Une bestialité qui rappelle l'Apartheid


Une bestialité qui rappelle l'Apartheid
Cette vidéo qui est en train de faire le tour du monde, où il est exhibé l’ignoble geste d’un agent de sécurité de proximité,  maltraitant une personne vivant avec un handicap, assise sur sa chaise roulante, est, pour sûr, choquante, troublante, voire traumatisante. Pour dire vrai, n’eut été la diffusion de la scène dans le Journal Télévisé de vingt heures d’une chaine de télévision de la place, ce samedi 09 juin 2018, j’éprouverai beaucoup de peine à croire que cela s’est passé dans notre pays.
Halluciné, je n’ai pas pu m’abstenir de rédiger ces mots, fort de l’obligation de dénoncer cette infamie que me dicte ma conscience citoyenne. À première vue, les images de massacres de noirs par des policiers blancs, durant les sombres périodes de l’apartheid, ou de policiers américains blancs fauchant, méchamment, un citoyen noir n’ayant, prétendument, pas obtempéré à leur sommation, ont subrepticement ébranlé mon esprit. 
Comment peut – il, en sus d’avoir, violemment extirpé cette dame de sa chaise roulante, le préposé à la sécurité, tel un footballeur, précisément, un défenseur, dégageant vigoureusement, une balle des six yards de la surface de réparation, heurter en plein thorax cette infortunée, assise à même l’asphalte, après lui avoir asséné un bon coup de ceinture.   Avec l’aide de Dieu, le pire nous a, de justesse, été épargné, dès lors que l’axe du corps humain étant constitué de points vitaux ; ce coup de pied brutal reçu au menton ou au plexus de l’athlète le mieux entrainé au monde, pourrait lui être fatal, à fortiori pour cette bonne dame, sans défense.
Notre pays, dont les louanges, en matière de respect des droits humains et de son œuvre appréciable, dans ce combat si noble, dans le concert des grandes nations, ont, tant, été chantés à travers le monde, ne mérite pas une telle forfaiture. Or donc, à mon humble avis, il doit être lavé de cette infamie déshonorante. Car, c’est connu, par la magie de l’internet, ce film, en clin d’œil, a fait le tour de la planète et a suscité émoi et indignation chez tout citoyen sénégalais épris de paix, de liberté et de justice, et j’en suis.
Je pense qu’il est superfétatoire de rappeler que le Sénégal a ratifié tous les traités internationaux inhérents à la paix, à la liberté, aux droits humains et tutti – quanti. Ne serait ce que pour cette raison, et pour son honneur, la loi, dans toute sa rigueur, doit être appliquée, afin de décourager de tels actes aux antipodes de l’image de notre jeune et vieux Sénégal. N’est ce pas, maitre Sidiki KABA, ministre des Affaires Érangères, vous qui avez présidé les destinées de l’Organisation Nationale des Droits de l’Homme (ONDH), la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH), l’Assemblée des États tripartites à la Cour Pénale Internationale de la Haye (CPI), portant haut l’étendard du Sénégal sur le plan international, en matière de lutte pour le triomphe de cette noble cause.
 
Il est heureux de constater qu’au moment de conclure ce papier, assis dans mon salon, devant mon téléviseur, le garde des sceaux, ministre de la justice, monsieur Ismaila Madior FALL, est l’invité d’une émission de la même chaine de télévision qui vient de démarrer et où, il est interpellé par ses co – débatteurs sur cette question.

Tout en ayant pas absout la bonne dame d’un éventuel motif d’avoir, peut être, enfreint la loi, - je n’en sais rien - , un acte d’une telle brutalité exercé par un agent de la force publique, devrait être formellement proscrit dans notre cher pays. « Quand un musulman se trouve devant une forfaiture déplorable, à défaut de pouvoir la juguler physiquement, il doit la dénoncer du fond  du cœur ; faute de cela, il a l’obligation d’en parler à haute voix. », dixit le prophète Mohamed (paix et salut sur lui), dans un des ses « Hadiths ». 
Plus jamais ça !
 
Mame Abdoulaye TOUNKARA
Citoyen sénégalais
        
Dimanche 10 Juin 2018




Dans la même rubrique :