CHEIKH MBOW COORDONNATEUR DE LA COSYDEP « Aider l’autorité, c’est lui permettre d’avoir une lecture alternative »


Etat civil et formation / Militantisme / Relations avec la tutelle / Pour l’apaisement

CHEIKH MBOW COORDONNATEUR DE LA COSYDEP « Aider l’autorité, c’est lui permettre d’avoir une lecture alternative »
Etat civil et formation

Agé de 43 ans, Cheikh Mbow est aujourd’hui le coordonnateur national de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (COSYDEP). Orphelin dès le bas âge, M. Mbow a fait ses études élémentaires entre Pikine et Guédiawaye. Après des études secondaires entre le CEM Ogo Diop et le lycée Limamou Laye de Guédiawaye, il entre à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) avec son bac C pour apprendre les mathématiques et la physique. Actuellement titulaire d’un Master en management, notre « Gens du Pays », marié, est l'une des figures marquantes de la société civile sénégalaise active en éducation/formation. Il n’a cessé de se mobiliser pour la synergie des acteurs et la prise en compte des droits des plus vulnérables. Nanti d'une formation scoute depuis le bas âge (louveteau à six ans), M. Mbow, est un enseignant de profession et doublé d’un manager. Devenu enseignant suite à la fameuse année invalide. Son parcours a connu plusieurs étapes : moniteur de collectivité éducative depuis 1988, un des rédacteurs du manuel de français du curriculum de l’éducation de base du Sénégal, membre de l’équipe nationale du scoutisme de 1991 à 1995, membre fondateur de la COSYDEP, délégué à plusieurs rencontres de haut niveau. Mr. Mbow a su fédérer divers acteurs autour de la défense du droit à l’éducation de qualité. Son action a permis le renforcement de la participation des organisations civiles en éducation dans l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi des politiques éducatives et partant l’amélioration du dialogue politique et de la bonne gouvernance dans le champ de l’éducation.


Militantisme

Très tôt engagé dans le mouvement associatif, Cheikh Mbow était déjà dans ses premières écoles en Casamance actif. « J’organisais des journées portes ouvertes où il m’arrivait souvent d’enlever mon manteau d’enseignant pour enfiler une combinaison de peintre …. embellir les murs de l’école, … . Toutes choses qui me permettaient de montrer une autre manière de m’impliquer aux côtés des communautés. Ça veut dire qu’il ne faut pas simplement être un instructeur, mais plutôt un éducateur ouvert dans le pays », renseigne- t-il. Progressant dans sa vie avec son style de scout, d’association à association, de mouvement à mouvement, Cheikh Mbow est toujours resté actif dans sa communauté, la banlieue où il continue le combat pour la promotion d’une Education de qualité pour tous (EPT).

Et avec la COSYDEP, coalition qui travaille pour une éducation de qualité pour tous, c’est un autre défi qui s’est présenté à lui. « Il y avait un problème de lisibilité par rapport à la représentation de la Campagne mondiale pour l’éducation (CME) au Sénégal, mais aussi au Réseau africain de campagne pour l’éducation pour Tous (ANCEFA). Après plusieurs échanges, nous avons adhéré à ces deux structures. Aujourd’hui nous bénéficions de diverses ressources et opportunités d’apprentissage entre les membres d’ANCEFA (35) et de la campagne mondiale (180) au nom des communautés locales. Au début on était simplement basé à Dakar. Mais après nous avons installé des antennes dans toutes les régions du pays », a révélé notre interlocuteur.
Au début c’était juste un comité chargé de suivre les recommandations d’un atelier. A la fin de cette rencontre, se rappelle t-il, les participants lui avaient demandé de coordonner ce comité. « Nous avons travaillé et comme dans tout chantier, il a fallu qu’il ait des fous. J’ai accepté d’être l’un des fous. C’est-à-dire en termes d’investissement, de disponibilité, il fallait que quelqu’un réfléchisse sur la dénomination, sur les orientations, les enjeux, les perspectives, sur les questions d’éthique etc. « Mon véhicule était mon bureau ambulant. Avec un comité restreint de sept à huit personnes qui squattait les locaux du CONGAD, de Action-Aid ou encore de ANCEFA… Et dès fois, toutes ces salles étaient occupées », se souvient M. Mbow.
Et au chapitre production et en partenariat avec CME, ANCEFA, ActionAid, Aide Et Action, Save The Children, OSIWA, UNICEF, etc ajoute t-il, « la COSYDEP a commandité un rapport de l’observatoire de l’éducation : scolarisation, maintien et achèvement, une étude sur l’amélioration des résultats scolaires au Sénégal, une étude préliminaire sur l’évolution de la coalition, une étude sur les Enfants à Besoins Educatifs Spéciaux, une étude sur le financement de l’éducation : les réalités du terrain, une étude sur la mise en place d’un Fonds National de la Société Civile pour l’Education, une revue documentaire sur le statut de l’enseignant, une guide Education inclusive, un livret / maintien des filles dans les espaces scolaires, le Grand Récit : Témoignages de femmes modèles, des films de capitalisation, un clip vidéo sur l’EPT, un bulletin EPT gratuit et mensuel ».


