Plusieurs acteurs évoluent dans le secteur de la finance islamique au Sénégal dont les plus saillants sont la Banque Islamique du Sénégal, l’Institut Africain de Finance Islamique, le Ministère de l’Economie et des Finances, le GREFIA (Groupe de Recherche sur la Finance Islamique en Afrique), l’Institut Islamique de Dakar, le Comité Charia Finance, la Mutuelle d’Epargne et de Crédit Islamique du Sénégal, AFFIFCO et e-financeislamique.com, le seul site d’information exclusivement consacré à la finance islamique.
Certes, l’Institut Africain de Finance Islamique et Le Ministère de l’Economie et des Finances ont déjà organisé deux forums respectivement du 11 au 12 janvier 2010 et du 20 au 21 juin 2011. Cependant, cette collaboration institutionnelle n’est pas suffisante. Il serait mieux de fédérer tous les acteurs qui évoluent dans le secteur de la finance islamique en définissant les rôles qui conviendraient le mieux à chaque acteur :
L’Etat sénégalais, par le biais du Ministère de l’Economie et des Finances, définit les opportunités que peut lui offrir la finance islamique et met sur pied les aménagements juridiques et fiscaux nécessaires à leur réalisation.
La Banque Islamique du Sénégal, dont l’Etat est actionnaire, est un exemple de fonctionnement d’une institution financière islamique dans un cadre juridique conventionnel. Ainsi donc, après 28 ans d’existence, la BIS constitue un laboratoire d’expérimentation renseignant sur les forces et faiblesses de ce qu’on pourrait appeler « la finance islamique à la sénégalaise ». Cependant, étant la seule banque islamique officielle au Sénégal, la BIS a la quasi-totalité de ses agences à Dakar, la capitale. Ce qui limite son champ d’action sur tout le territoire sénégalais.
La Mutuelle d’Epargne et de Crédit Islamique du Sénégal comble dans une certaine mesure ce vide car, elle est implantée dans plusieurs régions du Sénégal et a l’avantage de toucher les couches des populations qui ne peuvent pas avoir accès à la BIS ou aux banques conventionnelles. A ce titre, l’Etat devrait lui octroyer un récépissé car la MICIS fonctionne depuis 2004 dans l’illégalité juridique.
Il en va de même pour AFFIFCO qui est une société de services spécialisée dans la finance islamique pour l'agriculture, l'élevage, la pêche, les énergies renouvelables, négoce et la logistique, le transport, l'immobilier et de la restauration. A l'heure actuelle, la Société a été constituée et enregistrée auprès des autorités compétentes, en attendant une accréditation par la Banque centrale de l'UEMOA avant le lancement de l'opération initiale, renseigne son site.
L’institut Africain de Finance Islamique, quant à elle, organise dans forums, des séminaires de formation. En témoignent les deux séminaires organisés, pour l’obtention de son Certificat de Base en Finance Islamique (CBFI), du 19 au 21 septembre et du 12 au 14 décembre 2011, respectivement au Sénégal et au Niger.
Le GREFIA (Groupe de Recherche sur la Finance Islamique en Afrique) se donne pour mission de conduire des études, d’organiser des conférences, des séminaires, de faire l’état de la finance islamique en Afrique subsaharienne et d’analyser ses perspectives d’avenir.
Le comité Charia Finance est en quelque sorte une instance de régulation des produits financiers islamiques. Autrement dit, c’est un charia board qui veille sur la conformité des normes jurisprudentielles avec les pratiques financières islamiques. Créé en 2009, son champ d’action ne semble pas très vaste, car la Banque Islamique du Sénégal, qui existe depuis 1983, devrait avoir son propre charia board, ainsi que la Mutuelle d’Epargne et de Crédit du Sénégal qui fonctionne depuis 2004. Toutefois, le Comité Charia Finance a un rôle à jouer dans la promotion de la finance islamique au Sénégal et la formation des jurisconsultes qui souvent connaissent le droit islamique sans aucune connaissance du monde de la finance ou inversement. Ainsi, sa collaboration avec les institutions étatiques, financières et les autres acteurs de l’industrie financière islamique est nécessaire.
