Immenses ont été les espoirs des populations de la Communauté rurale de Méouane, au soir du 22 Mai 2009, en élisant, contre toute attente, la liste du candidat Matabara Diop (ancien Président du COUD et Président du SPD) pour diriger le Conseil rural. Loin de prendre connaissance et de décrypter son programme de développement, cette liste obtint 2.942 voix (soit 51,1% des suffrages) remportant ainsi 35 des 46 conseillers mis en jeu au détriment des s coalitions SOPI 2009 et Benno Siggil Sénégal. Une forte majorité donc pour administrer, pendant 5 ans, aux destinées de la communauté rurale de Méouane avec ses 92 villages et ses 25.000 habitants. Pourtant, dans sa profession de foi de 2009, le SPD appelle, je le mentionne, à "des solutions urgentes et impératives pour combattre la pauvreté et le chômage surtout des jeunes diplômés et non diplômés. Il faut susciter une floraison d’idées neuves et constructives, d’espoirs et d’énergies. Grosso modo, ouvrir l’avenir pour faire bouger les lignes". Une très belle syntaxe pour nous faire rêver. Presque au terme de son mandat, le constat est amer pour les populations, déçues qu’elles sont, pour constater que leurs préoccupations majeures n’ont pas du tout été le cheval de bataille du conseil rural dans toute sa composante. Quid de la demande répétée de la plupart des villages pour disposer de soins sanitaires, de clôture d’école, d’infrastructures socioéconomiques, de logements pour les étudiants, de promotion des couches vulnérables, d’appui aux organisations communautaires de bases et j’en passe. On dirait, presque, une indifférence totale pour ne pas dire une stérilité remarquable de l’autorité politique. Nous rappelons, avec beaucoup de modestie, quelques réalisations des précédents conseils à la tête de notre communauté rurale : - Alassane Diop (1990 – 2002) : Bien qu’étant jeune, on sait pertinemment qu’il avait réalisé, de son vivant, beaucoup d’écoles, de puits et d’éoliennes, de cases de santé, de moulins à mil, … Il avait bitumé les axes routiers Pire – Méouane, Méckhé – Méckhé Village, Méckhé Village – Ngakham etc…. et distribué régulièrement des vivres de soudure. Bien d’autres réalisations sont à son actif. - Djiby Kandji (2002 – 2009) : Malgré qu’il était issu de l’opposition, il a réussi à réaliser l’extension des réseaux d’adduction d’eau sur des dizaines de kilomètres, l’électrification des gros villages, l’affiliation de la zone de Méouane à l’ODCAV, la dotation de 21 ASC en équipements sportifs, la dotation importante des structures sanitaires en apports financier et logistique, la construction de poste et de cases de santé, des formations aux jeunes de la localité (CIFOP), etc… Un bilan bien élogieux malgré les dérives à la limite sournoise en matière de foncier. A titre d’exemple sur le domaine de Ndoucoura 2, il arrivait qu’une même parcelle dispose de deux délibérations, donc à deux propriétaires bien distinctes. - Matabara Diop (2009 – 2014) : On attend encore de voire ses premières réalisations Evidemment, le bilan de ce conseil actuel, n’est pas fameux pour ne pas dire désastreux. A défaut d’une communication sur leurs activités ou leurs réalisations, on se demande bien ce qu’ils ont pu faire depuis leur élection. Nous attendons, avec beaucoup d’optimisme, un bilan de réalisation. Oui, il faudra rendre compte pour estomper nos présomptions d’un conseil fantomatique. Un bilan pour clarifier les administrés. J’ai bien peur que la pilule sera dure à avaler. Et pour preuve, certaines pontes de ce conseil ont même été « chassées » dans certains villages par des pierres lors de campagne Présidentielle. Soutien à Wade ou bilan terne ? Parce que, aussi, contre toute attente, Matabara a soutenu, mordicus, le candidat Wade après avoir subi les pires humiliations sous le régime de Wade (manœuvres pour le démettre du COUD, accusations infondées de détournement de deniers, élargissement du PDS au niveau local cause de sa fronde et de la création du SPD pour ne pas dire PDS). Et pour l’amadouer, Wade le nomme Ministre Conseiller le temps d’une rose. Cette campagne électorale sera mémorable, pour bien des années encore, dans la tête de certains responsables du SPD. Les urgences sont restées de marbre face à un PCR qui a préféré « faire endosser » la responsabilité de ses fonctions à Wilane. Et Wilane devint le seigneur ne se souciant même pas des prérogatives les plus élémentaires de la fonction de Président ou de vice-président. Il n’a pas tort lui. Plusieurs financements destinés aux collectivités locales (exemple du BARVAFOR et de bien d’autres) ont été faits sans pour autant que notre chère communauté rurale ne puisse présenter un seul projet au profit des jeunes désœuvrés. Donc, que faire de la profession de foi du SPD. Rappel : Nous sommes en pré-campagne des Locales et Matabara, à la tête d’une forte délégation du SPD, vint battre campagne auprès des jeunes, partis à l’exode à la recherche d’un avenir meilleur, à la Case Foyer de Yoff où il promet d’œuvrer pour le retour des jeunes aux villages. On entendit de sa bouche que : « je ne vais jamais « céder » la gestion de la localité à des tierces personnes et que toutes mes énergies seront déployées pour le rayonnement de la communauté rurale qui regorgent de compétences avérées et disponibles et que les partenaires au développement seront au chevet de nos actions pour le plein épanouissement de tous ». Mes souvenirs sont encore frais. On attend toujours de voir Monsieur le Président car le constat est autre : - On attendait de lui, la construction et l’approvisionnement des structures sanitaires en médicaments et plateaux techniques relevés. Leur dotation annuelle actuelle ne leur permet, même pas, de disposer du