Relations avec la tutelle

« Pour ce qui est de nos relations avec les institutions, au début ce n’était pas évident. Parce que si l’on se rappelle de notre première étude sur l’observatoire de l’éducation, une recherche qui avait bousculé certaines données, on nous avait vus autrement. Il a fallu laisser du temps au temps, pour aujourd’hui faire accepter la qualité de notre contribution. Ce qui fait qu’aujourd’hui, soutient Cheikh Mbow, il existe une relation de confiance entre la COSYDEP et l’institution, un partenariat de qualité », indique l’invité du PAYS. Quant aux rapports particuliers liant cette coalition avec la tutelle, ils sont au beau fixe. « Avec le ministère de l’éducation, nous travaillons ensemble autour des grands enjeux du moment et pour l’avenir de l’éducation au Sénégal, autour des grands chantiers comme le PDEF (Programme décennal de l’éducation et de la formation). D’ailleurs, l’année dernière nous avons eu une tranche horaire lors de la revue du PDEF pour donner le point de vue de la société civile », explique le coordonnateur de la COSYDEP. Mieux, dit-il : « pour toutes les grandes réflexions et concertations dans le secteur de l’éducation, nous sommes consulté ». Dans cette perspective, indique t-il, la société civile notamment la COSYDEP est en train de travailler avec le ministère de l’éducation sur le chantier de l’éducation inclusive et elle a reçu, témoigne t-il, tout le soutien nécessaire de la tutelle. « Des lettres d’introduction, des instructions aux autorités locales, des conseils/recommandations avec la DPRE (Direction de la Planification et de la Réforme de l’Education), la DEE (Direction de l’enseignement élémentaire). Sur ce plan, il faut dire que nous avons des relations correctes avec le ministère de l’éducation », rapporte M. Mbow. Mieux, cette société civile a même signé un protocole avec la DEE dans le cadre de l’éducation inclusive visant à consulter ces acteurs avant d’avancer. Le parlement a aussi signé un protocole pour s’imprégner des préoccupations de la COSYDEP avant le vote des budgets. « Nous devons avoir un partenariat intelligent, sans porter atteinte à notre autonomie de penser. Nous considérons qu’aider l’autorité, c’est lui permettre d’avoir une lecture alternative, une autre vision, en vue d’éclairer ses décisions, avec notre rôle d’alerte et de veille », précise le coordonnateur de la COSYDEP.

(Le Pays au quotidien)
Dimanche 9 Octobre 2011
Le Comité Exécutif National




1.Posté par Samba "BLD" le 10/10/2011 10:50
Mbow comme je l'aime appeler, est un homme d’une grande intelligence. Il sait écouter et prendre des décisions qui font souvent l’unanimité. Il a toujours milité pour une éducation de qualité pour tous. Il fut longtemps le coordonnateur d’un jeu éducatif qui s’appelle le « défi-lecture » dont l’objectif général est de permettre aux enfants de l’élémentaires ainsi qu’à leurs enseignant d’acquérir de nouvelles entrées à la lecture.
Du courage grand je suis convaincu qu’avec tes idées et ta volonté il est possible de relever de manière considérable le niveau de nos enfants pour un Sénégal prospère avec de nouveaux Cheikh Anta, Léopold Sédar Senghor, Cheikh Modibo Diarra, Philip Emeagwali…. qui seront issus des différentes souches sociales
Bonne continuation

2.Posté par Cosapad le 10/10/2011 11:53
Bravo fils, father est fier de toi. Que de beaux moments passés ensemble lors des camps scouts et à l'université..Une chaude poignée de main gauche depuis l'Italie



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