DE LA TENUE DU CONSEIL INTERMINISTERIEL ET DU CONSEIL DES MINISTRES DECENTRALISE A KOLDA en MARS 2013

Au Rétablissement de l’égalité entre les territoires et entre les citoyens

A la nécessité d’une Agence Nationale d’Animation Rurale (ANAR)


UNE NOUVELLE FACON DE TRAVAILLER ET UN RENDEZ VOUS CRUCIAL POUR LA REGION DE KOLDA

Le mandat du Président Macky Sall est marqué par une nouvelle façon de faire, de réfléchir et de décider à travers les Conseils Interministériels et les Conseils des ministres décentralisés en région. Cette nouvelle façon de travailler peut s’avérer pertinente si la prise en compte de la dimension territoriale des décisions est effective dans les actes. Ces rencontres officielles en région ne laissent personne indifférent. Il est de notre devoir en tant que citoyen et spécialiste des questions de développement de débattre et de proposer des solutions de sortie de crise tellement le chantier de la reconstruction socio-économique est urgentissime sur toute l’étendue du territoire national. C’est dire que, l’annonce de la venue du Président pour une visite de travail avec son gouvernement, est un alibi, mieux une invite aux échanges pour l’avenir de notre région pour les dix prochaines années. Pour marquer le coup à la veille de cet important rendez vous de Kolda, j’ai tenu à me rendre sur le terrain. C’est, sur cette base que je réaffirme comme par le passé que l’atteinte des objectifs du Yoonu Yokkute passera nécessairement par un engagement affirmé de la territorialisation des politiques publiques. Cette volonté politique sera matérialisée par des programmes de coopération transfrontalière avec la Gambie et les deux Guinées et des politiques publiques sur l’emploi des jeunes. La région de Kolda est un territoire à vocation agrosylvopastorale. Toute politique publique d’emplois devra être axée prioritairement sur les ressources agrosylvopastorales, principalement dans le domaine de l’agriculture mais aucune piste ne doit être taboue si nous voulons tenir l’objectif des 500 000 emplois.


QUELQUES - UNES DE MES PROPOSITIONS

SUR L’EMPLOI DES JEUNES
1. La création de grands pôles agricoles intervillageois, intercommunautaires avec tous les équipements tout en respectant les principes du développment durable. Ces pôles permettraient d’inverser le sens de l’exode rural, de développer le terroir avec leur produits locaux, de booster les autres types de prestations et services et ainsi de créer des emplois. Je redis mon rêve de voir à Diaobé un marché moderne international pour toute la sous- région.
2. La création de grands pôles touristiques. Nous n’avons pas la mer certes mais nous avons nos fôrets, nos terres, nos fleuves et nos mangroves, bref tout ce qui fait notre patrimoine socioculturel. Ces pôles constitueraient des gisements d’emplois pour les populations.
3. Du service régional d’entretien de nos infrastructures existantes. Nous avons un probléme de maintenance de nos équipements et infrastructures routiéres. Il s’agit de d’insérer les jeunes par l’apprentissage et l’alternance pour entretenir nos équipements.
4. L’informatisation de nos collectivités locales: mairies, conseils régionaux et , communes et communautés rurales constituent aussi des pistes à explorer pour reduire le chômage.
5. La mise en place de dechetteries pour la gestion de nos déchets (alimentaires, verts, mécaniques, informatiques) constituent des gisements d’emplois pour nos jeunes.
6. Le mouvement associatif et culturel est aussi créateur d’emplois dans le domaine des sports, des loisirs et des luttes contre les exclusions sociales de notre société.

SUR LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
La modernisation du marché de Diaobé source d’emplois pour les populations
Il est aujourd'hui admis que le développement endogène du territoire, c'est-a-dire partant des ressources disponibles ou susceptibles d'être mobilisées, favorise la création d'activités locales. C'est le niveau de coopération des personnes, fondé sur la constitution des réseaux d'acteurs locaux, qui détermine pour une large part les performances locales.
La ressource principale de Diaobé, c'est son marché. Ce rendez-vous hebdomadaire d'affaires est le carrefour international du Sénégal, des deux Guinée, de la Gambie et du Mali voire du Burkina Faso. Malheureusement, le marché de Diaobé manque de tout: pas de poste de gendarmerie sur place pour la sécurité des biens et des personnes, pas de caserne de sapeurs-pompiers pour faire face, pas d'infrastructures sanitaires dignes de ce nom, pas d'hôtels et de campements pour héberger les visiteurs, pas de moyens de transports et routiers. Et pourtant Diaobé attire et accueille chaque mercredi des milliers de visiteurs qui alimentent ainsi le tissu économique à coût de millions de francs CFA. C'est Diaobé qui alimente tous les autres marchés du Sénégal (Thiaroye, Castors, Tiléne, Sandiniery) qui viennent s'y ravitailler en fruits frais et secs, en légumes, en poissons fumés et séchés et en bétail. Force est de constater que nous sommes en face d'une vraie négligence de la part de nos dirigeants- élus. Ce manque de vision a fini par installer une inégalité territoriale. Serions-nous face à une situation injuste? Si Diaobé faisait partie des régions de St Louis, Diourbel, Thiès ou Kaolack... Pour emprunter le chemin du véritable développement, toutes les politiques publiques du Yoonu Yokkute (YY) devront graviter autour du marché de Diaobé. Les populations, les élus, les partenaires, les pays limitrophes rêvent d'un grand marché d'intérêt international à l'image de Rungis en France. Nous avons les ressources principales, les instruments de mise en œuvre du YY, donc la volonté politique et notre génie créateur. Un programme de modernisation du marché de Diaobé créerait des milliers d'emplois) pour les jeunes dans sa phase de construction, des milliers d'emplois dans l'hôtellerie et la restauration et améliorerait le pouvoir d'achat des populations grâce à un programme d'accompagnement social et sanitaire. La modernisation du marché de Diaobé développerait la commune grâce aux TIC et à l'énergie solaire, à la construction d'infrastructures éducatives et de transports collectifs qui à long terme amélioreraient de façon substantielle le niveau de vie des populations.

