La confirmation de la condamnation de l’ancien ministre d’Etat n’a pas laissé indifférent le collectif de ses avocats. Pour Ciré Clédor Ly & Cie de par cette décision «grave et scandaleuse» dans un État de droit, «la Cour suprême confirme et cautionne plus d’une centaine d’irrégularités et de violations commises par la Crei, tant des lois sénégalaises que des instruments juridiques internationaux signés et ratifiés par le (Sénégal) et intégrés dans sa Constitution». Selon eux, dans cette affaire caractéristique «d’un complot politico-judiciaire, la Cour Suprême a choisi de défendre le régime de Macky Sall afin de liquider son challenger politique pour l’empêcher de se présenter à la prochaine élection présidentielle».
Ils estiment que «la parodie de justice a enfin été confirmée à la Cour suprême où l’un des Juges, ancien Directeur de cabinet du ministre de la Justice, à l’origine des poursuites, a siégé malgré la demande de récusation et a publiquement affirmé, avant le jugement, « ceux qui ont abusé des deniers publics le paieront à tout prix». Les avocats d’ajouter : «Les juges de la Crei ont été choisis par le régime de Macky Sall par appel d’offres pour les poursuites, l’instruction et le jugement de Karim».
A les en croire, la plupart des juges de la Chambre criminelle qui ont rendu l’arrêt de rejet, ont été tous nommés pour le jugement de Karim, après l’arrêt de la Crei du 23 mars 2015. Condamnant cette décision, les avocats de Rimka soulignent que la Cour suprême, elle-même, a procédé à de nombreuses violations des droits fondamentaux de leur client notamment «de son droit à un procès équitable, obligeant la défense à quitter l’audience pour ne pas cautionner la parodie de justice».
Et de fulminer : «Karim et sa défense dénoncent l’instrumentalisation de la justice sénégalaise à des fins politiques. Le refus de l’État et de sa Cour suprême de se conformer à l’avis n°4/2015 du 20 avril 2015, du Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire, et à l’arrêt de la Cour de Justice de la Cedeao du 22 février 2013, sont indignes de l’État». Cependant, concluent les avocats la défense «l’opinion nationale et internationale doit savoir que Karim et sa défense restent déterminés afin que l’avis du Groupe de travail déclarant arbitraire sa détention, constatant le procès inéquitable, le mandat de dépôt sans fondement légal et exigeant la réparation intégrale de son préjudice à la charge de l’État, soit entièrement mis en œuvre et appliqué par celui-ci».
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