Que peuvent avoir en commun des habitants d’une même localité ? Beaucoup de points de convergence. Mais la plus essentielle et qui valorise les liens de proximité, donc directement liée à la démocratie locale, c’est bien la commune. Maillon de base de l’organisation territoriale, constituant en elle-même un cadre institutionnel tant rêvé les populations, la commune concoure avec l’Etat au développement économique, social, sanitaire, culturel, ainsi qu’à la protection de l’environnement et à l’amélioration du cadre de vie. A cet égard, elle est, sans contestation possible, un facteur déterminant pour la cohésion sociale et la vie démocratique de notre pays. D’où l’émergence, aujourd’hui et demain, de principes sacro-saints ne devant plus se reposer sur la soumission à une personne ou à une équipe, n’importe laquelle, mais plutôt sur le service d’une entité abstraite censée incarner le bien des citoyens.
Partant de ce constat, il apparaît que les magistrats municipaux, dans l’exercice de leurs responsabilités et charges non négligeables, en ce contexte-ci caractérisé par un besoin exacerbé de services qu’on s’épuiserait à énumérer ici, se présentent aujourd’hui comme des acteurs centraux, des pivots essentiels, devant ce paradigme baptisé aujourd’hui décentralisation. Une situation de fait qui commande nos élus à mettre leurs compétences au service de la cité. Ce faisant, ils doivent incarner le symbole fort d’une démocratie de proximité efficace et compétente. Seulement, il faut le dire et le souligner en rouge, qu’on découvre, ici comme certainement ailleurs, de bons élus relativement rares, étouffés par les mauvais qui font légion. Ces idées que nous rappelons ici doivent être bien appréhendées aujourd’hui par tous les médinois afin qu’ils comprennent qu’aucun élu ne doit s’accaparer de l’institution communale, autant en avoir une conception féodale. Aussi, les populations médinoises, administrées qu’elles sont, ne doivent non plus ressentir des vertiges devant certains atermoiements institutionnels, les maladresses écœurantes et l’incongruité apparente que revêtent les nombreuses déviations très souvent constatées et jamais soupçonnées à la commune de la Médina : absence d’équité et d’éthique, discrimination entre les quartiers, traitement inégalitaire dans la redistribution des richesses articulés autour de considérations serviles d’appartenance à une chapelle politique. La dynamique de la décentralisation ne saurait relever d’intérêts particuliers non plus se fonder sur des ambitions personnelles mais plutôt avec les desseins de la communauté.
A l’évidence, il ressort de ces questions de fond que le droit à l’information, perçu comme un moyen d’assurer la mise en œuvre d’une démocratie administrative, est un instrument de contrôle que peuvent exercer les administrés sur les services qui leur sont offerts. Forcément donc, les magistrats municipaux, ici et ailleurs, sont tenus d’apporter à leurs administrés des éclairages sur les formulations des objectifs stratégiques, l’identification des priorités, également sur les financements et l’exécution des projets pour lesquels un dessein d’ensemble ne peut trouver qu’une adhésion populaire. C’est ainsi que les médinoises et médinois demandent au maire de la Médina des éclairages sur ces questions: le groupe scolaire de la Médina déclaré patrimoine historiques et classé peut-il être détruit en partie ou soumis à des travaux de restauration ou de réparation ou modifié ? Les grands travaux sont-ils dévolus à une commune d’arrondissement ? Dans le cadre du projet – quel projet ? – de restauration du groupe scolaire de la Médina, des classes ont été détruites, effacées de notre mémoire collective. A quels desseins ? Alors que la majeure partie des médinois ignorent la cartographie du projet en cours ; ils ne connaissent non plus le montant du financement ? Y’a-t-il eu un appel d’offre ? Qui en sont les architectes et les entreprises ?
Gallo Thiam
Médina, Dakar
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