L’Institut Islamique de Dakar a initié un projet pour la création de circuits financiers de gestion de zakat et de waqf, en partenariat avec la Banque Islamique de Développement pour financer des projets dans l’éducation et la santé au Sénégal.
Enfin, e-financeislamique.com, le premier site d’information et de documentation sur la finance islamique en Afrique subsaharienne, est la vitrine de l’industrie financière islamique au Sénégal et dans le continent. Il se donne comme mission de promouvoir la finance islamique par la vulgarisation d’informations les plus récentes dans le domaine.
La fédération de tous ces acteurs dans un esprit de collaboration efficace et de concurrence saine permettrait de consolider l’ancrage de la finance islamique au Sénégal et en Afrique subsaharienne. Mais, vu l’enjeu économique important que constitue la finance islamique, chaque acteur serait tenté de verrouiller sa porte et d’inscrire ainsi sa démarche dans l’une des stratégies génériques existant en matière de différenciation bancaire. Comme l’a fait remarquer Anouar Hassoune, toute stratégie bancaire repose sur une exigence de différentiation :
une concurrence en prix, c’est-à-dire en taux, si la banque dispose d’un avantage concurrentiel en terme de coûts qui lui permet, soit de réduire ses taux d’actifs, soit d’augmenter ses taux de passifs, soit les deux ;
une concurrence en qualité, si la banque dispose d’un avantage concurrentiel de spécialisation haut de gamme, qui lui permet de renchérir le prix de ses services sans perdre sa part de marché et de dégager, par conséquent, des marges supérieures à sa concurrence ;
une stratégie de focus, si la banque détient une expérience, une compétence territoriale ou opérationnelle particulière et difficilement réplicable par la concurrence, qui lui permet d’ériger des barrières à l’entrée.
Bien que tous les acteurs évoluant dans le secteur de la finance islamique au Sénégal ne soient pas des banques, chacun est conscient de détenir un savoir, un savoir-faire, en stade de balbutiement certes, qu’il garde jalousement comme son fonds de commerce à ne pas communiquer à tout vent, vu l’enjeu économique qu’il constitue. Par conséquent, la difficulté à surmonter pour les différents acteurs serait de ne pas tomber dans le piège de ce troisième générique de différenciation en faisant une synergie de leurs énergies afin de donner aux populations sénégalaises et africaines toutes les chances de bénéficier des opportunités qu’offre la finance islamique.
Certes, l’Institut Africain de Finance Islamique et Le Ministère de l’Economie et des Finances ont déjà organisé deux forums respectivement du 11 au 12 janvier 2010 et du 20 au 21 juin 2011. Cependant, cette collaboration institutionnelle n’est pas suffisante. Il serait mieux de fédérer tous les acteurs qui évoluent dans le secteur de la finance islamique en définissant les rôles qui conviendraient le mieux à chaque acteur :
L’Etat sénégalais, par le biais du Ministère de l’Economie et des Finances, définit les opportunités que peut lui offrir la finance islamique et met sur pied les aménagements juridiques et fiscaux nécessaires à leur réalisation.
La Banque Islamique du Sénégal, dont l’Etat est actionnaire, est un exemple de fonctionnement d’une institution financière islamique dans un cadre juridique conventionnel. Ainsi donc, après 28 ans d’existence, la BIS constitue un laboratoire d’expérimentation renseignant sur les forces et faiblesses de ce qu’on pourrait appeler « la finance islamique à la sénégalaise ». Cependant, étant la seule banque islamique officielle au Sénégal, la BIS a la quasi-totalité de ses agences à Dakar, la capitale. Ce qui limite son champ d’action sur tout le territoire sénégalais.
La Mutuelle d’Epargne et de Crédit Islamique du Sénégal comble dans une certaine mesure ce vide car, elle est implantée dans plusieurs régions du Sénégal et a l’avantage de toucher les couches des populations qui ne peuvent pas avoir accès à la BIS ou aux banques conventionnelles. A ce titre, l’Etat devrait lui octroyer un récépissé car la MICIS fonctionne depuis 2004 dans l’illégalité juridique.
