A quelque chose malheur serait-bon (Mbaye DIONE)


A quelque chose malheur serait-bon (Mbaye DIONE)
Nous y voilà, Le Président de la République Monsieur Macky SALL vient, par sa décision d’introduire un projet de loi constitutionnelle visant à supprimer le Sénat, de poser un acte majeur qui augure de sa disposition, au besoin, à s’amender quand les circonstances l’imposent. C’est la marque d’un homme d’Etat qui n’est rien d’autre que du caractère dans des circonstances. Nous lui en félicitons. Quels n’ont pas été nos jérémiades et autres cris d’indignation lorsqu’ au terme des négociations électorales, il apparut inéluctable, dans ce qui paraissait un recasement compensatoire de militants politiciens, de garder le Sénat. Institution, dont l’historicité conceptuelle, à certains égards, renseigne suffisamment sur sa portée et son utilité dans une démocratie normée et normale. Or, pour le cas qui nous concerne il a été établi, notamment par le truchement des Assises Nationales, désormais réduites à la simple expression de slogan, que le Sénat tel quel, amputé de sa légitimité représentative du seul fait du prince, était inutile, budgétivore et inopportun.

Nous nous en sommes saisis, tous ces temps derniers, pour décrier l’obstination de la nouvelle majorité à vouloir le conserver dans notre dispositif institutionnel longtemps marqué et éprouvé par le déficit de morale publique et d`éthique politique. Nous l`avons fait avec force de conviction, et donc avec une certaine maladresse, non pas pour inaugurer les chrysanthèmes ou pour prêter le flanc aux polémiques oiseuses, fugaces et propres à amuser la galerie, loin de là, mais pour maintenir au sein de la nouvelle majorité un devoir de vérité et de justice sociale. Puisqu`en définitive ce présent mandat porte le sceau d`une demande sociale insatisfaite voilà un peu plus de douze ans. Le peuple, depuis les indépendances, n`a fait que souffrir le martyr, sans jamais opter pour des solutions désespérantes comme cela se fait ailleurs sous d`autres cieux. Bien au contraire il demeure résolu dans la persévérance, dans le culte de l`espoir et dans la foi en son génie. Et disons les choses, derrière ce débat, que les plus malingres d`entre les politiques voudraient réduire en une question institutionnelle, se jouent des enjeux sociaux de structure. Autrement dit, ce n`est point de son opportunité ou de son utilité sociale qu`il s`agit, mais bien plus que cela, il s`agit d`une ascension sociale d`une poignée d`individus uniquement garantie par les conciliabules, parfois les plus retors, de politiciens. Peu importe les intérêts en jeu pour la nation tout entière. La lutte des classes, telle que déclinée sous nos latitudes, se manifeste par une captation, voire une privatisation de l`appareil d`Etat transformé en Etat prébendier par une caste de politiciens de carrière au dépend de l`immense majorité désabusée par les reniements et autres trahisons dont se distinguent jusqu`ici ses gouvernants.

Toutefois, sans déprécier la grandeur de l`acte que vient de poser le Président Sall, il nous plait de saisir la balle au rebond, en nous proposant de pousser la réflexion plus loin. En effet la portée de cet acte doit être articulable moins aux contingences pluviométriques et son cortège de malheur qui ont fini de forcer la décision au Président de la République. D`ailleurs pourrait on dissocier la question de la suppression du Sénat à la réduction de la durée du mandat présidentiel. Notre système démocratique, pour parer aux effets d`annonce politiquement ou électoralement payant, doit s`engager vers une direction plus attentive à la participation citoyenne et aux consultations citoyennes. Se prémunir des seules prérogatives constitutionnelles pour mettre en œuvre les politiques publiques s`est révélé inopérant de nos jours, eu égard à l`ouverture des frontières, à la prolifération des moyens de l`information et de la communication que provoque, certainement de manière inconsciente, la globalisation. L`exigence citoyenne n`est pas une simple vue de l`esprit des simplets, elle à la fois une cause, du fait de la dimension structurant et discriminant du Marchés et une conséquence du fait justement de la démocratisation de l`information. Ceci nous semblait assimilé par ceux-là qui initièrent les Assises Nationales, mais une fois élus, d`abord au niveau des exécutifs locaux, puis à la tête de ce pays, en firent un fourre-tout dénué de substance, sans but, ni cause.

Que cette nouvelle majorité ne s`y trompe guère, la satisfaction de la demande sociale exige des réformes majeures tant du point de vue fiscal, administratif, culturel, éducatif et social. C`est dire à quel point un débat sans faux-fuyant, ni esbroufe trempé de courage et d`audace s`impose au sein de la nouvelle majorité et à fortiori dans ce pays. Les Assises Nationales constituent, du point de vue de la démarche scientifique un cas d`école original à méditer au sein de la République puis qu`en tout état de cause elles se sont singularisées par les trois prérequis essentiels à la conservation d`une dignité nationale.

Elles ont eu la vertu de casser le mythe du colonialisme en faisant appel à l`expertise nationale, rompant ainsi au recours aux directives et injonctions de la triade que sont la Banque Mondiale (BM), le Fond Monétaire International (FMI) et l`Organisation Mondiale du Commerce (OMC) que d`aucuns considèrent, à raison plus qu`à tort, comme des instruments d`oppresseur aux services des dominants de ce monde. En outre, elles nous ont permis de mettre un terme à l`esprit magicien auquel les africanistes occidentaux réduisent notre système de pensée, en ce sens que la profondeur du diagnostic a été à la mesure des solutions alternatives qui pourraient, avec une volonté politique réelle, de nous sortir de l`ornière sans porter atteinte à notre dignité. Enfin, elles ont cassé le comportement clanique et le sectarisme auquel notre échiquier politique a, de tout le temps, été réduit. Elles ont scellé ne serait-ce qu`un court délai des protagonistes longtemps en guerre, du fait de l`aliénation idéologique que le partage du monde suscité par la guerre froide leur a bon gré malgré imposés.

Aujourd`hui nous devons engager un débat qui soit à la hauteur de la maturité démocratique dont on se gargarise à longueur de discours, en l`articulant aux enjeux économiques et géostratégiques mondiaux. Mettre un terme au nombrilisme primitif qui demeure la marque des hommes faible d’esprit, pour voir et aspirer à toujours plus grand et meilleur pour notre génération, celle des postindépendances, et pour celles à venir. Nous avons été l’exception démocratique, notre génération doit faire du Sénégal l’exception économique. Ne berçons pas d`illusions car « ce n`est que le chemin est difficile, difficile est le chemin »

Mbaye DIONE

Membre du Bureau politique de l’AFP
Lundi 3 Septembre 2012
Mbaye DIONE




1.Posté par Diop le 03/09/2012 17:20
Mbaye, un ami de Thiaroye, de Niani, salue ton intervention. Mais souhaiterait pour ta prochaine intervention que tu factorises tes mots. En d'autres termes, soyez plus simples pour que tout lecteur puisse comprendre tes propos sans faire recours à un dictionnaire.
Conseil et non une critique.

2.Posté par Amadou le 03/09/2012 19:18
M. Dione, il fallait faire relire votre texte par d'autres personnes avant publication. Votre contribution est truffée de fautes de français. Ce n'est pas digne d'un homme politique sérieux.

3.Posté par dakar fall le 21/09/2012 14:20
tu es nul es tu parle trop sans maitrise tu dois être modeste dans ta vie
je te demande de faire une pause et prend congé des médias pour quelques mois
merci e



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