BENNO BOKK YAKAAR : l'alliance de dupes


BENNO BOKK YAKAAR : l'alliance de dupes
Depuis quelques semaines la presse nationale se fait l’écho de tensions au sein de la coalition BENNO BOKK YAKAAR présageant une implosion imminente. Plus que des rumeurs et autres allégations de pseudos « sources sûres »s, des actes récemment posés par Rewmi et le ministre démissionnaire Malick GAKOU de l’AFP montrent à suffisance que cette alliance est bien fragile et qu’en définitive elle pourrait très vite voler en éclat.
Il est clair à notre sens que mis à part les mouvements citoyens qui la composent (Beuss dou Niakk, Fekke ma thi bolé) toutes les autres parties prenantes de cette alliance sont à la vérité mues par des intérêts politiques. Il est en effet aisé de deviner les agendas politiques des un et des autres. La seule ligne de mire étant les échéances électorales de 2017 car pour eux « 2017 est la mesure de toute chose ». Dans un tel contexte 2 postures se dégagent celle des prétendants et celle des préposés à la retraite politique.
J’entends par prétendants des leaders comme Idrissa SECK, qui ont encore des ambitions de président et qui quoi qu’il advienne ne pourraient accepter de compromettre leurs chances de briguer les suffrages des Sénégalais au profit d’une quelconque alliance. Dans ce lot peuvent aussi être classés Macky Sall, Cheikh Bamba Diéye…. Tous ces leaders de la coalition ont cela de commun qu’ils sont encore politiquement solvables et de ce fait n’ont aucune bonne raison de sacrifier leurs avenirs politiques sur l’autel d’alliances de circonstances. Si d’aucuns font montre de courage en affichant très clairement leur indépendance ainsi que leurs ambitions politiques. D’autres et plus spécialement Macky Sall font tant bien que mal de la diversion en attendant peut être le moment fatidique (le point de non retour).
Les préposés à la retraite politique sont des leaders comme Moustapha Niass, Tanor Dieng qui se rendent bien compte qu’ils ont entamé le dernier virage de leur carrière politique et comptent bien le négocier quitte à sacrifier les intérêts politiques et stratégiques de leurs formations politiques respectives. N’est ce pas Moustapha Niass qui déclarait récemment qu’il est dans la coalition et qu’il y restera « à n’importe quel prix ». D’aucuns n’ont-ils pas d’ailleurs vite fait d’interpréter la démission de Malick GAKOU comme une sorte de défiance à l’endroit de Niass comme pour lui rappeler qu’il n’est pas le parti…..
Il s’agit d’un marché de dupes dans lequel chaque parti fait sienne cette maxime qui veut que les partis comme les Etat n’ont ni amis ni alliés mais tout simplement des intérêts. Macky Sall fait figure dans ce climat d’un véritable géni politique en ce sens qu’il parvient à chaque fois à arrondir les angles et à calmer les ardeurs de ces partisans. Au-delà de la personnalité du bonhomme qui veut qu’il soit posé, conciliateur et peu belliqueux ; son calcul politique est de s’attirer toute la sympathie de l’électorat Sénégalais qui ne pourra lui reprocher d’avoir voulu gouverner seul. Par ailleurs le maintient de cette alliance pourra lui fournir l’avantage politique de ne pouvoir être critiqué par ses potentiels challengers aux présidentiels de 2017 car ceux là aussi auront à être comptables de sa gestion.
Mon opinion en tout cas est faite, certes BBY aura survécu plus longtemps que l’alliance SOPI 2000 mais elle n’en reste pas moins qu’un marché de dupes dans lequel les intérêts et les attentes du peuple Sénégalais ne pèsent pas lourd face aux agendas politiques des un et des autres. Désolé de la constater mais notre révolution citoyenne de Mars 2012 n’a aidé qu’à changer des hommes mais elle n’a changé ni le système ni les mœurs politiques de nos élites.
Mardi 19 Février 2013
Mamadou DIOUF




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