A l’heure où des constitutionnalistes mettent le feu au Sénégal ! (Abdoulaye Diop)

Le titre paraît hyperbolique, mais il s’agit réellement de cela. En effet à l’heure où la question de la recevabilité de la candidature de Wade passionne beaucoup de sénégalais, on assiste à des constitutionnalistes qui de manière consciente ou non attisent le feu et met le pays en danger. Et ce, dans tous les deux camps, aussi bien chez ceux qui soutiennent la recevabilité comme chez ceux qui soutiennent l’irrecevabilité.


A l’heure où des constitutionnalistes mettent le feu au Sénégal ! (Abdoulaye Diop)
Mettre le feu au Sénégal consiste pour ces constitutionalistes à prendre part dans un débat partisan qui est tout sauf le leur. Et bien même si ma voie n’est pas la plus indiquée pour le dire, je crois toutefois avoir la clairvoyance qui me permet contrairement à mes professeurs de voir que ce débat est tout sauf juridique. C’est un débat essentiellement politique et politicien en ce sens que dans le débat juridique il n’y pas de camps, ni de pôles encore moins de partis. Le débat juridique doit être scientifique car étant une source en droit, c’est la doctrine, ou on peut assister à de vives controverses mais qui tous s’inscrivent dans un cadre de pluralité d’opinion permettant à la science en l’occurrence le droit de s’enrichir. Or à quoi assiste t-on au Sénégal ? Des constitutionnalistes qui se comportent comme des avocats pour ne pas dire des militants de parti politique, des constitutionnalistes, qui au lieu s’ils sont consultés de se limiter à donner un simple avis d’expert en la matière et de bien signifier au sénégalais qu’ils ont fait une interprétation qui n’engageait qu’eux et que l’organe habilité à trancher cette question peut seul lever l’équivoque, choisissent de donner raison à un camps donné. Or un procès n’est jamais gagné d’avance ; combien ont perdu de procès pour défaut de preuve, vice de forme, vice de procédure….alors qu’en réalité ils avaient le droit avec eux quant au fond.
Si le débat sur la recevabilité de la candidature de Wade en 2012 avait été posé sur le plan du droit, la seule et unique conclusion qui vaille et qu’on devrait retrouver dans les deux camps, c’est que seul le conseil constitutionnel est habilité à dire qui sera candidat et qui ne le sera pas. On me rétorquera surement que ce sera trop tard ou qu’on n’a pas confiance en ce conseil constitutionnel, mais enfin de compte que dit l’adage : « dura lex séd lex » (« la loi est dure mais c’est la loi »), c’est ce qu’a prévu notre droit positif, on a qu’a s’y conformer si on veut que la paix continue de régner dans ce pays : une loi même injuste est une loi car comme disait l’autre « l’ordre dans l’injustice est préférable à la justice dans le désordre ». Vouloir rendre la justice tout de suite n’emmènera que du désordre ; il est plus sage de tirer toutes les leçons de cette expérience afin de pouvoir les corriger à l’avenir.
Nous venons d’assister à un séminaire organisé par le camp libéral, séminaire que je considère purement politicien tout comme celui organisé quelques mois plutôt par le M23. Les deux se valent, bien qu’on ait plus critiqué le séminaire du camp libéral surtout sur sa forme. Ces deux séminaires sont l’illustration que nos constitutionnalistes n’ont pas été impartiaux, car lors du premier séminaire qui, j’estime n’aurait pas dû être tenu, les constitutionnalistes ne se sont pas limiter à soutenir un avis d’expert, ils ont invalidé comme des juges la candidature de Wade en 2012. Et légitimement, Wade en bon politicien a donné la réplique. Voila ce qui arrive lorsque les rôles ne sont pas jouer par les bons acteurs. Mais les constitutionnalistes n’auraient pas dû se retrouver dans une telle situation et par la même occasion mettre notre pays dans une impasse. Il serait beaucoup plus sage pour eux à défaut de rester des professionnels, de jouer le rôle de médiateur entre l’opposition et la majorité d’autant plus qu’ils savent que les problèmes d’élections sont généralement réglés non pas par le droit mais par les acteurs politiques eux-mêmes et ce par le biais du dialogue et du consensus.
Aujourd’hui la balle est dans le camp de ces constitutionnalistes qui ont donné une arme à ces politiciens, arme dont les victimes ne seront que des sénégalais (nos frères et sœurs, nos enfants, nos pères et mères…..). C’est à ces constitutionnalistes qui, après avoir usurpé les fonctions des cinq sages que reviennent la tache de raisonner les acteurs politiques, de les amener autour d’une table afin que chacun d’eux s’engage à respecter la décision du conseil constitutionnel à défaut de trouver une autre entente sur la question. D’ailleurs comme la suggéré un des séminaristes français (qu’on a tant critiqué sans les avoir écouté au fond) que les acteurs politiques s’entendent sur une saisine du conseil constitutionnel bien avant les élections. Pour quoi pas ? L’heure est grave !
En définitif il faut dire que les constitutionnalistes de pays ayant participé à ce débat ont une responsabilité historique devant tous les sénégalais. Ils ont convaincu certains sénégalais que wade ne peut plus se représenter au mépris de ce qu’on peut appeler la subtilité de la chose juridique.
Que Dieu préserve la paix au Sénégal !

Abdoulaye Diop
Etudient en droit à l’UCAD
Mercredi 23 Novembre 2011
abdoulaye diop




1.Posté par GRAND ELMO le 23/11/2011 22:12
Bonjour,
Ah, après parcouru quelques lignes de cette contribution, je me suis dit que l'auteur est un piètre juriste, pour ne pas dire un apprenti du droit. Puisque il a, EN GRAND CONNAISSEUR DU DROIT "invalidé" les positions de ses professeurs, il n'a plus qu'à aller s'inscrire dans une autre université pour ne pas subir une formation "politicienne" de l'un des 7constituionnalistes "bavards"que compte le Sénégal et qui n'ont eu le tort, pour lui, que de livrer leur compréhension sur quelques dispositions de la Constitution. Depuis quand est-il interdit à un constitutionnaliste de donner son opinion sur une question de droit? Que signifie alors dans le milieu du Droit, la notion de DOCTRINE? Si on veut être édifié sur le sens d'une disposition de la Consitution, à qui s'adresse-t-on en premier? A un étudiant en droit, à un vendeur à la sauvette à Sandaga? Quand on discute d'un problème technique on s'adresse alors à un profane et non un spécialiste pour notre cher étudiant en droit. Alors, messieurs les éminents constutionnalistes du Sénégal, M. l'ETUDIANTvous demande de vous taire, car vous auriez certainement tronqué votre manteau de professeur de Droit pour celui de politicien et quand il vous arrive de dire que A c'est A, c'est que vous faites de la politique.

AirDuTemps



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