Bokk Gis Gis au secours du Parti démocratique sénégalais !


Bokk Gis Gis au secours du Parti démocratique sénégalais !
Depuis quelques temps le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) déroule tous azimuts une tapageuse et bruyante stratégie de communication. Eclaboussés par les révélations de la presse depuis leur chute du pouvoir, menacés et gênés par l’épée de Damoclès de la réactivation de la Cour de répression de l’enrichissement illicite et des audits sur leur gestion passée, le PDS doit également faire face à une crise majeure et profonde avec la vaste dissidence conduite par le Président du Sénat Pape Diop tête de liste de la coalition Bokk Gis Gis aux élections législatives, et stopper l’hémorragie des responsables et militants libéraux vers l’Alliance pour la république (APR). Face au rouleau compresseur judiciaire annoncé et au tsunami politique en cours, il fallait réagir vite pour reprendre l’initiative et détourner l’attention de l’opinion en allumant des contrefeux. La meilleure défense c’est l’attaque.

C’est ce qui explique ces dernières semaines l’hyperactivité médiatique des ténors du PDS. Après Farba Senghor, Ousmane Ngom, Serigne Mbacké Ndiaye, Oumar Sarr, Maître Amadou Sall, c’est Wade himself qui vient clôturer au lance flammes le tir de barrage médiatique. L’escalade verbale et la polémique visent à desserrer l’étau et à manipuler l’affect de l’opinion publique devant l’image du vieux patriarche « persécuté, trahi et traîné injustement dans la boue ».

La conférence de presse du Secrétaire général national du PDS si elle ne manque pas de piquant, est dénuée de la sérénité qu’on aurait du attendre d’un ancien président de la république deux mois après la fin de son mandat, on a eu plutôt droit à une plaidoirie pour protéger les intérêts de sa famille et à un violent réquisitoire contre le Président Pape Diop sur fond de déclarations fracassantes et de vraies fausses révélations.

Le message de Wade à l’endroit des nouvelles autorités peut se résumer en deux formules : « Touchez pas à ma famille et à mes biens », « Retenez moi ou je fais un malheur »,

Son message aux militants du PDS est clair et sans équivoque : « Je demeure la seule constante dans le parti, le parti c’est moi ! »), ». Les responsables de la Coalition Bokk Gis Gis sont caricaturés sous les traits d’usurpateurs et de traitres qui pactisent avec l’ennemi.

Au fond rien de surprenant, les attaques contre certains ténors de la nouvelle majorité et la diabolisation de Pape Diop découlent d’une stratégie de clivage entre le PDS et Benno Bokk Yakkar d’une part, et entre le PDS et Bokk Gis Gis d’autre part. L’objectif de ce discours extrême est d’attiser les contradictions et de radicaliser les positions des uns et des autres. Il s’agit également de freiner la montée en puissance de Bokk Gis Gis qui tend à occulter le PDS.

Refusant le débat interne posé par la dissidence de Bokk Gis Gis sur la question de la démocratie et de l’alternance au sein du PDS, Maître Wade choisit de personnaliser le débat par l’exclusion des animateurs et une diabolisation de la tête de file de la contestation. Il faut faire payer à Pape Diop son audace et sa rébellion. Abdoulaye Baldé n’est pas épargné puisqu’il est désigné comme agneau du sacrifice des chantiers de l’ANOCI à la place du fils immaculé.

Le tort des animateurs de Bokk Gis Gis ayant été de prendre leur destin politique en main pour refuser le sort de faire valoir et de fusible que Maître Wade leur a assigné dans son schéma de succession. Dans sa conception patrimoniale et paternaliste du parti Maître Wade ne semble pas concevoir son héritage politique en dehors de sa famille biologique. Or Bokk Gis Gis en dessinant une troisième voie s’écartant de la résignation et de la transhumance, constitue un danger mortel pour le projet de dévolution dynastique du parti et une source d’espoir pour tous les libéraux qui souhaitent la rupture après la débâcle du 25 mars 2012. En cela la démarche de Bokk Gis Gis, même si elle va au-delà, constitue une chance pour le PDS de sortir de l’obscurantisme et de la pensée unique.

L’exclusion et la diabolisation n’y feront rien, la Coalition Bokk Gis Gis est bien partie pour atteindre ses objectifs. C’est pourquoi nous devons refuser les débats de chiffonniers et la diversion et nous concentrer sur l’essentiel : les prochaines élections législatives et la construction d’une opposition solide qui ne soit pas simplement de démolition, de chantage, de dénigrement ou de mécontentement mais de veille et de contrôle citoyens sur la majorité présidentielle.

Mohamed Ayib Daffé

Président de la Commission Culturelle du Bureau Exécutif National de l’UJTL

Membre de la Coalition Bokk Gis Gis
Mardi 29 Mai 2012
Mohamed Ayib Daffé




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