Au lendemain du drame la bousculade de Mina qui a couté la vie à plus de 2200 pèlerins, le roi Salmane avait promis une enquête rapide et transparente. A cet effet, il avait réuni les responsables du Hadj et dire d’attendre d’eux ‘’au plutôt’’, les résultats de cette enquête qui aboutirait forcément à une révision des plans d’organisation du pèlerinage pour ainsi assurer la sécurité des fidèles venus accomplir leurs rituels. Depuis cette déclaration, les autorités
saoudiennes campent sur un bilan des 769 morts et 934, bilan établi deux jours après le drame.
Selon Ministre de la santé Khaled Al-Faleh, ce drame est dû à une certaine indiscipline des pèlerins surtout celle notoire des africains. Mansur Turki, le porte-parole du ministère de l’intérieur quant à lui a préféré jouer la carte de la prudence en recommandant de ne pas devancer les conclusions de l’enquête, et qu’apparemment, la grande chaleur et la fatigue ont considérablement contribué au nombre important des victimes.
Cependant, il est à déplorer la manière dont les autorités saoudiennes et sénégalaises (à travers la commission au pèlerinage) ont géré cette crise.
La commission du pèlerinage
- Durant la période qui a suivi la bousculade, la commission n’était même pas en mesure de fournir des informations aux familles des pèlerins, tout simplement parce que disaient-ils
« Les autorité saoudiennes bloquaient toutes les communications afin d’éviter que des informations sensibles ne fuissent. Cela se comprend parce que la plus haute autorité présente sur place n’était que le commissaire au pèlerinage qui n’aurait pas rang de demander quoi que ce soit à une autorité saoudienne.
- Le dimanche 27 septembre 2015, cette même commission à travers le JT de 20H annonce une liste officielle de cinq pèlerins décédés sans l’avoir auparavant annoncé aux familles.
Imaginez-vous chez vous le soir, les voisins et parents qui viennent vous consoler de la perte de votre proche sans que vous-même ne soyez au courant de ce qui se passe.
- Le mardi 29 septembre, le Ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, Abdoulaye Daouda Diallo qu’on croyait en Arabie Saoudite, représentait le gouvernement à la réception offerte à l’occasion de la célébration de la journée nationale de l’Arabie Saoudite. L’ambassadeur du Royaume d’Arabie Saoudite Abdullah Ben Ahmad Al Aban s’est même félicité de la présence massive des personnalités et des représentants de toutes les couches du peuple sénégalais, à savoir le Ministre conseiller Amsatou Sow Sidibé, Anta Sarr Diacko, déléguée générale la Protection Sociale et à la solidarité nationale, et des représentants des familles religieuses.
L’heure était-il vraiment aux festivités alors qu‘il y’avait une hécatombe de l’autre côté de la rive ? N’était- il pas plus advenu de penser à assister pleinement nos pèlerins et leurs familles en envoyant sur place une autorité avec au moins rang de ministre, une personne qui aurait pu parler d’égal à égal aux autorités saoudiennes ?
Au moment où le bilan s’alourdissait d’heure en heure, les familles des pèlerins ne savaient à quel saint se vouer. La
personne au bout du fil du numéro vert à la Mecque n’avait aucune information, les agences non plus. Ces dernières rejetaient la faute à la commission qui à son tour fustigeaient les saoudiens qui faisaient de la rétention d’information.
- Les bagages des pèlerins décédés, nous disait-on ont été acheminés par fret maritime, la commission s’était chargée de cette tâche au détriment des agences, ce qui prendrait au minimum un retard de 21 jours. Cependant ils avaient auparavant annoncé que les bagages seraient avec la commission qui devait revenir le jeudi 22 au soir (numéro vert), rien n’y fait.
- Le lundi 26 octobre, un mois juste après le drame le numéro vert 800001818 est hors service. A qui s’adresser maintenant pour avoir des renseignements concernant les bagages des pèlerins décédés ? Les informations obtenues par réseautage sont aussi contradictoires les unes que les autres, le flou total. Jusqu’au moment où je rédigeons cet article, la commission n’a informé aucune famille de pèlerin du sort de leurs bagages.
Par égard et par respect pour ces pèlerins qui sont tombés sur le chemin de Dieu, relevez-les
au rang qu’ils méritent, ne semez pas la zizanie dans leurs familles !
Il ne s’agit pas de dédommager des familles pour régler ce problème récurrent, mais plutôt à l’Arabie Saoudite d’avouer reconnaitre son entière responsabilité dans cette catastrophe et œuvrer pour que cela n’arrive plus. La coopération entre les deux pays n’en sera pas moins diminuée. Pourquoi des pèlerins devraient-ils mourir annuellement à ce stade du Hadj ?
