BENNO : LEADERSHIP EN ECHEC (MOUHAMADOU M. DIA)


BENNO : LEADERSHIP EN ECHEC (MOUHAMADOU M. DIA)
Le leadership ne se décrète pas. Il exige don de soi, lucidité et réalisme. Bien sûr il y a aussi la stature morale, la hauteur de vue, le courage etc. Mais dans le domaine politique, le plus important est l’efficacité d’où la nécessité de pouvoir calculer froidement et d’adopter la seule attitude qui vaille, celle machiavélienne.
Hélas les leaders de BENNO ne l’ont pas compris ; ou alors n’ont pu se hisser à la hauteur des enjeux. Ce qui revient au même.
Avec « un candidat de l’unité et du rassemblement », la dynamique populaire aurait pu s’enclencher et l’espoir d’une possible victoire politique naître.
Mais, avec l’échec brutal constaté, nul ne doit plus se faire aucune illusion. Ensemble « BENNO » avait, peut-être, quelque chance ; désunis ses candidats sont à la dérive.
Cela ne donne pas raison politiquement à ceux qui avaient opté pour les candidatures plurielles car celles-ci, comme l’éclatement de « BENNO » renforcent les chances de l’éventuel candidat Wade.
Le seul vainqueur dans la situation actuelle est le Président Wade qui doit se délecter du spectacle lamentable qu’offrent ses adversaires socialistes. Ces derniers n’ont rien appris de l’histoire de leur formation sinon ils se souviendraient de la bataille épique entre Lamine Gueye et Senghor et la paix des braves qu’ils avaient fini par conclure.
Eux avaient compris que la rancune est stérile; d’où l’impératif pour les leaders de conscientiser les « militants de base » pour qu’ils « pardonnent » et tournent la page.
On ne suit pas les foules dans leurs passions destructrices. On les canalise en leur montrant le chemin de la vraie revanche, celle de la reconquête du pouvoir.
C’est cette perspective qui a été ruinée et les leaders de « BENNO » vont certainement le regretter pendant longtemps encore.
A quoi bon se classer troisième ou quatrième quand on est éliminé de toutes les façons ?
Et puis rien ne dit qu’il y aura un second tour ; si la candidature de Wade est validée. Ce qui est plus que probable avec le Conseil Constitutionnel actuel.
En effet Wade sait qu’un second tour est presque un suicide politique pour un président sortant en Afrique. Et ce n’est donc pas un hasard si le mot d’ordre au PDS est de marteler sur tous les tons que : »Wade va gagner au premier tour ». Ce qui est possible car l’opposition a délaissé le champ politique pour se focaliser sur des luttes intestines destructrices. Pendant ce temps on ne parle plus de Cheikh Gueye chargé d’organiser les élections, des anomalies du fichier, etc.
L’opposition de gauche a décidé de se suicider politiquement ou alors de compter sur le M23 et/ou le mouvement « Y-a n’en marre ».
C’est donc du côté des « transfuges du PDS » qu’il faut regarder avec Macky en pole position et Idy qui fait feu de tout bois pour se repositionner. Une solution de rechange pour le « Front de Gauche » éclaté est de s’allier à ces outsiders dès maintenant pour rêver d’un second tour qui serait toujours illusoire.
Sans opposants coalisés, seule la rue, le M23 et le mouvement « y a n’en marre »,ou encore le Destin pourront empêcher Wade de s’imposer.

MOUHAMADOU M. DIA
Professeur de Philosophie-Journaliste
Dimanche 4 Décembre 2011
Mouhamadou M. DIA




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