SUR L’EDUCATION et LA FORMATION
1. Reformons notre système éducatif.
2. Ouvrons l’école de l'alphabétisation et de la deuxième chance
Ouvrons à nos jeunes en "décrochage" l'école de l'alphabétisation et de la deuxième chance pour ceux qui sont peu ou pas instruits afin de les remotiver à reprendre des études.
3. Explorons les voies de l'alternance - L'apprentissage et la professionnalisation-
Pour une meilleure préparation à la vie active."Il faut valoriser tous les talents, de manière à limiter les échecs scolaires et d’éviter, chez beaucoup trop d’adolescents, le sentiment d’être exclus, d’être sans avenir.
4. Créons une université des métiers et des langues et un institut des eaux et forêts/sciences de l’environnement dans le Médina Yoro Foulah.

SUR LE DEVELOPPEMENT RURAL : La ruralité est un atout; saisissons-le!
Un grand projet pour le département de Médina Yéro Foulah –MYF- est une priorité des priorités. Un territoire qui occupe 52% du territorial régional, est à la fois emblématique et cumule tous les handicaps. Je sollicite la « relance » d’une politique de développement en panne. « L’Etat républicain doit être présent partout sur le territoire national pour rétablir l’égalité entre les territoires et entre les citoyens » Ce plan marshal pour le MYF devra toucher l’ensemble des secteurs de la politique gouvernementale pour sonner la mobilisation de tous les ministères pour un droit commun « renforcé ». Il s’agit de cesser le saupoudrage qui diluait l’intervention de l’Etat. Même élan pour la santé où, pour assurer l’offre de soins et remédier aux déserts médicaux, le gouvernement doit développer les maisons et les centres de santé transfrontaliers en partenariat avec la République de Gambie.

SUR LE DEVELOPPEMENT DES TERRITOIRES RURAUX
L’AGENCE NATIONALE à L’ANIMATION RURALE - ANAR-
Historique et concept
L'animation rurale « ...a démarré dans les anciennes colonies françaises et directement en réponse à des problèmes de développement qui préoccupent pratiquement tous les pays du Sud. Toutefois, le développement qu'elle prône est celui d'un type particulier : il s'agit d'un développement rural fondé sur la participation devant aboutir sur une véritable autopromotion. Le mérite de ce concept est de considérer l'homme au début et à la fin de tout développement parce qu'il en est premier bénéficiaire. L’'animation rurale mérite un respect bien particulier. Parce qu'elle considère l'homme rural comme véritablement une personne humaine avec ses attributs de dignité: elle croit en l'autonomie de la volonté et fait de cette dernière le moteur de la promotion des campagnes. Au Sénégal, sous l’époque de Senghor/Dia, un grand ministère chargé de l’animation rurale a existé. Aujourd’hui, force est de constater qu’il y a un besoin urgent d’assister les populations et les territoires ruraux. L’avènement des communes et communautés rurales n’a pas encore permis d’appuyer convenablement ces populations pour un véritable développement.
En 2013, l’Agence Nationale pour l’Animation Rurale (ANAR) devrait avoir comme objectif d’appuyer au développement et à l’attractivité des territoires ruraux.
L’ANAR ne devrait pas se substituer aux ministères, elle doit être un outil d’animation à leur service.
L’ANAR doit être un regroupement de tous les ministères dans un territoire rural en collaboration avec les collectivités rurales afin que les usagers des services publics soient servis comme des citoyens à part entière et non complètement à part, autrement dit comme des citoyens de seconde zone…
De la venue annoncée du Président et de son gouvernement, j'en perçois un heureux augure pour toutes les populations de la région. C’est le retour annoncé du droit commun et du redéploiement d’un effort particulier sur les territoires les plus en difficultés. Ce seront là deux lignes qui marquent cette attention gouvernementale très attendue tant par les élus que les habitants plus malmenés ici par la crise qu’ailleurs.
Vendredi 22 Février 2013
BOUNA KOITA, INGÉNIEUR-ANIMATEUR TERRITORIAL




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