Burkina Faso/Médiation CEDEAO : De palpables signes de décrispation


Le dernier tête-à-tête entre Macky Sall et Gilbert Diendéré laisse entrevoir une lueur d’espoir. Le général et nouvel homme fort du Burkina Faso a déclaré qu’il est optimiste quant à une décrispation de la situation. Ce vent d’optimisme souffle en effet depuis hier matin, avec l’arrivée du président en exercice de la CEDEAO qui a consacré l’ouverture des frontières terrestres et aériennes et la libération de Michel Kafando, président de la Transition.
 
Une brise de décrispation commence à envahir Ouagadougou. Depuis l’annonce de la visite de négociation du président en exercice de la CEDEAO, des signes de dégel sont observés. Le vendredi matin, les autorités militaires du RSP ont annoncé la réouverture des frontières terrestres et aériennes ainsi que la libération de Michel Kafando qui est placé en résidence surveillée. 
 
Ainsi, la médiation de Macky Sall sonne comme une aubaine pour les parties belligérantes, car la situation est tellement compliquée qu’aucune issue n’était envisageable. Le camp de Gilbert Diendéré s’est emparé du pouvoir parce qu’il est dos au mur avec l’étau qui se resserre de plus en plus autour de lui, avec surtout les candidatures aux élections d’octobre où aucun dignitaire de l’ancien régime n’était retenu. 
Toutefois ce putsch intervenu le mardi redonne la main à ces hommes de Blaise Compaoré qui étaient loin de faire l’unanimité aussi bien au sein de l’armée, de la société civile, de la communauté internationale que des autres composantes de la scène nationale et internationale.
 
En effet, le Régiment de la Sécurité Présidentielle (RSP) ne compte que 1300 hommes. Et même en leur sein, ce n’est pas l'entente parfaite. C'est pourquoi, il leur sera difficile de tenir pendant plus longtemps la furie populaire qui prend de plus en plus d’ampleur à Ouagadougou qui est la seule ville du Burkina où les RSP ont un réel contrôle. 
 
De l’autre côté, on craint beaucoup un bain de sang. C'est pourquoi, dès les premières heures du putsch, le CEMGA qui est du côté de la Transition, a préféré négocier. Ainsi nuitamment, il a pris langue avec Diendéré pour éviter une exécution et une flambée de la violence. Il a demandé une mobilisation et un cantonnement des forces régulières. Cette situation très tendue, mais assez bien gérée, a permis à la CEDEAO d’intervenir rapidement. 
 
Quelques jours avant le putsch, Macky Sall avait pourtant fait des recommandations fortes à Michel Kafondo en s’insurgeant contre l’isolement et le manque de dialogue entre les deux camps qui pourraient être source de tension. 
 
Aujourd’hui, les deux camps attendent autant de la population burkinabé une décrispation pour éviter une guerre civile. Gilbert Diendéré serait prêt à faire des concessions s’il obtient une certaine garantie, alors que le CNT ainsi que la société civile réclament des élections à bonne date et un retour des autorités de la transition. Toutefois, toutes ces dispositions butent aujourd’hui sur la libération de Yacouba Isaac Zida, même si tout porte à croire que Macky Sall l'obtiendra avant son départ, ainsi que la mise en place dune commission pour la poursuite des travaux de réconciliation sous l’égide du GISAT-BF (Groupe International de Soutien et d'Accompagnement à la Transition au Burkina Faso) avec toujours comme partie garante, le président sénégalais.
Samedi 19 Septembre 2015




1.Posté par Atypico le 19/09/2015 14:41
La situation n'était donc pas si complexe que le prétendait hier Macky . Il y avait et il y a d'un côté une population qui majoritairement ne veut plus de l'ancien président et de sa garde personnelle qui faisait régner la peur et il y a de l'autre côté, ce chef du RSP accompagné de quelques personnalités de l'ancien régime honnis, qui est mouillé dan tous les crimes de son mentor et qui veut négocier son immunité et celle de ses sbires. Nous faire croire qu'il y a deux camps d'égale importance, c'est donner raison aux putschistes. Le fait d'accepter de discuter avec eux et de se mettre à parler "d'esprit de réconciliation" avant d'avoir mis fin à ce déni de justice et de démocratie, c'est ouvrir la voie et donner raison par avance à tous les putschs à venir en Afrique et finalement, tenter de décourager les peuples de se rebeller contre l'arbitraire. Quel gâchis pour l'Afrique !

2.Posté par Babs le 19/09/2015 20:04
Il faudrait quand même leur donner une porte de sortie honorable, mais comme dit l'article même le double de 1300 soldats ne peuvent pas tenir un pays!



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