
Actusen
Ainsi, à force de s’en prendre au témoin, le Président a décidé qu’il soit présenté devant la barre. Et là également, l’étudiant a répété ses mots, sa conviction étant que le témoin est en train de tout raconter sauf la vérité. «Pendant 20 ans, il a fait des recherches qui n’ont abouti à rien du tout, il ne dit pas dit la vérité, l’histoire du Tchad a été manipulée…», dit-il, avec toute l’aisance du monde.
Et même quand le juge lui fait savoir qu’un trouble d’audience constitue un délit, l’étudiant revient à la charge en ces termes : «vous voulez dire que j’ai troublé l’audience». Alors, Gustave Kam décide de le placer sous mandat de dépôt sur le champ.
Le Président de la Cour lui demande “choisissez-vous ou non un conseil ?”, Mahamat Togoye lui balance à la figure : ”vu la constitution de cette Chambre, je ne crois qu’un conseil peut me tirer d’ici”
Mahamat Togoye, la vingtaine passée est étudiant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Taille élancée, lunettes bien ajustées, son carnet de notes à la main, le jeune étudiant ne comprend sûrement pas qu’il vient de faire un délit. Le zen qu’il dégage suscite déjà commentaires, du côté de l’assistance. «Choisissez vous ou non un conseil?», l’interroge le Président. «Vu la constitution de cette chambre, je ne crois qu’un conseil peut me tirer d’ici », sert-il comme réponse. Avant d’ajouter, «je n’ai pas crié, j’ai réagi à haute voix peut-être, mais je n’ai pas vociféré».
Au Procureur qui lui dit : «si vous avez des appréciations, gardez-les pour vous-même», l’étudiant lui crache dessus : “je ne réponds pas à ce monsieur”
Après le président, le Procureur général a voulu interroger le prévenu sur son comportement, mais c’était peine perdue, puisque Mahamat a préféré ne pas y répondre. «Je ne réponds pas à ce monsieur», se contente t-il de dire au Président des chambres africaines extraordinaires. Mbacké Fall s’en est donc mis à faire son réquisitoire, «l’audience doit se tenir dans la sérénité, si vous avez des appréciations, gardez les pour vous-même», a-t-il lancé au prévenu. Il a par la suite demandé au Président de la condamner à une peine de deux ans ferme au motif qu’il ne mérite aucune clémence.
Me Alioune Cissé, qui s’est constitué sur le champ pour le prévenu, s’est quant à lui contenté de faire sa plaidoirie, en insistant sur le caractère historique du procès. Pour lui, c’est l’esprit de jeunesse qui domine son client et non un sentiment de rébellion. Me Cissé a ensuite expliqué ne pas partager l’opinion du Procureur général, en ce sens que son client n’a rien fait pour aggraver la situation.
Condamné à 5 mois ferme, l’étudiant envoie la Cour se promener en ces termes : “«le Tchad restera libre, chaque génération verra sa part des choses»
La robe noire a conclu, en demandant au juge de tourner cette page, afin de ne pas se détourner de son objectif qui est une bonne tenue du procès de Hissein Habré. Mahamat Togoye, qui n’en est pas à son premier trouble d’audience, a été déclaré coupable et condamné à 5 mois ferme. «Le Tchad restera libre, chaque génération verra sa part des choses», continuait-il de clamer en rejoignant le box. Le jeune étudiant, qui, il faut le noter, avait l’habitude de prendre note quotidiennement, en suivant ce procès, n’aura pas la chance de le suivre jusqu’au bout du moins pour le moment.
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