Attention Papa Adama Gaye ! C’est le discours des pseudo-intellectuels qui a brulé la Côte d’Ivoire


Attention Papa Adama Gaye ! C’est le discours des pseudo-intellectuels qui a brulé la Côte d’Ivoire
Je me présente d’abord. Je m’appelle Papa Samba Ndiaye. Je suis peut-être trop jeune ou trop petit pour te porter la contradiction car j’ai l’âge de ton fils Bécaye Gaye (qui était un ami d’enfance à la rue Ribet au quartier Sud à St-Louis au Sénégal). Mais quand l’essentiel est en danger, tous les citoyens quelque soit leur âge sont interpellés. C’est la raison pour laquelle je m’autorise à prendre ma plume pour attirer votre attention sur les dangers de votre proposition malgré votre exaspération de la politique et des politiciens de mon pays. Je n’ai pas d’obédience politique. Je n’ai jamais adhéré à un parti politique. Au Sénégal, j’ai étudié dans le système public du primaire à l’université. A l’étranger, je n’ai jamais bénéficié d’une bourse du gouvernement sénégalais ou d’aucuns partis ou hommes politiques. Tout ce j’ai dans ma vie, je le dois à mon travail, mes efforts, mon abnégation et ma persévérance. Donc, je ne dois rien à personne à part mon pays. Mais je suis un citoyen libre et engagé qui s’inscrit et qui vote à chaque élection. Dans votre article (Le devoir de l’armée paru dans Walfadjri du 24 octobre 2011) vous insistiez sur les cas des transitions politiques bloquées où l’armée a aidé à débloquer la situation dans l’histoire récente du continent africain notamment en Guinée et au Niger. Mais votre propos serait plus complet et donc plus proche de la réalité si vous regardiez les deux versants de la médaille, c’est-à-dire aussi les transitions non réussies où l’armée a été finalement plus une partie du problème que de la solution. C’est le cas en Côte d’Ivoire (dont la réalité est plus proche de celle du Sénégal que la Guinée ou le Niger). Souvenez-vous, lorsque ce 24 décembre 1999 pour la première fois dans l’histoire de ce pays lorsque le « père Noël en Kaki » est arrivé, il nous promettait de balayer la maison Côte d’Ivoire. Mais on sait la suite. Qu’un citoyen Lambda inconnu du grand public soit excédé par l’incurie des entrepreneurs politiques et en appelle à l’armée pour remettre de l’ordre cela peut se comprendre. Mais un intellectuel de votre trame en arrive à des propositions du genre c’est non seulement renversant mais surtout dangereux. Car souvenez-vous en Côte d’Ivoire, ce sont des intellectuels du parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI/RDA) réunit au sein du forum Curdiphe qui forgeront le concept d’ivoirité (cf. Curdiphe, « L’ivoirité, ou l’esprit du nouveau contrat social du président Henri Konan Bédié » [extraits], Politique africaine, n°78, 2000, p.66 et suiv.) qui est à l’origine des troubles dans ce pays. Pour eux, il s’agissait de rendre théoriquement compte de la catégorie unitaire des réalités culturelles de la nation ivoirienne qui exige la délimitation territoriale de son espace conceptuel. La notion d’ivoirité est ainsi renforcée par les élites politiques dans un contexte de luttes foncières et électorales. Cette notion distingue les « Ivoiriens de souche » et les « Ivoiriens de circonstance » qui sont considérés comme des envahisseurs. Ce concept qui témoigne d’une confusion entre l’origine et la nationalité est relayé par les médias pour enlever les droits de propriété de la terre et la citoyenneté à certaines populations qui habitent sur le territoire ivoirien depuis plusieurs générations. En somme, ce terme a aggravé les tensions politiques qui conduira à la rébellion de septembre 2002 et à l’impasse jusqu’aux élections présidentielles de 2010 et les graves troubles postélectoraux que nous avons tous suivis.

