Changer les sénégalais pour changer le Sénégal !


Changer les sénégalais pour changer le Sénégal !
Comment développer le Sénégal pour le plus grand bonheur des sénégalais? Cette question simple devrait hanter le sommeil de tous les hommes politiques mais aussi celui de tous les sénégalais qui aspirent à améliorer leurs conditions d’existence. Une réponse simple et pertinente est d’autant plus urgente que les jeunes qui s’embarquent dans la première galère venue pour rallier les côtes occidentales nous accusent d’abandon et de non assistance à personnes en danger. Les explications alambiquées et les discours convenus n’y feront rien. La situation reste grave en dépit des alternances politiques et des joutes politiciennes. Trouver du travail. Gagner sa vie. Vivre dignement. Fonder une famille, l’entretenir et perpétuer sa descendance. Ce sont là quelques jalons essentiels de notre condition humaine. C’est un des droits humains fondamentaux que de les poser chacun dans la dignité. Les taux de croissance et autres statistiques savantes qui ne répondent pas à ces questions existentielles ne nous consoleront pas. La vie en société nous impose de garantir, au plus grand nombre, les conditions minimales pour ce faire. Il revient aux dirigeants, et à ceux qui aspirent à le devenir, de donner des réponses concrètes à ces questions. C’est une grande responsabilité. Car ils assumeront, ici et dans l’au-delà (pour ceux qui y croient et j’en suis !), les conséquences d’avoir prétendu présider aux destinées de leurs semblables et les conduire vers le maximum de bien-être possible. C’est du moins ce que l’on attend d’eux. C’est le soubassement du contrat tacite que nous proposent tous ceux qui s’activent dans la politique
Et pourtant notre pays, le Sénégal, regorge d’intelligences et de capacités multiples. Il a le droit de nourrir l’ambition de résoudre les problèmes qui l’assaillent. En comptant d’abord sur ses propres forces : le talent et le travail de ses enfants. La mendicité institutionnalisée n’a, jusqu’ici, développé aucun pays. Il faut même envisager de se passer de ces aides qui nous endettent et nous asservissent pour retrouver, dans la douleur au besoin, la foi dans le travail et le partage équitable de nos ressources. C’est dire que le préalable pour changer le Sénégal c’est changer les sénégalais. Changer nos mentalités. Corriger nos travers, expurger de nos mœurs sociales le culte du paraître, le goût du luxe et la tendance à la luxure. Circonvenir l’appât du gain facile avec son substrat d’affaissement éthique et moral. Il nous faut, véritablement, revisiter les valeurs qui fondent notre commun vouloir de vivre ensemble. Il nous faut fructifier et revivifier l’héritage d’une nation diverse et une, plurielle et indivisible. Pour cela, il va falloir se départir de la facilité et du bavardage. Retrousser les manches et travailler, jour et nuit. Le « miracle » asiatique, s’il en est, ne repose que sur cela. Le travail, de jour comme de nuit pour concevoir, produire, vendre, investir, créer de la richesse et enfin… la partager. Il n’y a pas de secret ! Il faut faire travailler le plus grand nombre de personnes ! C’est la seule réponse valable face à la fuite éperdue d’une jeunesse qui, au vu du présent, a peur de l’avenir. Mais, comment est-il possible de ne pas trouver du travail pour des bras disponibles dans un pays où tout est à construire ? Question d’organisation et de bonne gouvernance, mais aussi de Vision, d’Ambition et de leadership. Capacité de convaincre, mais surtout de donner le bon exemple sans quoi la Confiance, qui est le fondement de l’adhésion à un contrat social de progrès, ne risque pas d’être au rendez-vous. Question également de discipline et de rigueur dans les sanctions aux éventuels contrevenants.
Mais, dans un pays où tout le monde vit au dessus de ses moyens et où la flatterie est érigée en moyen de subsistance, rien de durable ne saurait se faire. La médisance, les chausse-trappes et les mesquineries, les petites combines pour s’enrichir rapidement et prospérer dangereusement, toute cette pollution mentale qui nous fait perdre de l’énergie, c’est contre cela qu’il faut lutter avant d’aspirer à construire quoique ce soit. Regardons nous dans la glace et brisons là ! Cassons l’image du « sénégalais », hâbleur et frimeur, qui voue à son apparence et aux « qu’en dira-t-on », un culte qui frise l’idolâtrie tout en restant confiné dans de petites stratégies de survie au quotidien.
Il sera alors temps de poursuivre un rêve de Grandeur et de Rédemption pour nos enfants et leurs enfants jusqu’à la fin des temps. C’est sur ce chantier que nous attendons le Président Macky SALL et ses collaborateurs. A quand la pose de la première pierre ?

Amadou Tidiane WONE
Dimanche 18 Août 2013




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