Malgré ces drames à répétition, les autorités saoudiennes peinent à
systèmes de sécurité satisfaisants pour
contenir
en place des
les immenses foules de pèlerins.
Ils avaient aussi promis une enquête « rapide et transparente », qu’en est-il ? Toujours rien !
Les réelles causes de cette catastrophe se résument tout simplement à une course effrénée au
profit et une mauvaise gestion du pèlerinage.
mettre
Comme dirait un prêcheur "chez les musulmans quand on meurt c’est parce Dieu le veut, c’est la
volonté divine...", bien pratique pour se déresponsabiliser en permanence. Si c’est le cas, Allah serait
comptable de l’irresponsabilité de l’homme et aurait de drôles de manières de rappeler à lui ces
pèlerins (Chaleur de 52°, soif, fatigue, bousculade, évanouissement, brulures au 1er et au 2éme
degré, piétinement, blessures, mort brutale) labayka-allahouma-labayk (ô dieu me voilà répondant à
ton appel).
Les dates des catastrophes qui ont marqué le Hadj durant ces dernières années :
2015 : le 24 septembre, bilan provisoire faisant état de 2236 morts et plus de 1000 blessés
2015 : le 11 septembre, avait fait 109 morts et plus de 400 blessés. Mais c’est surtout les
bousculades et mouvements de foule qui, par le passé, ont endeuillé le pèlerinage.
2006 : le 12 janvier, 364 pèlerins meurent dans une bousculade pendant le rituel de la lapidation des stèles de Satan, à Mina. C’est lors de ce rituel du hadj, qui consiste à jeter des cailloux en direction de trois stèles symbolisant Satan, que la bousculade
du 24 septembre 2015 a eu lieu.
2004 : le 1er février, 251 personnes sont tuées dans une bousculade, au premier jour de la lapidation des stèles.
1998 : le 9 avril, plus de 118 pèlerins sont tués, et plus de 180, blessés, à Mina, au cours du même rite.
1997 : le 15 avril, un incendie provoqué par un réchaud à gaz ravage des campements de toile de pèlerins dans la vallée de Mina, faisant 343 morts et plus de 1 500 blessés.
1994 : le 24 mai, 270 pèlerins meurent dans une bousculade pendant le rituel de la
lapidation de Satan, à Mina, en raison d’un « afflux record » de pèlerins, selon les
autorités.
1990 : c’est l’événement le plus meurtrier jamais observé pendant le hadj. Le 2 juillet, une
gigantesque bousculade se produit dans un tunnel de Mina, vraisemblablement à la suite d’une panne du système de ventilation. 1 426 pèlerins, asiatiques pour la plupart, meurent asphyxiés

Lamine FALL
MEDIATECH
saoudiennes campent sur un bilan des 769 morts et 934, bilan établi deux jours après le drame.
Selon Ministre de la santé Khaled Al-Faleh, ce drame est dû à une certaine indiscipline des pèlerins surtout celle notoire des africains. Mansur Turki, le porte-parole du ministère de l’intérieur quant à lui a préféré jouer la carte de la prudence en recommandant de ne pas devancer les conclusions de l’enquête, et qu’apparemment, la grande chaleur et la fatigue ont considérablement contribué au nombre important des victimes.
Cependant, il est à déplorer la manière dont les autorités saoudiennes et sénégalaises (à travers la commission au pèlerinage) ont géré cette crise.
La commission du pèlerinage
- Durant la période qui a suivi la bousculade, la commission n’était même pas en mesure de fournir des informations aux familles des pèlerins, tout simplement parce que disaient-ils
« Les autorité saoudiennes bloquaient toutes les communications afin d’éviter que des informations sensibles ne fuissent. Cela se comprend parce que la plus haute autorité présente sur place n’était que le commissaire au pèlerinage qui n’aurait pas rang de demander quoi que ce soit à une autorité saoudienne.
- Le dimanche 27 septembre 2015, cette même commission à travers le JT de 20H annonce une liste officielle de cinq pèlerins décédés sans l’avoir auparavant annoncé aux familles.
Imaginez-vous chez vous le soir, les voisins et parents qui viennent vous consoler de la perte de votre proche sans que vous-même ne soyez au courant de ce qui se passe.
- Le mardi 29 septembre, le Ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, Abdoulaye Daouda Diallo qu’on croyait en Arabie Saoudite, représentait le gouvernement à la réception offerte à l’occasion de la célébration de la journée nationale de l’Arabie Saoudite. L’ambassadeur du Royaume d’Arabie Saoudite Abdullah Ben Ahmad Al Aban s’est même félicité de la présence massive des personnalités et des représentants de toutes les couches du peuple sénégalais, à savoir le Ministre conseiller Amsatou Sow Sidibé, Anta Sarr Diacko, déléguée générale la Protection Sociale et à la solidarité nationale, et des représentants des familles religieuses.
