Abdoulaye WADE : L’histoire de la boutade de New York à la moutarde de Dakar (Babacar Kébé)


Abdoulaye WADE : L’histoire de la boutade de New York à la moutarde de Dakar (Babacar Kébé)
Un peuple a toujours besoin d’un homme qui comprenne sa volonté, la résume, l’explique et le mène là où il doit aller.
Pour être un homme politique, il suffit de savoir ce que veut le peuple et de le crier plus fort que lui.
Le président de la République est qualifié par deux attributs majeurs : Il est le chef suprême des armées et le gardien de la constitution. Abdoulaye WADE confond ces deux attributs : le chef est défini comme dans le Larousse comme une personne qui dirige, qui exerce l’autorité suprême donc commande l’armée et la gendarmerie à sa guise alors que la fonction de gardiennage est de garder comme son nom l’indique. Monsieur le Président, vous n’êtes pas le chef suprême de la constitution vous en assurez simplement la garde ce qui veut dire en d’autres termes que la chose gardée est au dessus de celui qui la garde. Monsieur le président, le chef suprême de la constitution est le peuple souverain lui-même donc ne confondez pas le statut de chef et celui de gardien. Ceci étant, force restera toujours au peuple sénégalais.
Le gouvernement est stationnaire, l’espèce humaine est progressive. Il faut que la puissance du gouvernement contrarie le moins qu’il est possible la marche de l’espèce humaine. Ce principe, appliqué aux institutions, doit les rendre courtes et pour ainsi dire négatives. Elles doivent suivre les idées pour poser derrière les peuples des barrières qui les empêchent de reculer, mais elles ne doivent point en poser devant eux qui les empêchent d’aller en avant.
La boutade du Président de la République en 2009 consiste en sa première déclaration de candidature à NEW YORK et qui n’a pas suscité beaucoup de réaction car ayant été prise comme une farce. Abdoulaye WADE, pour qui le connait ne fait rien gratuitement, chaque acte qu’il pose est éminemment politique. Les élections locales de 2009 ont obligé le chef de l’état à monter au créneau pour faire une telle déclaration et je vais vous dire pourquoi. Le Président a voulu imposer son fils pour le contrôle de la ville de Dakar lors des élections locales mais malheureusement KARIM est vomi par la population. Surprise ou déception ? Je dirai plutôt surprise car ABDOULAYE WADE n’avait pas prévu un plan B pour faire rempiler KARIM à la magistrature suprême autre que l’accession à la mairie de Dakar, conclusion : « Mon fils a fait tellement de dégâts, si quelqu’un d’autre prend le pouvoir il sera en prison et puisque les sénégalais sont amnésiques je peux encore recourir à mon sport favori, celui de violer la constitution ». Eh bien Monsieur le président, le réveil risque d’être brutal. Certains analystes pensent même que la déclaration de WADE a New York en 2009 au lendemain de sa déroute électorale visait à éviter que le PDS vole en éclat. Le temps passe, Abdoulaye mûrit son projet de dévolution monarchique jusqu’au 23 JUIN, soit 2ans après. Le Jeudi 16 JUIN 2011, le conseil des ministres adopte un projet de loi instaurant un ticket présidentiel dans la république du Sénégal. La loi sera introduite en procédure d’urgence à l’assemblée nationale pour son adoption rapide en vu de ne pas heurter les dispositions de la CEDEAO qui s’opposent à toute modification du système électoral à quelques encablures des élections. Eh bien, la cavale présidentielle ne sera que de courte durée.
Le 20 JUIN l’opposition débute une campagne de sensibilisation envers l’opinion nationale et international des dangers du ticket facilitateur de WADE, le 21 JUIN la société civile et les mouvements citoyens entrent dans la danse, le 22 JUIN le peuple sénégalais est en état d’alerte maximale. Les ingrédients d’une bonne moutarde sont réunis pour bien tartiner le ticket diabolique de WADE taillé sur mesure pour son fils. L’assaut du 23 JUIN où la moutarde de DAKAR fera reculer de force WADE dans sa mascarade électorale programmée malgré l’appareil répressif de l’état : A cœur vaillant rien d’impossible. Le Sénégal entre ainsi dans l’ère des pays d’une maturité démocratique. Monsieur le président, un peuple ne respecte pas un gouvernement qui se laisse vilipender. Le peuple veut que sa dignité soit reflétée dans la dignité du gouvernement. L’assemblée nationale, le Sénat, le Conseil économique et sociale ainsi que toutes les institutions représentatives du peuple sénégalais sont directement interpellés pour dire non aux dérives du chef de l’état. Partout où le peuple n’exerce pas son autorité, et ne manifeste pas la volonté par lui-même, mais par des représentants, si le corps représentatif n’est pas pur et presque identifié avec le peuple, la liberté est anéantie.
On ne libère pas un peuple, un peuple se libère lui-même. Tant qu'il s'érige des images de sa liberté, il se crée de nouvelles chaînes.
Quand le peuple ne craint plus le pouvoir, c'est qu'il espère déjà un autre pouvoir

BABACAR KEBE
Ingénieur de conception en Télécommunications
Membre de la Convergence des Cadres Républicains CCR/APR YAAKAR
Email : ingtelecom1@yahoo.fr
Mercredi 19 Octobre 2011
BABACAR KEBE




1.Posté par tay mou leer : takkal le 19/10/2011 11:30
Malgré la bonne volonté du ministre d'Etat Karim WADE, le plan Takkal risque d'être un echec cuisant. Parceque la mise en oeuvre du plan reste problématique. Prenons à titre d'exemple la centrale à charbon. Voici un extrait de l'interview datée du mardi 23 Août 2011, accordé au journal le Soleil par le DG de la SENELEC Seydina KANE : "le financement de la première centrale à charbon (de 120 MW) est bouclé et la construction va démarrer au cours du mois de septembre 2011". Sur le site en question qui se trouve à Bargny les travaux n'ont pas démarré. Et plus grave encore le site avait fait l'objet d'un lotissement et les parcelles de terrain ont été affectées aux populations de Bargny victimes de l'avancée de la mer. A ce jour, les propriétaires de ces parcelles ne sont pas informés et recensés pour les indemniser comme ce qui se fait au niveau de l'autoroute à péage. Des constructions ont été identifiées et évaluées sur le site et le dossier acheminé aux autorités compétentes avant mars 2008. Mais jusqu'à ce jour ni l'Etat, ni la SENELEC encore moins le promoteur n'ont pas remboursés ces impenses.Reprenant l'interview du DG de la SENELEC, il dit : "nous avons opté pour ces centrales qui, si elles arrivent rapidement, nous permettront de sortir de la location. C’est donc un choix technique" Le mot est lâché c'est la location de groupes qui coûte très très chère mais permet à nos dirigeants de s'enrichir sans cause Dans la réalité c'est ça le choix technique : collecter des milliards et les dépenser sur des contrats de location. La centrale de charbon ou plutôt les centrales de charbon annoncées pompeusement à chaque événement de la République est dans la réalité une vilaine farce au mauvais goût.
Selon Karim Wade le retard de la mise en place de cette centrale ‘’va coûter à l’Etat Sénégalais environ 100 milliards de FCFA par an jusqu’à ce que le charbon rentre en production’’.
collectifbargny@gmail.com



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