Pour revenir au Sénégal, l’histoire politique de notre pays a toujours été marquée par la violence, depuis la période coloniale au moins jusqu’aujourd’hui. Souvenez-vous lors des élections pour la députation à l’Assemblée nationale française en 1914, François Carpot face à Blaise Diagne. Ce dernier était accusé par le maire de Dakar de l’époque, Émile Masson d’être un fanatique religieux et surtout un démagogue cherchant à attiser les tensions raciales dans la paisible colonie du Sénégal. Il a pourtant été soutenu par une partie des familles confrériques. Durant l’affrontement Blaise Diagne-Galandou Diouf, la confrérie mouride était divisée sur le soutien à apporter à l’un ou à l’autre. Les relations entre Senghor et Lamine Gueye ont toujours été marquées par la tension entre les deux camps. Le compagnonnage Senghor-Mamadou Dia a fini avec le procès pour coup d’état constitutionnel jusqu’aux violences postélectorales de 1988 et la mort du juge Me Babacar Sèye en 1993. Mais les acteurs politiques malgré les haines mal dissimulées, malgré les rancœurs et l’adversité du combat politique ont toujours pu trouver une solution politique au blocage institutionnel. Pourquoi les mêmes causes ne produiraient pas les mêmes effets? En tant qu’intellectuels nous devons dire aux entrepreneurs politiques qu’ils sont face à leurs destins devant le peuple sénégalais et devant l’histoire. A un problème politique il faut une solution politique. De grâce, le chaos annoncé profitera à tout le monde sauf à nous Sénégalais. Nous prions donc aux hommes et femmes politiques de ne pas bruler notre pays. Nous sommes tous perdants dans cette entreprise mortifère.

Papa Samba Ndiaye, Ph.D

Chercheur

Chaire Raoul Dandurand en études

diplomatiques et stratégiques

Université du Québec à Montréal (UQAM)

Canada
Mardi 25 Octobre 2011




1.Posté par guelewar le 26/10/2011 09:38
je suis tout à fait en phase avec vous
j ai peur pour les dires de certains journalistes qui se considérent comme les meilleurs patriotes de ce pays
en fait je suis trés souvent RFM les dimanches mais à écouter ALASSANE SAMBA DIOP ON SENS QU IL VEUX LA GUERRE DANS CE PAYS CAR TENANT UN DISCOURS TROP PARTSAN de meme que Barka ba
EST CE QU ILS ONT PLUS DE MORALE AUE LES POLITICIENS
J AI TOUJOURS DIT A DES AMIS QUE LES PLUS GRANDS TRANSHUMANS ET TRAITRES SONT LES JOURNALISTES DONNEURS DE LECON
CES JOURNALISTES DONNEURS DE LECON ETAIENT OU AVANT DE MIGRER A TFM OU RFM REGARDONS LEURS TRAJECTOIRES
ARRETER DE VOUS CONSIDERER A SAINT JUSTE S IL VOUS PLAIS
SI A CAUSE DE VOUS LE PAYS BRULE VOUS BRULEREZ AVEC DONC
MESSIEURS LES JOURNALISTES TRANSHUMAN UN PEU DE PUDEUR

2.Posté par NGAGNE le 01/11/2011 10:10
il existe des brebis galeuses dans tout corps de métier ,mais les journalistes dans leur ensemble relaient des faits,les faits sont sacrés ,le commentaire libre, ceux qui négativent le travail des journalistes sont ceux qui l'encensaient avant l'alternance .Il faut qu'on apprenne à être objectif quelque bord qu'on soit.S'il n'y avait pas le travail des journalistes ,rien n'aurait arrêter la boulimie de nos autorités ,qui font des réalisations certes ,mais avec l'argent des contribuables ,mais ills ne se privent pas non plus loin de là ,mais il y a des limites et les journalistes
sont là pour alerter quand ils dépassent la ligne rouge.il s'agit de ressources publiques qui doivent aussi servir aux générations futures



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