Il en va de même pour AFFIFCO qui est une société de services spécialisée dans la finance islamique pour l'agriculture, l'élevage, la pêche, les énergies renouvelables, négoce et la logistique, le transport, l'immobilier et de la restauration. A l'heure actuelle, la Société a été constituée et enregistrée auprès des autorités compétentes, en attendant une accréditation par la Banque centrale de l'UEMOA avant le lancement de l'opération initiale, renseigne son site.
L’institut Africain de Finance Islamique, quant à elle, organise dans forums, des séminaires de formation. En témoignent les deux séminaires organisés, pour l’obtention de son Certificat de Base en Finance Islamique (CBFI), du 19 au 21 septembre et du 12 au 14 décembre 2011, respectivement au Sénégal et au Niger.
Le GREFIA (Groupe de Recherche sur la Finance Islamique en Afrique) se donne pour mission de conduire des études, d’organiser des conférences, des séminaires, de faire l’état de la finance islamique en Afrique subsaharienne et d’analyser ses perspectives d’avenir.
Le comité Charia Finance est en quelque sorte une instance de régulation des produits financiers islamiques. Autrement dit, c’est un charia board qui veille sur la conformité des normes jurisprudentielles avec les pratiques financières islamiques. Créé en 2009, son champ d’action ne semble pas très vaste, car la Banque Islamique du Sénégal, qui existe depuis 1983, devrait avoir son propre charia board, ainsi que la Mutuelle d’Epargne et de Crédit du Sénégal qui fonctionne depuis 2004. Toutefois, le Comité Charia Finance a un rôle à jouer dans la promotion de la finance islamique au Sénégal et la formation des jurisconsultes qui souvent connaissent le droit islamique sans aucune connaissance du monde de la finance ou inversement. Ainsi, sa collaboration avec les institutions étatiques, financières et les autres acteurs de l’industrie financière islamique est nécessaire.
L’Institut Islamique de Dakar a initié un projet pour la création de circuits financiers de gestion de zakat et de waqf, en partenariat avec la Banque Islamique de Développement pour financer des projets dans l’éducation et la santé au Sénégal.
Enfin, e-financeislamique.com, le premier site d’information et de documentation sur la finance islamique en Afrique subsaharienne, est la vitrine de l’industrie financière islamique au Sénégal et dans le continent. Il se donne comme mission de promouvoir la finance islamique par la vulgarisation d’informations les plus récentes dans le domaine.
La fédération de tous ces acteurs dans un esprit de collaboration efficace et de concurrence saine permettrait de consolider l’ancrage de la finance islamique au Sénégal et en Afrique subsaharienne. Mais, vu l’enjeu économique important que constitue la finance islamique, chaque acteur serait tenté de verrouiller sa porte et d’inscrire ainsi sa démarche dans l’une des stratégies génériques existant en matière de différenciation bancaire. Comme l’a fait remarquer Anouar Hassoune, toute stratégie bancaire repose sur une exigence de différentiation :
une concurrence en prix, c’est-à-dire en taux, si la banque dispose d’un avantage concurrentiel en terme de coûts qui lui permet, soit de réduire ses taux d’actifs, soit d’augmenter ses taux de passifs, soit les deux ;
une concurrence en qualité, si la banque dispose d’un avantage concurrentiel de spécialisation haut de gamme, qui lui permet de renchérir le prix de ses services sans perdre sa part de marché et de dégager, par conséquent, des marges supérieures à sa concurrence ;
une stratégie de focus, si la banque détient une expérience, une compétence territoriale ou opérationnelle particulière et difficilement réplicable par la concurrence, qui lui permet d’ériger des barrières à l’entrée.
Bien que tous les acteurs évoluant dans le secteur de la finance islamique au Sénégal ne soient pas des banques, chacun est conscient de détenir un savoir, un savoir-faire, en stade de balbutiement certes, qu’il garde jalousement comme son fonds de commerce à ne pas communiquer à tout vent, vu l’enjeu économique qu’il constitue. Par conséquent, la difficulté à surmonter pour les différents acteurs serait de ne pas tomber dans le piège de ce troisième générique de différenciation en faisant une synergie de leurs énergies afin de donner aux populations sénégalaises et africaines toutes les chances de bénéficier des opportunités qu’offre la finance islamique.
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