L’heure était-il vraiment aux festivités alors qu‘il y’avait une hécatombe de l’autre côté de la rive ? N’était- il pas plus advenu de penser à assister pleinement nos pèlerins et leurs familles en envoyant sur place une autorité avec au moins rang de ministre, une personne qui aurait pu parler d’égal à égal aux autorités saoudiennes ?
Au moment où le bilan s’alourdissait d’heure en heure, les familles des pèlerins ne savaient à quel saint se vouer. La
personne au bout du fil du numéro vert à la Mecque n’avait aucune information, les agences non plus. Ces dernières rejetaient la faute à la commission qui à son tour fustigeaient les saoudiens qui faisaient de la rétention d’information.
- Les bagages des pèlerins décédés, nous disait-on ont été acheminés par fret maritime, la commission s’était chargée de cette tâche au détriment des agences, ce qui prendrait au minimum un retard de 21 jours. Cependant ils avaient auparavant annoncé que les bagages seraient avec la commission qui devait revenir le jeudi 22 au soir (numéro vert), rien n’y fait.
- Le lundi 26 octobre, un mois juste après le drame le numéro vert 800001818 est hors service. A qui s’adresser maintenant pour avoir des renseignements concernant les bagages des pèlerins décédés ? Les informations obtenues par réseautage sont aussi contradictoires les unes que les autres, le flou total. Jusqu’au moment où je rédigeons cet article, la commission n’a informé aucune famille de pèlerin du sort de leurs bagages.
Par égard et par respect pour ces pèlerins qui sont tombés sur le chemin de Dieu, relevez-les
au rang qu’ils méritent, ne semez pas la zizanie dans leurs familles !
Il ne s’agit pas de dédommager des familles pour régler ce problème récurrent, mais plutôt à l’Arabie Saoudite d’avouer reconnaitre son entière responsabilité dans cette catastrophe et œuvrer pour que cela n’arrive plus. La coopération entre les deux pays n’en sera pas moins diminuée. Pourquoi des pèlerins devraient-ils mourir annuellement à ce stade du Hadj ?
Malgré ces drames à répétition, les autorités saoudiennes peinent à
systèmes de sécurité satisfaisants pour
contenir
en place des
les immenses foules de pèlerins.
Ils avaient aussi promis une enquête « rapide et transparente », qu’en est-il ? Toujours rien !
Les réelles causes de cette catastrophe se résument tout simplement à une course effrénée au
profit et une mauvaise gestion du pèlerinage.
mettre
Comme dirait un prêcheur "chez les musulmans quand on meurt c’est parce Dieu le veut, c’est la
volonté divine...", bien pratique pour se déresponsabiliser en permanence. Si c’est le cas, Allah serait
comptable de l’irresponsabilité de l’homme et aurait de drôles de manières de rappeler à lui ces
pèlerins (Chaleur de 52°, soif, fatigue, bousculade, évanouissement, brulures au 1er et au 2éme
degré, piétinement, blessures, mort brutale) labayka-allahouma-labayk (ô dieu me voilà répondant à
ton appel).
Les dates des catastrophes qui ont marqué le Hadj durant ces dernières années :
2015 : le 24 septembre, bilan provisoire faisant état de 2236 morts et plus de 1000 blessés
2015 : le 11 septembre, avait fait 109 morts et plus de 400 blessés. Mais c’est surtout les
bousculades et mouvements de foule qui, par le passé, ont endeuillé le pèlerinage.
2006 : le 12 janvier, 364 pèlerins meurent dans une bousculade pendant le rituel de la lapidation des stèles de Satan, à Mina. C’est lors de ce rituel du hadj, qui consiste à jeter des cailloux en direction de trois stèles symbolisant Satan, que la bousculade
du 24 septembre 2015 a eu lieu.
2004 : le 1er février, 251 personnes sont tuées dans une bousculade, au premier jour de la lapidation des stèles.
1998 : le 9 avril, plus de 118 pèlerins sont tués, et plus de 180, blessés, à Mina, au cours du même rite.
1997 : le 15 avril, un incendie provoqué par un réchaud à gaz ravage des campements de toile de pèlerins dans la vallée de Mina, faisant 343 morts et plus de 1 500 blessés.
1994 : le 24 mai, 270 pèlerins meurent dans une bousculade pendant le rituel de la
lapidation de Satan, à Mina, en raison d’un « afflux record » de pèlerins, selon les
autorités.
1990 : c’est l’événement le plus meurtrier jamais observé pendant le hadj. Le 2 juillet, une
gigantesque bousculade se produit dans un tunnel de Mina, vraisemblablement à la suite d’une panne du système de ventilation. 1 426 pèlerins, asiatiques pour la plupart, meurent asphyxiés

Lamine FALL
MEDIATECH
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