minimum d’outils didactiques (stylos, registres…). La complainte des vaillants agents de santé est grande. - Le service d’Etat-civil rencontre d’énormes difficultés pour disposer de registres, surtout de naissance, malgré la détermination de l’infatigable Ndéye Bakhoum (la secrétaire communautaire). - Pour l’emploi, les jeunes qui inondent les centres côtiers (Yoff, Mbour, Joal, Ndar Gueth…) doivent avoir très mal dans leur peau malgré les promesses de campagne du Président, alors candidat. Cet après-midi mémorable et plein d’espoir à la case foyer de Yoff s’est transformé en cauchemar. Cet espoir était encore permis avec l’Industrie MDL implantée dans notre arrondissement et qui, de manière inavouée, préfère recruter d’autres jeunes au détriment de nos braves frères et sœurs, pourtant, très outillés et répondant aux besoins de qualifications requis (chauffeur, menuisier, électricien, maçon, soudeur, ingénieur, comptable, secrétaire…). Le besoin en main d’œuvre de la société est de 800 temporaires et 400 permanents et la primeur est donnée aux compétences locales. Une belle occasion à notre cher Président de se rattraper malgré les externalités négatives pressentes dont sont victimes les populations (perte d’emploi agricole, pollution sonore, danger de la route, poussière soulevée….) à cause des travaux d’implantation de l’usine. - Le sport et le loisir ont été les « grands chantiers » du conseil rural avec beaucoup de ratées, dans les démarches, qui témoignent d’un manque d’initiatives, d’obscurantisme ou des querelles internes ? Les navétanes, jadis, moment de communion et de distraction des jeunes, sont complétement périclités pour des raisons partisanes. Un budget de 2.000.000 de francs CFA ne doit pas servir, seulement et seulement, à taper du ballon. Et dont les finales se jouent entre Janvier et Février. On aimerait, durant cette période, s’atteler à éveiller et à épanouir les jeunes à travers d’activités interactives, de sensibilisation, de reboisement, de salubrité publique... En fait, à mieux occuper les jeunes sur du concret et d’utilité communautaire, le temps des vacances. Aussi, une vieille doléance est en train de se réaliser avec la clôture du stade de Méouane sur financement du PNDL. Mais, là toute notre amertume de vouloir construire un mur de moins de 500 mètres à 24.900.000 FCFA. Du saupoudrage financier ou de la surfacturation ? On imagine mal, qu’on nous facture le prix du mètre de mur à 49.800 FCFA. Nous refusons de croire à une telle manœuvre Monsieur le Président. Même aux Almadies, cela doit valoir moins bien que cela ? - Le foncier, vache à lait de notre conseil, devrait être mis au peigne fin pour mieux observer les manœuvres à ce niveau. De Ndoucoura, à Thinou Mbarick en passant par l’axe Méckhé - Dogandou, on se demanderait réellement ce à quoi (ou à qui ?) va servir (ou a déjà servi) la manne financière qu’a générée le morcellement de notre périmètre rural. Les « poteaux bornés » témoignent nettement de l’enrichissement de nos gestionnaires qui se distinguent très bien par rapport à leurs compères des autres collectivités locales qui jouxtent la commune de Méckhé (Koul, Mérina Dakhar). Nous attendons que ces fonds collectés soient réinvestis au profit des populations locales et qu’une large communication soit faite sur les allocations faites de ces ressources. - Un des axes majeurs du programme du candidat Matabara Diop a été la refaite des axes de désenclavement (pistes rurales) Pire – Méouane – Léona et Méckhé – Méckhé Village durant la campagne des Locales de 2009. Le constat est là. Les pistes ne sont pas toujours faites et pire, la situation d’impraticabilité est plus ardue et cela le Présent doit être bien au courant même s’il est beaucoup plus à Dakar qu’à Méouane. Au moins, les savants conseillers du Présidents doivent lui être plus utiles si ce n’est pour le leurrer avec de beaux éloges. Les gens disent, à audible voix, qu’ils ne sont pas du tout content de votre gestion. Difficile de sauver les meubles, à moins de 10 mois de la fin de votre mandat. Je terminerai par citer quelques points pour lesquels, le bilan du conseil rural n’est pas très élogieux : - Aucun village n’a été raccordé au réseau électrique ou au solaire - Aucun kilomètre d’adduction d’eau n’a été réalisé - Aucun mur d’école n’a été construit - Aucune case de santé n’a été construite - Aucun projet communautaire n’a été développé ou financé - Les navétanes se jouent encore sur des listes nominatives (prénom et nom) - Aucune subvention n’est allouée aux lieux de cultes (mosquées) ou édifices publiques - Aucun mètre de piste de production n’a été construit - Aucun jumelage n’a été effectif malgré la nomination, de manière douteuse, d’un ASCOM (Assistant Communautaire) dont on se demande bien les missions et prérogatives qui lui sont assignées. Une cacophonie retentissante au sommet. Notre amertume est encore grande de voir d’autres communautés rurales voisines (Ngandiouf, Koul, Mbayéne, Thilmakha, Pékesse, Mérina Dakhar) tenter de belles choses à travers la coopération décentralisée pour créer des emplois, construire des infrastructures, promouvoir l’emploi des jeunes et des femmes malgré la faiblesse de leurs ressources. Ailleurs, les administrés sont bien contents de leurs dirigeants. Décidemment, Méouane n’est pas encore sorti de l’auberge. Nous voulons agir pour un quotidien plus radieux où on aura un Président qui vit parmi nous et non d’un qui va faire le « taylé » comme mode de gestion de notre chère communauté rurale. Vive Méouane Vive la Jeunesse Oui pour un débat sur le développement de notre localité Oui pour l’engagement de tous les citoyens
Masse NDOYE
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